La fable du lutin, du marteau et des gynécos.

L’histoire, c’est S., une patiente. Merci.

Si vous souhaitez raconter votre histoire de soignants ou de soignés, c’est ICI



Alors voilà, elle hésite, c’est son histoire, mais elle n’aime pas parler d’elle, puis ça a toujours l’air plus vrai quand c’est l’histoire d’une princesse ou d’un chevalier… Mais elle n’a pas une carrure de princesse. Donc, voilà : c’est l’histoire d’une jeune fille, petite, toute petite, on dirait un lutin, mais avec un fort caractère (il faut imaginer un lutin avec un gros, très gros marteau).

Un jour, elle a un amoureux, et comme elle ne veut pas de bébé, elle va chez LA gynéco, pour la première fois : “La pilule ? Mais enfin tu es trop petite pour ça ! Et puis à ton âge, les filles ça ne devraient pas faire ça !!!!” Et dans sa tête, le petit lutin met un grand coup de marteau sur la tête de la dame aux cheveux gris.

[…]

Quelques temps plus tard, le lutin se sent très fatigué. C’est que des règles régulières et du sang perdu tous les mois, c’est beaucoup pour un si petit être. Alors elle re-consulte, UN gynéco cette fois. “La pilule en continu ? Pour quoi faire ? Les règles c’est normal, ça n’a jamais tué personne et puis tu n’es pas si fatiguée que ça !” Et dans sa tête, le petit lutin écrase son gros marteau sur le moustachu aux cheveux blancs, le grand expert des règles (de 3). Elle se console en se disant : “Lui, il doit sûrement pleurer quand il s’est coupé le bout du doigt avec le bord d’une feuille…”

[…]

Des années plus tard, le lutin a changé, et se dit que ce serait bien de vérifier si tout va bien. Il re-re-consulte, une gynéco encore, une dame qui lui pose plein de questions sur les gens qu’elle aime, (et c’est vrai qu’elle aime beaucoup de monde) “Pansexuelle ? Les filles ET les garçons ? Hé ben, on sait plus quoi inventer de nos jours… enfin si tu couches surtout avec des hommes, tu m’as l’air d’être “normale” et puis le reste, ça te passera…” Et dans sa tête, le petit lutin décolle avec son gros marteau la coupe carrée brune des épaules. VLAM ! Strike !

[…]

Les années passent encore, le petit lutin qui a l’air d’être “normal” aime beaucoup de monde, et se dit qu’il faudrait faire attention, quand même. Elle re-re-re-consulte, un gynéco, à nouveau, pour lui parler des gens qu’elle aime. “Oui, enfin si tu n’es pas “sage”, il faudra pas t’étonner d’avoir quelque chose !” Cette fois c’est trop, le poing s’abat sur la table (comme… un gros marteau !), le lutin sort, et jure qu’il ne reviendra pas. Jamais.

[…]

Et puis un soir, un ami du lutin, un farfadet plein d’arcs-en-ciel, lui parle d’un endroit où on soigne les farfadets et les lutins comme eux. Alors, le gros marteau déjà sorti, le lutin accepte, méfiant, d’essayer encore.

Mais quand il arrive, le docteur est tout gentil. Il dit “bonjour”… (IL DIT BONJOUR !) Il se présente, même ! Il est vénérologue. “Je suis là pour vous aider, pour que tout se passe bien.” Avec le lutin, ils font une longue liste. Des amoureux, des tests à faire, des examens qui manquent. Il lui parle d’un dépistage, qu’il faut faire aux jeunes filles. Ça n’a jamais été fait, il est inquiet pour le lutin. Alors on fait. Mais tout ne se passe pas comme prévu, les résultats sont inquiétants. Comme le lutin se braque, le docteur lui dit “Il FAUT consulter. Cette gynécologue là, c’est une amie, je vous assure, faites-lui confiance.”

[…]

Et comme il a été gentil avec lui, le lutin veut bien faire confiance. C’est une dame toute blonde, la première à lui dire “vous”, à voir que le lutin n’est pas si petit malgré sa taille, et qu’on peut être petite sans être ni une enfant ni infantilisée. La première à ne pas dire que c’est mal ou “anormal” d’aimer trop de monde. La première à ne pas être une… donneuse de leçon paternaliste ? (Et oui, petit lutin, parfois, nous les médecins, nous faisons l’erreur de croire qu’avec le diplôme, nous devenons par la grâce de Dieu le papa et la maman de nos patients… Et oui…). 

Le lutin s’entend bien avec cette gynéco. 

Et ça tombe bien, parce que d’ennemi, il y en a un, un vrai, un qui pourrait devenir très méchant. “Il ne faut pas vous inquiéter. Nous allons surveiller, nous allons vous aider, et faire en sorte que tout se passe bien.”

Et le lutin la croit.

[…]

Depuis ce jour-là, le lutin a un tout petit crabe, mais elle a toujours son très gros marteau.

Et non, non, non, elle n’a même plus peur des gynécos !

—————————
PS : je me rendrai au CÉLÉBRISSIME salon du livre de BRIVE le 7 et 8 novembre ! Venez à Brive ! C’est le plus grand/ancien salon du livre de France et c’est fun (y a Jean D’Ormesson qui danse le twerk sur Beyoncé ! ) Venez je vous prends dans mes bras, et quand on se prend dans les bras, nos corps produisent de l’ocytocine et on lutte contre le cancer ! Yeahhhh ! (je prends la carte vitale !)

PS 2 : désolé j’ai du retard dans ma réponse à vos mails… Mais je réponds ! prenez soin de vous !!! <3

PS 3 : C’est avec une grande joie que j’ai appris la nomination de mon premier roman pour le prix France Culture, Lire dans le Noir. Merci à tous de me soutenir depuis le début… Depuis le blog… Le premier livre… Le deuxième (qui a autant de succès que le premier, même à l’étranger, qui vous a fait rire et pleurer. Il est d’ailleurs parmi les 5 finalistes du Prix Méditerranée des lycéens, un prix qui récompense parmi 40 ouvrages sélectionnés celui que préfèrent 3000 lycéens dans 60 lycées ! C’est un très prestigieux prix, et c’est grâce à vous tous, les « Alors Voilà », qui donnez de la visibilité à mes romans… Je n’ai pas d’autres mots que : Merci, merci, et merci ! )… 
Merci, merci, merci !

