Une histoire d’amour…

Alors voilà, première soirée de bizutage. Vous enfermez dans une pièce exiguë 9 bizus. Vous recouvrez les murs de la pièce de bâche en plastique (mode tueur en série s’apprêtant à décompenser sa psychose en charcutant Mamie sous anticoagulants).- Hé ! Regarde ce qu’il y a dans le frigo !

Des moules en conserve, oui, de la vodka, du whisky, du vin rouge, oui, oui et oui, du ketchup, bien sûr, oh ! Des rognons ! Jakpot ! Oui !

Telle une mère Poulard scatologique et bien névrosée, le bizuteur met tout ça dans une grande carafe et, comme pour les petits cochons, il fait de la purée : pour un,  pour deux, pour trois, pour quatre… Pour neuf, boeuf !

– Tiens, du boeuf ! Vas-y balance !

Vous ajoutez le boeuf, un coup de mixeur, de la mayo (parce que sinon c’est pas rigolo !).

Là, vous vous tournez vers les bizuth qui sont en sous-vêtements (oui, j’ai oublié de vous dire : les bizuths, dont je fais parti, ont été mis à poil) et, n’ayant pas de vaseline sous la main, vous leurs tendez la carafe avec un joyeux : “A la tienne Etienne ! Cul sec ! ”

Forcément, cul-sec : on ne va pas en plus prendre le temps de déguster…

C’est compliqué ce qui se passe dans la tête d’un homme. Ce qui s’est passé dans la mienne ? Je ne sais plus… J’ai repensé à cet épisode fabuleux d’Indiana Jones, quand on leur sert la soupe aux yeux de singes et autres mets raffinés… Si Indie le fait, pourquoi pas Bibi ?

C’est là que j’ai…

La suite… BIENTÔT !

63 réflexions sur « Une histoire d’amour… »

  1. Lisette

    Raaaah, mais c’est pas possible comme c’est frustrant !!!
    la suite, quoi ! allez, la suite quoi !!!
    perso j’ai un peu peur de ce qui va suivre….:D
    merci de nous tenir en haleine comme ça !

  2. Fabymary POPPINS

    oups!! pire que le pot de chambre de la mariée ça!!! et sans réponse je me demande si tu as lu ça… bien d’être informé des nouveaux articles du blog mais dommage que on puisse pas de là cliquer sur un lien amenant vers le post. Là en fait on doit aller chercher le nom du blog pour arriver à ton article, et peut être est ce pas possible autrement sur cette plateforme? mais ce serait bien, bla bla bla, et bonnes dédicaces Mr

  3. pandora

    tu as gerbé sur ta collègue bizuth à ta droite, elle trouvé ça charmant vous êtes tombés amoureux et puis… Bon enfin je dis ça c’est juste à cause du titre “une histoire d’amour” alors je pensais que peut être, éventuellement il s’était passé ça …

  4. Jub

    J’ai toujours trouvé ça complètement con, comment ça peut exister encore des trucs comme ça ? Qu’est-ce qu’on prouve avec ça ? Je suis désolée mais c’est vraiment un truc que je ne comprends pas.

  5. 40

    J’enrage quand je vois des bêtises pareilles, on n’en a pas encore fini avec le bizutage! C’est dingue, cruel, minable, triste humanité…

    1. Baptiste Beaulieu

      Le bizutage est choquant. Cependant, et je ne parle que pour moi, seuls ceux qui VOULAIENT y participer y participaient, et ce n’était en aucun cas une obligation… Personnellement (je dis bien personnellement, et je ne nie pas que cela se passe parfois très mal dans certains cas…) je l’ai vécu comme un moment festif et une sorte de rite de passage permettant d’établir du lien social et amical entre les promos du dessus et celles du dessous. Je ne parle que pour moi… Et ceux qui ont fait médecine me comprendront…

