La promenade

Alors voilà, ce couple au cabinet médical.

Ils sont en face de moi.

Ils parlent.

Même si je ne les connaissais pas bien, je devinerais aisément qu’ils ne s’aiment plus.

La fin de leur amour est manifeste.

Ça tient à rien, mais ça se voit.

Oh, pourtant, ils font merveilleusement semblant. Souvent, ils se forcent à rire aux blagues de l’autre, qu’on devine mille fois éculées.

Ils me font penser à cette histoire du vieux et de son chien (c’est dans un vieux comic-strip que j’ai lu, enfant). Le vieux aux cheveux blancs aime son chien. Le chien aime le vieillard.

Le pékinois frétille au pied du fauteuil du vieux. « Tu veux sortir, petit garnement ! » dit le vieil homme. Le chien jappe. « Allez, je t’accroche la laisse et nous partons ! ».

Le vieux attache la laisse au cou de son chien, enfile son manteau, attrape son chapeau. À peine a-t-il terminé son geste que le chien, sans crier gare, meurt. POF ! Comme ça ! Raide.

Et, là, le dessinateur met dans la bouche du vieillard cette phrase inoubliable :

« Tant pis, je te sors quand même ! »

Et le vieil homme de traîner derrière lui la dépouille du chien mort, le long de la promenade promise…

Ce couple qui ne s’aime plus me donne l’impression de faire exactement la même chose l’un avec l’autre. L’un avec l’amour de l’autre. Ils le trainent, en souvenir du bon vieux temps, d’une promesse peut-être, d’une certaine nostalgie qui ne manque pas de les hanter.

Combien d’hommes et de femmes sont ainsi ? Comme ce couple ? A trainer leur amour mort par terre et par habitude ?

Combien de ceux qui me lisent actuellement ?

Et moi, un jour, est-ce que je traînerai mes promesses ?

58 réflexions sur « La promenade »

  1. Saturnain

    J’en suis un … mon épouse c’est réveillée un matin et n’a plus rien éprouvé pour moi … nous restons ensemble par habitude, pour les enfants, par facilité … combien de temps encore, je n’en sais rien.
    La vie est devenue si triste maintenant … je cherche le courage de tout quitter mais ce n’est pas facile. Mais il le faut …

  2. Emmanuelle

    Parfois, Baptiste, c’est l’idée de l’Amour qu’on aime, plus que l’être aimé encore… l’idée de la promenade avec le chien, quoi…
    Quand mon premier chat est mort, j’ai continué longtemps à mettre mes corbeilles de linge propre hors de portée “pour éviter que le chat s’y couche”… très vite, j’ai repris un chat, qui n’aime pas se coucher dans le linge, ni sur mes genoux… et qui n’égalera jamais son prédécesseur, même si je l’aime.
    Quand on finit par se rendre à l’évidence “ce n’est plus de l’amour ce n’en est plus que l’image”, il faut être sacrément fort pour se séparer et prendre le risque de ne jamais retrouver l’Amour tel qu’on l’a vécu avant… non ?

  3. Florence Angers

    Cher Baptiste, vous êtes très jeune… et seul l’avenir vous le dira… C’est magnifique de se faire et de faire des promesses, plus encore de pouvoir les tenir sans compromis toute une vie, mais les écueils rencontrés ne le permettent pas toujours… Une chose dont je suis sûre est qu’il ne faut surtout pas les traîner contre son gré !

  4. Boulier

    Bonjour Baptiste,

    il aurait pu aussi être en panne de désir ce couple tout simplement ?
    ils attendent peut être de relancer cet amour si merveilleux dont vous parlez si bien; cet amour idéal qui parfois se terre dans des contextes de réalité éprouvante…
    ils sont venus vous voir pour quoi au fait?

    En tous cas je suis sensible à la comparaison du vieux et de son chien. Il y a quelque chose à creuser…
    Vont-ils vous revoir?

    Bien à vous

  5. Lys18

    Baptiste,ne traînez pas vos promesses comme un trop lourd fardeau.
    Allez de l’avant.Il y a de l’amour partout quand on se donne la peine de regarder,de s’y attarder,de ressentir.Et ça vous savez,mieux que quiconque,le faire…

  6. La Muse

    Mais euhhhhhh, Baptiste. Parfois, c’est de l’Amour quand même. Mais de l’Amour différent. L’Amour évolue. Tiens, tu as vu ma Team ? Et bien voilà … (oh non, trainer son chien …). Trop lol, comme dirait Mini.

    1. Amourtoujours

      Mais oui voyons!! Pour quoi faire perdurer l’image que l’amour ne peut être que tout feu tout flamme et que si c’est pas ça il vaut mieux partir? l’amour, ça peut être aussi ce que l’on traine parce que l’on se l’est promis, l’amour peut être de faire semblant le temps que ça reparte. Comme disent les anglais, l’amour (LLLove) c’est aussi le laughter (rire), le lust (le désir)… ou l’un de tout ça..