68 réflexions sur « La fable du lutin, du marteau et des gynécos. »

  1. florine

    Que c’est beau! la confiance qu’on donne… même si parfois on regrette d’avoir eu l’espoir que l’autre, en face, ne nous juge pas, il y a ces rares fois ou on gagne à essayer de trouvé autour de soi des personnes dignent de cette confiance qu’on offre.

    personnellement, j’ai vu une gynécologue à l’âge de 16 ans et depuis, je fuis leurs salle d’attente… j’ai 23 ans, c’est peut être irresponsable mais j’ai vraiment pas envie de laisser quelqu’un entrer à ce point dans mon intimité… je pense pas être la seule puis j’ai fait le vaccin du crabe du col de l’utérus, donc je dois pas risquer grand chose. ( oui bon on se rassure comme on peu)

    mais sinon l’histoire est vraiment jolie!!

    pleins d’ondes positives <3

    1. Suze Araignée

      J’ai 29 ans, et je n’ai jamais mis les pieds chez un-e gynéco. Déjà que j’ai peur des médecins (sauf du mien, parce que comme me disait l’ami qui me l’avait conseillé, “avec lui t’es mort de rire et t’oublie d’avoir peur”).

      Mais quelqu’un qui viendrait fouiller dans mon intimité, là où ça fait mal et peur dès que quelqu’un ou quelque chose entre… jamais !

    2. steph

      Si je peux me permettre un suivi gynéco est important… Pendant 10 ans, c’est mon généraliste qui m’a suivi (très consciencieusement et délicatement) et même a assuré mes deux grossesses jusqu’à 6 mois et demi (après obligation de voir un gynéco obstétricien).

      Il faut trouver LA bonne personne. J’ai déménagé depuis, tenté UNE gynéco, résultat : traité comme un bout de viande. J’ai trouvé MA sage-femme qui me fait mon suivi bi-annuel…

      1. Valou

        moi mon généraliste, la dernière fois je lui demande si il peut me renouveler ma pilule car je n’en avais plus et j’avais rdv avec le gynéco 3 semaines après (il est gentil celui là à part qu’il veut que je fasse des mômes mais passons) je me suis fait incendiée, qu’il fallait reprendre rdv pour un consultation et bilan gynécologique (si il lisait les courriers de suivi du gygy il le saurait) que c’était pas grave que j’avais qu’a tomber enceinte, çà repeuplerait la France …
        et il m’a foutu dehors .. j’étais choquée mon généraliste qui me suis depuis des années, doux et attentionné, c’était transformé en monstre sans coeur :/
        depuis je n’y vais plus, j’ai des soucis de santé mais tant pis

      2. Suze Araignée

        D’après mon généraliste (celui avec lequel on est “vivants de rire”) tant que je n’ai rien d’inquiétant et que l’idée d’être vue par un gynéco me terrorise 20 fois plus que l’idée de ne pas avoir de suivi, alors il vaut mieux que je n’aille pas voir de gynéco. Si un jour j’ai un tentacule purulent qui me pousse dans le vagin alors on reconsidérera la chose.

  2. calo

    Votre histoire est une réplique de la mienne sauf que pour moi le gyneco oncologue humain et non moralisateur je l’ai trouve aux US ou je vis a présent. En France, et c’est a coup de bocal en verre que j ai voulut un jour assommer le gyneco obstetricien lorsque enceinte de jumeaux il ma dit qu il était normal parfois de faire une fausse couche et que je devais lui ramener l’embryon dans un bocal en verre. Et oui cette branche de la médecine oubli parfois la partie émotionnelle de leur patientes est-ce pour se protéger eux mêmes
    ?

  3. Nelly Labouré

    bravo pour la lucidité que vous apportez à vos récits…..vous êtes un écrivain extraordinaire, vous devez être un médecin exceptionnel comme on “rêverait” de connaitre tous …..merci de nous faire partager tant d’expériences dans vos livres et vos articles …..à quand votre prochain livre ?

  4. Martin WInckler

    Beau texte, encore une fois, Baptiste.
    “Parfois, nous les médecins, nous faisons l’erreur de croire qu’avec le diplôme, nous devenons par la grâce de Dieu le papa et la maman de nos patients.”
    Tu dis tout, en écrivant ça. J’ajouterais une légère nuance. “Parfois” n’est pas assez fort. Je pense que “Trop souvent” est plus juste. C’est “parfois” quand ça arrive de temps à autre à un médecin qui le sait. C’est “Trop souvent” parce que beaucoup trop de médecins ne veulent pas l’admettre…

      1. Loulette

        Merci pour ce texte Baptiste, quant au Chœur des Femmes je suis en train de le lire, grâce à une amie qui l’a lu et l’a aussitôt offert à 7 de ses copines. Je vais faire la même chose, et en premier je l’offrirai à ma fille, 15 ans, pour qu’elle ait un marteau bien lourd dans la main toujours avec elle. Que de chemin à parcourir encore…. je partage ton site aussi, c’est important, on se sent un peu moins seules

    1. Petit Prince

      Pardon, ce n’est peut-être pas le lieu puisque c’est le blog de Bibi, mais je saute tout de même sur l’occasion pour vous dire moi aussi merci pour Le Chœur des femmes parce que c’est un livre magnifique et que vous semblez avoir tout compris. Aux femmes, je veux dire. On aimerait que chaque gynécologue porte le même regard sur nous… (Et puis le personnage de Jean et son parcours dans l’oeuvre sont très intéressants.) Impossible de lire ce roman sans une grande émotion, surtout quand on est concerné par ce dont vous parlez. Merci.

