Vaut mieux être impudique et vivant, que pudique et mort.

« Je me promenais au bord du canal du Midi, l’eau était calme, et sombre, donnant d’ailleurs une fausse idée de sa profondeur.

J’avais 26 ans et des cailloux très lourds dans mon sac. Je n’arrêtais pas de me répéter : “Si quelqu’un tombe là-dedans, avec un poids pareil sur le dos, il se noiera direct, c’est sûr !”, et l’eau coulait, coulait, coulait. Ça s’arrête jamais de couler quand on a cette envie de mourir, qui vous pousse sur l’épaule un matin, comme un petit renard au pelage gris qui vous susurre de vilaines choses sur le sens de l’existence… »

Mon dernier papier dans l’Obs est ICI.

Lisez-le s’il-vous-plaît.

Il est totalement impudique, comme tout ce qui est vrai et politique.

Partages appréciés.

Des bisous sur ta tête, toi qui me lis.

Samedi ET dimanche prochain (après-demain donc) au @Salondulivre de Paris, je dédicacerai mes trois premiers romans parus chez Fayard/Mazarine puis au Livre de Poche et mon roman graphique paru chez Rue de Sevre. Le tout en excellente compagnie !

Venez !

Ensuite…

Rencontre à Gibert Joseph le 29 Mars à Toulouse entre le tenace, l’infatigable, l’inspirant botteur de culs, l’extraordinaire écrivain Martin Winckler et moi-même…

Venez, c’est à 18 h !

Bonne et douce soirée à toutes et tous !

(Et désolé pour le temps interminable que je mets avant de répondre à vos mails…)

91 réflexions sur « Vaut mieux être impudique et vivant, que pudique et mort. »

  1. Isabelle

    Merci pour ces témoignages bouleversants chez L’Obs, tous ceux qui sont anonymes et aussi celui qui ne l’est pas.
    Que de souffrances évitables surtout…

    1. Alex

      Bonjour M Beaulieu,

      Merci pour ce témoignage, que vous qualifiez d’impudique, que je qualifierais de sincère et touchant! Comme nombres de vos témoignages/récit, les mots sont doux et choisis pour dire des choses dures.

      Je suis passé par la même étape que vous concernant cette différence. Je n’ai cependant pas vécu les mêmes états d’âmes… Au regard de toutes ces personnes qui peuvent témoigner de la difficulté à s’accepter, je souhaite également dire que pour certains c’est simple, la famille, les amis et l’entourage sont aussi source de soutien et réconfort!

      De nouveau merci de ce témoignage précieux qui, je le pense, pourra en aider plus d’un!

  2. Sylve

    Merci d’avoir survécu… Tu es une belle personne et ne laisse personne te définir et te dire le contraire… et cela vaut pour tous ces témoins anonymes dans la souffrance… la lumière est au bout du chemin… vive la tolérance

  3. Kaylee

    Article très juste, lu sur Twitter, commenté et retwitté
    Une des raisons pour lesquelles je regrette parfois de lire les livres sur Kindle : pas de dédicace possible, snif…

  4. Lavollee

    Je vous embrasse Baptiste avec affection, admiration et tendresse. Vous allez aider tant de gens dans votre vie . Je vous la souhaite belle et longue
    Anne

  5. Soph

    Ah bordel, j en reste sans voix comme à chaque fois que je vous lis, cette écriture qui sort des tripes…..claque, émotion, sentiments à vifs….

  6. Emmanuelle

    Fiou… qu’est-ce qu’on donnerait pas pour être toulousain, brusquement (nan parce que le salon du livre de Paris… faut pas être agoraphobe, hein)…

    En lisant ces témoignages, on peut être sûrs d’une chose : les cons ne sont pas une espèce en voie de disparition, et c’est bien dommage, la vie de tous les “pas comme nous” (la liste est tellement longue qu’on pourrait presque croire que c’est la normalité de n’être pas comme l’autre, tiens ?) serait tellement plus simple…
    Une question naïve, Baptiste : et maintenant qu’ils “vous connaissent”, les vôtres vous aiment toujours autant, non ? C’est donc tout à fait possible d’accueillir l’Altérité sans s’en effrayer 🙂

  7. Fany

    Que d’émotions en vous lisant cher Baptiste…. De la tristesse en lisant ces témoignages, de l’espérance aussi en lisant votre vécu et votre décision de vous souvenir des paroles du renard. Ce “beau dans ce monde ” Baptiste, vous y avez déjà tellement contribué… Merci à vous et prenez soin de vous…

  8. Sarah

    Mon fils de 8 ans m’a dit : Les autres sont bêtes. Y disent que je peux pas me marier avec x. On peut pas avoir d’enfants, mais se marier on peut.
    Je prie (et je ne suis pourtant pas croyante) pour que, si c’est sa vie, il puisse continuer à le dire dans dix, quinze, vingt ans… Grâce à des gens tels que vous

  9. Anne-Marie

    Mes enfants sont tous les deux homosexuels et sont tous les deux mes Amours……maintenant depuis qu’ils sont en couple…..j’ai quatre Amours!

    1. Pascal

      Je suis bien d’accord avec vous. C’est un récit puissant, qui fait ressentir les émotions, qui fait réfléchir, qui bouscule, qui nourrit, qui aidera certainement beaucoup de personnes.

  10. Petit passereau

    Merci pour ces témoignages. Il faut faire savoir à ceux pour qui PD est une insulte, ceux qui sous couvert d’humour et de tolérance vannent le pote homo (de préférence en public parce que se croire ouvert s’est aussi s’imaginer que tout le monde cautionne ton attitude d’abruti), que les mots, les regards, les actes font mal. C’est une blessure qui laisse de lourdes cicatrices. Je ne suis pas lesbienne et pourtant je me sens solidaire, peut-être parce-que j’ai eu droit à mon lot de moqueries et de mépris à l’adolescence à cause d’un physique difficile. Même si ce n’est pas comparable on aurait pu traîner nos sacs de caillasses ensemble, je sais combien ils pèsent lourd. La différence fait peur, la stigmatisation peut conduire à la mort. La betumise tue. Mon père dit qu’on est toujours le con de quelqu’un. Le con, l’homo, le moche, le triso, le gros, le maigre, l’arabe… A nous d’apprendre à nos enfants la tolérance et le respect, à nous de leur donner l’exemple.

  11. Tsuvane

    Tout ce que je pourrais dire ne peut pas exprimer combien la bêtise humaine me consterne, me choque, me fait peur. Qu’on en soit encore là au XIX siècle, c’est pathétique.

    Penser que des imbéciles peuvent pousser au suicide, parfois leurs propres enfants …

    Je questionne souvent ma fille ( 16 ans) pour savoir le comportement qu’ils ont entre eux sur ce sujet. A priori elle n’a pas connaissance de problème de ce genre ; peut-être que cette génération sera plus tolérante ? L’espoir fait vivre, n’est-ce pas ? 😉

    1. Camille

      XIX siècle ? Quand je lis ces témoignages je me dis qu’effectivement, une partie de la société est resté bloquée 200 ans en arrière…

  12. Anthony B

    J’ai lu l’article. Il était long. Mais je l’ai lu tout en entier, et il m’a bouleversé. Profondément.
    Comme tous j’ai connu des moqueries, ces insultes, ces moments où on est « obligés » de se cacher, de faire semblant, Ils n’ont pas généré une souffrance pour moi (juste un déplaisir). Mais ce n’est pas pour ça que l’article me bouleverse. Ce qui me chamboule, c’est de me dire que si tout cela ne m’a jamais touché profondément, c’est parce que je trouvais ça « normal ». Normal qu’on se moque des LGBT, normal qu’on les insulte, et par voie de conséquence, « normal » que certains mettent fin à leurs jours face à pareilles situations. « Normal » parce que le monde est comme ça….non mais WTF! Normal?
    J’ai eu la chance de « sortir du placard » dans une famille où cela n’a pas posé de problèmes, ceux auxquels ça en a posé, c’est moi qui ai choisi de ne plus les voir. Peut-être est-ce par égoïsme, ou parce que mes proches acceptaient ma vie, mon chéri, notre vie, que je n’etais Pas touché par ce que je trouvais « normal », pendant que d’autres souffraient au point de quitter ce monde.
    Encore aujourd’hui, si je ne me cache pas, je fais à tout le moins attention en public. Ma petite tranquillité au détriment de celle de ceux qui sont plus courageux.
    Lire que les associations sauvent des vies me fait me dire que, peut-être, je peux aider aussi ceux qui souffrent de ce que je trouvais « normal »…
    Dès demain je vais me rapprocher des organismes de ma région pour, si on ne peut changer le monde, changer la vie de personnes qui pensent ne plus avoir à la vivre.
    Merci Baptiste, pour ta sincérité, et ton implication.