  7. Oona

    Justement ce midi, on parlait avec mes collègues d’une jeune femme qui venait d’annuler son mariage après 10 ans de vie commune … parce que … pression familiale, tradition mais surtout habitudes et lassitude … Nous l’avons toutes trouvée terriblement courageuse, surtout face à l’incompréhension de son entourage (pour les questions d’argent, du qu’en dira-t-on toussa toussa …) et plus près de moi, j’ai une copine qui s’est mariée alors qu’elle n’aimait déjà plus son mari et qui à l’église s’est mis désespérément à espérer (!) que comme dans la tradition anglo-saxonne, quelqu’un intervienne pour interrompre et annuler son union … raté ! mais sa maman a été tellement fière de voir ce beau mariage avec tous ces invités prestigieux, et ce gendre si extraordinaire … bon, au divorce elle a vite déchanté sur ce dernier …
    Après quelques fois les habitudes sont tellement plus confortables et rassurantes que la solitude, je peux comprendre …
    Mais bon, moi, je l’aime ma solitude, mais parce qu’elle est choisie …

  8. Anne

    Cette terrible peur de la solitude…. Pourtant, l’amour est partout, il se décline en mille nuances.
    Si l’on peut le partager, c’est tant mieux. Sinon, on le porte de toute façon en soi.
    Et c’est une liberté magnifique !

  9. Bertrouf

    J’ai tellement envie de mettre un commentaire positif tout simple : moi j’aime ma femme.
    Voilà, c’est dit. J’aime ma femme depuis 15 ans. L’amour n’a peut-être plus la même forme qu’au début, mais on s’aime toujours.

  10. Augustin PERRUCHON

    Dans un film, il y a une très belle réplique de Gérard Darmon: “Les histoires d’Amour c’est quand on vivait 30 ans…”
    Maintenant, les histoires d’Amour, c’est comme les kleenex… malheureusement.
    Mais pour entretenir la flamme, il faut que chacun y mette du sien. Cet été je vais fêter mes 30 ans de mariage; et quand elle n’est pas là, il me manque quelque chose. Je l’appelle tous les jours vers midi, une heure, pour rien, pour les banalités du quotidien, pour entendre sa voix. La nuit j’écoute sa respiration. Et on s’engueule, et on se réconcilie, je sais lui dire “pardon” quand je lui ai fait de la peine; c’est la mère de mes enfants; on les a bien élevé, à deux. Je cois que je l’aime, et je vais répondre à monsieur Darmon: “j’ai deux fois trente ans”….!

  11. Adeline

    C’est un amour différent, qui a évolué avec le temps.
    Ce n’est ni bien ni mal, ni triste ni gai.
    C’est différent et il faut le vivre et le traverser pour en ressentir tout la force et la puissance.
    L’amour buriné par les années.
    C’est moins clinquant qu’au premier jour mais c’est solide et équilibrant.
    De mon côté, j’aime les promenades en forêt.
    Je suis heureuse de voir renaître les jonquilles au printemps.
    Ca me met du baume au cœur, c’est coloré et joyeux…si éphémère…
    Mais, la force et l’énergie, c’est le contact avec les chênes, moins jolis mais pérenne, qui me les donne.
    On n’est pas ensemble parce-que l’on s’aime, pas toujours…mais pour s’aimer, oui, toujours.

  12. MarieG

    Cher Baptiste, je vous suis avec assiduité et crois n’avoir encore jamais commenté. Mais ce soir, clavier et souris vont travailler un peu: je ne peux pas être d’accord avec vous lorsque vous écrivez que la fin de leur amour est manifeste, que ça se voit (à moins qu’ils ne vous l’aient dit d’une manière ou d’une autre dans la consultation).
    L’amour est la dernière grande aventure des temps modernes (+ ou – Alexandre Jardin je crois); ça change, ça évolue, ça disparaît, ça revient, ça aime être nourri, mais on ne sait pas toujours avec quoi, ça peut être multiple, pluriel, solitaire, pas partagé, sordide, sublimé. Souvent on n’est pas aimé comme on s’y attend (ah les jeunes filles qui attendent le prince charmant) mais ensuite, si on observe la réalité quotidienne, on s’aperçoit que notre compagnon est bien mieux qu’un prince charmant, parce qu’il tous les jours à nos côtés, attentionné, aimant, présent.
    Je ne suis ni psy-, ni -thérapeute, mais je crois que les seuls qui peuvent connaître la force et la nature réelle de leurs sentiments sont les protagonistes eux-mêmes.
    Pour moi, chaque couple qui dure est un miracle quotidiennement répété, miracle de compréhension, d’écoute et d’amour.
    Et même si certains ont l’air de ne plus s’aimer, peut-être qu’ils en ont la chanson au fond de leur coeur, qui sait ?
    Belle soirée

    1. Souslalune

      1000 fois d’accord ! Un amour que l’on croyait moribond se réveille sur une étincelle. .. ou s’éteint. .. ou reste en sommeil. ..
      Attends de revoir ce couple, tu nous diras !