  5. Anna

    Merci pour ce récit. 🙂 ma première fois chez le gynéco m’a suffisamment traumatisée pour attendre cinq ans et des tonnes de recherche internet pour en trouver une autre qui me convienne et le courage de prendre rendez-vous. Tout ça pour un simple combo stérilet + nullipare… Je n’ose même pas imaginer ce qu’a traversé le petit lutin… Je lui souhaite beaucoup de bonheur. 🙂

  6. C'line

    Alors oui, il faut lire, relire Le Choeur des Femmes! Merci Martin, pour ce merveilleux livre, et merci Baptiste d’y faire si justement écho.
    Il faudrait plus de médecins/d’hommes comme vous deux…

  7. Cath

    Au début, petit lutin et gros marteau, j’ai pensé à Libellule (j’allais écrire “notre” Libellule) qui se transforme parfois en Dragonfly. 😉
    Et puis la lecture aidant, je me suis retrouvée à tenir le marteau à deux mains… Ces remarques stupides balancées sans aucun respect de la personne. On les retrouve en toutes circonstances, pas que chez les gynéco – sauf que là, les conséquences peuvent être désastreuses puisqu’on refuse de retourner consulter pour éviter ces rencontres du troisième type genre alien.
    Ben oui.

    1. Libellule

      c’est vrai. Je vais pas réécrire mes aventures dans la branche gynéco, mais je confirme : c’est jusqu’à présent la spécialité médicale où j’ai croisé le plus de médecins qui ont oublié d’être humains, autant en tant que patiente qu’en tant que soignante. Et qui vous traitent “tout naturellement” comme des êtres inférieurs ne méritant même pas qu’on leur explique leur traitement… et encore moins qu’on les laisse choisir s’il y a des options… c’est effarant !
      Le pire, c’est que beaucoup renoncent avant de trouver le gynéco-perle-rare, d’où énorme risque de santé 🙁
      Bon courage à celles qui traversent ces épreuves, lutins ou pas.

  8. Un autre petit lutin

    Merci Baptiste de ce récit qui fait étrangement écho au mien !
    A la suite d’une hystérectomie, j’ai fait une sub occlusion (diagnostiquée colite), puis une hypokaliémie, j’ai consulté plusieurs médecins : l’un m’a fait faire comme bilan les BHCG, un autre m’a demandé sous quel contraceptif j’étais… Un autre encore a voulu me réopérer… A chaque fois, je n’ai ni été écoutée ni entendue… On m’a seulement dit que c’était dans ma tête parce qu’on m’avait enlevé l’utérus dons forcément je ne pouvais pas aller bien… Je suis restée des mois avec une tension dans les chaussettes, des maux de ventre, à ne pas pouvoir marcher, à peine me lever pour prendre ma douche… J’ai vécu un cauchemar… Je n’ai pas un marteau, mais une caisse à outils… Aujourd’hui il faut que je gère un stress post traumatique conséquent et en plus je bosse au sein d’un hôpital…
    Oui très souvent certains médecins ne se rendent pas compte de leurs mots… Heureusement dans mon parcours de soins, je suis aussi tombée sur des médecins responsables et à l’écoute… Heureusement il existe aussi des personnes comme vous…
    Merci Baptiste de ce que vous êtes… Merci de ce partage… De cette générosité et de cette compassion envers vos patients qui est la vôtre…
    Nous sommes plein de petits lutins à vivre parfois des choses très difficiles mais la vie est là et demain sera meilleur alors plein de bonnes choses au petit lutin dont vous parlez…

  9. we are all des petits lutins

    Dis, elle est mignonne la Récamier avec ses grands yeux et son doigt levé.
    Ce que je retiens des gynécos que j’ai consultés:
    – Tu prendras la pilule-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom et tu n’auras plus tes règles, c’est le but, tu n’auras plus d’acné et tu ne perdras plus tes cheveux. Tu auras plus jamais envie de faire l’amour mais ça faut surtout pas le dire. D’façon les pensées lubriques des femmes on s’en moque elles n’en ont pas besoin. Pour la reproduction ce sera par parthénogenèse.
    – Non, cette prescription d’hormones n’a pas pu vous provoquer de crises d’épilepsie. Sauf que je n’en ai plus fait après arrêt du traitement et que c’est marqué dans les effets secondaires.
    – On va vous prescrire du roaccutane, vous risquez de perdre vos cheveux mais on s’en moque, ça repoussera. Vous risquez une décompensation, faudra pas rester seule dans ces moments-là hein?
    Et…
    – Le neurologue : votre dose de neuroleptiques est adaptée à Hagrid et vous êtes un elfe de maison. Faut retirer la moitié des médicaments.
    Il avait raison Dumbledore, je n’ai presque plus de boutons, j’ai toujours peur que ça revienne, mais l’effet en deux mois a été spectaculaire.

  10. Julie

    Bonjour Baptiste,

    Je lis ton blog depuis le début plus ou moins et je trouve remarquable ta démarche d’autant plus que je pense être particulièrement concernée par ton intention de réconciliation.

    En effet, j’ai été disons “malmemée” par pas mal de médecins dès mon enfance et cela fait qu’aujourd’hui, je ne vais jamais chez le médecin. A vrai dire, le seul chez qui je vais, c’est justement le gynéco car comme ton lutin, je ne veux pas de bébé pour l’instant. Mais à chaque fois, j’y vais la boule au ventre de peur de, de nouveau, faire face à des médecins, pour le moins peu élégants.
    Je me suis reconnue dans cette fable car moi aussi je suis petite avec un sacré caractère mais quand je suis face à un docteur, j’ai l’impression de redevenir une enfant de 9 ans et j’accepte sans broncher leurs vexations et leurs remarques. En effet, étant enfant, j’étais rondouillette et à 9 ans, mon pédiatre ( le premier maillon de la chaîne) a conseillé à mes parents de me mettre au régime et de m’envoyer chez un nutritionniste ( mes parents ayant fait attention à leur poids toute leur vie et étant moi-même l’aînée donc eux sans grande expérience, n’y ont pas fait d’objection pensant agir pour mon bien). Je passe les détails des années qui ont suivies ( souffrance, mal-être, frustration de ne pas avoir droit à un gouter comme mes copains de la cour de récré ou comme ma soeur et mon frère, sentiment d’avoir perdu mon innocence bien trop tôt puisque j’avais à 10 ans les préoccupations d’une jeune femme sans parler des merdes (pardon pour le language) que j’ai du manger ou boire dans cette démarche sois disant encadrée par des médecins (mediator par exemple).
    Et tout au long de ce parcours, TOUS les médecins se sont “joués” de ma faiblesse pour m’humilier : j’ai une période anorexique donc je n’avais plus mes règles, le médecin ne s’est pas alarmé et a trouvé ça normal, ça reviendrait. Chez le dermato, en sous-vêtements, je venais pour un problème de peau et j’en ai profité pour l’interroger sur la nature de ses marques que j’avais sur les cuisses étant donné que ma maman n’en avait pas, réponse agrémentée d’une claque sur ma cuisse flasque de 15 ans ” il faudrait perdre du poids, ce sont des vergetures” et ben, non madame le docteur, cela n’a rien à voir, c’est un manque d’élasticité de la peau que même les plus minces mannequins expérimentent. A 19 ans, j’avais déjà une aversion pour les médecins, ma mère pensant bien faire m’a proposé de m’emmener chez le gynéco pour que je prenne la pillule et que je ne me sente pas obligée de le demander à ma maman une fois sexuellement active. Réponse du médecin ? Pour ça, il faudrait mincir. Une fois de plus, je me suis tue, j’ai encaissé en silence le fait que j’étais trop grosse pour avoir des relations sexuelles protégées donc trop grosse pour être désirée.
    Ce jour-là, j’ai décidé de ne plus jamais y aller et que si je devais le faire, que je ne me laisserai plus marcher sur les pieds. Cela a été dur, j’ai supporté un lumbago pendant une semaine avant de consulter par peur qu’on me dise que c’était pour mes 5 kilos en trop. Je n’ai évidemment plus jamais consulté de nutritionniste car ils ont détruit mon enfance,
    Depuis, je suis guérie de tout ça. A partir du moment où j’ai arrêté les régimes, j’ai perdu 15 kilos en un an et je me sens forte quand j’arrive dans un cabinet mais dès que je peux ne pas y aller, je n’y vais pas.