  13. Cath

    Malin ça ! Je viens d’acheter mon billet d’entrée pour demain après-midi à Paris… j’le savais que je louperais quelque chose ! J’avais vérifié les dédicaces avant, et tu n’étais pas repris. À qui se fier ?
    D’un autre côté, faut bien laisser à d’autres la chance de te rencontrer et d’avoir une dédicace. N’empêche, je t’aurais fait la bise avec plaisir 😉
    Quant au billet, que dire ?
    Il faut des voix pour donner de la force, et la tienne sonne haut et clair. À nous d’être attentifs. Et à faire en sorte que les sottises soient ravalées par ceux qui les´ profèrent.

  14. Catherine

    Voilà. Je suis une mère de famille, hétéro, mais je travaille dans le monde de l’opéra, qui est, pour une raison inconnue, très fréquenté par des gays. ça m’a toujours été égal, mes amis, je les choisis en fonction de nos affinités, pas de leur orientation sexuelle, au point qu’on m’a souvent qualifié de “fille à pédé”. Oui, c’est sans doute vrai, mais je m’en fous. Ce n’est pas ça que je veux raconter.
    Il y a un certain temps, mon fils a rencontré la femme de sa vie. Il était heureux, je l’étais pour lui. Et puis j’ai appris que la douce fiancée était dotée d’un petit frère qui venait de faire son coming out, pas très bien pris par sa famille, et encore moins bien par l’objet de son amour, hétéro pur et dur, et intolérant sur le point de l’orientation sexuelle. Il en avait fait une telle dépression qu’il en a perdu ses cheveux. C’est dur de sortir du placard.
    Je me suis demandée ce que je pouvais faire pour ce gamin. La seule chose que j’ai pu imaginer, c’est d’organiser un grand diner avec mes copains et lui, sous un prétexte fumeux. Le petit gars s’est retrouvé à table avec une population qu’il n’avait jamais imaginé, qui acceptait et commentait avec humour et lucidité sa”différence” ça a marché mieux que je ne l’avais pensé, il s’est fait des amis ce soir là, qui lui ont expliqué des choses que je ne pouvais pas lui dire, il a commencé à s’accepter, à s’apercevoir qu’il n’était pas le seul dans son cas.
    Depuis, il s’est assumé, parti vivre en Allemagne, entamé une carrière de chanteur lyrique, bref, tout va bien pour lui, sauf que ses cheveux n’ont jamais repoussé, on ne peut pas tout avoir. La frontière entre le bonheur et le malheur tient à si peu, en l’occurrence, quelques heures à cuisiner. Je n’en reviens pas que les choses soient parfois si simples !

  15. Myriam FdF

    Ma fille, en couple, maman d’une jolie petite m’annonce qu’elle se sépare de son compagnon. C’est son choix, je lui fais confiance. Quelques semaines plus tard, nouvelle annonce : elle est raide dingue… d’une femme. Vu le peu de réaction de ma part, elle me demande si je suis choquée. Non. Je ne suis pas choquée. Tout ce que je demande à la vie, c’est qu’elle soit heureuse, peu importe avec qui. Au final, elle préfère être “bi” (je n’ai pas osé lui demander si elle pratique les jours pairs et les jours impairs 😉 ). Si elle trouve son équilibre dans la diversité, pourquoi pas ? J’aime ma fille, j’aime qu’elle soit heureuse, le reste n’est que détail.

  16. Laure

    Merci Baptiste
    Cela fait 10 ans que je parle de mon fils a l’imparfait. …..
    Même si je ne suis pas et ne serai jamais certaine du pourquoi du comment, qu’il me parlait de problèmes médicaux neuros, qu’il avait l’air serein et qu’il savait que nous l’aimions…..
    Merci pour cet article….et à tous ceux qui ont témoigné

  17. Lil

    En tant que maman, j’ai été boulversé par les témoignages, comment peut on mettre son dnfant à la porte. L’enfant que vous avez chéri, aimé et vu grandir est toujours le meme, c’est juste une nouvelle facette.
    Je pense qu il faudrait aussi accompagner les parents parce que sinon ils risquent de s’en mordre les doigts.
    Ma fille est encore tout bébé mais merci « au lobby Lgbt » de créer les conditions d’un monde ouvert et fluide.
    J’ai été tres touchée et attristée par la lecture de certains témoignages…

  18. sarah

    Je me répète peut-être je ne sais plus, je mets un lien ici vers les chroniques de Tristan lopin, il est drôle très juste et très incisif il est gay et du coup bien concerné par les systèmes de domination … il parle des rapports homme femme hétéro homo noir blanc. Il me fait rire sur tous les sujets qui me font bouillonner de colère. Ici celle sur la manif pour tous en 2016, la première chronique que j’ai entendue de lui : https://www.youtube.com/watch?v=huOvKrpeuJQ
    Peut-être qu’un jour la Virilité sera interdite par la Constitution. Que la Masculinité suffira à définir les hommes. On n’aura plus besoin de l’imparfait. Ni du futur. On pourra parler au présent. Je vous embrasse.

  19. Pascal

    La dernière fois que j’ai vu mon père, il me poursuivait un couteau à la main, la rage au ventre, les yeux hors des orbites, rouge comme le sang, hurlant “sale PD”. J’ai décidé ce jour-là de ne plus jamais le revoir. Aujourd’hui, il est mort. Et je trouve que c’est une bonne chose pour l’humanité.

    En revanche, ma belle famille m’a ouvert les bras et m’a toujours accepté comme le conjoint de mon petit ami, très simplement, sans jamais poser un seul problème. J’ai fait partie de la famille dès le premier jour, naturellement.

    Dans la vie, il y a les uns et il y a les autres. Lorsque la cruauté anime les uns, surtout ne pas oublier de voir les autres.

  20. Sonia

    Alors comment dire encore…émue. Profondément. Je ne savais pas votre parcours, et pourtant il n’était pas important à me yeux, tant vos écrits touchent et émeuvent. Merci d’avoir dit cette douleur et ce bonheur à vivre. J’ai bien sûr, partagé l’article sur mon mur FB.

  21. veronique

    L’année dernière, j’ai annoncé la venue de la petite amie de mon fils à ma mère.
    ” Il faut que je te dise… heu…. elle est un peu particulière …”
    “Ah ?”
    “Oui… Sabrina est une transexuelle…”
    Yeux ronds. Ma mère a 80 ans.
    “Ben , c’est quoi , une transexuelle ?”
    “Une fille qui est née garçon …”
    “Tu veux dire qu’elle a un zizi ?!!!!”
    “oui”
    “Ah ben, il a de la chance mon petit fils…. de mon temps, on avait pas autant de choix !”

    LA CLASSE, quoi !

  22. DOMINIQUE

    Il existe, sur France 3, un feuilleton méprisé par tout le monde : “plus belle la vie”. Et ce feuilleton parle, depuis quelques épisodes, d’une petite jeune fille qui se sent garçon depuis toujours. On suit donc le trajet de son père, du lycée, etc. face à son changement, avec les incompréhensions et quolibets inévitables. On est mis face à ce ressenti si profond, à ces personnalités si souffrantes et fragiles…
    Mais c’est un feuilleton méprisé.
    Qui est regardé par 3 millions de spectateurs. Alors, peut-être que ça changera un peu les regards.