  13. Cath

    Ben…
    Mes grand-parents se chamaillaient souvent, et un jour, j’ai demandé à Mamie : « mais pourquoi as-tu épousé le grand-père si c’est pour t’enguirlander de la sorte ? », après plus de 50 ans de mariage…
    Réponse unique et véridique de Mamie : « c’etait la seule façon de lui dire non ».
    Quand j’ai vu les photos de mon grand-père jeune, j’ai compris pourquoi elle lui a dit non 😉
    Et puis quand elle est partie, le grand-père est resté un peu avec nous, mais le cœur n’y était plus. Il nous aimait, oui. Mais il « nous aurait vendus pour elle », comme on me l’a fait remarquer.
    Alors, j’ai déposé dans son cercueil les lettres du temps de leurs fiançailles, sans les lire. C’etait à eux deux, à personne d’autre.
    Moi, j’ai regardé. J’ai aussi regardé autour, les gens qui se marient, qui divorcent, pour raisons x ou y, mais aui ne parlent jamais d’amour. Mes parents qui se sont déchirés très tôt et haïs…
    Je ne sais pas ce que c’est, je ne l’ai pas rencontré ou reconnu. Enfin, rien de semblable à ce qui soudait mes grand-parents et leur a fait traverser siècle et continents.
    Mais ça ne m’empêche pas de vivre. Suis peut-être asociale ? Pas grave 🙂

  14. faribole

    chez nous, on en est à 18 ans d’amour, un amour Majeur, donc – ça commence à faire du long cours -même que je n’en reviens pas 😉
    comme Bertrouf et Augustin (z’êtes trop mignons les gars en parlant de vos moitiés), j’ai envie de dire simplement que j’aime mon homme.
    Pas comme au début, forcément ça bouge. Ses “défauts” me faisaient craquer : si timide, délicat. Maintenant il m’énerve quand il n’ose pas 🙂 mais je suis capable de me dire que c’est pour ça aussi que je l’ai choisi.
    quelqu’un a écrit là-haut : “On n’est pas ensemble parce-que l’on s’aime, …mais pour s’aimer, ” oh que c’est joli

  15. korinn

    coucou Bibi !
    j’adore ta partition … qui m’a fait beaucoup rire.
    l’essentiel, comme dirait ma cheffe quand il y a disharmonie dans le c(h)oeur : “Rendez-vous au point d’orgue” !

    Notre point d’orgue … il a 33 ans ! age christique…. une belle maturité !
    3 concertos grandissants en sont nées
    une symphonie fantastique en définitive !

    Zom est à côté de moi, je lui demande “on s’aime par habitude ou pour de vrai ?”
    Il réfléchit : il prend toujours au sérieux mes questions
    (co-conduire un orchestre est divertissant, mais très sérieux ! )
    – je pense que c’est pour de vrai.
    ça tombe bien : moi aussi !

    et pourtant, des couples comme tu décris j’en croise pleiiiiiin .
    entre ceux qui pleurent l’être perdu et ceux qui se déchirent vivants !!!
    où est la part de vérité, de sincérité ?
    et comme toi, ça me fait toujours mal : quitter la petite vieille qui pleure son homme pour entrer dans une maison où l’autre fait valser son mari à coups de “mais qu’il me fiche enfin la paix !!” me navre pour des raisons radicalement opposées.
    souvent je voudrais que tous les couples soient “comme nous” ce nous qui ne veux rien et tout dire à la fois !
    Et le pire : c’est qu’il n’y a pas de recette !!
    nous y avons souvent réfléchit et nous sommes incapables de comprendre comment nous en sommes là.
    IL N’Y A PAS DE RECETTE !!

    bon c’est pas tout ça mais j’vais chanter 🙂 file la partoche !
    biz
    co

  16. Le chêne vert

    47 ans de mariage… 4 enfants, des hauts et des bas, des désillusions aussi mais nous tenons beaucoup l’un à l’autre et avons envie d’aller jusqu’au bout ensemble. l’amour de passionné au début devient raisonné puis un jour, on ne fait plus l’amour à cause de quelques difficultés physiques. on rentre alors dans une vieillesse et il faut, même si des choses nous séparent, établir des ponts pour se retrouver. Vivre ensemble c’est une aventure qui peut aussi finir bien (enfin si on veut car on meurt tous un jour).
    Ce qui est sûr c’est que l’Amour avec un grand A n’existe pas, il se construit à chaque page de la vie et ce n’est pas toujours facile.

  17. Pascale

    Bonsoir,il vaut mieux traîner un amour mort par terre et par habitude que rien du tout!rien de pire que la solitude qui tue à petit feu, jour apres jour, inexorablement .Bonne soirée.

  18. Sylve

    Cher Baptiste,
    Pourquoi ce jugement de valeur à l’encontre de ce couple ? Le propre du soignant n’est il pas de s’abstenir de tout jugement ? Qu’est ce que cela a interpellé en toi ? N’est ce pas qu’un ressentiment ? (Et le ressenti ment 🙂
    Qu’est ce que L’amour ? Voilà s’en doute la question qui t’anime… Laisse ton coeur de guider vers tous les possibles et la sagesse de l’infini, il te conduira vers le meilleur…

    1. Agathe

      ah ! J’adore” le ressenti ment”, c’est ce dont on essaie de convaincre ma mère sans en avoir eu les mots. Elle a fait un terrible cauchemar où sa mère lui reprochait à tort quelque chose il y a plus de 50 ans ! Elle croit à la vérité de ces paroles “proférées” alors que ce n’était pas du style de ma pauvre grand-mère. On a beau lui dire que c’est ce qu’elle ressent et que dans les affaires judiciaires, on s’aperçoit souvent que les témoignages sont différents ou évoluent et que les gens croient à certains faits en toute bonne foi avant qu’on ne leur apporte la preuve tangible contraire.