    J’ai décidé de réagir à ce post car il m’a touché par rapport à ma propre histoire et parce que ma mamie était comme moi, à ne pas se plaindre, à ne jamais aller chez le médecin, à supporter la douleur en silence et un crabe situé au même endroit que celui de ton petit lutin l’a emporté il y a 4 ans.
    Je voulais témoigner du fait que parfois pour telle ou telle raison, il est dur de franchir le seuil d’un cabinet médical, que je connais cette appréhension mais que c’est nécessaire pour que un crabe ne colonise pas tout un corps.

    Je te remercie Baptiste pour ce texte et pour tous les autres. Et j’espère qu’un jour, tu aborderas dans un post, le problème des régimes et des souffrances nées pas de la maladie en soi mais de certains médecins qui ne vont pas chercher plus loin qu’un chiffre sur une balance pour quantifier la qualité de leur travail, sans se rendre compte et sans mesurer les conséquences psychologiques qu’ils peuvent déclancher.

    Merci. Et désolée pour ce commentaire siiiiiiii long.

    1. Libellule

      Courage Julie !
      merci pour le témoignage, bien moins long que tu ne crois au vu des années de calvaire.
      free hugs et prends bien soin de toi 🙂

      1. lectrice boulimique

        Merci Julie de ton long commentaire, il faut bien tout ça pour faire rentrer dans le crâne de certains médecins qu’ils ne sont pas là pour diriger nos vies mais pour les soigner, point.

        Gare aux patients trop gros, trop maigres, à voile plutôt qu’à vapeur, qui chantent plus souvent le blues saisonnier que la marche triomphale… ils et elles sont trop différents des standard de santé, de bonne-vie-et-moeurs alors la Faculté se croit obligée de leur administrer un cours de morale !

        Punaise, une triple dose de cours de psycho, et une thérapie obligatoire à tous les apprentis-docteurs avant qu’ils et elles soient autorisés à jouer les autorités sur nous !

    2. Julie

      Il n’y a pas de commentaires trooooooop long quand on a des choses à dire !
      Les témoignages sont importants, ils permettent à certains d’entre nous de s’y retrouver et à ceux qui ne s’y retrouvent pas de réfléchir, découvrir, voire parfois de changer de points de vue, etc.
      Bises Julie

      (Chouette prénom) 😉

    1. Libellule

      grand merci pour ce lien, et la “liste positive” des gynéco et sage-femmes “friendly” (LGBT friendly, fat friendly, handi friendly, etc.). Ça va me servir pour conseiller des patientes. 🙂
      Au passage, j’ai appris avec cette liste et discuté avec 1 collègue et 1 patiente, que de très nombreux gynécos pas friendly du tout refusent de traiter la douleur due à l’endométriose “parce que c’est normal d’avoir mal pendant ses règles et vous devez être douillette, je n’y peux rien !”. D’où les précisions sur la prise en charge de l’endométriose dans cette liste. Effarant de devoir en arriver là !!!

  11. elDuche

    Vu le nombre de témoignages de cette teneur que je lis, entends de la part des copines, etc… j’ai la fâcheuse impression qu’il y aurait une sacrée révision à envisager dans les études de gynécologie… non ?

    C’est terrifiant de voir à quel point les femmes restent dépendantes d’autrui, a quel point la lutte pour le droit à disposer de son corps est encore furieusement d’actualité, même avec des médecins !

    Ne vous laissez pas emmerder, mesdames.

    1. Libellule

      … à voir aussi dans les études de sage-femme, qui vont prendre la suite des gynéco pour le suivi de la plupart des femmes (frottis, contraception, etc.)

    2. Cath

      Ben, pour le moment, je fais comme d’autres : j’évite le médecin spécialiste et le gynéco français en particulier. C’est pas bien, mais tant pis. Le dernier en date était un crétin fini, pressé de partir en vacances, et moi qui venais l’enquiquiner en venant de l’étranger et en ayant pris rendez-vous trois mois à l’avance. Un cuistre.
      Si il y avait un sondage auprès des femmes sur la qualité de l’écoute par le corps médical spécialisé, on aurait quelques surprises, non ?

  12. Grand33

    Bonjour Bibi
    Aprés cette histoire et tous les commentaires que je viens de lire
    et bien je suis content de ne pas avoir été ni un petit lutin, ni un petit farfadet.
    take care Baptiste
    la bise

  13. lectrice boulimique

    On ne nait pas femme, on le devient… pour le/la gyneco, même topo. Mais à lire tout ce qui précède je crois que devenir femme rend moins inhumain…

    Le/la gyneco humain(e) existe, j’en ai rencontré, ouf. Mais après avoir cherché… et retardé autant que possible l’étape “spécialiste” … grâce à un généraliste calme, doux, respectueux (prescrit une pilule sans commenter autre chose que la notice du médicament) et en prime adroit de ses dix doigts: capable de faire un frottis et ce sans vous arracher au passage aussi votre dignité.