    1. Camille

      PBLV, c’est comme Patrick Sébastien, les gens aiment détester. Au final beaucoup regardent en cachette. Alors c’est très très exagéré, romancé, avec une bonne dose de mièvrerie parfois mais ils ont le mérite d’aborder des vrais problèmes de société et de les rendre accessible à tous. Si ça peut faire bouger les choses je leur souhaite encore une longue vie….

  23. SalePD

    l’homophobe a toujours un copain homosexuel … les autres ont juste des copain.
    Merci Baptiste pour ces larmes arrachées, ce dur retour à la réalité et me rendre compte du chemin que j’ai déjà parcouru 😉

  24. Laurence

    Une jeune amie me racontait que dans un bus, un vieux monsieur roux qui l’avait aperçue de loin s’est faufilé au milieu des passagers pour venir lui demander :”Vous aussi, on vous a embêtée quand vous étiez petite ?”
    Quelle image avons-nous de nous-mêmes pour que les variations des autres nous dérangent ?
    Ce qui me touche le plus, Baptiste, c’est que vous preniez le risque de vous exposer dans vos écrits. Vous êtes un grand homme ordinaire.

  25. c'line

    cher Baptiste… je suis tellement heureuse que vous ayez pu poser votre sac de cailloux, ce jour-là!
    merci pour le partage de tous ces témoignages, tellement enrageants.
    je vous embrasse.

  26. Brunet

    oh la la, Baptiste… je suis pourtant habitué à ces belles phrases qui font toute la poésie de tes écrits… Mais là, tu as si simplement décrit toute cette humiliation quotidienne, cette bêtise façonnée par l’ignorance, la cruauté, l’absence de compassion. Ton article est beau, touchant, il renvoie à tant et tant de choses entendues (mon enfance, et des parents finalement juste “formatés”), de choses vécues (le bouleversant coming out de ma meilleure amie, aujourd’hui fière maman de mon filleul de 15 jours et mariée à une épouse magnifique) ou de choses vues (la force néfaste du groupe au lycée). C’est vraiment triste d’être toujours, toujours, dans l’observation de ce type de souffrances, de frustrations et au final, de drames. Merci pour tes mots, Baptiste, merci pour ce bel esprit qui t’anime et qui doit faire la fierté de tes patients, de tes proches, de tes amis. La bise !

  27. Lys18

    Vous êtes magnifique Baptiste! Et honte à tous ces misérables,ces êtres stupides,intolérants.
    Mon propre frère était gay.Je n’ai jamais côtoyé une si belle personne.Nous étions complices,amis.Il était mon soleil.Aujourd’hui,je le pleure encore et je l’aime encore davantage,en réaction à toute cette bêtise humaine.
    Soyez heureux Baptiste,que la vie vous soit douce et bienveillante,comme vous l’êtes.
    Continuez à écrire,à témoigner,c’est urgent et vital.
    Je vous embrasse de tout mon cœur.

  28. Cécile

    Je vous aime Baptiste ! Je vous aime vraiment.

    Hétéro moi-même, je n’ai jamais supporté l’homophobie. Ça me révolte. Ça me retourne la peau à l’envers que l’on puisse vouloir du mal à quelqu’un pour qui il aime.
    Alors, pendant 5 ans, j’ai été bénévole sur un forum LGBT. J’ai écouté des très jeunes et des moins jeunes me raconter leur peur, leur mal-être, leur difficulté à accepté qui ils étaient, leurs difficultés à faire face à un monde hostile. J’ai essayé de faire un peu de bien, juste en écoutant la plupart du temps et parfois en essayant de donner quelques conseils.
    J’ai arrêté quand je suis entrée en procédure de FIV : c’était trop difficile de mener ma bataille personnelle et ce bénévolat de front. Mais d’autres continuent. Alors voilà l’adresse du forum : ok, c’est en anglais, mais on y trouve des personnes du monde entiers et il n’est pas besoin d’être parfaitement bilingue pour y trouver de l’aide et du soutien.
    http://www.emptyclosets.com

    Merci encore Baptiste, pour vos mots et pour votre être.

  29. Adeubé

    Pourquoi, pourquoi faut-il que des gens se croient obligés de faire un coming-out? Fait-on un coming-out quand on est hétéro? fait-on un coming-out quand on est con? cela devrait laisser tout le monde indifférent, du moment que les personnes sont heureuses d’être ce qu’elles sont, qu’elles aiment et qu’on les aime.
    J’aime vos écrits Baptistes, j’aime votre sensibilité, je vous aime fraternellement, vous êtes une super belle personne et un grand merci d’être ce que vous êtes. Continuez sans vous préoccuper d’autres personnes que celles que vous aimez et qui vous aiment.

  30. Lila

    Je suis allée à une formation sur les violences sexuelles. Un représentant du refuge était présent. Il parlait des violences sexuelles sur les LGBT. J’ai remarqué que dans la salle, une cinquantaine de personnes, 10% faisait partie du “Lobby LGBT” j’ai écouté avec attention, je me suis demandée si ils étaient plus disposés à être victimes? J’ai fait raisonner cette phrase dans ma tête, et je me suis dit que j’étais ridicule.

    Puis, ce jeune homme a dit “J’ai un adhérent qui a annoncé à sa famille qu’il était gay. Il s’est fait jeter dehors. C’est quel type de violence ça”
    J’ai murmuré “une violence psychologique”, les autres ont crié “une violence sexuelle” une violence sexuelle, pas à proprement parlé, pas comme un viol, pas comme une agression sexuelle, mais une violence liée à la sexualité d’une personne.
    Une violence psychologique, une violence sexuelle … ça fait beaucoup de violences pour une personne qui à pour seul tord, celui d’avoir voulu être lui-même. J’ai entendu cette personne parlée, je l’ai écoutée, et je me suis engagée, parce qu’il n’y a rien de normal dans cette situation.
    De toute manière, où est la norme si ce n’est celle d’aspirer à vivre heureux, à être qui ont veut être sans risque d’être jugé.

    Je ne suis pas personnellement confrontée par cette problématique qui n’en n’est d’ailleurs pas une. Mais j’y réfléchis beaucoup.
    Parfois, j’aimerais, dans la rue, marcher, et m’arrêter et dire à quelqu’un “je suis ça ou ça” tout ce que je n’ai jamais pu dire. Tout ce que j’ai du taire parce que c’était socialement correct, mais en réalité, ce sont des malaises ponctuels, sur des secrets gardés depuis l’enfance.
    Et je pense aux gays, bi, trans, lesbiennes … Et j’ose imaginer le poids du silence, le poids de ces pierres portées dans un sac à dos, difficile à poser.

  31. Laurence

    Bonjour Baptiste.
    J’ai 2 petits garçons. Nous déjeunions chez des amis et je m’aperçois que mon grand de 4 ans vient de mouiller sa culotte. Nous allons aux toilettes et je demande à ma copine si elle aurait une culotte à lui prêter. En effet, elle a aussi 2 enfants, qui font à peu près la même taille que le mien, et elle me donne une culotte… de sa fille, surement la première qui lui est tombée sous la main. J’adore, merci ma copine. Son garçon voit le mien enfiler cette culotte et se moque de lui: “eh, pffff, t’es un garçon ou une fille, toi?!” Et mon petit gars de répondre naturellement et avec un grand sourire: “bah une fille!” L’autre n’a pas pipé. Merci mon petit garçon d’être juste un être humain.
    Baptiste, je voulais te dire autre chose. Depuis ma plus tendre enfance, je me suis toujours sentie à part. Rarement reconnue, parfois moquée, quelque fois blessée. Pourtant j’ai confiance en moi. Une chose m’a bien aidé: la répartie. Ce n’est pas que j’ai une répartie fulgurante et efficace mais je la travaille. Ce sont souvent les mêmes remarques qui reviennent, comme doivent en entendre L…, G…, B… et T… Alors si vous y parvenez, préparez des petites phrases à renvoyer en cas d’attaque. Choisissez celles que vous assumeriez facilement. Et gardez-les dans votre poche, en cas de besoin. Choisissez-les dures: “lesbienne c’est pas si mal, j’aurais pu être un sale con!”, indignée: “je n’attendais pas tant de mesquinerie et de bêtise de votre part, je suis un peu déçue”, fière: “je vois que je vous gène mais sachez que la réciproque est vraie”, miroir: “je ne me permets pas de juger votre vie intime (on peut remplacer par “je ne vous demande pas si vous battez votre femme ou si vous pétez au lit) et j’attends la même chose de vous”, compréhensive: “vous n’êtes pas habitué à la différence, je comprends, un monde existe autour de nous”, historique: “il a toujours fallu de tout pour faire un monde, même toi tu as ta place en tant qu’abruti/ignorant, si si”, curieuse: “allez au bout de votre pensée, pourquoi cela vous met-il mal à l’aise?”, rassurante: “rassurez-vous, si vous y mettez un peu du vôtre on peut réussir à vivre ensemble”… Enfin voilà, une phrase courte, bien pensée qui pose là sa fierté d’être, ça peut sauver une journée ou une vie.
    Dernière chose, je continue quand même de penser que le mieux reste de se sentir touché.e par ces malheureux qui ont peur. Car il s’agit bien de peur(s): comment font-ils l’amour, comment ces “gens-là” peuvent-ils élever des enfants (je dis souvent que chacun a une part masculine et féminine en soi donc inutile de s’inquiéter quant à l’image paternelle ou maternelle “manquante” dans un couple de même sexe), vont-ils nous envahir, le monde va-t-il devenir bizarre (je ris en écrivant), l’humanité risque-t-elle de s’éteindre, va-t-on me prendre pour un.e homo si j’ai un.e ami.e homo, est-ce que si mon fils fréquente des gays ça risque de déteindre sur lui… Malheureusement les intolérants, quels qu’ils soient (nous-mêmes d’ailleurs certainement sur des sujets différents), taisent souvent ces peurs; ils les ignorent même. Quand je sens une de ces peurs affleurer, j’essaie parfois de les faire sortir et de partager mon avis. C’est sans doute plus facile en tant qu’hétéro, les gens ne me renvoient pas alors au visage des phrases comme “bien sûr, tu prêches pour ta paroisse!”. J’ai régulièrement été jugée sur mon look androgyne et mes convictions. Heureusement il y a toujours et partout des gens chouettes et qui ont assez de confiance en eux pour 2. N’hésitez pas à prendre ce qu’ils ont à donner, vous pourrez le transmettre à votre tour.
    Courage à tous ceux qui souffrent de la bêtise des autres. Et sachez que si personne ne semble prendre votre défense dans une situation douloureuse, c’est que d’autres sont également tétanisés par la peur… ou juste dans le wagon d’à côté.
    Merci Baptiste de partager tant de choses avec nous. Bonne journée et à bientôt.

    1. Cath

      Je crois bien que Cyrano vous donnerait l’accolade 😉
      Et vous avez raison : les munitions ça se peaufine ! Et ça déstabilise sévère en face. 🙂 Continuez !

  32. Lylly

    Nous avons tous tellement besoin les uns des autres, d’être acceptés, d’amour. Nous avons tous les mêmes besoins. Que c’est triste de voir le mal que les humains peuvent faire.
    Je fais le voeu d’un monde tolérant et aimant, un jour … et bon courage à toi Baptiste et à tous ceux qui sont différents d’ici là. Ne renoncez pas à tous les bons moments à cause des mauvais.
    Bises à tous.

  33. Christine

    Il y a quelques jours, en sortant de la F… de Jean-Jaurès Toulouse, deux jeunes gars se sont fait contrôler leur sacs car ils avaient sonné en sortant. Ils étaient très maniérés, dans leur attitude et leur voix.
    L’un des deux a dit qu’il n’était pas un voleur sur le ton de la plaisanterie, pour qu’il n’avait rien volé, juste avant de sortir du magasin.
    Le vigile a dit “pas une voleuse non?”
    J’étais derrière eux et on est sortis. Pour leur remonter le moral j’ai dit “c’est un gros connard lui non?”.
    Voilà, si vous voulez être maniérés, l’êtes sans faire exprès, êtes homo ou pas, hétéro, trans, bi, asexuel (ça c’est moi), au autre, on s’en fout. Un humain est un humain, même de sexe et orientation indéterminés et autres particularités humaines qui fait qu’elle est belle et que sinon on s’emmerderait, soyons heureux, soyez gentil, l’union d’amour fait la force.

  34. jaac

    Je n’aime pas non plus les repas de famille car on doit s’imposer une façade pour plaire à tout le monde.
    En tout cas, chouette article !

  35. Tina

    Cher Baptiste,
    Je suis bouleversée d’avoir fait ta connaissance á travers ton blog (recommandé par le blog fichu poème, malheureusement arrêté à ce jour ). Tes articles, drôles, graves, profondes, du côté de la (vraie) vie me transportent, me secouent, me bercent, m’allègent , selon….
    Les réponses si riches, si intenses, si humaines de vous autres me touchent et m’accompagnent.
    Moi je suis une de ceux qui essaient d’aider à décharger certaines des lourdes pierres du sac à dos des gens. Oui, je suis une soignante de l’âme (psychologue ) et aussi une patiente ( qui parfois n’a pas beaucoup de patience !) car il y a pas de raison que l’on se trouve toujours que du même côté de la frontière… Atteinte des maladies auto-immunes et génétique ( moi et surtout malheureusement mes enfants, entre autres) je sais ce que souffrance signifie au plus profond et intime de ma chair et aussi de mon coeur … alors je vis au quotidien comme un cadeau de pouvoir m’occuper de ceux qui n’y croient plus que la vie ait un sens car cela donne à la mienne tant de lumière d’éclairer leur lanterne, leur signifier que la force et l’amour se trouve TOUJOURS et d’abords en eux ! C est ainsi que je partage un bout de chemin en psychothérapie avec des personnes dans le désespoir ( dont des femmes et hommes rejetés pour un tas de raisons, y compris leur orientation sexuelle) qui en même temps que je les accompagne dans leur cheminement, eux m’aident (à leur insu) de supporter ma condition humaine si vulnérable (douleurs et asthénie 24/24h, à vie). Je fais partie de ceux qui portent un handicap invisible et j’ai décidé de ne pas juste subir en silence, donner tout ce qui est possible pour défendre tous ceux qui sont inaudibles, les aider à trouver les mots….mais aussi les aider à accepter (comme pour moi-même de ne jamais être compris … réellement ( par tous ceux pour qui vivre au quotidien n’est pas un effort, c est à dire la majorité !). Et non ! Moi ça ne me détruit pas d’être empathique…. Bien au contraire. Ma limite à moi c’est de ne pas leur faire porter mes propres pierres et garder mon mystère personnel. On a le droit d’être à la fois soignant ET soigné mais PAS avec les mêmes personnes ! Et on ne peut être au four et au moulin au même temps mais … à des heures différentes. Enfin, du moins, c’est ma propre éthique personnelle pour pouvoir travailler en donnant le maximum que je peux… mais … sans m’y perdre. Tant que la limite dépassée (en énergie,temps,implication..) ne soit pas celle de sa propre problématique (projection) !
    Ça me fait une bouffée d’O2 de te lire Baptiste car je renoue aussi ainsi un peu avec le milieu médical ( surtout somatique) dont le contact fut assez douloureux pour ma part… même si je suis en position,intellectuellement, de comprendre que certaines maladies et souffrances peuvent mettre le corps médical dans une impuissance qui trouve refuge dans des mécanismes de défenses divers et variés sans compter le manque cruel de temps !
    Oui, je le sais à mes dépens… N’empêche… j ai décidé d’en faire ma force… et nous voilà !
    Impatiente de lire tes livres…
    Des grosses bises sur ta jolie bouille sympathique !

  36. Kahte

    Merci Bibi d’enlever le poids des cailloux dans les sacs des autres. J’ai beau pas être LGBT, je l’aime cette acronyme, car il est ouvert lui, il accueille les autres, il essaie de n’oublier personne sur la route.
    Rappeler qu’avant d’être des “sexes” on est surtout des humains, et qu’on ne choisit pas qui l’on aime.
    J’ai jamais compris qu’on ostracise les autres pour quelques choses qui nous regarde pas. Qui on aime ne regarde que nous (et évidemment celui (celle), ou ceux (ou celles) qu’on aime ^^”), ça change rien à qui l’on est.
    J’ai jamais choisit d’aimer tel ou tel personne, alors pourquoi en vouloir à d’autres de faire pareil ?
    Je fais des bisous à toutes et tous, en espérant qu’un jour, on pourra tous aimer sans que ça n’ai d’autres conséquences que l’amour lui même.

  37. Tina

    Cher Baptiste,
    Je suis bouleversée d’avoir fait ta connaissance (virtuelle) á travers ton blog (recommandé par l’excellent blog fichu poème, malheureusement arrêté à ce jour).
    Tes articles, drôles, graves, profondes, du côté de la (vraie) vie me transportent, me secouent, me bercent, m’allègent , selon….
    Les réponses si riches, si intenses, si humaines de vous autres me touchent et m’accompagnent.
    Moi je suis une de ceux et celles qui essaient d’aider à décharger certaines des lourdes pierres du sac à dos des gens. Oui, je suis une soignante de l’âme (psychologue ) et aussi une patiente ( qui parfois n’a pas beaucoup de patience !) car il y a pas de raison que l’on se trouve toujours que du même côté de la frontière… Atteinte des maladies auto-immunes et génétique ( moi et surtout malheureusement mes enfants, entre autres) je sais ce que souffrance signifie au plus profond et intime de ma chair et aussi de mon coeur … alors je vis au quotidien comme un cadeau de pouvoir m’occuper de ceux qui n’y croient plus que la vie ait un sens car cela donne à la mienne tant de lumière d’éclairer leur lanterne, leur signifier que la force et l’amour se trouve TOUJOURS et d’abords en eux ! C est ainsi que je partage un bout de chemin en psychothérapie avec des personnes dans le désespoir ( dont des femmes et hommes rejetés pour un tas de raisons, y compris leur orientation sexuelle) qui en même temps que je les accompagne dans leur cheminement, eux m’aident (à leur insu) de supporter ma condition humaine si vulnérable (douleurs et asthénie 24/24h, à vie). Je fais partie de ceux qui portent un handicap invisible et j’ai décidé de ne pas juste subir en silence, donner tout ce qui est possible pour défendre tous ceux qui sont inaudibles, les aider à trouver les mots….mais aussi les aider à accepter (comme pour moi-même de ne jamais être compris … réellement ( par tous ceux pour qui vivre au quotidien n’est pas un effort, c est à dire la majorité !). Et non ! Moi ça ne me détruit pas d’être empathique…. Bien au contraire. Ma limite à moi c’est de ne pas leur faire porter mes propres pierres et garder mon mystère personnel. On a le droit d’être à la fois soignant ET soigné mais PAS avec les mêmes personnes ! Et on ne peut être au four et au moulin au même temps mais … à des heures différentes. Enfin, du moins, c’est ma propre éthique personnelle pour pouvoir travailler en donnant le maximum que je peux… mais … sans m’y perdre. Tant que la limite dépassée (en énergie,temps,implication..) ne soit pas celle de sa propre problématique (projection) !
    Ça me fait une bouffée d’O2 de te lire Baptiste car je renoue aussi ainsi un peu avec le milieu médical ( surtout somatique) dont le contact fut assez douloureux pour ma part… même si je suis en position,intellectuellement, de comprendre que certaines maladies et souffrances peuvent mettre le corps médical dans une impuissance qui trouve refuge dans des mécanismes de défenses divers et variés sans compter le manque cruel de temps !
    Oui, je le sais à mes dépens… N’empêche… j ai décidé d’en faire ma force… et nous voilà !
    Impatiente de lire tes livres…
    Des grosses bises sur ta jolie bouille sympathique !

  38. Mimie

    Bravo, Baptiste, pour votre courage de vous dévoiler ainsi dans les colonnes de l’Obs, c’est infiniment touchant, votre témoignage et tous ceux que vous avez transmis nous vont droit au coeur et résonnent jusque dans les tripes. Oui, on vous aime. Personnellement, jamais je n’ai rencontré de personnes aussi gentilles et attentionnées que les personnes Gay ou Lesbienne, c’est incroyable, et c’est probablement dû à l’immense empathie que tous déploient du fait de leur souffrance vécue. Vous êtes toutes et tous de belles personnes qui enrichissent prodigieusement notre humanité, surtout, vivez, chantez, riez, déployez vos couleurs, et laissez passer la caravane des imbéciles.
    Je vous aime. Gros bisous Baptiste.

  39. JBF

    Cher baptiste, cher confrère, tu expliquais dans ce post que lors de ta thèse, tes parents applaudissaient quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas. Et bien pour moi, ils n’ont pu applaudir personne ce jour là, car j’ai soigneusement évité qu’ils soient presents pour ne pas “faire tomber mon masque”. Et c’était un des jours les plus important de ma vie.
    Je suis passé à côté d’une bonne partie de ma vie d’adolescent et de ma vie de jeune adulte, et la vie est bien trop courte parfois (parole de crabologue…)
    Le masque est heureusement tombé depuis et j’ai vécu ce jour là, la peur la plus terrible qu’il soit.
    Alors oui, oui à l’impudeur des sentiments, c’est pour moi là chose qui nous rend vivant. Bravo!

  40. Tina

    Oh mince! Désolé… je radote à 2-3 mots près rajoutés! J ai eu une panne de NET durant l’envoie et du coup je croyais que mon message n’était pas parti…alors j ai remis 1 couche……
    Si j’envoie mon message une 3ème fois …. là … ça serait moi qui n’est pas… NETTE!
    Triplement impudique, triplement vivante

  41. marie Françoise cayla

    Pour les parents aussi c’est difficile :c’est une forme de deuil. Accepter que son enfant soit différent, ne reproduise pas le modèle familial. Et aussi le deuil vraisemblable des petits enfants. Nous avons quatre enfants. Un est décédé à 17 ans, son frère est homosexuel. Que devient notre rêve d’une grande famille avec beaucoup de petits enfants comme nous l’avons vécu dans nos propres familles ?
    Je crois aussi que dans le cas des fils c’est n vrai problème pour les pères : il a fallu 10 ans et un chantage ” ou vous nous accueillez tous les deux ou je ne viens plus aux réunions de famille ” pour que les choses se regularisent avec notre fils.
    N’oubliez pas les parents ! Merci

    1. MIE

      J’essaye de comprendre. Vraiment, j’essaye. Mais je n’y arrive pas, et c’est parce que je voudrais y parvenir que je poste ce message.
      J’accepte l’idée qu’il faut parfois du temps pour apprivoiser une nouvelle de ce genre (ici un coming-out, mais ça peut être plein d’autres choses) et je ne prétends certainement pas déroger à la règle. Je peux concevoir qu’il y ait un deuil dans l’imagerie mentale du devenir de la famille. Mais je ne peux pas m’empêcher de songer qu’à partir du moment où l’on projette ses propres rêves sur ses enfants, c’est forcément les entraver en remplissant leur sac de ces fameux petits cailloux.
      C’est dur, de sentir que des attentes pèsent sur ses épaules tout en sachant que l’on n’y correspond pas. C’est dur, cette sensation de décevoir en voulant simplement être soi.

      On n’oublie pas les parents, promis. Sauf que la seule personne avec laquelle on restera toute notre vie, c’est soi-même.

      En vous souhaitant du bonheur auprès des vôtres.