  19. Hervé CRUCHANT

    j’évite de faire des promesses -je préfère dire “je donne ma parole” comme dans les films des années d’avant. parole d’homme- parce que je les tiens toujours; et que je le sais. çà confine à la maniaquerie, cette affaire là, voyez-vous. parce que, pour moi, l’avers d’une promesse, c’est une escroquerie. qui a dit que j’étais compliqué ?

    quant au chien et sa balade, j’aime bien les dessins et vidéos du type qui promène un chien virtuel; c’est-à-dire qu’on ne voit que la laisse et le collier, en place, mais sans chien. c’est mon type d’humour et d’atmosphère. Jules-Alien et moi. (Jules-Alien c’est le type qui dialogue avec moi dans ma tête; une sorte d’ange-démon gardien qui discute de tout, me met de la musique quand il veut, choisit les programmes télé, les matches, les plats au menu et même, je le soupçonne de choisir les femmes qui lui plait à ma place; c’est une sorte de coloc que j’ai eu petit parce que je n’avais pas autre chose à qui parler véritablement; faudra que je vous en parle un jour de celui là!). Jules-Alien prétend que la vraie vie c’est celle du type qui balade son chien virtuel furtif; et que tout est pareil en vrai.

    Pour parler ce ces promesses qu’on traîne au bout d’une ficelle molle, je dois te dire, Bibi du Printemps, qu’il y a pire : traîner derrière soi des promesses qu’on aurait du faire pour soulager les petites misères qu’on rencontre sur les chemins quotidiens. Et qu’on ne fait pas car il y a la loi et l’ordre qui veillent. La claque dans la tronche si tu trouves qu’un pendentif va bien à ta voisine. Et que tu le lui dis. Ou un regard de juge pénal si tu parles à un enfant en le faisant rigoler. Fastoche pourtant. Ah, relire Prévert, re-écouter Brassens et “Les Passantes” de Pol. Plutôt, Roda-Gil par Clerc ou Reggiani. Tout çà finira mal avec “Femmes je vous aime” en solitaire parce qu’il y a tant et trop de choses qu’on ne peut jamais dire. Et qu’on finit par traîner derrière soi, accrochés à une ficelle.

  20. MaEnola

    Bonsoir Baptiste,
    C’est la première fois qu’un de vos textes me touche. Personnellement, je veux dire. Ils me touchent tous, en ce qu’ils sont touchants, beaux, pleins de l’humanité de celui qui les a écrit (z’avez vu comme je glisse un compliment, en douce, “mine que rien” comme disait Coluche). Mais cette fois, votre texte me parle. A moi. De moi. Sauf que j’ai décidé d’arrêter feu cet amour, moribond. Parce que c’était un trop gros poids mort. Parce qu’il faut parfois savoir regarder en face une vérité qui fait mal, qui blesse et rend malade.
    Et que je ne pourrai aller que mieux après ça.
    Merci Baptise pour ce beau texte.

  21. marie

    Cest simple et très compliqué , c’est ici et à jamais, c’est pur et fou, ça “rejaillit d’un volcan” ou ça se ramasse dans le caniveau, aimer c’est usant! Vraiment!
    Mais quelle joie!

  22. kath de Belgique

    Je pense qu’il vaut mieux un amour en train de mourir mais duquel on peut encore rire, même un peu, même presque pas. (même en se moquant (un peu) l’un de l’autre ) qu’un abandon qui fera que des deux, , l’un devra se nourrir de solitude et survire, jour après jour. Tout en serrant les dents. Et l’autre s’en sortira. Il y a toujours un gagnant et un perdant. Ce n’est que mon point de vue, bien à vous

  23. Augustin PERRUCHON

    Chanson de MANNICK, à écouter plus qu’à lire!

    Je connais des bateaux qui restent dans le port
    De peur que les courants les entraînent trop fort,
    Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
    A ne jamais risquer une voile au dehors.

    Je connais des bateaux qui oublient de partir
    Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
    Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
    Leur voyage est fini avant de commencer.

    Je connais des bateaux tellement enchaînés
    Qu’ils en ont désappris comment se regarder,
    Je connais des bateaux qui restent à clapoter
    Pour être vraiment surs de ne pas se quitter.

    Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux
    Affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,
    Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu
    Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

    Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini
    De s’épouser encore chaque jour de leur vie,
    Et qui ne craignent pas, parfois, de s’éloigner
    L’un de l’autre un moment pour mieux se retrouver.

    Je connais des bateaux qui reviennent au port
    Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
    Je connais des bateaux étrangement pareils
    Quand ils ont partagé des années de soleil.

    Je connais des bateaux qui reviennent d’amour
    Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour,
    Sans jamais replier leurs ailes de géants
    Parce qu’ils ont le coeur à taille d’océan.

    1. Augustin PERRUCHON

      Cette chanson, elle est belle; je l’ai aimé à 20 ans, je l’aime encore à 60. Je l’ai fait lire par un de mes témoins à mon mariage et 30 ans après je me sens labouré de partout mais plus grand et plus fort pour cette femme que j’aime. Et quand je regarde ses rides, elle me plait encore plus autour du vert de ses yeux toujours plein de soleil. Elle est belle ma femme, et sa beauté n’est que le reflet de notre chemin.
      Et pour finir dans la poésie, mes enfants ont été aussi baptisé sur un poème de Kipling, “If”. Voilà, je suis un homme heureux.

  24. Charlotte

    Bonsoir, moi je peux dire qu’après 12 ans en tant qu’amis seulement, et 24 ans en tant que couple et parents, ça m’arrive de sentir une vraie chaleur en moi quand je retrouve mon époux. Je le vois entrer dans une pièce ou je suis en réunion par ex pour me rejoindre et je suis tellement contente .. ça m’étonne toujours – on se téléphone quand on est séparés, on imagine l’autre etc … et avec le temps c’est presque l’inverse, on a plus de patience finalement, parce que bon, les habitudes énervantes de l’un ou de l’autre, on les a apprivoisées en quelque sorte. Il peut sûrement quand même arriver des coups durs, qui cabosseraient cet amour, cet attachement… je ne sais pas ce qu il resterait de nous si un enfant était gravement malade, ou l’un de nous.. Je ne vous apprends rien, mais je lis des commentaires assez nombreux sur les efforts à faire, hum, pour moi ça va de soi.. il faut de la patience, oui et de la confiance, voilà..

  25. Laurence

    Un amour mort ? Ça peut vous tomber dessus d’un seul coup, sans crier gare…
    Ça a été mon cas, la veille de mon 21è anniversaire de mariage : après deux enfants, un métier de cœur en commun (nous sommes musiciens), une union loyale et que je pensais solide, mon mari m’a quittée, pour un homme.
    Ça va faire 6 ans à l’automne…
    Depuis je suis seule, je m’en accommode. J’ai survécu, puis là je vais assez bien, j’ai tourné cette page.
    Au début je pensais souhaiter rencontrer quelqu’un d’autre, mais non en fait… trop fatigant de tout recommencer, après tout, la vie conjugale, je l’ai eue… c’est suffisant. Je ne veux plus.
    Je pense que quand on s’est trompé à ce point sur la confiance qu’on pensait pouvoir mettre dans l’autre, il est sage de réaliser qu’on ne possède probablement pas le minimum syndical d’intuition pour réussir sa vie amoureuse. Alors autant s’abstenir désormais, j’occupe mon temps autrement, voilà tout…
    J’essaie de faire ce que je dois… et aussi de devenir un peu égoïste, tout un chantier…

    1. Souslalune

      Laurence … je dirais, à vous lire, que vous n’êtes tout simplement pas encore prête, mais que lorsque la page sera vraiment tournée. .. vous aurez envie de reprendre “le risque ” d’aimer à nouveau. Et c’est tout ce que je vous souhaite …

  26. Nanou

    J’ai lu tous les commentaires et suis touchée (vraiment) par certains, émue par d’autres, d’accord avec beaucoup. Mon mari m’a quittée il y a 18 mois, après 25 ans en couple dont 20 de mariage. Nous avons deux filles extraordinaires, merveilleuses, des trésors. Il a dit qu’il ne m’aimait plus. Moi je suis une tenace, ou une naïve, ou une idiote, ou bien il faut simplement que “ça” s’arrête. ce cauchemar, ce truc incroyable. IL NE M’AIME PLUS. Moi je sais qu’on est faits l’un pour l’autre, même si on est tous les deux un peu cabossés, qu’on s’est cabossés l’un l’autre. Je le sais, je le sens. Il ne trouvera pas “mieux” que moi pour lui, et moi non plus. Alors je me dis que peut-être un jour ou l’autre on se retrouvera. Ou pas. Mais je me bats, je lui rappelle parfois tout ce qu’on “avait” de bien. il voit un psy, chose que je ne l’aurais jamais imaginé faire. On a dîné en tête à tête le mois dernier et on a beaucoup parlé, c’était étrange parce que exactement comme avant, sauf qu’on évitait de se toucher. Je pense que rien n’est simple en fait et oui, seules les deux personnes qui forment un couple en connaissent et comprennent l’alchimie. Je ne ferme pas la porte à l’idée d’un renouveau, je me dis qu’on verra bien, mais que ce serait vraiment du gâchis. Je ne me berce pas d’illusions non plus, je ne vais pas me jeter sous ses roues. Mais quoiqu’il arrive je sais qu’en ce moment il se trompe. Peut-être le réalisera-t-il avant que je ne “passe à autre chose”. Baptiste, l’amour c’est tellement compliqué et ça a tant de visages. Ce couple dont vous parlez a sans doute sa façon à lui de le pratiquer. De même qu’un couple ayant l’air sur un nuage de félicité peut au contraire être bel et bien mort à l’intérieur. Nous, dehors, on ne peut pas savoir.

  27. Nathalie

    Bonjour Baptiste,
    en fait le couple ça s’entretient. La routine peut tuer la passion des débuts. Il faut entretenir le feu qui a unit les deux personnes qui forment le couple. Toutes les petites fantaisies sont bonnes à prendre !
    Nous on est ensemble depuis 13 ans. C’est rien 13 ans, mais c’est déjà beaucoup pour plein de gens.
    On entretient notre couple à coups de fantaisies, pour casser la routine.
    D’abord la sexualité c’est nécessaire, et simplement le contact physique c’est beaucoup. Si on commence à se faire juste un smack matin et soir ça va déjà mal. Il faut continuer à se prendre dans les bras ! ça soude les sentiments.
    Et se retrouver régulièrement à deux : un resto, une fête, un week-end -> sortir de la routine
    Et ajouter des petites attentions. En ce moment on a un tableau veleda magnétique accroché sur le frigo, on s’y met des petits mots. Pas la liste de courses non : des messages d’amour “je t’aime”, “passe une bonne journée mon chéri”, “tu es le meilleur”, “j’ai hâte de te retrouver ce soir”. On écrit à tour de rôle. Parfois le tableau reste vide 2-3 jours, on ne se force pas. Au bout d’un moment on changera de jeu 😉 Avant il y a eu les post-it, parfois il y a des textos…
    Enfin voilà quelques idées pour entretenir la flamme de son couple. Je me trompe peut-être, l’avenir me le dira, mais je pense que c’est nécessaire pour rester amoureux.
    Désolée pour le pavé, j’étais inspirée. J’imagine le sentiment d’échec quand on se rend compte que ça ne marche plus, on doit se sentir malheureux de ne plus être aimé, mais aussi dans l’autre sens quand on se rend compte qu’on n’aime plus la personne qui est à nos côtés et qu’on ne supporte plus ses défauts…

  28. Dom Zéa

    Très touchée par votre chronique et par les commentaires. Ça en soulève des passions et des points de vue ! Et pile poil en résonance avec mon vécu actuel.
    Personnellement je crois que l’amour entre deux personnes est quelque chose qui ne se fige pas dans le temps. Il évolue, mue, s’amplifie ou s’éteint. C’est comme ça. On n’y peut rien. Question de chemin, d’alchimie. Se remettre en question c’est important et ça permet à tout le monde d’avancer. Et puis, si l’amour passion des débuts d’une relation n’est plus au rendez-vous, il reste tout le reste : attachement, amitié, lien très fort, souvenirs, complicité. Parfois plus fort que l’état passionnel des débuts au sein duquel on ne s’appartient plus vraiment. Quand ce lien se dilue et que l’on vit juste comme ça côte-à-côte, même si on ne veut faire de mal à personne, il faut faire des choix. Je sais que je serai toujours là pour les hommes que j’ai aimés parce que les liens construits, les projets, les espoirs, les échanges, ne s’effacent pas (quand ça se passe bien évidemment). Mais c’est important de ne pas oublier que l’on peut aimer plusieurs fois dans sa vie. Il faut aussi se permettre d’être heureux. Important le Bonheur !
    Merci Baptiste. J’aime beaucoup vous lire.

  29. mammouth

    Comme d’autres, je crois que vous jugez sans peut-être savoir. L’amour prend différente formes au fil du temps. La tendresse, l’attachement, la complicité, les mémoires, l’engagement. Et même s’ils restent ensemble pour leurs souvenirs ou par habitude, c’est bien l’habitude aussi. S’ils s’entendent bien et s’ils se respectent, s’ils trouvent leur compte dans cette relation où est le mal à rester même si les sentiments d’amour semblent s’être étiolés, peut-être qu’il y a encore beaucoup de tendresse. C’est beau la tendresse. C’est solide. Ça réchauffe le coeur. Et puis les promesses, ce ne sont que des promesses. On a souvent des rêves au début, mais quand la relation évolue, on comprend que ce ne sont ni les rêves ni les promesses qui nous lient, mais l’action et l’engagement. Mais vous êtes jeune encore, Baptiste, alors il vous ait permis de rêver de promesses.

  30. Cia

    Ce qui rend le mariage si fort et si indestructible, c’est qu’il réunit un homme et une femme autour d’un projet. D’un projet fou. Souvent voué à l’infortune. D’un défi quasi impossible à réaliser et impérieux à oser. Le drame serait de ne pas tenter l’impossible, de rester, une vie entière, à la mesure de ce qu’on peut.
    Christiane Singer, Eloge du mariage, de l’engagement et autres folies
    (bon, on devrait “corriger” et remplacer “un homme et une femme” par “deux individus”)

    Déclaration des droits de l’homme et de la femme à l’amour :
    T’aimer sans t’envahir
    Te multiplier sans te perdre
    Te dire sans me trahir
    Te garder sans te posséder
    Et être ainsi moi-même au plus secret de toi.
    Jacques Salomé

    Je partage ma vie avec un nommer merveilleux depuis 19 ans. Un miracle quand nous regardons ce que nos parents nous ont donné comme modèle… sourire… on dit que l’on ne peut pas guérir de ses blessures au sein d’un couple. Je crois que dans certains cas si, en tout cas, c’est notre cas. Nous avons grandi, nous avons soigné les blessures de nos âmes, pris soin de notre enfant intérieur à l’ombre de l’amour que nous ressentions l’un pour l’autre. Je ne sais pas combien de temps cet amour s’épanouira. Longtemps, très longtemps j’espère… L’amour est une aventure merveilleuse, incroyable, et parfois douloureuse… mais quelle aventure :o)

  31. b2c

    Il y a dans la fidélité de la paresse, de la peur, du calcul, du pacifisme, de la fatigue, et quelquefois de la fidélité.

    Etienne Rey

  32. Titi l'amoroso

    S’il n’y a plus l”Amour” majuscule, il reste souvent la “Tendresse”….Allez Baptiste, “et la tendresse, bordel ?”.
    Perso j’éprouve tout à tour de l’amour, de la tendresse, de la haine, de l’affection, de l’amitié, de la passion pour ma chère et tendre, depuis plus de 34 ans, et cette valse des sentiments est comme une ivresse…dont nous ne nous lassons pas !
    Merci Baptiste pour tes superbes textes 🙂

  33. ma

    Mon chien mort je le traîne aussi….et sûr il est vraiment lourd,,souvent je me surprend à le détester et à rêver ma vie sans lui. Et puis parfois au fond du fond de ses yeux morts je revois le jeune chiot du début , le superbe animal qu’il a été.
    Je reste persuadée que c’est une chance de vivre à deux, de vieillir à deux, même si l’amour n’est plus là …reste le chien mort , pour rien au monde je ne lacherais sa laisse.

  34. Rozana

    Bonjour Baptiste,
    Je ne crois pas que votre post évoque un jugement de valeur comme certains le pensent: quelques soignants (dont je fais partie) sont dotés d’une hypersensibilité et du ressenti qui va avec, on ne choisit pas.
    Du coup, certaines situations nous interpellent ( je ne suis pas psy pour savoir s’il s’agit de ressenti-ment, sic), nous amènent à remettre en question notre propre vie…
    Mariée depuis 25 ans, 2 beaux garçons que j’adore. L’illusion d’une vie réussie.
    Je n’ai eu qu’un Amour dans ma vie il y a 30 ans, ce n’est hélas pas l’homme que j’ai épousé.
    On s’est retrouvé il y a 14 ans, grosse tourmente sentimentale.
    Choix difficile pour lui de quitter ce qu’il construit avec l’autre, choix de raison et non de coeur.
    Cela fait des années que j’espère finir ma vie avec lui, sans renier ma vie maritale pour autant.
    Difficile d’oublier, de faire semblant.
    Voilà, on ne juge pas, chacun son histoire.
    J’admire et j’envie Bertrouf, Augustin, Le chêne vert et leur souhaite le meilleur.
    C’est courageux de s’interroger et de se remettre en question Baptiste…

  35. Hervé CRUCHANT

    Dites, Docteur… Je voudrais vous demander…

    C’est normal que, quand on parle d’amour un peu finissant,
    on pense à des poèmes, on se souvient de chansons…

    et qu’on s’en rappelle parfois ?
    alors, on fredonne les poème et on marmonne les chansons.

    avant de refermer le grand coffre en bois où dorment nos jouets
    même si en vrai on n’avait pas cette boîte à souvenirs, on l’imagine.
    avant de refermer le grand coffre en bois de notre mémoire

    c’était bien, tu sais….

  36. So

    Depuis 22 ans, il y a eu des moments où nous avons traîné notre amour. J’ai même cru qu’il fallait du courage pour partir au nom de la Mort de l’Amour, et puis on a fêté nos vingt ans. Je disais “à quoi bon?” Il répondait : ” on ne fête pas un amour tout neuf aujourd’hui, on fête le temps passé, nos tempêtes et nos heurts, notre faiblesse et notre courage d’y croire encore, on lit aujourd’hui à la lumière de ce que nous avons vécu depuis tout ce temps. Sans amour on ‘aurait pas eu cinq merveilleux enfants, tant d’amis, et tant de bonheur. Cet amour qui fait semblant d’être mort que tu traines derrière nous ça s’appelle fidélité. Moi je t’aime pour nous deux. ”
    Finalement j’ai eu le courage de rester. Et je comprends que je l’aime mon homme, pas comme avant, que ses défaut m’agacent mais qu’ils me sont précieux, que ma vie sans lui n’aurait vraiment plus aucune saveur , et qu’il m’a rendue tellement heureuse toutes ces années. ALors voila, j’ai parfois l’air de traîner mon amour derrière moi, mais en vrai c’est lui qui me suit, fidèle et patient, amoureux.
    Je ne sais pas si cette histoire te rassure, mais tu vois parfois tenir même quand on croit ne plus y croire, c’est simplement cela la fidélité. Et c’est une promesse que l’on tient.

  37. severine

    Je crois qu’on ne peut pas savoir de l’extérieur ce qu’il y a dans un couple, seules les deux personnes qui le composent le savent et encore, il est probable qu’ils n’en aient pas la même version.
    Et puis peut être que l’amour c’est rire encore aux blagues de l’autre entendues 1000 fois ?

  38. Mimie

    Bonjour Baptiste,

    Un beau thème que vous abordez là. Je crois qu’il ne faut pas faire de raccourcis. Nous sommes mariés depuis 43 ans, deux enfants, cinq petits enfants, une belle route quoi. Mais Jamais, jamais nous n’avons confondu “vie difficile” avec “je ne t’aime plus”: nous avons traversé les pires épreuves ensemble, nous avons souffert comme des malades, et au lieu de nous déchirer, on s’est serrés les coudes. Et c’était difficile, oui, parce qu’il aurait été tellement plus simple de rejeter la faute, le problème, sur le dos de l’autre. Mais, oui, parfois, lorsque les “autres” nous voyaient, nous étions tristes et malheureux, et, oui, ils auraient pu en déduire qu’on n’était plus amoureux: ce n’était pas cela, c’est que la vie est parfois, bien difficile. Je crois que les jeunes générations jettent l’éponge trop vite et font cette confusion.
    Bonne route, Baptiste.

  39. isa

    vous êtes mignons avec vos “l’amour ça s’entretient”
    vous êtes de ceux qui ne se sont jamais retrouvés face à votre conjoint depuis 18 ans, le soir de vos 13 ans de mariage quand vous arrivez avec le gâteau…
    vous ne vous êtes jamais retrouvé face à celui qui est le père de vos deux enfants, qui vous regarde plein de culpabilité parcequ’il a retrouvé l’amour de ses 15 ans, celle avec qui l’histoire ne s’est jamais terminée, et dont 20 après il est toujours éperduement amoureux…
    ben oui quand l’amour tombe sur l’autre, vous avez beau faire, il a beau vous aimer, c’est l’autre qu’il désire plus que tout… alors quoi? on fait semblant?, on le force à rester? ben non, on le laisse partir, on panse ses plaies et on tourne la page.
    voilà c’était il y a 8 ans, depuis j’ai rencontré mon amour, je suis remariée et heureuse au sein de cette belle famille que nous formons nous 3+3.
    lui est allé au bout de son histoire.

  40. Biquette

    Baptiste…
    Nous nous sommes rencontrés en 1968, très jeunes, innocents et rêveurs… 50 ans plus tard notre amour nous bouleverse encore et toujours. Nous pensions qu’il y avait une apogée, qu’un jour nos liens seraient moins forts. Et bien non! Malgré de grosses épreuves, en dépit des difficultés de la vie, nous sommes amoureux, nous sommes heureux ensemble aujourd’hui comme aux premiers jours de notre amour!
    C’est peut-être parce ce que nous avons grandi ensemble? Que nous avons cherché le bonheur de l’autre?
    Il ne faut pas voir le négatif, il faut savoir saisir les belles choses Baptiste!
    je l’aime, il m’aime, on se le dit, on se le prouve chaque jour…C’est mon amour, mon ami, mon amant!

  41. Nadezda

    Je ne savais plus que je l’aimais autant, je ne savais pas que je l’aime plus qu’avant.
    Pendant le petit déjeuner il a porté la main à la poitrine en faisant une grimace. “Tu as mal” “Oui”.
    J’ai pris les clefs de la voiture, mon sac et sa main, je l’ai installé dans la voiture et même pas 5 min. après nous étions aux urgences de l’hôpital qui se trouve à 200m. de chez nous. INFAR.
    “Docteur c”est grave ? Mais Madame un infar c’est mortel, je ne peux rien vous dire d’autre”
    On l’a transféré au CHU de Tilff où on lui a fait une corono , il va passer un IRM , puis on saura exactement ce qui a provoqué l’infar. Il vient de quitter l’hôpital, doit prendre 11 médicaments par jour, abandonner certaines choses qu’il aimait manger . Il est très fatigué et dors beaucoup. Dans un mois ce sera la revalidation.
    J’ai peur et je pleure, je ne pourrais pas vivre sans lui.
    Il a 54 ans et en février 2019 il y aura 30 ans que nous sommes mariés.

  42. Fred

    Je trouve, moi qui te suis depuis le début, que tu es comme un bon Bourgogne, tu te bonifies avec les années. Tes textes sont de plus en plus profonds et plus structurés. Bravo !

  43. Oréjane

    Est-ce qu’un amour est vraiment destiné à durer toute une vie ? N’est-ce pas encre un concept plutôt introduit par la religion ? Quand j’étais plus jeune, je pensais vraiment que cet amour éternel existe, qu’on peut aimer la même personne avec la même folie toute la vie. Et puis la vie arrive, justement. On change, l’autre change et parfois ces changements nous font emprunter des routes différentes. J’aime aussi cette idée qu’on peut avoir plusieurs amours dans la vie. C’est tellement triste de devoir rester avec une personne uniquement pour les enfants (et pourtant tellement important pour eux), ou pire (pour certaines femmes sans source de revenus) pour ne pas se retrouver à la rue. Ce que je comprends plus difficilement en revanche, ce sont ces couples qui restent ensemble alors qu’ils n’ont plus d’enfant sous leur toit et où chacun pourrait parfaitement subvenir à ces propres besoins.

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