    Les maisons médicales où se groupent des médecins de plusieurs spécialités peuvent être aussi une bonne alternative: si dans le lot il y en a un(e) qui, hum, déc… grave, cela peut affecter la patientèle de ses proches collègues vu que les patients ou fuiront ou se plaindront. Même chose en sens inverse: un Bi-Bi bis attirera les patients, l’équipe a donc intérêt à rechercher des collaborateurs de qualité…
    Le bémol étant que en cas d’erreur ou de “les-yeux-pas-en-face-des-trous-pour-louper-à-l’échographie-un-fibrome-visible-comme-le-nez-dans-ta-figure”, c’est, hum, galère pour obtenir ne fût-ce que des excuses du collectif…

    Les généralistes et les sages-femmes ont vraiment de quoi s’occuper côté gynécologie, avant de passer le relais !

  14. Souslalune

    Je pointe au club 😉
    La mienne est froide comme un glaçon, expéditive car toujours en retard, et j’ai la désagréable impression d’être sa fille ….

  15. Dudu

    Après 2 ans sous pilule, dont 6 mois avec une pilule en continu, j’ai décidé d’arrêter car je ne me sentais pas bien dans mon corps. Cela fait 3 mois que j’ai arrêté, et pas un bout de saignement n’a pointé son nez … Un peu inquiète, je prends un rendez-vous chez un gynéco. 25 minutes de retard (passons …) et 10 minutes de consultation plus tard, me voilà à lui faire un chèque de la modique somme de 60€ (passons encore…). Après lui avoir dit que je ne souhaitais plus prendre de contraception hormonale, Monsieur le Gynécologue m’a répondu que c’était une très grosse erreur. D’une part, ma pilule était très bien (micro-dosée, pour les fumeuses, avec une seule hormone, etc etc.) et je n’avais vraiment aucune raison de l’arrêter ; et d’autre part, sans contraception, j’allais forcément tomber enceinte (parce que vous comprenez, je suis jeune, alors Monsieur le Gynécologue n’a pas voulu entendre que je me protégeais à chaque rapport, et ce, dès le début), et ensuite avorter, et que ce serait “terrible pour une jeune fille comme vous”. Au final, il m’a prescrit du Duphaston (histoire que de fausses règles apparaissent après l’arrêt, que je sois rassurée et que je lui fiche la paix) et m’a redonné un rdv pour une échographie pelvienne. Je n’ai pas eu le temps de lui parler de mon envie d’utiliser un stérilet au cuivre, je n’ai pas eu le temps de comprendre la moindre explication à mon absence de règle ; il m’a fait me rhabiller, m’a donné son ordonnance et a ouvert la porte de son cabinet en me tendant la main pour me saluer. Je suis ressortie, les larmes aux yeux, partagée entre colère, tristesse et humiliation… Je n’y suis pas retournée. Hors de question de me retrouver (nue) en face de ce vieux con [pardon] paternaliste. A force d’étudier de fond en comble le corps des femmes, cet homme-là se croit propriétaire de celui-ci.
    Mes dernières expériences avec d’autres gynécologues n’ont jamais été très satisfaisantes. Je suis toujours ressortie avec mes interrogations, mes doutes, avec l’impression de ne pas avoir été écouté, (de ne pas avoir été respecté ?), avec un sentiment d’incompréhension … Je suis jeune, j’ai 20 ans, beaucoup de mes amies de mon âge sont allées quelques fois chez le gynécologue, mais ne consultent plus aujourd’hui. Moi, j’y retourne, tous les ans, malgré tout. J’attends toujours de trouver la ou le gynécologue qui sera totalement à l’écoute, qui prendra le temps de répondre à mes questions, de me guider aussi dans mon choix d’une contraception, qui me fera me sentir à l’aise.
    En attendant, je n’ai toujours pas réglé mon “problème”. J’attends, que tout se remette en place tout seul…

    1. Ahava

      Coucou Dudu. Je ne prétends pas que nous ayons exactement le même problème ni qu’il se réglera de la même façon mais je voulais juste te raconter une anecdote.
      J’ai eu aussi des règles qui ne revenaient pas après un arrêt de pilule. Inquiète, je prends rendez-vous avec mon médecin traitant. Je n’ai jamais eu à ce moment-là d’auscultation gynéco et je suis un peu anxieuse mais j’ai confiance en elle.
      J’arrive en retard au rendez-vous. Pourquoi? Après lui avoir téléphoné, je suis allée aux toilettes…Et boum, le débarquement avait eu lieu pendant que nous parlions.
      Deux ans sans règles.

    2. steph

      Il faut perséverer à trouver LE bon praticien… Comme je le dis plus haut, c’est mon généraliste qui a assuré 10 ans mes consultations gynécos (et c’est lui qui m’a parlé alternatives à la pilule)… C’est maintenant une sage-femme…

  16. tara biscotte

    Un qui me parle de dieu lorsque je lui parle ivg
    Une qui énervée par son précédent rdv, retire mon sterilet un peu trop énergiquement
    Et que dire de ceux qui ont passés dix années à m’expliquer que oui c’est normal, que les règles, ça fait mal, pour finir entre les mains du chirurgien (mon héros ! !) qui m’otera une vingtaine de kistes endometriosiques (le plus gros de la taille d’une mandarine quand même !) et ainsi mettra un terme à un véritable calvaire.
    C’est bien simple, je ne vais plus chez le gynécologue, mon medecin traitant est tout aussi compétent à me suivre, l’endometriose reste un grand mystère pour nombre de praticien (une petite pensée pour celle qui m’a affirmé que cette pathologie n’existe pas, que tout ça, c’est dans la tête) , j’ai entendu tout et son contraire.
    Malheureusement, je déménage souvent, et je ne peux plus revoir mon héros, mais il a ma reconnaissance éternelle.