      1. La louve poète

        Merci Mie pour cette petite phrase, toute simple, qu’il faudrait pourtant appliquer bien souvent.
        “On n’oublie pas ses parents, mais la seule personne avec laquelle on restera toute notre vie, c’est soi-même.”
        D’abord parce qu’elle est vraie envers toute personne d’influence et/ou auquel on tient ; famille, ami, guide, etc… On a parfois (souvent) le sentiment de leur devoir beaucoup, et une peur terrible de leur faire mal en les décevant, en cessant d’être ce qu’ils croient que nous sommes, et on finit par se faire du mal, en espérant leur faire du bien.
        C’est vrai pour le choix de l’être aimé, mais c’est aussi vrai lorsque l’on parle de l’apparence, de son avenir ….
        C’est si dur de ne pas se laisser dicter son chemin par le regard des autres, surtout lorsqu’on les aime.

      2. Eulalie

        Bonjour Marie-Françoise,
        Oui le schème familial vécu, répété et projeté peut évoluer, se transformer et nous surprendre (avec ou malgré nous). Devenir conscients de nos représentations limitantes c’est le début de la liberté. La famille étant un ensemble d’individus on peut le voir comme un deuil ou un nouveau chemin à inventer. J’espère en tout cas que vos parents et beaux-parents ne vous ont pas mis cette pression d’une famille idéale, à leur image, sur le dos, ça peut être douloureux à vivre en tant qu’enfants.

        Merci Mie d’avoir mis des mots sur mon ressenti également.
        “C’est dur, de sentir que des attentes pèsent sur ses épaules tout en sachant que l’on n’y correspond pas. ”

        L’absence d’enfant est valable dans de multiples configurations. L’absence d’adéquation entre les attentes du parent et la vie de l’enfant aussi. J’avais envie de rajouter quelque chose mais ce sont vos 2 phrases que je garde simplement et continue de faire résonner.

        “Mais je ne peux pas m’empêcher de songer qu’à partir du moment où l’on projette ses propres rêves sur ses enfants, c’est forcément les entraver en remplissant leur sac de ces fameux petits cailloux.”

      3. Annae

        Merci Mie parce que moi non plus je ne comprends pas et que je sais combien c’est asphyxiant et mortifère ces attentes des parents qui pensent que nous leur DEVONS la vie et qu’à ce titre ils ont droit de regard sur notre vie. Quel soulagement cela serait que les parents comprennent ce que dit si bien Khalil Gibran :
        ” Vos enfants ne sont pas vos enfants.
        Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
        Ils viennent à travers vous mais non de vous.
        Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
        Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
        Car ils ont leurs propres pensées.
        Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
        Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
        pas même dans vos rêves.
        Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
        mais ne tentez pas de les faire comme vous.
        Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

        Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
        L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance
        pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
        Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie;
        Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable. “

  42. Catherine

    Un grand merci. Votre article est extrêmement utile, en plus être bouleversant, car il aide à saisir que ceux qui blessent ne sont pas “seulement” les imbéciles et les crétins. Ce serait presque trop facile. Il y a aussi ceux qui tout en acceptant les différences ne se rendent pas compte de la portée de certains mots, cèdent à l’habitude, aux modes de pensée pré-construits, ne prennent pas suffisamment le temps de réfléchir à la façon dont une remarque, une prise de position a priori sans conséquence, peuvent être perçues. Ce peut être n’importe qui, parmi ceux qui ne vivent pas la difficulté de naître différents de leur famille. Vos mots aident à comprendre la portée des nôtres.

  43. Isabelle

    Moi, femme, hétéro, et très bien entourée par des amis, hétéros homo … Quand le jour de notre mariage, ma belle-mère toute neuve me demande qui est le monsieur qui accompagne un de nos témoins, que je lui répond que c’est son compagnon et que j’entend :” Et bien !!! Il est Homo, et vous l’avez invité quand même!”
    Quand, deux ans plus tard, nous annonçons à ces mêmes beaux-parents qu’ un autre ne nos ami est gay, et que lui et son homme seront les parrains civils de nos enfants: “Mais qu’est-ce qui leur arrive à tous !!!”
    Quand mon fils, en classe de quatrième, doit écrire comme rédaction une lettre d’amour, et accorde ses participes passés au masculin … et est corrigé au féminin par sa prof …
    A chaque foi, cette violence, absolue.
    Au quotidien , dire à mes enfants, fille et garçon “quand tu auras un amoureux, ou une amoureuse”, et regarder toutes les personnes comme des humains, tout simplement.
    Vous lire, se dire que c’est partout pareil, et que le chemin est long, décidément très long.

  44. Eleen

    Cela fait quelques années que je lis ton blog, Baptiste. Je te remercie, pour tout, et souhaite t’envoyer plein de soutien, pour tout.
    J’ai toujours mon sac de pierres tristes, je cherche un endroit où le poser. J’essaye de réapprendre à m’aimer.
    Les mots que je lis ici me font croire à un monde meilleur, me font penser que je peux vivre.
    Que je veux être encore là, la semaine prochaine.
    Merci 🙂 beaucoup 🙂

  45. Loupiotte

    fille hétéro d’un père qui ne dit pas encore sa préférence… avec mes soeurs, on n’arrête pas de lui dire qu’on l’aime comme il est, peu importe ses préférences. Je pense qu’il attend que ma grand-mère ne soit plus de ce monde pour enfin sortir du placard, c’est ainsi.
    Mes enfants, ils aimeront qui ils voudront plus tard, le plus important, c’est leur bonheur.

  46. nana63

    Baptiste , cette histoire de cailloux me rappelle Cosette et le seau d’eau trop lourd à rapporter à Madame Thénardier .Toi tu as poussé la porte du centre LGBT et posé ton sac . Cosette a croisé la route de Jean Valjean qui sans dire un mot a empoigné l’anse du seau . Je souhaite à tous des rencontres salvatrices , de pouvoir aimer la personne de son choix ,de faire tomber les masques et d’être libre .Pourtant je sais qu il y a encore du chemain à faire .Mon ado de 16 ans me raconte la souffrance de deux de ses amies et la peur qu ‘elles éprouvent à l’idée d’être “découvertes “par leurs parents .Pourquoi en 2018 peut-on encore souffrir de la bêtise des siens et des autres ? Baptiste tu es un homme extraordinairement bon et généreux et je t’aime pour tout cela . Nana 63

  47. Souslalune

    Je te souhaite le plus attentionné et tendre des amoureux car tu le mérites, voilà, c’est dit ! Des grosses bises et ne change rien, tu es juste …. génial 🙂

  48. Ann Ha

    Hmmm… Je ne sais pas trop quoi dire après tout ça… Je vous envoie un cœur et je vous souhaite tout le bonheur possible !
    <3 <3 <3

  49. MIE

    Aah Bapthiste…
    J’ouvre grands mes petits bras, aussi grands que me le permettent mes 1m60 et je vous envoie un câlin de Bisounours qui s’assume depuis l’autre bout de mon écran.

    Merci d’avoir choisi la vie.

  50. faribole

    j’aime bien le commentaire, plus haut, d’une maman qui dit qu’elle emploie toujours “amoureux ou amoureuse” pour parler à ses enfants de leur(e) futur(e) conjoint(e)
    je fais pareil
    c’est naturel
    et si c’était ça qui permettait un monde nouveau ? des ptites bricoles de ce genre
    tout simplement
    Bisous Baptiste

  51. JC

    “Ce jour-là, celui de ma thèse, jour le plus important de ma vie, ils ont applaudi quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas.”
    C’est cette phrase qui me choque. On ne se réduit pas à ses pratiques sexuelles, que diable !
    Je ne suis pas sure qu’on “connaisse” vraiment quelqu’un, quel qu’il soit et aussi proche soit-il – trop de contradictions et de facettes en chacun de nous…- mais de là à dire qu’on ne connait pas ceux qu’on aime si on ne sait pas s’ils sont hétéros, homos, ou autre… non !

    1. Baptiste Beaulieu Auteur de l’article

      Étrange. Je parle de dire à ses proches qui on aime et donc d’un champ courant de la tendresse à la vie intime en passant pas la vie personnelle (en gros : « avec qui mon enfant passe-t-il sa vie quand je ne suis pas prêt de lui ») et vous me parlez « réduire quelqu’un à ses pratiques sexuelles ».
      Je ne pense pas que vous êtes homophobe, contrairement à la société, mais votre pensée l’est. Ce schéma de pensée est très bien expliqué par les sociologues c’est ce qu’ils appellent « l’hypersexualisation de l’homosexualité »

      En gros : les hétérosexuels réduisent une orientation sexuelle minorisée à ses seules pratiques sexuelles.
      Je vous conseille des lectures si vous le souhaitez ?

      Bonne et douce journée.

  52. JC

    Je vais réfléchir à votre point de vue et sans nul doute votre liste de lecture pourrait élargir mon horizon – donc oui, merci, je veux bien des titres.
    Reste que le fait de savoir le sexe (ou les tendances sexuelles) de « avec qui mon enfant passe sa vie quand je ne suis pas prêt de lui » ne me semble pas (si) décisif. Marque d’hypersexualisation de l’homosexualité, ou juste tendance (il me semble plutôt partagée avec les mouvements asexuels) à considérer que les relations humaines peuvent être considérées hors de tout prisme sexuel ?
    Personnellement, savoir que l’ami(e) de mes proches est un homme ou une femme (ou hétéro ou homo) ne me préoccupe guère plus que de savoir s’il/elle aime les chapeaux, le jaune ou le cassoulet en boite. Ça ne suffit pas à le définir, de sorte que quand bien même il changerait de gout (ou de sexe), je ne crois pas que cela le rendrait plus (ou moins) aimable.
    D’où cette incompréhension, sans doute : celui que vos proches ont applaudi le jour de votre thèse, c’était sans doute celui qu’ils aimaient, qu’ils avaient vu travailler avec acharnement, dont ils partagent les valeurs et les souvenirs. Comment affirmer que celui qu’ils ont applaudi, “ils ne le connaissaient pas” ?
    Ils ne savaient peut-être pas qu’il partageait ou souhaitait partager la vie d’un être du même sexe que lui, mais est-ce que pour autant “ils ne le connaissaient pas” (autant qu’on peut connaitre quelqu’un…) ?

  53. Rachel

    Mon fils est homosexuel, je l’aime et son père aussi. Il ne m’est jamais venu à l’esprit autre chose que c’est mon fils et surtout qu’il soit heureux !
    Comment peut il en être autrement ? J’aurai été si malheureuse qu’il ait à porter, lui aussi, un gros sac de cailloux…
    Pour tout un tas de raisons, je vous aime Baptiste.

  54. Gaëlle

    Baptiste,
    Merci d’être qui tu es, merci de partager comme ça. Je ne te trouve pas impudique, les témoignages que tu relaies sont précieux et ton partage est courageux ou une marque de confiance selon qui le reçoit, mais un truc positif en tout cas.
    Et la soirée où nous nous sommes croisés à une séance de dédicaces (toi, ton attention réelle aux autres, moi, mon ado qui se bidonnait en t’écoutant parler tout en t’ajoutant à ses modèles d’adultes intéressants, ma plus petite qui se faisait suer et me rappelait qu’elle avait école le lendemain) a une place réelle parmi mes autres jolis souvenirs.

  55. Lectrice

    BiBi je te souhaite de rencontrer l’amour, quel que soit son genre. Mais au fond tu l’as déjà rencontré car tu es entouré de personnes aussi belles que toi. D’abord ton premier cercle: tes parents, ta soeur, tes grands-parents (et même s’ils ne connaissaient pas “tout” de toi le jour de ta thèse, ils en connaissaient assez pour t’aimer gros comme ça). Puis le deuxième cercle des cousins, amis, proches collègues etc. Ensuite cette communauté plus que virtuelle que tu réunis autour de tes écrits: bloguers, éditeurs, lecteurs papier et web…
    Paix sur toi et ta famille élargie.

  56. Hervé CRUCHANT

    Cette humanité est à rebooter.
    Arrivée nue -plus exactement “à poils”- sur Terre, elle n’a cessé de se vêtir physiquement et mentalement soit disant par nécessité de résister aux frimas, de se protéger des aléas du verglas sur les miches et du coup de soleil radieux sur les fesses.
    Je vois dans cette coutume ancestrale l’influence néfaste mais consentie d’une bande de déviants comme on en rencontre dans toute société constituée pour satisfaire les prédicateurs de probabilités. Tout se calcule, dit le statufié.
    Quelle misère de constater que l’humanité est sensible aux humeurs des pisse-froids psychorigides, des pervers sectaires et des ombrageux illuminés par les flammes de la foi et du çà-ne-se-fait-pas chez nous. Et que sa dérive historique l’a conduit à l’état dans lequel elles est : une comète boule de neige sale qui orbite dans le cosmos en pelant, taguant le haut d’une traînée de fat et délitables certitudes improbables. D’après cette chiourme, un seigneur de convenance aurait des comptes à règler avec nous les hommes du genre femme. Et puisque aucun ne veut se dénoncer d’avoir tenté de gouter à la connaissance, tous et toutes devraient en baver pour reconquérir une place. Foutaise universelle bien connue mais qu’il est tellement doux de pouvoir rappeler souvent.
    L’occasion est trop belle de monter que ce seigneur créateur infiniment bon et plein d’amour si on en croit les légendes est addict compulsif à la vengeance à l’encontre de ses propres créatures. notamment les femmes. et justifierait cette ignominie par leur attitude anti patriarcale. que celui ou celle qui voit dans ce scénario de terreur protection et amour lève le doigt. Inutile de chercher plus loin les adeptes de la loi et de l’ordre ‘moral’ puisqu’ils se trouvent, précisément, dans les colporteurs de ce qu’un auteur décrivait (“Le Royaume” Emmanuel Carrière ?) comme une secte douteuse. ces moralisateurs nous expliquent comment et pourquoi. et si c’est bien. par exemple, copuler est un acte de reproduction de l’espèce. mâle + femelle. position du missionnaire et pas question d’en tirer satisfaction sauf à créer une famille. etc. le père travaille et rapporte des sous, la maman fait des enfants à manger et veille au bien être de son mari. lequel ira à la guerre pour sauvegarder les valeurs ancestrales d’une patrie en danger. une fois par semaine tu vas à l’office et tu observé les commandements télépathiques captés sur le mont sinaï ou tout autre lieu élevé. etc.
    Basta ! la simple envie sporadique mais saine de faire le bien à un autre, de passer un bout de vie en échangeant avec lui donnant-donnant un article picoré dans le bouquet amour, de la tendresse, du plaisir, de la connivence, de l’attachement, de l’émoi… justifie l’existence de l’individu. la question sexuelle ((“la question sexuelle” ! quelle expression stupide)) est toujours évoquée pour classifier les autres, donner un quitus. alors que ce sujet peut être évoqué sans pudeur car il s’agit de notre vie. l’organisation sociale libératrice, celle qui tient compte de cette nécessité d’assumer ces impudeurs qui rapprochent les citoyens, renforce l’amour, dont on tait le nom qui fait encore rougir les bien-pensants. on appelle cela politique, gestion de la cité, gestion de la société.

    il y a quelques temps, nous parlions ici de sexualité naturelle. ce qui est impudique n’est pas de se monter nu mais de faire valoir son genre par rapport à l’autre, d’user du pouvoir prétendu que confère son genre dans la société pour justifier sa prégnance à fins, généralement, de soumettre l’autre. je vais plus loin : l’impudeur, voire la pornographie, serait de construire un sexe virtuel totalement inventé affublé de droits et de devoirs sociaux. le “il faut” “on doit” “çà-ne-se-fait-pas chez nous” de tout à l’heure.
    Pour finir, je vais penser à Albert Jacquart et ses mises au point : “tolérance”, “amour”, “respect” (qui est absolu et relatif à toute(s) vie(s) alors que )…”considération” se décline en fonction de l'”estime” que l’on porte. Jouissez de la vie. Devenez ce que vous êtes.