      #nemefrappezpas
      #j’aidit”personnellement”
      #n’oubliezpasquejevousaime

      1. Zéphine

        Amen Baptiste!
        En Belgique (ma Mère Patrie), le bizutage ( que nous nommons Baptême estudiantin) est une institution que l’on retrouve dans (presque) toutes les facultés (pas seulement médecine) de (presque) toutes les universités.
        Alors OUI, il y a (eu) des dérives, et certains baptêmes sont plus trash que d’autres (Vétérinaire à l’université de Liège est réputé comme le plus “gore” de tous).
        MAIS (et j’insiste là dessus), les baptêmes se font sur base VOLONTAIRE, il y a un vrai esprit de camaraderie et d’entraîde, aussi bien entre baptisés (vos Bizuts, que nous nommons “bleus” et “bleuettes”), qu’entre baptisés et baptisants (que nous nommons “poils” et “plumes”).
        Oui, j’ai bouffé des trucs soit disant dégueulasses (Mais après tout, les asticots sont des mets de choix dans certaines cultures), oui je me suis retrouvée dans des situations qui se voulaient “humiliantes”, mais jamais je ne me susi sentie humiliée parce qu’en face de moi, les poils et plumes se marraient AVEC nous (et pas de nous), il y avait une attention particulière à la santé et la sécurité de chacun, et un Parrain et une Marraine était attribué à chacun des baptisés pour veilleur sur eux durant toutes la durée du Baptème (qui dure un mois maximum), pour s’assurer qu’ils rentrent entier à leur Kot (appartement d’étudiant) en fin de soirée, qu’il ne manquent (pas trop) les cours, etc.

        Je reconnais que d’un oeil extérieur, les baptêmes font peur… Ça nous renvois au pire de la nature humaine. Mais pour l’avoir vécu de l’intérieur, je n’y ai vu qu’un jeux de rôle un peu crétin sans doute, mais qui a pour but de forger la personalité des petits jeunes à peine sorti du foyer familial, en créant des liens forts entre-eux…

        Après, je ne sais pas ce qu’il en est des bizutages en France, mais de mon expérience, en Belgique, ça se passe relativement bien 😉

        1. Alice

          Véto à Liège … une amie est passée par là et par le baptème aussi.
          (je vous rassure, elle va très bien). Mais je comprends te confirme quand tu dis que c’est “gore”.
          En revanche, elle ne s’est jamais senti humiliée (parfois dégoutée, mais ce n’était pas la dernière fois) et le système de Parrain / Marraine est top !

        2. sarah R.

          Heu…
          J’ai des amis qui sortent aussi de véto là bas, et j’ai pas vraiment entendu que c’était sur la base du volontariat… Donc personnellement je ne suis pas super pour ce genre de pratique quand c’est dégradant et humiliant sans que le “bizut” soit consentant.
          Après, c’est comme le sexe, hein : tant que tout le monde est consentant et que ça ne dépasse pas les limites personnelles de chacun, tout le monde fait bien ce qu’il veut avec autrui.

          (petit ps : nous, en école d’architecture à Grenoble, c’était super cool : c’était les “anciens” qui se rendaient ridicules pour amener les 1ers années à se détendre et à se lâcher. et comme c’était dans un super état d’esprit festif et pas du tout gore ou dégueu, ça donnait des “journées d’intégration” ou t’avais vraiment envie de participer et de recommencer 😀 )

          la bise Baptiste, j’espère que t’as pas vomi partout !!

      2. Libellule

        Je ne frappe pas…
        mais la “base du volontariat” ça me fait bien rire… quand t’arrive, tout nouveau tout jeune loin de chez toi sans savoir à quoi tu t’exposes (principe du “pied dans la porte”, au début on ne te demande pas grand-chose et puis progressivement la pression monte), dans un phénomène de masse, pas évident de dire non.
        Enfin, dans ma promo on a été un peu moins de 10% à refuser une partie du bizutage, puisqu’on nous disait qu’on n’était pas obligés de tout faire. Notamment j’ai refusé de me soûler, ayant trop souffert de l’alcoolisme de proches… et puis les trucs humiliants à connotation sexuelle c’était pas mon truc, non plus. Résultat : exclusion pendant la durée des études par la promo des bizuteurs et une partie de la nôtre. Pas de réseau relationnel à la sortie, sur un marché de l’emploi très difficile.
        J’ai croisé récemment une ancienne camarade de promo qui s’est sentie obligée de se justifier : “tu comprends, en refusant tu soulignais notre faiblesse, nous qui nous laissions traiter comme de la M…, on ne pouvait plus se cacher derrière “tout le monde le fait”… alors on s’est vengés, c’est humain.”
        Super.

    2. carnot

      en même temps.. et sans vouloir être desobligeante, le bizutage en question date déjà de quelques années…
      je pense que depuis les choses ont changé.. l’état s’en est mêlé et depuis tout va beaucoup mieux… comme toujours,

  6. Pat

    Comme ” Jub” et “40” le bizutage est un mot qui me donne froid dans le dos … Certains ne s’en sont jamais remis . Il doit bien exister d’autres moyens plus zen de fraterniser avec les autres ?
    Rien qu’à la description de “ta potion magique “j’ai envie de vomir …
    Docteur Bibi , j’espère que la suite est plus rigolote .

    1. Baptiste Beaulieu

      Écrit par un de mes lecteurs sur Facebook (ça débat sec là-bas !) :

      Haha ! Bizutage… J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que tu abordes le sujet dans une logique de réconciliation soignant/soigné… Et en même temps il n’y a surement que toi qui puisse le faire sur un ton apaisé et permettre la discussion. Pour ça merci.
      Est-ce que le Bizutage existe encore ? Oui, biensûr, évidement. La question est plutôt de savoir de quoi on parle… Je rejoins Baptiste, et je te comprend. Ce que j’ai pu vivre qui ressemblait le plus à ce qu’on a pu me décrire comme le Bizutage, ce à quoi j’ai VOULU participé et que j’ai fait en pleine conscience et connaissance, je l’ai adoré.
      Ceux qui ont fait médecine, te comprennent certainement parce qu’au delà du Folklore et au delà de l’Intégration, on a vécu des moments de pur bonheur, de rencontre et de partage. Et je peux comprendre qu’on déclare la guerre à ce Bizutage, humiliant, dégradant, forcé et insupportable, mais il ne faut pas faire l’amalgame entre ce bizutage là, qui se reconnait dans ces termes, et le folklore carabins, qui lui est voulu, drôle qui permet de faire du liens. Même si certes d’un regard extérieur ne se comprend que difficilement…
      Tout ça pour dire : ne tombons pas dans l’extrême, ni d’un côté, ni de l’autre. <3

      Clément Le Roux

  7. Rofine

    Tu sais bien Baptiste que je t’aime beaucoup, mais je t’avoue être vraiment contre le bizutage. Il me fait peur par les mélanges et abus d’alcool, les humiliations subies et autres excès en tout genre…
    J’ai en mémoire les articles lus de bizutages se terminant de manière dramatique pour certains jeunes et leurs parents.

    En France, la définition donnée du bizutage, provenant de l’article 14 de la loi du 17 juin 1998, est : « Le fait pour une personne, d’amener autrui, CONTRE SON GRÉ ou NON à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations, ou de réunions liées aux milieux scolaires et socio-éducatif. ».
    Ainsi, contrairement à l’idée répandue, cette interdiction s’applique également « en cas de consentement de la personne ».

    Le Code pénal français punit les actes de bizutage de six mois de prison et
    75 000 euros d’amende. Les peines sont doublées lorsqu’ils affectent une personne fragile physiquement et mentalement.

    Pour détourner la loi, on parle de “week-end d’intégration”. Cette méthode se veut plus soft mais l’esprit reste et je le regrette sincèrement.

    Comme d’habitude, tu as bien choisi la photo pour illustrer ton post..

    Je t’embrasse.

  8. Caro

    AHAHAH trop contente de voir que tu publies un post pour mon anniv’ et voila, la chute est en suspend!!! NONONONONONON. bonne journée quand meme

  9. adèle

    Il y a 37 ans, dans ma fac il n’y a pas eu de bizutage. Et pour cause : l’année précédente il y avait eu un mort.
    Dans ces bizutages, il y a toujours quelques personnalités perverses (peut-être ces futurs médecins ignobles ?) qui trouvent avec un sens infaillible le bizu plus fragile que les autres et exercent sur lui leur malveillance. Avec la complicité des autres participants.
    Choisir de ne pas y participer a aussi des conséquences (cf ecole d’ingé type arts et métiers).
    L’autre problème est l’alcoolisation massive, volontaire ou pas. Très difficile d’y échapper. Conséquences parfois lourdes ((accident (et pas que de la route) relation sexuelle pas tout-à-fait souhaitée, crise d’épilepsie ou coma, troubles psy)).
    Non aux bizutages.

    1. Baptiste Beaulieu

      Dans ma fac, les gens qui débarquent en deuxième année ONT le choix. J’ai fait l’intégration, on m’a “bizuté”, mais ma copine n’a pas voulu le faire. Au final, nous étions tous les deux autant appréciés des promos supérieures… Tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Je sais que le bizutage est parfois violent ou dégradant. Ce ne fut pas MON cas. Je ne vais pas mentir ou tricher sur la réalité pour satisfaire à l’imagerie populaire qui veut que cela soit violent ou dégradant. Parfois ça l’est, parfois non. Moi, cela ne le fut pas. Voilà. Ce fut vraiment bon enfant et sympa. Je parle pour mon cas, bien sûr…

  10. Cath

    Le problème, ou plutôt LES problèmes, du bizutage, comme rappelé par certains commentaires, c’est que volontaire ou non, ne pas y participer vous marque au fer dans certaines con-grégations ( et le trait d’union est volontaire). Qu’il y a de la violence infligée et subie ( par les soi-disants volontaires) et qu’il y a des gens qui ” officient ” qui sont davantage des pervers et des abrutis qu’autre chose. Les débordements rapportés, les morts, les jeunes détruits qui ont abandonné leurs études font qu’il a bien fallu en arriver à légiférer, malheureusement. Voir aussi les pressions exercées sur certaines familles qui ont osé porter plainte…
    Bien sûr, une ambiance bonne enfant, de la rigolade, la plupart du temps, mais quand ça dérape, quand on a peur de dire non, que fait- on ?

    Il faut avoir entendu les discours et les critiques sur ceux qui se sont ” défilés”, des mauviettes sans cran, des incapables de la survie (si si) etc… Surtout chez les admirateurs des grandes écoles ! Quand j’ai fait remarquer que les rescapés des camps de concentration devaient être bien contents d’avoir leur badge, oh mais pardon, on ne leur avait pas demandé leurs avis à eux, on a évité de tenir ce genre de discours de bas du front devant moi.
    Non, je n’aime pas le bizutage et ses violences. Je n’aime pas ce concept, c’est tout. Il y a d’autres manières de procéder il me semble pour instaurer un sentiment d’appartenance à un groupe, non ?

    1. adèle

      Et ce mythe, comme quoi pour faire un bon médecin, il faut se frotter symboliquement (cf la suite probable de cette histoire) au sang, au sperme, au caca, au pipi !
      Ma promo n’a pas été bizutée, nous sommes pour la plupart devenus médecins, ni pires ni meilleurs que les autres, ni plus ni moins empathiques !

      1. Cath

        Ne pas cliquer sur le lien ! Il y a un virus qui bloque la page avec le message ” tu es sélectionné au hasard ( sic) tu as gagné un Iphone”. La m… pour se débarasser de la page !
        Vérifiez la sécurité de vos ordi sivous avez cliqué !
        Ça m’apprendra. Et si je veux écouter le grand Georges, je choisis mes CD, et surtout la chanson des Quatzarts…

        1. adèle

          Moi j’ai cliqué et je n’ai pas eu de problème. 🙂
          Je me suis juste demandé à qui était destinée la chanson ?
          De toutes façons, on est tous le con de quelqu’un, n’est-ce pas ? 🙂

          @Marie : mille mercis pour le tuyau pour mes yaourts-madeleine !
          Maintenant quand je voudrai faire un voyage en enfance, je ferai les 15 km qui me séparent de Grand Frais et hop ! 🙂

          1. marie

            savoir qu’un petit bonheur vous attends là bas à 15km dans le magasin qui porte bien son nom pour le coup, i am happy for you …Baptiste ton blog c’est un truc dont tu n’imagines pas la puissance de happythérapie douce gros kiss à every body

  11. Laetitia

    En tant que parent, le bizutage m’inspire autant de craintes que les soirées dites festives : dès qu’il y a alcool, il peut y avoir dérapage. Que mon enfant vive sa vie m’enthousiasme. Qu’il la compromette ou se perde en séances où le “lâcher prise” est de rigueur me semble beaucoup plus discutable. Et je ne doute pas qu’il puisse être volontaire pour faire l’andouille ! Et oui, je peux passer pour une pisse-froid. Je n’aime pas les excès.

  12. Herve CRUCHANT

    La cérémonie et sa suite probable me fait penser à la Grèce actuelle en Europe. Changez les noms que vous voulez et vous verrez que ce n’est pas si maniaque. De là à valider l’intérêt de faire partie de l’UE à ce prix…mais ce n’est pas le propos. Restons dans le domaine du spectacle.

    Parce que le “vrai” bizutage, on le retrouve dans toutes les entrées dans une communauté. Je ne connais pas la religion juive pour en parler amis je sais qu’en régime catholique on a droit au baptème puis la communion privée puis solennelle puis la confirmation, etc. si affinités. Dans toute communauté il existe un rite qui donne accès à la reconnaissance des anciens et aux droits et devoirs de l’entrant. L’armée aussi. Tout le monde du travail, même si ce sont de petites blagounettes…
    On peut ne pas aimer mais voilà bien un rite dont on ne se passe pas : “tu arrives? tu fais un pot?” (vs : “tu pars”?…etc.). Dans certaines communautés comme la médecine on part d’un zéro évident et représentatif de la profession : le corps. Cette machine bizarre qu’on va devoir affronter toute une vie; celui des autres mais le sien aussi. On va bien voir la suite de ce post ! A poil, tout le monde à poil !!! pour dire enfin, entre soi, qu’on part de zéro, non pas pour se moquer ou humilier, mais pour se reconnaître entre soi; se dire que le corps nu doit être sauf. Ou mort. Le reste du rite, quand il y en a, est semblable à tous les rites : où n’importe quoi (les vétos belges -il faudra m’expliquer un jour pourquoi je ne suis pas étonné que ceci se passe en Belgique 🙂 c’est pour rire) voisine avec le cérébral comme chez les Francs Maçons; ou l’étrange spirituel chez les Indiens. J’aurais pu être initié chez les Wayana si j’étais resté un peu plus longtemps en Amazonie. Une idée du rite, dans le désordre et brièvement : çà dure trois jours, on vous tond le crâne, on vous relègue dans une case dans le noir sans manger, on vous fait boire du cachiri (Wiki pour les uns, pour les autres,c’est du manioc fermenté à la salive de femme), on vous applique le(s) nattes qui maintiennent des grosses fourmis qui n’ont qu’une envie c’est de se tirer de là et donc qui mordent ce qu’elles rencontre : votre peau tendre d’européen humaniste et fou…sans compter les danses et chants hallucinogènes. On n’est pas obligé ! mais se sentir accepté et faire partie d’une communauté, c’est fantastique. Il y a plein de rites initiatiques. Un rite tout simple et tout doux : se dire bonjour; se serrer la main; se faire un free hug… connaissez-vous le rite ancien du bonjour dans un coin de l’Atlas, à l’ouest et au centre? les “salut. çà va ? et ta femme ? et ton fils ? et ceci et celà”. Céda, Catherine d’Argentine, notre correspondante locale, pourrait vous dire l’ordre et la litanie complète…. Et puis aussi, il y a cet instant inoubliable dans ma tête : un soir après diner, vers vingt heures locales, j’ai eu l’envie d’aller faire un tour sur la piste de l’ouest. Arrivé au hameau de Trou-poisson, je vois une lumière sous un manguier énorme. Une vache dort près des braises, le meilleur endroit pour éviter un peu de se faire piquer par les insectes. De l’autre côté du foyer, trois types rigolent en tapant sur une table de bois qui a bon dos. Avec ce rire inimitable des habitants des Caraïbes. Derrière eux, une maison en planches peintes en vert, une dame est appuyée sur le chambranle et regarde les hommes s’esclaffer. On devine, par la porte ouverte, le décor d’une petite épicerie avec ses rangées de bières, des sacs de graines, des boîte de conserves, tout l’attirail dont on n’a pas besoin et pour lequel on dépense tout de même quelques gourdes ou quelques francs.
    Je m’approche et dis “bonjour tout le monde”. Rien ne se passe pendant un tout de dominos. Avant d’entamer le second tour, les Gens me répondent. A la fin du troisième, je prends place sur la banc parmi eux. J’ai du participer à beaucoup de parties (“en pil”); je ne me rappelle plus bien de tout. Le tafia était amical et fruité (!)…jusqu’à ce que Madame Rose rappelle toute sa troupe vers le bercail comme une bergère. C’est probablement la plus belle et la plus extraordinaire assemblée à laquelle j’ai participé. Où le rire et les regards n’avaient pas besoin d’être traduits, puisque nous nous disions la même chose.

    Personne ne peut compter ses passages personnels par les bizutages. En fait, nous n’arrêtons pas d’être novices à chaque instant de notre vie. Le petit malin qui va partir en vacances, cet indispensable discret, nous dira que le dépucelage…ouais, c’est vrai. On n’a pas bouffé de limace mais pas mal ont avalé de couleuvres à cette occasion. Bon. Je vais me faire un petit quelque chose à grignoter. Moi qui n’aime pas cuisiner, vous ne pensez pas que c’est chaque fois pour moi une sorte de bizutage que de faire à manger ?

    Que Mieux vous garde !

  13. titou59

    hello tous, alors débat passionné et passionnant que le “bizutage”. Pour l’avoir pratiqué des deux côtés (ancienne carabine, entre autre), et presque grand maître de la faluche (mais on m’a volé ma faluche 15 jours et dévasté mon appartement d’ailleurs aussi avant mon intronisation et j’ai laissé tombé ce genre d’activité). Personnellement, j’ai toujours mis un point d’honneur à ce que mes bizuths soient respectés (ce qui hélas n’a pas toujours été le cas pour d’autres), j’ai toujours veillé à ce que les cérémonies dans d’autres fac soient tout aussi “clean” pour les bizuth (je ne supporte pas l’idée que l’on puisse “forcer” physiquement ou moralement quelqu’un à faire quelque chose) et j’ai même du monter aux crénaux et surtout sur une chaise d’ailleurs (47kg pour 1,57m) et batailler avec un pharma (1,90 pour 150 kg :-((( …) qui “abusait” (dans tous les sens du terme) d’une bizuth passablement ivre …. Les débordements il y en a toujours eu, et malheureusement il y en aura toujours, car quoi qu’on en dise, on parle de l’humain et nous savons tous qu’il y en a de plus pervers que d’autres parmi nous. A chacun de savoir où sont ses limites, où peuvent être celles des autres, et surtout d’oser se manifester lorsqu’on voit un débordement ou ce qui nous semble en être un ! Bref, avoir le courage de ses opinions, de ses convictions !
    Sinon, là où je m’insurge, car je les ai bien connus personnellement, j’ai eu l’immense chance, honneur même, de pouvoir “voir de l’intérieur” ce que l’on appelle “usinage” chez les arts et métiers. Je ne sais pas quels sont tes sources Adèle, mais JAMAIS un gadzart (le vrai, car la dénomination “gadzart” est réservé à la seule et unique école des arts et métiers, et surement pas aux pseudo écoles ayant repris l’un ou l’autre terme pour faire croire qu’ils en étaient) n’oblige un conscrit à participer, ni n’oblige un conscrit à faire ou ne pas faire quelque chose, JAMAIS un 2e année ne va dire “fait ci ! fais ça !”, JAMAIS un 2e année ne va ne serait-ce que “toucher” un conscrit. L’usinage d’ailleurs n’a strictement rien à voir avec un bizuthage ou une intégration, c’est bien plus profond que cela, car il s’agit d’une sorte d’introspection de soi que l’on demande aux futurs ingé. N’oublions pas que les écoles des Arts et métiers ont été crées il y a bien longtemps et qu’elles ont été jusqu’au début du 20es des écoles militaires, au même titre que saint cyr, ou polytechnique. L’usinage est une “”tradition”” (double guillemet pour les gadzarts qui me liraient 😉 ) ayant pour but de montrer aux futurs élèves ingénieurs ce que peut être un esprit de groupe, un esprit de corps, un esprit tourné vers l’humanitaire aussi (et vers l’humain donc). Je dirais, en espérant ne pas trop en dire pour respecter les idéaux de cette école que s’il y avait un seul mot à retenir sur les usinage ce serait “compile .onscrit !” ( réfléchit conscrit).
    PS : s’il y a des gadzarts en ligne (après tout ça se peut) désolée si j’en ai “trop” dit
    PS2: si je me permets de parler des arts et métiers, c’est parce que comme dit précédemment, je les connais personnellement, je les ai fréquenter, et j’ai même vécu avec un des ces “monstrueux bizutheurs patentés”(soit disant). J’ai cotoyé quasiment 10 années d’arts et métiers(j’en connais depuis les années 1990 aux années 2005, et je travaille même actuellement avec l’un deux !), je pense donc avoir un avis plus ou moins relativement proche de la réalité 😉

      1. titou59

        comme je l’ai dit Adèle, je parle de ce que je sais “personnellement” pour l’avoir vu. Pour info, dans les années 96 ou 98 je ne me souviens plus exactement la date, une “blague” d’étudiant s’est retourné contre eux et surtout contre les arts et métiers. Des plaisantins ont voulu faire une blague téléphonique en appelant la nouvelle ligne d’appel pour les étudiants” souffrant de maltraitance en fac”(les petits bizuth), et … ça a tourné au vinaigre car tout a été pris pour argent comptant, sans jamais avoir été vérifié … les médias se sont mis de la partie, et sans avoir vérifié les sources … une chasse aux sorcières a été ouverte contre l’école. Je le sais, car je connais les gars qui ont fait la blague en téléphonant, et ils ont eu beau expliquer que c’était une blague et qu’ils n’avaient jamais pensé qu’on aurait pu les croire tellement c’était gros, les médias n’ont pas voulu passer pour des couillons, et le gouvernement non plus, ils se sont tous enferrés dans leurs certitudes, et la cabale anti gadzart a débuté à ce moment là.
        Quand aux HP et HU (hors promo et hors usinage) ce n’est pas une sanction anodine, elle vise exclusivement des étudiants malhonnêtes intellectuellement, individualistes, refusant “volontairement” l’entraide prônée dans les usages des arts. Ce n’est pas une sanction pour “le méchant étudiant qui ne veut pas être bizuthé”, c’est réellement quelqu’un dont l’individualité profonde menace clairement les fondements humanistes inculqués par la tradition des arts. On leur explique l’esprit de corps, qu’ensemble, unis, les ingés peuvent progresser, apprendre (les uns des autres), et que la mutualité des connaissances est un plus (en gros ils doivent s’entraider et pas essayer de s’écraser les uns les autres pour être “mieux” que le petit copain de classe)… Alors oui, il y a ceux qui adhèrent, et ceux qui refusent en pensant prendre, sans jamais donner … ceux là, oui , peuvent être exclus, mais ce n’est jamais fait de façon irréfléchie et sans avoir prévenus l’étudiant à plusieurs reprises, pour lui expliquer qu’il est entré dans une école qui donne une instruction mais aussi des valeurs, et qu’on ne peut avoir l’une sans accepter l’autre…
        De plus, Avoir été HU n’inplique pas d’être HP par la suite, et inversement. Seules des fautes lourdes commises contre l’institution des arts et métiers et contre les valeurs d’humanismes et de communautarité peuvent amener à sanctionner par une mise HU/HP, et toujours après concertation et discussion préalable. Ce n’est pas un couperet “à la tête du client”, et c’est toujours réversible si l’étudiant montre qu’il a acquis les valeurs de l’école.

        Ensuite, pour clore ce sujet que (je le rappelle) je maîtrise pour l’avoir vécu en tant que spectatrice (ce qui je le rappelle aussi est excessivement rare, car interdit normalement), ce ne sont pas des arts et métiers sur la photo : la photo montre des étudiant en médecine …. (amusant non ?). En tant que spectatrice, j’ai eu suffisamment d’objectivité pour voir ce qui se passait réellement; Quand à l’article du Monde, il y a énormément d’incohérence, d’erreurs, de raccourcis plus que malheureux qui malheureusement travestissent la réalité sur bien des points… Je dirais en conclusion que bien que j’apprécie le Monde habituellement, cet article reste loin de la vérité sur trop de points …

        Après, si vous voulez continuer à penser que les articles des journalistes (qui d’après ce que j’en ai lu n’ont vraiment pas bien fait leur travail, vu tout ce qui est faux et/ou mal interprété) sont plus “justes” que ce que j’en ai vu, et entendu, libre à vous. Chacun est libre de penser ce qu’il veut. Personnellement, je sais ce que j’ai vu, j’ai discuté avec bon nombre d’étudiants, toutes sections confondues (faculté, écoles, etc…) sur leur vécu, leur ressentis quand aux bizuthages, intégration, et usinage (pour les arts) , et je pense être suffisamment objective, surtout que j’ai toujours prôné la liberté d’actes, de pensées et de paroles pour tous, j’abhorre toute forme d’aliénation, et les dérives du bizuthage qui en sont la résultante.

        Par contre, sachant la vérité sur les Arts et Métiers, pardonnez que je m’insurge contre les mensonges que j’entends, et pardonnez aussi que je prenne leur défense.

        PS : désolée si j’ai pu être si longue et peut-être aussi si barbante (;-) )

        1. Cath

          Mais non, c’est instructif. J’ai bien aimé les remarques sur les articles du Monde, ayant pu relever à plusieurs reprises l’esxactitude de tes propos. Dans le cadre du boulot, recevoir un des journalistes pandant près de 4 h ( je n’étais pas l’interviewée, mais j’étais présente) et lire le comte- rendu publié : on s’est pincés en se demandant ce que le mec avait compris, si il avait seulement écouté… Ou le cas du journaliste qui fait un pepier sensasionaliste sans même consulter les sources et les statistiques qui sont publiques et disponibles…
          Mais pour revenir à ce que tu décris, c’est instructif, car il y a des valeurs à défendre. Moi je faisais à d’autres ” grandes” écoles où il y a eu quand même violences dégradantes sur des jeunes et qui ont donné lieu à plaintes – malgré les pressions et menaces exercées sur les familles- enquêtes etc… Rites de passage et transmissions de valeurs, oui. Violences et “casser” le jeune pour le mettre au moule, non. Jamais.

          1. Cath

            Oulah ! Le clavier mal tempéré. Désolée pour toutes les erreurs de saisie qui piquent les yeux . C’est le matin et je n’ai pas encore pris mon café – et je n’ai pas relu. Mea maxima culpa. 😉

  14. Sofie

    Chouette! Aujourd’hui, c’est samedi, et j’ai le temps de cuisiner. Merci Baptiste pour ta recette que je vais faire pour ce soir.
    Mais je n’ai pas de vodka… Est ce que je peux remplacer par du Lillet?

  15. marie

    pas fait de grandes écoles donc pas de bizoutages mais mais mais entendu dire qu’aux beaux-arts une séance d’initiation aux couleurs était qu’un corps soit recouvert de bleu, un autre de vert et qu’après une séance intensive d’expression corporelle deux corps exprimant toute la palette des bleus devaient advenir …j’aime les arts

  16. titou59

    ça ne devrait pas être un corps de bleu et un corps de jaune ??? Mais bon, les beaux arts forment les artistes non ??? Il faut bien apprendre les couleurs …J’avais vu dans une émission sur le cinéma qu’il existait plus de 500 nuances de rouge … et un écrivain tente de nous expliquer depuis quelques temps qu’il existerait aussi 50 nuances de “grey”…

    1. Libellule

      Très pertinente, l’allusion à 50 nuances de Grey pour “une histoire d’amour” en plein bizutage…
      Baptiste aurait-il développé un syndrome de Stockholm et trouvé l’amour auprès de l’inventeur des épreuves immondes auquel il consentait libre et nu ?

  17. Pouetpouetcracrabin

    Bonjour.

    Alors je fais parti des cracrabin. Je n’ai pas été bizuté. Pas parce que je suis contre, ou que j’avais autre chose ce jour là. Mais parce qu’on nous à interdit de l’être, et que les journalistes nous ont harcelés. Et c’est un énorme regret de ma vie étudiante. De toute façon comme le disent les vieux, nous ne sommes pas vraiment étudiants carabins, vu que nous n’avons pas été intégrés.

    Je suis contre ce besoin d’interdire. Nous sommes adultes, nous aurions dut avoir le choix. Oui on nous balance quelques trucs dans la tronche en nous traitant comme des bleus. Mais non ce n’est pas humiliant. C’est amusant. Les seuls qui trouvent ça humiliants c’est généralement ceux qui ne l’ont pas vécu, et qui sans savoir à quoi ça ressemble, s’en plaignent.

    En temps que faluchard, j’ai pu me faire intégrer par la suite, vivre ce bizutage, de mon plein gré. Avaler des sanctions ignobles, faire des défis ridicules. Et ça ne fais que renforcer ma déception, de n’avoir pas pu être, avec le reste de ma promo, intégrés par nos anciens. Parce que la peur de la sanction aide à créer des liens, fait des souvenirs. Nous sommes finalement très individualistes sans, et plus pudiques.

    Ceux qui ne sont pas venus à ce week end d’intégration, ne sont pas rejetés. Nous sommes plus de deux cent dans la promo. Je ne sais même pas qui y était ou pas, surtout que nous ne nous connaissions pas assez pour lister les présents. J’ai dans mon groupe d’amis, des gens qui n’y étaient pas.

    Je suis contre ce besoin de toujours juger, réprouver sans savoir. Pour moi c’est un manque d’ouverture d’esprit. C’est ce genre de problème qu’on peut retrouver dans le racisme, l’homophobie.

    Et si on était simplement ouvert aux autres, qu’on arrêtait de juger sans savoir, et que tout le monde était simplement libre de vivre sa vie comme il le sent ?

    Oui y a des abus parfois. Y a des abus d’alcool aussi, doit-on interdire purement et simplement l’alcool. Y a des abus physiques aussi, doit-on purement et simplement interdire les contacts physiques ? La vie est pleine d’abus, mais il faut bien la vivre.

  18. Jean-Claude Delarue

    Un an après cette publication, nous (= SOS Bizutage) mettons en garde les jeunes étudiant(e)s contre les invitations à participer à de pseudo-week-ends d’intégration présentés comme des moments festifs et qui camouflent en général des bizutages humiliants, alcoolisés, sexistes et qui peuvent être dangereux.
    Nous contacter dès que vous recevez une “invitation” de ce genre. Nous intervenons sans bien sûr citer votre nom.
    http://www.sos-bizutage.com

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