  17. Julie

    Fichtre ! Tant d’expériences malheureuses chez un gynéco… et soudain je me sens moins seule.
    Dans le cadre d’une consultation médicale, même un geste qui apparaît anodin ne l’est pas. Glisser une main sous un tee-shirt pour écouter le rythme cardiaque ce n’est pas anodin. Le contact d’une peau sur une autre n’est pas anodin. Se mettre pratiquement nue devant l’autre n’est pas anodin. Alors imaginez montrer la partie la plus intime de son corps… J’ai beau savoir que c’est dans un cadre strictement professionnel, je me fais toujours violence pour y aller.
    Et je ne parle pas du discours qui va parfois avec (le “c’est dans votre tête” je l’ai entendu aussi, suivi quelques mois plus tard par “ah oui, ce n’était pas du pipeau” ! Ah Oui ? Sans blague ?). Mais rien de comparable aux autres histoires que j’ai pu lire dans ces commentaires.
    Courage et free hugs à tous

  18. Herve CRUCHANT

    La sale mode qui perdure.

    Celle des caïds, des héros, des élites et des Docteurs qui se croient arrivés au seuil du pouvoir universel, éternel, indiscutable. Ce qui ne serait pas grave en soi : nous, le bon peuple, ni chef, ni spécialement courageux ou intelligent iso 160QI, même pas docteur, nous arrivons vite à détecter ces tordus de l’égo. Nous avons des habitudes de contournement, des feintes de pauvres, pitoyables. Mais les caïds, les héros… enfin, ceux-là de tout à l’heure, tellement imbus d’eux mêmes, ne disent rien en découvrant vite nos petits calculs de défense mesquins. Ce serait transformer ce qu’ils considèrent comme une qualité personnelle reconnue par la société en tare publique, commune, vile, généralisée.

    Or, comme il peut se prouver chaque jour que les cons se reproduisent pas imprégnation, on peut montrer facilement que les Zimbus se congratulent, se colloquent, se poussent du coude, se montent la tête, s’envoient des “chère Amie”, des “Monsieur le Professeur”, des “Expert auprès de…”. Et se font des courtes échelles, des Associations, des Je-Suis-Charlie, des repas en ville. Et des émissions de télé ou de France Cul au titre de balaizes devant lesquels on baisse les yeux et courbe les Chines.

    Or, quand tu as besoin d’un(e) technicien qui pourrait te tirer d’une situation physique délicate, tu risques de choir sur un de ces Zimbus Zabrutis après attente de six mois en milieu public ou deux semaines maximum en milieu privé sous réserve de dépassement d’honoraire. Evidemment, le secteur privé est distinct du secteur public bien que situé dans le même couloir de l’hôpital construit, payé, entretenu par tes impöts. La société leur doit bien çà, aux technicien(e)s de génie.

    Normal que quand tu dénudes ta souffrance ou ta détresse, tu te fasses traiter de couille molle ou de flasque femelle, selon les cas. T’as droit au meilleur geste médical, passé aux anals comme geste de référence dans les cours de médecine. Et puis on te dit (çà m’est arrivé aux urgences, arrivé là pour une fièvre exagérément ostentatoire) “vous permettez…?” comme un qui voudrait t’oindre prémortellement malgré ton athéisme définitif incurable. Toi, tu permets. Tu prends un geste qui n’engage à rien mais permet à l’interne de savoir si ta prostate est cuite à point, saignante ou rose à l’arète…. Ma fille te dirait…mais on vient de lire des témoignages qui lui vont bien.

    Alors, quoi ? Je n’ai aucune recette. Sinon arriver à fermer le bec à cette engeance ZZ qui pollue la société entière et pas que la médecine. Pollue parce qu’elle empèche ceux qui ont bossé dur -ou moins- pour savoir à fin de soigner, soulager leurs contemporains et, si possible, permettre aux patients d’accéder à leur véritable nature après s’être extraits de leur corset socialement correct, de développer leurs humanités. Je n’ai aucune crainte de dire et d’affirmer que cette ethnie parasite doit être revue et corrigée. Cela permettra certainement d’améliorer les rapports soigné(e)s-soignant(e)s en raison d’une meilleure application des recettes techniques mais aussi du rapport humain normalisé. L’autre avis est plus personnel. Quand j’ai affaire à ce genre de problème, je fais comme le praticien : je met ma sensibilité affective sur OFF. Je n’aime pas user ou provoquer de compassion. Le toubib a pris l’habitude de la mettre un peu en veilleuse. Alors, on fait du clinique. Mon nerf chiatique se manifeste incongrument? alors, personne ne parle de l’impact affectif de ce genre de douleur qui implique la notion de vieillissement inéluctable. On parle du parcours du câble et de sa gaine shimano de là à là, dit “la sonnette” près du petit orteil. De flux sanguin… et quand il doit y avoir “un geste” chirurgical, je suis spectateur de ma propre carcasse. Le sexe n’a pas la même valeur chez les hommes qui vont au vestiaire se doucher en cœur, contrairement aux femmes. Je sais dissocier les fonctions de l’organe et ne pas le relier forcément à la bandaison et aux jeux de la chair. Je dois pouvoir dire qu’il est facile de voir une femme nue sans avoir à lui faire virtuellement appeler sa mère ou son dieu par une masculinité par ailleurs fantasmée.

    Voilà. Une fois de plus, l’oligarchie doit être traitée à coups de pompe dans le train chaque fois que possible, sans haine et sans mépris. Et garder la propriété de nos corps nus. C’est pas si facile, parfois…

    Devenez ce que vous êtes et que Mieux vous garde.

  19. marie

    Le mien me fait rire,
    – Ahlala j’ai encore pris du poids, remarquez il vaut mieux faire envie que pitié c’est vous qui me l’avez dit la dernière fois.
    – Oui, oui mais j’ai pas dit TRES !

  20. agathe

    J’aime beaucoup ce blog si humain, mêlant soucis, rires, compassion intelligente. Mes cousines m’ont proposé d’adhérer au club qu’elles venaient de fonder à la suite d’une échographie ayant donné lieu à de risibles commentaires écrits : le club des UAFLT (utérus ayant fait leur temps); l’une pouvait lire ” utérus sénile”, c’est dangereux ça docteur ? a t elle dit . L’autre a eu droit au commentaire “ovaires rabougris “.
    J’ai plaidé ma cause pour entrer dans ce club en apportant ma modeste contribution avec un ” du fait des nombreuses interpositions gazeuses digestives, les ovaires sont difficiles à mettre en évidence ” qu’en belle langue cela est dit ! Mais moi, qu’est ce que je fais si j’ai un problème sérieux, attendre dans 2 ans la prochaine échographie ?