    Portez-vous bien, les Gens et que Mieux vous guide vers le plaisir de vivre en évitant les Phobes en riant et buvant avec les Phyles.

  57. Kiki

    Il y a deux jours dans une ruelle de Nîmes déserte. Deux garçons, très jeunes (15/16 ans ?) se tenaient par la main. Ils ont entendu claquer mes talons dans leur dos et leurs mains se sont immédiatement désenlacées. Je suis rentrée chez moi et j’ai pleuré. Mon fils vit ses amours furtivement, en se cachant de tous… Injustice navrante. Merci aux frères aînés, comme toi Baptiste, qui ouvrent le chemin vers la totale égalité dont je rêve pour mon garçon. Aujourd’hui je t’aime doublement.

  58. Eulalie

    Bonjour Baptiste et bonjour les co-l-lecteurs,
    Un jour aussi en marchant sur un pont je vivais une période de totale perditude et je me suis sentie complètement attirée, hypnotisée par l’eau qui coulait, par le courant, et cette pensée douce et enivrante de si je tombe tout s’arrête comme un soulagement… alors j’ai fini par arrêter de regarder l’eau, j’ai fini de traverser le pont tête basse. C’était il y a sept ans, j’ai traversé ce pont. Sur l’autre rive, j’ai fait pas à pas les choix qui étaient profondément justes pour moi. La vie que j’ai construite aujourd’hui est juste pour moi, les pas m’ont menée à des chemins inexplorés, univers inconnus qui pourtant me ressemblaient tellement. J’ai changé mon environnement, j’y puise mes ressources. Ce pont c’était un fil fragile finalement, aujourd’hui j’avance sur la terre ferme.
    Alors si vous êtes sur un fil fragile, restez concentré sur vos pieds, continuez à avancer, peut-être même saisissez des aides sur le chemin. Il y a une rive avec des possibilités encore inconnues de vous, des espaces prêts à accueillir et recharger vos ressources. Je vous souhaite une assurance croissante dans vos pas et de beaux chemins sous vos pieds.

  59. odile

    Merci pour votre blog que je lis depuis longtemps et tous ces témoignages, heureusement le regard de la société commence à changer par rapport à mon enfance où beaucoup d’homos étaient cachés (j’ai 58 ans) mais il reste d’énormes progrès à faire.

  60. Tina

    Je comprendre très bien ce que JK veut dire (ce n’est pas une pensée homophobe!) tout en n’étant toutefois pas du tout choquée, pour ma part, de cette même phrase qui a choqué JK:“Ce jour-là, celui de ma thèse, jour le plus important de ma vie, ils ont applaudi quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas.”. En effet, chacun des nous, êtres humains, nous fonctionnons avec tout un ensemble de fantasmes! Mais ce n’est qu’illusion que de croire “connaître ” stricto sensu quelqu’un (mère/père/enfant/frère/compagnon/ami etc etc. Ce n’est que de facettes qui nous reviennent, tout à fait incomplètes, certains des aspects, en fonction de notre place à nous, celle de la personne en face, de notre regard sur eux (ce qui accepte bien d’y voir) de pauvres copies d’une certaine “réalité”, toujours subjectif ! J adore la part philosophique d’Einstein et notamment cette phrase “la réalité n’est qu’illusion… bien que tenace! Car ce sont qui “en réalité ” ceux qu’on aime? On ne le saura jamais car les diverses parties ne font pas le tout! On n’est pas la somme additif de nos aspects différents mais bien au delà, des êtres incroyablement complexes…
    C’est qu’une réduction fantasmatique, une projection chargée de toutes nos peurs, angoisses, culpabilités et co ce qu’on suppose aux autres à notre égard. Je suis ceci ou cela (pour mon père, ma grand-mère, mon pote…). Et à la fois, je suis complètement ailleurs que dans l’image projetée ou regardée. C’est cette illusion qui est tenace! Notre hologramme (différent en fonction du regard posé dessus, de la lumière qui émane de nous au moment où on est regardé…)
    Alors, oui! Pas seulement nous sommes étrangers à nos êtres chers, qu’ils nous connaîtront” (au sens total, ni même au sens apprendre et comprendre) jamais “réellement”, mais nous sommes aussi condamnés à être étrangers à nous mêmes ! C’est le comble! On s’ignore! Comment veux tu se définir à l’autre, de pretendre dire “toute” la vérité et seulement la vérité (votre honneur !).
    Cher Baptiste, tu es condamné d’être mi-médecin mi-mite ( un autre aspect de toi même, et le deuxième je l’affectionne particulièrement )! … mais toujours aussi adorable dans les centaines des aspects de ta personnalité ( y compris celles pour lesquelles tu en es peut être moins fier et que tu garde toujours dans ton jardin secret , comme tout un chacun).
    En ce qui concerne le regard mal placé des beaucoup sur l’homosexualité ( comme sur toute minorité) c’est tellement profondément ancré que je finirai par ce meme grand génie Einstein (tant détesté, incompris et decrié par ses collègues contemporains, traité de fou, autiste etc.): ” il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé”.
    Je t’embrasse… cher toi qui trouve les temps encore d’écrire dans tes milles vies et aspects ( comment fait-il donc ce drôle de mite, il se coupe en morceaux qui se régénèrent et vivent leur vie? Mystère !

  61. Karine

    Je voulais juste apporter mon soutien. Je trouve que malgré tout la société a fait un bond incroyable en avant. Ma fille est au collège (en Angleterre), bientôt 15 ans, et deux de ses meilleurs amis sont homo (gay? quel est le mot acceptable en France de nos jours? Ça fait 20 ans que je n’y vis plus). L’un ressemble à un garçon, l’autre se maquille (et ce depuis la 6e!), a les cheveux longs, les ongles peints et parle de ses béguins et de son manque de choix de conquêtes au collège. Tout cela est très bien accepté et les réactions adverses ne sont pas tolérées. J’entends souvent parler des collègues de cas similaires dans d’autres collèges, ou de cas de transgenre. C’est fantastique de savoir qu’en majorité la nouvelle génération apprend à accepter les différences. Il y a sûrement encore d’énormes progrès à faire, mais nous sommes sur la bonne voie. Ne laissons pas ceux à la cervelle étriquée, les Trump et Putin du monde détruire cela.

  62. Emma Zendalle

    Tiens, pourquoi tu n’as pas de majuscules à ton nom et ton prénom sur l’affiche? Tu les méritent tellement, pourtant…

  63. Benjamin

    Objet : l’os , mettre à la porte son enfant …
    J’ai adoré votre papier dans l’Obs sur le notre lobby qui nous est si proche. C’est la première fois que je lis cette idée qui est pourtant évidente. Je voulais ausis vous dire que je suis hypersensible à certains mots. (je vous ai envoyé un tweet mais l’envoi n’a pas fonctionné). Quand vous dites que l’os, c’est de mettre à la porte son enfant. Que de violence inutile ! Avez-vous remarqué que les gens (qui veulent bien faire) ont un tic quand ils parlent des LGBT ? Le tic d’être manichéen et d’y voir un mal profond et un bien plafonner très bas. Par exemple : “je m’en fous de ton coming out” doit être pris comme un super compliment. Le mot “discrimination” est peut être le mot le plus couramment utilisé dès qu’on parle des LGBT. Le mot “sympa” ne vient pas à l’esprit 🙂

    Pour revenir à votre phrase qui ne me plait guère, je dirais plutôt que la racine du problème est la simple déconsidération liée à qui l’on aime. Il est vrai que je suis plus proche de la nature que d’un hôpital 🙂

  64. Milena

    Si ce ne sont pas les “LGBT” qui s´en prennent “plein la gueule”, ce sont les pauvres, les étrangers ou tout autres individus différents de toutes sortes, bien qu´ils contribuent à la richesse de ce monde.
    L´Humanisme est malheureusement en voie de disparition, et ce partout.
    Pour mieux survivre, il n´y a rien de mieux que de se regrouper, quand on le peut. Comme on dit : “L´union fait la force”. Mais encore faut-il trouver son groupe : ) …

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