  21. Myriam FdF

    J’ai connu des gynéco de toutes sortes, le pire du pire étant ce grand ponte qui ne parlait pas mais grognait… son assistante traduisait !
    J’ai aussi rencontré la crème des crèmes, une femme adorable, douce, à l’écoute… jusqu’au jour où elle m’a annoncé que je devais trouver un autre praticien. Et de m’expliquer qu’après avoir bien bossé, gagné beaucoup d’argent, il était temps pour elle de faire ce qu’elle rêvait de faire depuis des années : pratiquer gratuitement dans un coin perdu d’Afrique…. la crème des crèmes, je vous dis !!!
    Je suis heureuse pour les femmes africaines dont elle s’occupe sans doute encore aujourd’hui, mais je n’ai jamais pu trouver, depuis, un gynéco à sa hauteur…
    Bises à ceux qui en veulent !

  22. Marie

    Je me retrouve dans ce post et pas mal de commentaires, hélas.
    Aucun gynécologue ne m’a proposé de contraception autre qu’hormonale. Une des dernières gyneco que je suis allée consulter m’a dit que si je voulais tomber enceinte il fallait impérativement que je perde du poids (pour info, j’ai un IMC de 24 donc considéré dans la norme) (et je suis tombée enceinte 3 mois après).
    Je déteste me déshabiller devant eux, je déteste qu’on me touche sans me dire et m’expliquer d’abord ce qu’on va me faire, je m’en fous d’être la 90eme patiente de la journée, je n’en suis pas moins à poil pieds dans les étriers, je déteste qu’on m’assène des vérités sans m’écouter ou m’entendre, qu’on me prescrive des examens et des médicaments sans qu’on me dise à quoi ils vont servir, je déteste qu’on me dise que c’est normal d’avoir mal pendant les règles, normal d’avoir mal pendant la grossesse “c’est le bassin qui travaille”, que ce n’est pas normal de prendre plus de 9kg en 9 mois “attention aux kilos !!!” quand par ailleurs tout va bien, que ce n’est pas normal d’allaiter encore alors que mon fils a 20 mois, bref, je ne limite pas mes griefs aux seuls gynécologues mais ils sont quand même en haut de mon classement du pire.
    Alors merci pour cet article !

    1. mimi

      Je ne pense pas manquer de caractère, ni être timide…et pourtant, j’ai supporté des années un gynéco qui, régulièrement, alors que j’étais allongée, les pieds dans les étriers, me pinçait le gras du ventre en disant “voyez, tout ça, c’est en trop”, et même une fois “c’est dommage, le visage est beau!” !!! et puis, un jour, il m’a prescrit une nouvelle pilule (alors que l’ancienne, je l’ai prise pdt 15 ans sans souci), et hop, 3 mois après, une embolie. Je pense n’avoir pas été la seule (euphémisme, la presse en a vaguement parlé, des accidents causés par la pilule de 3è génération…), et peu de temps après, les deux gynécos de ce cabinet ont vite pris leur retraite.
      J’ai mis du temps pour oser tester un autre gynéco, que je vois la semaine prochaine, avec le trac parce que je me sens coupable d’avoir zappé quelques frottis. Le cercle vicieux quoi…

  23. Valou

    quand je vois le nombre de gynécos, froids, réacs, le nombre de mes amies qui souffraient le martyr à chaque période de règles, pour au final découvrir qu’elles souffraient d’Endometriose, je me demande où ces gens on trouvait leurs vocations, à quoi çà sert de se spécialiser pour soigner l’intimité des femmes, si c’est pour les marginaliser et les mépriser avec leurs soucis de santé ?

    Heureusement que tous ne sont pas comme cela, mais quand même çà donne pas envie d’aller se faire soigner ! le dernier en date m’a dit “oh un petit kyste graisseux à la poitrine ce n’est rien vous pouvez vivre avec” 3 semaines plus tard je finissais opérée d’urgence pour un abcès à la poitrine : merci le gynéco !

  24. Maud

    Premier toucher vaginal et palpation mammaire,c’était juste après mes premières règles,j’avais 11 ans… C’était un médecin généraliste qui ne m’a bien sûr rien expliqué ni même pris la peine de me prévenir de son geste qui est loin d’être anodin,surtout quand on a 11 ans.
    Depuis??? Deux(si on peut dire!) seuls examens gynécologiques effectués par des généralistes dont l’un qui m’a fait un mal de chien au point que j’ai eu des brûlures en allant aux toilettes pendant des jours. C’était pourtant une femme,on pourrait penser qu’elle serait plus douce mais absolument pas. J’ai attendu plusieurs années avant d’en refaire un autre effectué par un homme qui s’est très bien passé celui là. Depuis??? Quand sur deux examens,on a les deux extrêmes,on choisit la prudence:je n’en ai plus refait depuis.

    1. mimi

      @ Maud
      OMG je suis effarée de ce qui vous est arrivé, je crois qu’on peut, pour le moins, parler de traumatisme. De grâce, demandez de l’aide pour le surmonter, je suis sûre que Baptiste pourra vous conseiller une démarche si vous le contactez ….(J’ai entendu dire que l’emdr donnait de bons résultats pour soigner les suites de trauma.)
      Force est de constater que le fossé soigné/soignant semble infini dans cette spécialité !
      Je connais aussi 3 personnes qui ont vécu des années de calvaire (et d’humiliations dans les cabinets) avant que le diagnostic d’endométriose ne soit posé. Une honte.
      GROS HUG à toutes les victimes de soignants inhumains (et ouais, j’y vais fort…ce n’est rien à côté des dégats qu’ils causent).

      1. Maud

        Merci de me témoigner votre soutien,c’est très gentil de votre part. Le pire est qu’encore aujourdhui,j’ignore quel était le but de ce toucher et de cette palpation. Vérifier mon développement pubère?? C’est l’explication la plus rationnelle que j’ai trouvé mais elle ne me semble pas avoir beaucoup de sens. Qu’est-ce qui pouvait aller mal à mon âge??

        1. mimi

          Je ne suis pas médecin, (d’ailleurs on n’entend pas de gynécos réagir à cet article….) je peux juste vous répéter ce que ma généraliste m’a répondu quand, aux premières règles de ma fille, à 13 ans (il y a 2 ans, donc), à ma question de savoir qd l’amener chez la gynéco : elle a dit, si tout se passe sans fortes douleurs, c’est tout à fait inutile de l’y emmener, comme de toute façon il n’y aurait pas d’examens à cet âge.
          Alors, si en plus c’était un généraliste, dans votre cas, ça m’interpelle vraiment… c’était il y a 50 ans ??? votre maman était elle présente ???

        2. Crevette

          La palpation mammaire ça peut être / pourrait être / aurait pu être pour “contrôler” le développement pubère (une médecin me l’a fait vers cet âge-là mais elle m’avait prévenue et expliqué justement…) par contre le toucher vaginal …….. là je ne vois pas…..

  25. martingoule

    La vie m’a appris ………………
    Pas de temps a perdre ………
    Le praticien me plait pas je me casse…..en plus je le paie pas.
    Pas de temps a perdre……..
    J’en trouve un qui me plait
    Mais c’est a cause ou grace a ce que la vie m’a appris .

  26. Jo

    Ah les suivis gyneco… Le “mais a votre age vous n’y pensez pas!” quand j’ai demandé un sterilet au cuivre, agée de 24 ans, en couple stable mais sans enfants. Et pour le même motif, un de ses confrères qui est allé jusqu’au “ah non mais le sterilet quand on n’a pas eu d’enfant c’est trop risqué mademoiselle, après a 30 ans vous reviendrez pleurer dans mon bureau parce que vous n’arrivez pas a tomber enceinte”. Je l’ai remercié en lui disant que vu le ton qu’il emploie, si je devais avoir le moindre soucis c’est pas lui que j’irais consulter. J’y suis quand meme retournée quelques années plus tard, enceinte jusqu’aux yeux, pour lui signifier que “alors vous voyez, le sterilet que j’ai fini par obtenir ne m’a pas empéchée de concevoir, j’ai meme pas eu a attendre un cycle apres l’avoir retiré!”. petite vengeance. Quand je pense que depuis (et c’est pas si vieux!) la profession a changé d’avis sur la dangerosite du sterilet et la sacrosainte pilule !!
    Le gyneco suivant, c’etait en debut de suivi de ma 1ere grossesse. Plus intéressé par l’eczema sur mes coudes que par les conseils a donner, qui oublie de remplir les papiers pour la trisomie, et j’en passe…
    Apres y’a eu celui de la maternite, sympa, mais quand meme a ne pas pouvoir s’empecher de juger quand la madame devant lui explique qu’elle compte accoucher aussi naturellement que possible et sans peridurale… Eh oui, a force de voir des horreurs en salle de naissance il a probablement oublié qu’en faisant confiance a la mere les choses pouvaient bien se passer. Et puis de toutes facons quand on n’est plus enceinte on ne peut plus aller le voir, alors il m’a mise dehors quand il a ete question de me refaire poser un sterilet.
    Ensuite il y a celle qui m’a virée de sa salle d’attente parce que j’allaitais mon bébé de presque un an, et qu’a cet age quand meme il pourrait attendre d’etre a la maison hein… et puis j’ai qu’a le passer au bib, c’est plus pratique.
    Au final, c’est une sage femme que j’ai fini par rencontrer. Plusieurs en fait. Qui ont ete un reel soutien lors de la naissance de mon 2e enfant, qui ont été une réelle écoute durant la préparation a la naissance, qui ont été de vrai bon conseil a propos de l’allaitement, … Je suis pas devenue une fan de l’examen gynecologique, mais clairement je ne verrai plus de gyneco. A croire qu’en voulant trop se farcir la tete de belle science, ces gens finissent par oublier qu’il y a un coeur et un cerveau au bout de l’uterus. Ils ont oublié que, quand tout va bien, l’ecoute est meilleur remede que le discours paternaliste ou alarmiste, et qu’il est possible de dépister les soucis sans pour autant stresser inutilement leur patiente. “Tout bien portant est un malade qui s’ignore”, parfois ca doit rester du domaine de la litterature.

  27. griffu

    Vous ne voudriez pas ouvrir un post sur les mammographes ? parce qu’une sélection darwinienne doit sans doute s’opérer pour recruter de tels pervers ! Heureusement, j’habite à Paris, je vais bientôt pouvoir écrire le “tripadvisor des mammos”, mais personne n’aura une étoile ! Malheureusement, avec une mère et des tantes victimes du cancer du sein, il semblerait que ce soit pour moi une nécessité de fréquenter cette engeance sadique, et qui profite sans vergogne d’un vrai moment d’inquiétude et de fragilité.

    Alors, sur le podium, je propose (je précise que les citations sont exactes au mot près – de telles abominations, ça marque) :
    3: le pervers : “ah, savez vous qui a les plus beaux seins ? ce sont les bonnes sœurs, oui Madame, parce qu’elles ne font jamais l’amour, personne ne se couche sur leurs seins, ils sont magnifiques, intacts, aaah…” dommage que je n’ai pas fait de vidéo de ce moment d’extase mentale et pas du tout spirituelle. Mais quelques questions me turlupinent : et les bonnes sœurs qui dorment sur le ventre ? et toucher les seins, ça les abîme ?comme les poires ? y-a-t-y kékchose là-d’sus dans pubmed qui m’aurait échappé ?
    2: le “michel-blanc” : “moi, j’aime bien vos nichons” …et s’il consulte pour une sténose de l’urètre, l’urologue lui dira-t-il : moi, j’aime bien votre bite ?
    1: le taliban : “vous avez mal ? très mal ? prenez des cachetons, ben, j’sais pas, moi !” Dois-je aller demander au pharmacien “des cachetons pour les mastoses douloureuses, s’il vous plaît ?”

    Je n’ose imaginer ce que doivent dire les proctologues….

Répondre à Sandra Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *