L’homme qui va avec le soleil.

Pour J. un de mes anciens (jeune) patients, croisé par hasard dans le métro.

Alors voilà, c’est la guerre.
D’un côté, Jean-Presque-Enfant, 24 ans, étudiant, amoureux, rieur et un peu fêtard. Il aime les balades en vélo, les oréos coupés en deux et les séries B. Pas vraiment un guerrier né.
De l’autre, toute une armée de petits crabes dégueulasses. Pas des Huns, des Wisigoths ou des Vikings, non. Bien plus barbares ! Des Lilliputiens ridicules, coiffés de casques en os. Leurs pinces sales résonnent de cliquetis inquiétants. Très bruyants. Aucun état d’âme.
Pour Jean-Presque-Enfant, ce sont des jours bien sombres qu’annonce cette armée miniature.
Ils ont frappé les premiers, là où ça fait mal : le testicule. BLÂM ! Droit dans les parties. Pas très fair-play, me direz-vous, mais à la guerre comme à la guerre.
Ils se sont avancés, horde sauvage, désordonnée et chitineuse. Ils ont dit : “Ola, Jean-Presque-Enfant ! On prend la bourse. Dans quelques mois, on prendra la vie”.
La pauvre gamin n’a pas eu le choix. Il a dû ranger ses livres de cours, remettre ses sorties à plus tard, affûter ses armes et recruter des mercenaires : “Oncologuatrix”, “Chimiothérapeutus”, “Infimierator” qu’ils s’appellent.
– Je suis trop jeune, a dit Jean-Presque-Enfant.
– Va falloir grandir vite, a répondu gravement Oncologuatrix, pas toujours très subtil.
La bataille a été sanglante. Pas de quartiers. Enfin presque : il a fallu trancher dans le vif. La machine à bébés ? Aux oubliettes. Remplacée par une jolie prothèse en forme de haricot. Belle illusion. De toute manière, les futurs petits Jeans dorment bien au frais dans un joli cocon réfrigéré.
Entre le Jean et le Prince des Crabes ? Ce fut un combat à mort. Aucun ne voulait lâcher l’affaire.
Un jour, devant moi, Jean s’est exclamé :
– Mais ce n’est qu’une paire de couilles, après tout ! Qu’est-ce que ça peut bien leur foutre ???
Bonne question… Qu’est-ce qu’il peut bien en faire, le Prince des Crabes et ses cellules terroristes ? Un testicule ! Pensez-donc !
Un vrai pilleur d’organes. Une charogne.
Les matins ont succédé aux matins. Le jeune homme devenu grand soldat a vomi plus souvent qu’à son tour. Son corps ! Des tranchées, des sillons dans la neige grêlés par les batailles… L’homme a maigri, s’est endurci le cuir. Il a hurlé bien fort qu’il ne céderait pas un pouce de terrain à la petite armée en carapaces.
– Je vais mourir. Mais vieux. Et j’aurai fait des bébés à Lise. Même que j’aurai 20 petits-enfants très turbulents. Même que je veux pouvoir leur dire “Les enfants ! Arrêtez de me les briser !” Même que je veux leur dire ça.
Finalement, un jour, l’équipe a gagné. Jean est monté en haut d’une montagne immense, il a arraché la victoire finale, un drapeau rond et lumineux.
[…]
Maintenant, l’homme se promène parmi les gens dans le métro. Peut-être parmi vous… Peut-être même qu’il est assis sur le siège en face. Vous l’ignorez, mais c’est un immense chef d’armée. Lui, incognito, il sourit, il prend l’escalator, débouche en pleine lumière, parmi les vivants. Il pousserait bien un cri de guerre victorieux, mais les gens ne comprendraient pas, alors il laisse un large sourire s’épanouir sur son visage. Le soleil est là, en haut des escaliers, l’homme marche avec lui.

Malgré tant d’épreuves, mon âge avancé et la grandeur de mon âme me font juger que tout est bien.
Oedipe, Sophocle

Si vous aimez les gens qui marchent au soleil, vous pouvez partager en bas à droite sur Facebook Twitter etc.
Si vous aimez la chocolade de Jean-Hervé, et les maladies cardio-vasculaires, vous pouvez aussi partager.
Une bise à tous.

156 réflexions sur « L’homme qui va avec le soleil. »

  1. Cri

    Waouw ! je ne commente jamais mais je lis souvent et je suis chaque fois impressionnée par ton écriture et ta si belle façon de raconter les choses ! Là, ça me touche encore plus ! J’ai un ami qui était aussi parti en guerre contre les crabes mais il n’a pas pu grimper au sommet de la montagne 🙁 du coup, te lire et savoir que Jean-Presque-Enfant a vaincu, j’adore :))) et c’est l’occasion de sauter le pas et de faire partie des personnes qui te disent leur bonheur de te lire. Un grand grand merci à toi pour tous ces partages…

  2. Aude

    Cher Baptiste,
    Quel article joli sur les crabes et les princes! J’ai beaucoup aimé. Je travaille dans le milieu de la littérature scientifique sur les crabes et mes lectures professionnelles m’horrifient souvent, alors merci pour cette lecture professionnelle et humaine que vous donnez. Et poétique et drôle, aussi.

  3. Grand33

    Bonjour Bibi,
    Une de mes préférées, de part l’écriture peut-être, et elle finit bien.
    En plus de la guerre contre l’armée des crabes, Ton Jean-Presque-Enfant n’a pas gagné 7 tours de france par hasard ?
    La bise

  4. Julie

    A la lecture de cette histoire, une question existentielle me vient à l’esprit: a t’on autant de risque d’avoir une maladie cardiovasculaire en consommant du nutella plutôt que de la chocolade ? ( parce que j’en ai pas encore trouvé).
    Pardon…

    Plus sérieusement, j’aime me dire que l’on marche tous sous le même soleil (même si on a parfois envie de mettre certains à l’ombre). M’imaginer les combats et les histoires des gens que je croise. Pas toujours évident…
    Toujours de belles métaphores, tellement poétique. Mais un peu triste aussi. A quand des anecdotes amusantes ? J’ai l’impression que ça fait longtemps. Ou bien c’est parce qu’en ce moment je trouve qu’on en aurait drôlement besoin (pas super les infos ces derniers temps). Ceci dit, continue ces histoires là aussi. Elles me rappellent qu’on est tous vulnérables et m’incitent à profiter de la vie. Au soleil.

  5. CedA

    Prendre le temps de regarder ces guerriers de la vie,comme tu le fais avec Jean….ton texte me fascine…il sublime le sens de nos combats quotidiens…t’as tout compris…merci de le partager…des abraciloux a toi et a ta famille.

  6. Madame Pivoine - Natacha

    Ah ben tu peux être fière de toi Baptiste, j’ai le rimel qui coule!
    C’est un des mieux écrits et plus poignant, je trouve.
    Je râle souvent sur cette médecine trop ceci, pas assez cela mais aujourd’hui je lui tire mon chapeau à cette médecine pour savoir fabriquer des jolies prothèses pour que Jean-Presque-Enfant se sente moins mal et pour savoir congeler des futurs petits Jean. Quelle belle équipe, lui dans la rage de vaincre, les soignants dans leur beau métier!
    Je suis extrêmement touchée par ce récit et je savoure au delà de mes larmes la chance que nous avons d’être parents de presque-enfants en bonne santé.
    Pour tout cela, merci Baptiste.

    1. Caroline

      Bonjour,
      Comme d’autres, d’habitude, je lis, souris, ris, pleure ou j’ai les larmes aux yeux, alors d’abord merci pour tous ces récits si humains et si poignants, si bien écrits, ces tranches de vie émouvantes ou/et hilarantes. Je les ai recommandés à un certain nombre de personnes autour de moi!
      Ensuite, je réagis aujourd’hui parce que si l’armée de crabes touche un testicule, on peut encore dire qu’il en reste encore un et que de toute façon, c’est le crabe le plus/le mieux vaincu parmi toute l’armée de crabes saboteurs de vie. Cependant, celui qui récidive (si, si, c’est possible, je vis avec un vainqueur du crabe récidiveur!) mange l’autre réserve tout cru. Oui, la médecine fait beaucoup désormais pour que l’homme reste visiblement homme, pour garder des réserves au cas où, mais tous n’ont pas la chance ensuite de devenir parents biologiques. Alors, oui, il y a victoire sur la maladie, ce qui est déjà énorme, mais la bataille est loin d’être terminée puisque celle qui continue concerne la procréation qui sera assistée avec son cortège d’espoirs et de chutes, toujours plus abyssales. Après un premier parcours du combattant pour vaincre l’armée de crabes, il en faudra un autre pour pouvoir peut-être un jour entendre le rire d’un enfant : le sien. Un homme vainqueur du crabe récidiveur, c’est un homme qui a gagné une bataille et pas des moindres, mais c’est surtout un homme touché dans sa virilité, qui peut se sentir inutile car incapable de procréer…
      Alors voilà je voulais juste dire que la vie est VRAIMENT belle, mais parfois elle est aussi VRAIMENT pas très facile.
      Belle journée!

  7. Merzhouga

    Cher Baptiste,
    Je ne commente jamais vos textes que je lis pourtant chaque fois avec plaisir…mais celui-ci, je le trouve tellement beau, bien écrit, émouvant…(et tout et tout) que cette fois je ne passe pas ma route et que je vous laisse un petit mot pour vous dire merci, et bravo!
    Belle journée,

  8. 40

    “Se battre, se battre, gagner”, j’en connais qui ont fait ce qu’ils ont pu, qui ont été bien courageux, que la chimio a massacré, crucifiés et qui sont morts exténués, non, vouloir “gagner, se battre”, manie de notre temps, c’est dérisoire contre le cancer quand il est bien avancé, celui qui meurt n’est pas un loser, c’était juste son heure, il n’a pas eu de chance, c’est comme cela.
    Inutile de faire porter au pauvre malade la responsabilité de sa mort sous prétexte qu’il n’aurait pas assez voulu vivre, la maladie est bien assez dure comme cela. Et la médecine doit reconnaître son impuissance. C’est cela avoir des c..illes.

    1. Grand33

      Bonjour @40
      Dans un combat il y a un gagnant et un perdant (loser). Ce n’est pas pour autant que le perdant est un minable. Cela dépend des forces et/ou des faiblesses en présence et il faut aussi effectivement avoir de la chance.
      Je ne crois pas que dans ce billet il soit question de rendre responsable qui que ce soit, encore moins le malade, il s’agit juste de donner un peu d’espoir pour dire : parfois le prince des crabes ne gagne pas et tant mieux !!!
      Avoir des c..illes, quand c’est le prince des crabes qui gagne, cela ne sert plus à rien.
      Mais ce n’est que mon avis …
      à bientôt

    2. Caouasaki

      Comme d’autres, je lis avec plaisir et émotion ces billets, mais je ne commente pas… jusqu’à aujourd’hui!
      Parce que je suis heureux de lire une histoire qui finit bien, surtout quand on parle de crabes et parce que je me suis posé une question:
      est-ce que se battre change quelque chose à l’issue de la maladie? Je veux dire est-ce que se battre change VRAIMENT quelque chose?

    3. Julie

      Je n’ai pas vu le texte comme cela.
      J’ai perdu une collègue, qui était devenue une amie, d’un cancer (je dis Le Mot, je ne sais pas dire autre chose). Elle avait 35 ans, une énergie incroyable. Elle était “mon binôme”, ma partenaire de bureau, bref mon quotidien 5 jours de la semaine. Elle a été “foudroyée” en 6 mois. Elle “n’allait pas avec le soleil”, elle était ce soleil. Pudique, elle n’a pas voulu qu’on la voit malade et aujourd’hui je garde d’elle ce souvenir. Mais je sais qu’elle s’est battue, battue. Et elle a perdu. On dit “perdre” quand on meurt et “gagner” quand on s’en sort. Des mots. Mais qu’aurait-elle du faire d’autre si ce n’est se battre ? Je suis d’accord, elle n’est pas responsable de sa mort, elle a fait tout ce qu’elle a pu et cela n’a pas suffit. Elle n’est pas une “looseuse” mais elle a été une battante incroyable. Quant aux médecins, je n’en doute pas, ils ont certainement les c…lles nécessaires pour pouvoir accompagner les patients dans leurs souffrances et dans leurs peurs.
      Je lis les commentaires et je vois que beaucoup trouvent ce texte comme l’un des plus beaux et des plus touchants. Moi je n’arrive pas à pleurer en les lisant. Comme j’ai si peu pleuré lors du décès de mon amie… Je ne me l’explique pas, je m’en suis même voulu (première expérience de la mort d’un proche: Est-ce normal ?). Difficulté à extérioriser sans doute… ?
      Ce texte me rappelle que certains s’en sortent. Des mots pour l’espoir. D’autres textes parlent de ceux qui nous ont quittés. Des mots pour le souvenir.

      En écrivant mon commentaire j’ai pleuré.

      Je lis ces textes depuis le début et ils me font du bien. Moi qui exprime peu mes émotions dans la tristesse. (D’ailleurs, Baptiste, ça doit être étrange de faire du bien à autant de personnes que tu ne connais pas en écrivant simplement quelques lignes… Etrange mais bon, j’espère ?). J’ai besoin de rire pour dédramatiser (un de mes textes préférés reste celui qui évoque le toucher rectal. Humour fin et dédramatisation efficace.) Mais ce texte, c’est vrai, est magnifique. les mots glissent tous seuls sur mes yeux tant c’est bien écrit ! (expression qui ne veut sans doute rien dire, mais je trouvais cela joli).

      ps: Baptiste disait que nos commentaires étaient un peu tristes. A bon ? Au risque de me répéter… à quand une anecdote amusante ?
      ps2: concernant les textes magnifiques et émouvants, je ne retrouve pas celui qui avait failli me faire verser une larme (mais c’était un véritable torrent interne). Ecrit dans le Huffington ? Il parlait d’une mère évoquant les souvenirs de son enfant, les petits moments du quotidien, la plage… Fin tragique. Quelqu’un s’en souvient ?

      1. Julie

        Je viens de lire les commentaires Facebook et je vois que tu vas nous raconter des histoires “drôles, bonnes et bienveillantes”.
        Juste merci !
        Et je suis d’accord avec certains, cette histoire nous touche car tu as une façon incroyable de la raconter, tu évolues dans ton écriture. C’est parfait.

        1. Albigène

          @Julie
          L’écriture est sublime. C’est du grand Baptiste. Pour préciser la réponse de la délicieuse Cilou, voici l’url du texte que tu recherches Julie et qui s’intitulait Sous sol. C’est un des récits de Baptiste qui m’a le plus littéralement subjugué et plombé… un chef d’œuvre. Je viens de le relire et mes yeux s’embrument encore…
          http://adieu-et-a-demain.fr/post/55423653521/sous-sol

          1. Julie

            Mille mercis Cilou et Albigène ! Je n’avais donc pas rêvé ce texte. Vos réponses et les commentaires des autres lecteurs sont aussi une des raisons pour lesquelles j’aime ce blog: il est un magnifique support pour échanger et partager. Et lâcher un peu prise parfois.
            Tout ceci me ferait presque oublier que Baptiste est derrière tout ça. (en fait, une fois le texte écrit, on n’a plus besoin de lui… Non je plaisante bien sûr ! Humour hein ! Faut que je fasse gaffe, il lit nos commentaires…)
            La déconne une fois le chagrin sorti.
            Encore merci.

      2. Cilou

        @ Julie : cette amie… elle doit te manquer. Tu racontes tellement joliment sa joie de vivre, sa façon de rayonner. Vous deviez être bien proches… Je suis contente que tu aies réussi à pleurer un peu. C’est toujours mieux de faire sortir le chagrin.
        Ce texte, Baptiste l’avait écrit dans le blog Adieu, et a demain (Benjamin et Isidore Juveneton).

        http://adieu-et-a-demain.fr/page/18

        (texte : sous-sol).

        Moi aussi il m’avait retourné le bide celui là…

        1. LydieCor

          Ce texte sur la plage retourne. Parce qu’on a tous vécu cette expérience de la plage, des petits galets que l’on ramène. Après l’avoir vécu enfant, nous le redécouvrons à travers nos enfants, qui prennent le même plaisir universel à jouer avec le sable. Et puis la scène finale, c’est ce que chaque parent appréhende.
          Pour le texte sur Jean-Presque-Enfant, Baptiste, je pense que s’il touche tant de personnes, c’est parce que les differents themes sont universels ( la maladie, concernant un être jeune, concernant sa partie sexuée, mettant en danger son pouvoir de procréation…) et que l’on retrouve dans ce texte tout ce qui fait l’originalité de ton écriture.
          S’emerveiller devant cet homme qui marche au soleil, c’est aussi rendre hommage à ceux qui sont partis trop tôt, mais qui nous tiennent droit (pour reprendre tes mots).
          Bises à tous

        2. Libellule

          @Julie et Cilou : je suis très émue par vos messages
          malheureusement je n’ai pas la même capacité que Cilou à bien exprimer/expliquer ce qui se passe.
          Julie, je me dis que peut-être les gens qui ont subi la perte d’un proche à cause des crabes ont plus de mal à partager la joie de la victoire de Jean-presque-enfant, parce qu’elle se teinte de la peine de la perte de leur proche ?
          Peut-être n’avez-vous pas la possibilité de pleurer votre collègue de bureau – visiblement une femme formidable – parce que socialement on pourrait faire un deuil (si possible discret, la mort reste taboue) d’un membre de sa famille, mais il ne serait pas acceptable (pour qui ? pour quoi ?) de souffrir autant de la perte d’un camarade de travail ?
          En tout cas sur ce blog il y a beaucoup de gens bienveillants et sensibles aux émotions pour vous envoyer des ondes de soutien dans ce moment difficile.

    4. CedA

      après tout, oui , se battre parce que la guerre est déclarée, pour un pacifiste c’est couillon, excuser cette digression , sérieusement se battre et gagner quand on est sur le terrain de la maladie n’a rien a voir avec la plaie de notre monde actuel où se battre et gagner veut dire être le premier en anéantissant l’autre qui n’a pas forcément la dégaine d’un agresseur potentiellement tueur.
      Ce qui est certain c’est que la médecine ne peut pas tout mais ce qui est certain aussi c’est qu’un malade doit être actif dans sa guérison, si vous avez entendu les paroles qui vous font écrire qu’un malade est décédé parce qu’il n’avait pas assez voulu vivre, dites -vous bien qu’elles ont été prononcées par un néandertalien de la com.

    5. Mésange

      @ 40 vous avez raison bien sur! Et Grand aussi.
      Le perdant de cette guerre contre le crabe n’est jamais un “loser” avec tout le dédain qui peut être mis dans ce terme. Et je suis bien certaine que Baptiste n’a jamais voulu “faire porter la responsabilité de sa mort au pauvre malade sous prétexte qu’il n’aurait pas voulu assez vivre”.
      Chacun se bat comme il le peut, selon ses forces physiques, ses ressources intérieures, aidé par les armes médicales… qui ne peuvent pas tout : bataille perdue quand le Prince des crabes a fait trop de petits, est trop mal placé, qu’il s’est dissimulé trop longtemps, que les traitements sont mal supportés… bataille gagnée… pourquoi? Chance? Forces? Ressources? Traitement? Un peu de tout?
      Il y a tellement d’inégalités devant la maladie.
      Quel que soit le résultat, le malade aura été Superman…

  9. Marie

    Vraiment émue par ce texte, je lis régulièrement mais là les larmes étaient au bord des yeux. Je pense avoir gagné une bataille contre deux crabes bien différents, j’ai toujours pensé qu’ils n’auraient pas ma peau, j’ai continué à vivre comme si ils n’existaient pas sauf pendant la chimio, on ne peut pas oublier même si nous en avons très envie, c’est dur, le corps se rebiffe, les cheveux tombent, le moment le plus éprouvant pour une femme jusqu’au moment où j’ai pris un rasoir et où j’ai tout rasé, le geste à faire à mon avis. Selon mon oncologue mon moral a contribué à une grande partie de ma guérison. Oui, je pense avoir gagné, il ne faut pas céder un pouce de terrain. L’avenir me le dira. Presque 5 ans pour l’un, un peu plus de trois ans pour l’autre. Merci pour la belle leçon de courage de Jean-presque-enfant.

  10. Elemm

    @ 40 votre commentaire me tire les frissons de l’échine… mais sacré bon Dieu vous avez bigrement raison. Bien sûr, on ne perd pas parce qu’on n’a pas assez voulu gagner, juste parce que c’est comme ça. Il y a la vie, et des fois il y a une maladie, ou un arrêt cardiaque, ou un infarctus mésentérique et pouf, l’autre, aussi costaud soit-il, n’est plus là. C’est ni sa faute ni la nôtre, ni celle au médecin, à la Médecine ou à Dieu, c’est juste la faute à pas d’chance, voilà tout… Heureusement des fois, y’a des Jeans (et des gens) qui s’en sortent. Jour de chance. Sommes-nous idiots de ne pas nous rendre compte que cette chance, nous l’avons tous les jours!?
    Baptiste je partage ton texte et je souhaite à Jean un milliard de petits-enfants, et qu’ils se rendent compte de la chance d’être en vie. Et moi-même je vais tâcher d’y penser plus souvent. Et toi j’t’embrasse, parce que bord** qu’est-ce que je t’aime avec ton écriture magique et tes mots qui soignent!* Vas-y coco, mets-nous encore les poils, les larmes et la joie, on aime ça. Merci…

    (*Ceci n’a rien d’une déclaration d’amour exclusive de fan transie, au cas où certains croiraient… ça fait longtemps que j’aime plein d’humains à la fois, mais y’a pas de pudeur à avoir pour le dire aux belles personnes qui croisent notre route. Prends soin de toi hein :))

  11. b_ney

    Merci B pour ce beau texte. Je travaille dans le combat contre les crabes et tous les jours en lisant la presse santé je lis des choses affreuses des stats horribles à ne pas laisser mon filston une sec au soleil… et là tu me fais sourire et pleurer à la fois. Merci pour toutes ces histoires que je lis régulièrement avec plaisir.

  12. Celima

    Fidèle lectrice mais pas commentatrice, j’ai été particulièrement touchée par l’histoire du jour (comme d’autres d’après les commentaires que j’ai lus).
    Peut-être parce que j’ai appris il y a quelques jours que les crabes allaient gagner la guerre que mène ma grand-mère… Ils me font vraiment peur ceux-là (ils gagnent beaucoup trop de guerres ) et cela me rassure de savoir que certains arrivent à les vaincre!
    La façon dont vous racontez cette histoire nous transporte vraiment et je suis si heureuse/soulagée qu’elle se termine bien que je vous dis juste MERCI.

  13. Léa

    Merci pour cette belle histoire, et en plus elle est vrai et ça fait plaisir.
    Parce que la dernière fois que j’ai entendu parler d’un Jean-Presque-Enfant, c’est parce qu’un ami à moi qui est un confrère à vous, spécialisé dans la préparation au vol en poney multicolore, venait de faire ce qu’il pouvait avant le Grand Départ d’un Presque-enfant, grand guerrier aussi, mais qui avait perdu. Il était secoué et moi aussi.

    Ca me rassure de voir que certains finissent par gagner. Même s’il y a des cicatrices et que la victoire n’efface pas la guerre. Je fais partie de ceux pour qui “ça c’est bien terminé” ne suffit pas.

    Et même si ce vocabulaire guerrier s’applique aussi à ceux qui ont perdu. Ils ont perdu la vie, pas la guerre. Le crabe est un adversaire contre lequel la guerre, à la fin, se joue aux dés, tout le monde se bat (ou presque) celui qui gagne c’est celui qui a -en plus- de la chance.

  14. Myriam FdF

    “« Ola, Jean-Presque-Enfant ! On prend la bourse. Dans quelques mois, on prendra la vie ».”
    “Même que je veux pouvoir leurs dire « Les enfants ! Arrêtez de me les briser ! » Même que je veux leur dire ça.”

    Puti, Baptiste, c’est juste… magnifique.
    Merci.

  15. verodetlse

    Je suis en train de relire Fred VARGAS, et je me dis que la façon de vivre les histoires est similaire. L’histoire de Jean-Presque-Enfant aurait pu être racontée avec le regard rêveur du commissaire Adamsberg…

    Je suis accro à ma dose hebdomadaire de Bibi 🙂

  16. monkaleidoscope

    merci, et bravo, pour ce texte ! cette écriture … et aussi, les ressentis et les idées et le regard derrière …

    à part ça, et paf, un bon coup dans sa vilaine carapace de fourbe, au crabe .. pile entre ses deux petits yeux noirs cruels !!! aaaaaaaaaaah, ça fait du bien

    je souhaite à “J”, du fond du coeur, d’aller plus loin encore :
    quelqu’un plus haut a écrit que “gagner ne suffit pas toujours” ; en effet, puisse petit-grand J redevenir le jeune adulte qu’il aurait dû être, puisse t il oublier cette guerre, ou, du moins, lui faire une place si petite dans sa mémoire que des trains en retard ou des hotlines d’opérateur du cable lui paraitront, un jour, des choses vraiment importantes et vraiment graves …
    puisse t il, désormais, trouver une paix, une légèreté, une “normalité”, apprement gagnée et bien méritée

    et pis tiens, puisse t il avoir 21 petits enfants

  17. Darkvalou

    Comme plusieurs de tes fidèles lecteurs & lectrices, je trouve que ce post est un des mieux écrits, tellement poignant, si touchant que je n’ai qu’une envie : rejoindre les rangs de l’armée de Jean et de tous les autres guerriers pour les aider à pulvériser ces ignobles crabes, les piétiner les ratatiner, les exterminer.
    Merci Baptiste pour toutes les émotions que tu nous offres,
    Continues !!!!
    La bise

    1. soeursourire

      Enorme, comme blog !
      Y a des articles de malade, comme Jérome du creusot ou encore, le chauffe-touffe !
      Excellent pour la déprime du dimanche soir !

  18. Cath

    Solaire. Comme sur la barque solaire du dieu Râ.
    Voilà le mot et l’image qui me viennent à l’esprit en “contemplant” ce visage éblouissant au travers des mots.
    Magnifique. En dépit de tout.

  19. Cath

    Pour ce qui est de la chocolade et autre désirade, est-ce à dire que la pénurie de noisettes qui guette en Turquie ( mauvaise récolte en vue chez le producteur mondial numéro 1) inquiète le fan de pâte chocolat, noisettes, huile de palme et autres joyeusetés associées ?
    Si je trouve ce produit miracle qui clame 28% de noisettes biologiques ( c’est quoi une noisette bio ?), je goûterai, juste pour voir. Parce que je ne voudrais pas priver les écureuils. 😉 Et puis parce que je préfère la confiture de figues, faite maison… 🙂

          1. CedA

            t’arlequinises !!!moi je kidnappe ainsi le Céd’a de 22h52 de hier bein c’est un marie la bleue , erreur de casting sur mon ordi , la technologie moderne ma pove dame la technologie moderne, pas adapter à nos réseaux neuronaux

          2. Julie

            Parce qu’on a toujours le même drapeau ? Je pensais qu’il changeait à chaque texte. D’ailleurs, comment font ceux qui ont une photo ? Hmmm c’est pas normal…

          3. Mésange

            Cath, te voilà… caméléonne!
            Moi j’étais devenue zigouigoui horriblement vert olive un jour où je n’avais pas envoyé mon com avec mon adresse habituelle.

            @Julie
            En fait, le “drapeau” s’appelle “avatar” : j’avais créé le mien sur un autre blog et à ma grande surprise, je l’ai vu me retrouver ici. En même temps, si on lit ce qui est écrit en tête du site sur lequel je l’avais créé… y’a rien d’étonnant! https://fr.gravatar.com/ (en anglais… mais il y en a bien d’autres… ) Je ne me souviens plus du tout comment j’avais créé mon image fleur à partir d’une de mes photos… Google au secours!

          4. Cath

            Une mésange qui se transforme en fleur, il n’y a pas à dire, nous vivons des temps bien singuliers. C’est peut-être pour ça que mon chat respire les geraniums de près ? L’espoir fait vivre le pauvre chéri ( mais entre nous, à part un bourdon qui s’était fourvoyé dans ses moustaches, il n’a jamais rien attrapé, et le bourdon s’en est sorti après une danse enragée qui a flanqué le tourni au pauvre chat).

          5. Julie

            Merci Mésange pour l’info. Je verrais bien si j’arrive à reproduire mon avatar ici. Rien ne presse, j’aime bien mon zigouigoui rose. Pourquoi le @ avant le pseudo ? Je devrais plutôt écrire “@Mésange” ? Moi et les mystères de l’informatique… 29 piges et pas moderne pour deux sous !

          6. Mésange

            Julie, pour le @ avant le nom ou pseudo : des fois je ne le mets pas, des fois je fais mouton, vu que je ne sais absolument pas pourquoi on met plutôt l’arobase qu’un à tout simple.

      1. CedA

        @Grand:…et moi,mon pot de 5 kg de nutella..(on a les memes temoins d’ailleurs)….un petit- dej.inoubliable qui mettrait k.o n’importe quel crabe alentour….parce qu’en plus de la chance(?)…y a le rire,5 fois par jour , les abrachauds ciloutes tendresses…et lire les posts trop emouvants de not’doc preferé….je trouve que les medecins devraient les prescrire en prevention version cure intensive…;j’aime le concept chinois de la medecine ou l’on paye le medecin de famille quand on est en bonne sante et pas quand on tombe malade.

        1. Cath

          Moi c’est le pot de 5kg de nutella qui m’a mise k.o. Un rêve qui a viré au cauchemar quand les copains soucieux de ma santé m’ont raconté ce qu’il y avait dedans… J’ai pas pu finir et j’en n’ai plus mangé. Sympa les copains, membres de la ligue des écureuils et noisettes associés.

        2. marie

          révélation, les chinois ont une belle approche de l’homéostasie, conserver par la prévention ce bel équilibre énergétique entre l’eau et les milliards de cellules qui font que nous sommes un être vivant sur cette bonne vielle terre et qui fera que nous ne “tomberont ” pas malades, la prévention number one s’est l’Amour!

          1. Cath

            Dans ce cas j’ai comme un doute : je me demande encore si l’objectif n’était pas de me piquer mon pot de nutella. Cela me rongera jusqu’à la fin, mais le mal est fait : je ne touche plus à ce truc et les écureuils ont moins de concurrence. Voilà voili.

    1. Ahava

      M’en parle pas, il me fait de l’oeil, son truc chocolaté !
      Je suis contente que le billet de Sonia t’ait plu, c’est un peu la cousine de Jean-Presque-Enfant…

  20. Elise

    En commençant la lecture de ce billet, je me suis dit : oh non, une histoire triste, je vais pleurer !
    En continuant, je me suis bien amusée (j’essaye encore d’imaginer mon propre grand-père me disant que je les “lui brise” :D)
    Et pour finir, le soleil est communicatif.

    Je partage, parce que j’aime beaucoup le style, parce que j’adore la chocolade, parçe que j’aime énormément le kokolo, parce que j’aime pas les crabes et que mon poney multicolore, je veux pas le rencontrer trop tôt !

    Jour pair : la bise Dr B !

  21. Herve CRUCHANT

    “C’est quoi, la Vie ?”

    “Attends, je vais te raconter une histoire… Alors voilà, c’est la guerre.
    D’un côté, Jean-Presque-Enfant, 24 ans, étudiant, amoureux, rieur et un peu fêtard. Il aime les balades en vélo, les oréos coupés en deux et les séries B. Pas vraiment un guerrier né.
    De l’autre,….”

    Thank you Jean-Presque-Enfant. :-))

  22. Claudine

    Quel beau texte, émouvant, touchant…pour l’infirmière que je suis depuis plusieurs décennies !! Je vous lis régulièrement, avec intérêt (toujours ) et émotion (souvent).
    C’est une manière d’humaniser cet hôpital qui en a bien besoin, mais cela s’améliore …
    Belle continuation à vous.
    Claudine

  23. isabelle

    Un grand Merci pour ce texte poignant qui a l’immense mérite de finir bien.
    Actuellement un de mes patients, appelons-le Jean neserajamaisgrand, mène cette guerre contre le crabe, ce crabe-là ayant pour sa part décidé de s’octroyer un mets inhabituel et de dévorer l’omoplate ; un morceau de choix, cela eût du satisfaire Mister crabe, mais lorsqu’on a trouvé une bonne table on y revient, et on en parle à ses amis, et visiblement ce crabe-là a beaucoup d’amis, et même des tas et des tas, qui semblent adorer la variété : poumons, foie, péritoine, tout est au menu. Ces crabes sont une armée de kamikazes voraces, à force d’avoir annexé tous les territoires et brulé toutes les matières premières, leur appétit démesuré les mènera sous peu à leur perte, mais Jean ne sera jamais grand…

    1. Cath

      C’est un combat qui laisse sans voix.
      Puisse le sourire éblouissant du vainqueur rasséréner ceux qui ont perdu un être cher, un proche.

  24. Lisa

    Souvent, je passe, je lis, je pleure ou je ris mais rarement je laisse un petit mot.
    Cette fois, j’ai pleuré, j’ai la boule au ventre…
    Jean-Presque-enfant a vécu la même guerre que mon frère. Je l’ai vu s’endurcir, rugir, grandir mais le cancer a eu raison de lui.
    J’aurai tellement voulu le voir éclatant au soleil, sourire, vivre encore et encore.
    Alors, je le fais pour lui et je l’imagine à mes cotés pour me guider sur les chemins de la vie.
    Merci, merci vraiment Baptiste pour cette si belle humanité !

    1. Julie

      De tout cœur avec toi…
      On m’a dit un jour une citation de Sénèque: “Ceux que nous croyons perdus sont partis en avant” (ou bien est-ce “en avance”?).
      En tout cas, elle m’a fait du bien un jour où j’en avais besoin et aujourd’hui encore. Tu dis que tu vis pour lui; c’est une belle leçon que tu nous donnes.
      Une très grande bise à toi.

  25. Angela

    Mon frère vient de gagner le même combat contre les crabes.. Il est arrivé en haut de la montagne après avoir bcp vomi et bcp crié, il est encore faible mais il est toujours là… Alors ce que tu écris aujourd’hui me fait beaucoup pleurer …mais de soulagement….

  26. amélie

    bravo pour ce texte car en effet toutes ces personnes sont des battantes qui savent ce que mener une guerre veut dire. Vous écrivez les événements avec beaucoup de justesse sans pour autant tomber dans le mélo-dramatique.
    Merci

  27. Biquette

    Mais oui: parfois le crabe ne gagne pas! Si des médecins en doutent ça me fait flipper vraiment!

    Je me méfie encore 11 ans après un premier cancer, de ce que je visualise plutôt comme une panthère noire aux yeux mi-clos, douce et terrifiante à la fois, qui m’a à l’oeil et m’oblige à rester sur mes gardes pour toujours.
    Et que dire des blastes qui ont envahi ma moelle et mon sang en 2013 ? le crabe qui circule partout dans mon corps c’est terrifiant.
    Et les chimios tout aussi terrifiantes.

    J’ai mené ces batailles, je continue pour encore longtemps et je ne sais pas qui gagnera. Mais j’ai crié, je CRIE encore. De rage parfois. Parce que je suis toujours là, VIVANTE ! C’est un cri qui vient de loin…

    Criez donc avec moi, avec nous!

    Merci d’écrire que c’est dur, mais qu’on peut vaincre, vivre, aimer, et fuck le cancer.

    1. marie

      je crierai avec toi sous les étoiles fuck le cancer! et toutes ces cacateries qui veulent nous faire la peau parce que la vie est trop courte et qu’on a pleins de belles rencontres à faire , non mèze! passez votre chemins métastases de rien, on est très occupé… repartez vers le néants oust! oust! oust ! du vent , de l’air , des soleils partout

  28. Aude A

    Votre histoire résonne fort pour moi : jean-presque-enfant c’est l’histoire de mon mari – 23 ans, sale leucémie, 3 chimios, 9 mois de bulle.
    Et puis la victoire …
    Aujourd’hui, nous avons un fils de 10 ans, né 16 ans après la maladie. dans le même hôpital au même étage que la bulle. Il y a eu beaucoup de sourires ce jour-là.

  29. Elle

    « Leurs pinces sales résonnent de cliquetis inquiétants. Très bruyants. Aucun état d’âme. »
    Quelle écriture ! Une forme particulièrement brillante pour un fond particulièrement noir !

    Ce jeune garçon me fait penser à Bernard Giraudeau qui sans résignation s’est longtemps et courageusement battu contre ces «  Lilliputiens ridicules, coiffés de casques en os…. » pour sortir KO de son combat et n’avoir droit, lui, qu’à un soleil couchant. Eternellement…
    Vu ses déclarations sur http://www.la-maison-du-cancer.com « Nous irons tous à l’hôpital » il aurait certainement aimé ce blog et cette idée de réconciliation.

  30. Rebecca

    Ton texte est de nouveau magnifique. Merci d’écrire. Je reviens toujours sur ton blog, et à chaque fois, c’est un plaisir sans nom de te lire. Merci. Vraiment.

  31. soeursourire

    Texte magnifique et triomphant, à l’image de Jean-Presque-Enfant.
    Après, pourquoi certains récits me touchent plus que d’autres, c’est juste compliqué et incertain. 🙂

  32. omer

    C’était il y a quelques années, j’étais dans un hôpital de Paris, le Samu m’y avait amené, à l’insu de mon plein gré, un malaise qu’ils disaient. Une histoire de poumon, j’ai pas trop compris, on m’a pas beaucoup expliqué. Après moult radios, scanners et autres trucs qui ont dû creuser le trou de la Sécu on m’a planté un machin dans le poumon gauche, relié par un tuyau à une boîte, que j’étais prié de trimballer avec moi en toutes circonstances. Fixée comme elle l’était, je risquais pas de l’oublier. J’allais un peu mieux, je pouvais marcher dans le couloir et du coup je décidais de me lancer dans une grande expédition, descendre au rez-de-chaussée, dans le hall de l’hosto où il y avait, je l’avais aperçu en arrivant, un kiosque à journaux. Huit jours que je n’avais pas lu le Monde, l’horreur. Je m’habillais à peu près, pas commode avec ce foutu tuyau. Et surtout, comment dissimuler cette boîte, je ne voulais pas affronter le regard plein de commisération, du moins je l’imaginais, des passants du hall, tous jeunes, beaux, vifs, plein de santé, je ne voulais surtout pas attirer l’attention. Je posais donc un pull-over sur la boîte et mis le cap vers le hall en rasant les murs. Arrivé, je me précipitais sur le rayon des journaux, pris le dernier Monde et m’efforçais, à grand peine, avec ma main droite d’extirper de ma poche gauche quelques pièces de monnaie, ma main gauche étant occupée à tenir la boîte. Ce fut assez long et laborieux, heureusement personne n’attendait derrière. La marchande de journaux était souriante, pas impatientée par mes contorsions… Ah, me dit-elle, je vois, tenez, et elle me tendit un sac en plastique siglé du nom d’un grand quotidien du matin, mettez donc cette boîte dedans, vous serez plus à l’aise… Ce que je fis, avec ce sac j’avais l’air presque normal, je payais mon journal, remerciais la dame. Jamais cadeau ne m’avait fait plus de plaisir…
    Je suis rétabli maintenant, et à chaque fois que je passe devant cet hôpital, je pense à la gentille dame du kiosque à journaux…

  33. Adikia

    Bonjour Baptiste,
    Je lis et partage vos histoires depuis plusieurs mois. J’ai dévoré votre livre.
    Mais là, cette fois-ci, il y a eu un écho. Ma maman se bat actuellement contre de très vilains crabes. Ils ont déjà gagné un morceau de poumon… Alors lire une histoire qui finit bien, quelle bouffée d’oxygène…
    Merci

  34. AudreyM

    OMG toi aussi docteur tu ne peux plus te passer de la chocolade Jean Hervé?!
    Cette histoire est bouleversante et je suis heureuse que Jean “hervé” s’en soit sorti et qu’il a de magnifiques enfants qui les lui cassent.(et pas que les noisettes).
    Merci de nous rappeler que souvent la vie triomphe.

  35. Stephane

    Bonjour,
    Merci pour toutes ces histoires relatées avec ton écriture unique.
    Cela nous permet de mieux relativiser nos petits soucis quotidiens et d’avoir une pensée positive pour tous les malades qui se battent au quotidien et qui n’ont qu’un seul objectif: guérir et vivre…
    Soutenons également les médecins (un don à MSF par exemple…) et les scientifiques qui travaillent sans relâche pour mettre au point de nouvelles molécules qui nous soigneront demain (des start-ups françaises de surcroît que l’on peut soutenir également: Genfit, Cellectis, allez voir 😉

  36. Gathou

    Salut à tous!
    J’aimerai raconter une simple histoire, la mienne, peut-être aussi la votre. Pour crier au monde entier que ça vaut le coup, malgré tout.
    Il y a 18 mois, mon amoureux est parti faire du poney multicolore. Trop de crabes, trop bien armés. Il avait 19 ans, et moi 17. On y avait cru, réellement cru. on avait fait les projets et puis les projets se sont transformés. Rester jusqu’à Noël, jusqu’au nouvel an, jusqu’à la semaine prochaine. Jusqu’à demain.
    Mais non, les crabes ont posés leur drapeau triomphant le 13 février 2013 à 4h.

    Et puis il a fallu tout recommencer, retrouver le pourquoi tout ça ? Pourquoi si au final on est aussi vulnérable face à un crabe? On a avancé, on avait pas le choix.

    Et puis il y a 6 mois, l’une des femmes qui fait tourner mon monde est venu me voir, et m’a annoncé que des crabes avait élu domicile en elle. Les ovaires. “Ils vont tout m’enlever” qu’elle a dit .
    “Et même si je vis, je serai pas maman, je serai plus une femme sans cet outillage.”
    Avec toute la candeur de mes 18 ans je lui ai dit de vivre, le reste on verra plus tard.
    Et puis les médecins ont inventé cette chimio fantastique avec laquelle tu ne perds pas tes cheveux. Ainsi, elle gardait un peu de féminité. A ses yeux c’était important, beaucoup plus qu’on ne veut bien le croire.
    Enfin, il y a une semaine, elle me l’a dit, haut et fort, “J’AI GAGNE, ils m’auront pas eu cette bande de *********”
    Ainsi elle n’accouchera jamais, elle vivra, et je vous assure qu’à 20 ans c’est déjà un grand réconfort, même s’il reste bien des batailles à mener.

    Alors moi je dis oui Baptiste, raconte nous toutes ces histoires, même si elles sont pas toujours drôles, même si elles font pleurer. Parce que c’est l’histoire des êtres humains au coeur de leurs angoisses, de leurs envies, de leurs joies. Et il n’y a que toi pour les mettre en telle harmonie. Parce que des fois ça craint, et puis des fois c’est quand même bien tout ce qu’on vit.

    Merci Baptiste, merci pour tout. Merci de croire en nous, moi je continuerai à croire en toi ( et je pourrai même péter la gueule aux brutes en manque de morphine s’il le faut).

    Des bisous et de l’amour!

    1. marie

      du haut de tes 18 ans tu as tout compris “la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie” elle est ce que nous voulons qu’elle soit, la tienne sera du feu de dieu Gathou! il faut toujours recontruire, polir , affiner et attiser le feu pour qu’elle devienne un oeuvre d’ARMOUR! milles pensées de ++++++et soleil à toi

    2. soeursourire

      Joli témoignage, Gathou. Merci.
      Belle vie à toi et à tes futurs amoureux, à ton amie, femme vivante et future maman d’enfants qui l’attendront quelque part.
      Bisoux

    3. Grand33

      Petite @gathou,
      Quelle juste analyse, que je partage. J’ai mis juste beaucoup plus de temps que toi à la faire.
      Vive la vie !!!
      Je me permets de t’embrasser

  37. Curare-

    Le prince des crabes & Jean-Presque-enfant

    La guerre alors voilà ! un gars Jean-Presque-enfant
    Etudiant, amoureux, rieur et un rien noctambule
    Il ballade en vélo quoi il vit dans sa bulle
    En face ? un primitif, un crabe triomphant !

    Un brut lilliputien un démon malveillant
    Et ses pinces d’enfer et son air ridicule
    Pourtant il a frappé ! Jean et ses testicules !
    En plein dans les parties de ce gars bienveillant

    Sa bourse il lui a prit et presque aussi sa vie
    Et dans toutes les guerres on cherche sa survie
    Alors Jean-très fair-play a joué au poker !

    ”Chimiothérapeutus ! il était si candide
    Si jeune pour la mort pour la trouver splendide
    Et pour sa paire de couilles il a pris ce joker !

    1. crevette

      Je suis allée voir rapidement ton blog (très rapidement parce qu’il est quand m^me minuit et que je pensais être couché depuis au moins 1/2 h) mais j’y retournerais parce qu’il me semble très intéressant ….
      et je t’envoie des ondes de force, de courage et de tendresse comme une caresse du vent au milieu de l’ouragan ….

  38. Rofine

    @ Marine : je viens de faire une longue pause dans votre admirable blog. Vos textes sont criants de vérité. Vous êtes entourée par beaucoup d’amour. Face à la maladie vous avez reconnu vos vrais amis…
    Je vous transmets plein d’énergie positive pour continuer votre chemin.

    Je vous serre fort dans mes bras comme ma fille qui a deux ans de plus que vous.
    Mamie Rofine

  39. cocodarno

    Ma fille repart a l’hôpital pour la XXX (?) le moral en berne je me dis que retourner sur votre blog ne serait pas de trop pour reprendre contact avec la réalité de l’hôpital et la vraiment je tombe sur THE post qu’il fallait.
    Merci, j’en demandais pas tant ! Un jour aussi aussi elle gagnera la guerre des camemberts. Et bordel de p… de pompe a m…( pas poli mais bien soulageant !) tout ce passera bien demain !

    1. Mésange

      Angélique, j’adore lire ces bonnes nouvelles-là alors qu’il y en a tant de mauvaises autour de moi. Caresses de plumettes, Angélique, à vous et à la marmotte.

  40. KatiD

    Bonjour,
    je n’adhère pas à la vision générale de la maladie comme ennemie à vaincre, comme étrangère à soi. Ce n’est pas par hasard que ce jeune homme a eu un cancer (et pas autre chose), au testicule (et pas ailleurs). S’il avait exploré ce qui, dans sa vie, aurait pu déclencher une telle réponse biologique, s’il avait décodé sa maladie, il en aurait peut-être guéri beaucoup plus facilement …

    1. Mésange

      KatiD, votre com fait entrer dans un vaste débat, merci : celui de la médecine dite conventionnelle et de la médecine… autre, celui de l’être la plupart du temps considéré comme un assemblage et celui de l’être considéré dans sa globalité.
      Même si on considère la maladie comme une espèce de dysfonctionnement du tout que chacun est, même si on pense trouver la cause possible de ce dysfonctionnement dans notre vie, notre psychologie , il n’en reste pas moins qu’une fois qu’une maladie grave est là, il faut la… combattre avec les armes de la médecine ; et pour le cancer, on n’a pas particulièrement le choix, c’est médecine dite conventionnelle dans tout ce qu’elle a d’imparfait dans sa façon de considérer le patient comme un être… en kit et non global. On peut penser qu’alors on se combat soi-même, mais il n’empêche qu’une fois les effets installés, il faut bien tenter de les faire disparaître pour retrouver une vie sans maladie.
      Et quand on est guéri, toujours dans la pensée de globalité de l’être, c’est là qu’il faudrait avoir cerné la cause possible et éviter de reproduire les mêmes erreurs qui ont de fortes chances de conduire aux mêmes effets. Cela nécessite de bien se connaître, d’avoir aussi pas mal travaillé sur soi… et ça, qu’on le veuille ou non, tout le monde n’y est pas prêt. En plus, il ne faut surtout pas tomber entre les mains de personnes qui, au nom de la globalité de l’être ou autre, font faire n’importe quoi, y compris ne pas se soigner.

      1. Dragonfly (Libellule)

        ah, Mésange, la douceur et la diplomatie… J’espère un jour arriver à ce niveau d’expression si agréable, et qui a donc plus de chances de convaincre 🙂
        Je suis d’accord pour la globalité, l’équilibre, les symptômes physiques qui expriment parfois les souffrances psychiques qu’une personne ne peut pas verbaliser, certaines pratiques alternatives qui aident beaucoup. C’est vrai que si on mange sain, équilibré, qu’on fait du sport et qu’on évite le stress, on a des chances d’être globalement en meilleure santé ; sauf moi qui serais dépressive car très gourmande. Mais il y a aussi des fois où on choppe une maladie contagieuse parce qu’on a pris les transports en commun bondés (je sais, meilleur équilibre sous une yourte dans l’Ariège). Ou parce qu’on a été exposé à un risque environnemental qu’on ne connaissait pas. Ou encore parce qu’on a un gène défectueux.

        1. Mésange

          Libellule, tout à fait d’accord sur les causes de maladies que tu énumères, des “mal’à dit” (j’aime Jacques Salomé 😉 ) aux causes extérieures ou intérieures difficilement ou in-contrôlables. Et même une yourte dans les Alpes n’empêchera pas le vilain gêne défectueux ou un risque environnemental (à part le nuage de Tchernobyl stoppé à la frontière!) de nous rendre malades.

          Il n’empêche que j’aimerais beaucoup que le regard sur les médecines dites alternatives soit parfois un peu moins négatif, voire quelquefois méprisant, de la part du corps médical allopathe. C’est vrai que plein de choses ne sont pas prouvées scientifiquement mais rien ne dit qu’elles ne le seront jamais (voir les avancées sur la méditation). Certes, ce ne sont pas les grands labos de médicaments classiques qui vont aider dans ces recherches!
          Ces médecines dites alternatives, qu’on le veuille ou non, aident des patients à guérir ou à supporter mieux une maladie : alors restons dans l’optique soignant et acceptons-les sans les dénigrer… tout en restant vigilant sur les pratiques des thérapeutes et en n’acceptant pas n’importe quoi non plus… mais ça, à mes yeux, c’est valable pour tous les thérapeutes!

    2. Dragonfly (Libellule)

      Et bien moi je n’adhère pas à vos propos :
      J’ai déjà rencontré un pseudo-thérapeute qui a réussi à convaincre plusieurs personnes avec ses théories à la noix. Théories généralement accompagnées de : “les médicaments allopathiques créent plus de déséquilibre, surtout la chimio, donc il faut les arrêter pour mieux soigner” et “les vaccins ne servent à rien si on est en équilibre”. Bilan des courses : plusieurs arrêts de traitement dont au moins 1 fatal, quelques maladies vénériennes (car le guérisseur avait dit “pas besoin de préservatif si vous êtes à l’équilibre”), et un gamin de 16 ans avec le tétanos parce que sa mère ne l’a pas fait vacciner pour éviter de le “déséquilibrer” (maintenant avec une jambe plus courte que l’autre…). Et un guérisseur convaincu que si cela n’a pas fonctionné, c’est la faute de ceux qui n’auraient pas suivi suffisamment ses recommandations ou de l’entourage qui est toxique.
      Donc, cherchez un meilleur équilibre oui, bien sûr, mais pitié faites vacciner vos enfants et faites votre chimio ou radiothérapie si vous avez un cancer. Et si vous êtes végétaliennes pour améliorer votre équilibre, prenez votre Tardiferon pendant la grossesse et ne nourrissez pas vos bébés avec des “laits” végétaux, sinon ils seront carencés.

        1. Dragonfly (Libellule)

          et vous avez eu la gentillesse de ne pas relever l’erreur : le gamin n’avait pas été vacciné avec le DT-Polio, mais c’est la polio qui a limité la croissance d’une jambe et pas le tétanos (si j’étais cynique, je dirais que ça lui fait une belle jambe de le savoir… mais déjà qu’il a un handicap physique et une mère un peu spéciale, pas besoin d’en rajouter) 🙁

      1. Mésange

        @ Baptiste : dommage que tu n’oses rien dire…

        @ Dragonfly : cela rejoint ma dernière phrase : attention à qui prétend vous soigner…

        Je ne suis pas entièrement d’accord avec KatiD mais son com a le mérite d’ouvrir le débat.

        Il n’empêche que si des personnes se tournent vers d’autres soignants (car certains sont vraiment des soignants notamment les médecins homéopathes… oui Baptiste, je suis casse-pieds!) c’est souvent parce qu’elles ne se sentent pas écoutées et entendues par leur médecin allopathe, voire méprisées par des gens qui considèrent qu’eux savent tout et qu’ils n’ont rien à apprendre de leurs patients.
        Mine de rien, cela aurait pu être toi, Libellule, à cause de tes mésaventures médicales, qui tombes dans la désespérance et te tournes vers d’autres gens qui sont effectivement soignants ou qui dans le pire des cas, semblent soignants et ne sont que des charlatans.
        En dehors de ces considérations qui nous lancent dans une approche des sectes, et là, prudence car certaines sont puissantes, il n’empêche que si le corps médical considérait un peu plus le patient dans sa globalité, cela faciliterait souvent la guérison et éviterait parfois des dérives extrêmement graves.
        D’où ma préférence pour ma médecin homéopathe : en tant qu’excellente soignante, vraiment à l’écoute de ma petite personne et de ce qui dans ma vie peut amener un dysfonctionnement dans mon corps (du moins au niveau des maux “ordinaires”) et mon psychisme , elle sait aussi se tourner vers les médicaments non homéopathiques lorsque cela est nécessaire… et vers ses collègues “conventionnels” spécialisés. Il n’empêche que si son collègue spécialiste traite le problème spécifique, elle, elle continuera à accompagner son patient… dans sa globalité et pour tous les “petits” maux qui peuvent être des conséquences de LA maladie et qui sont souvent mal pris en compte par les spécialistes.

        1. Dragonfly (Libellule)

          Mésange, nous sommes d’accord sur les grands principes, je tentais juste une reformulation moins agressive de mon point de vue.
          J’ai la chance d’avoir une médecin généraliste qui fait attention à mon corps et à mon esprit. Et dans ma pratique de soins en EHPAD ou ailleurs (ça dépend des contrats), je cherche des approches dites “humanistes” (Humanitude, Montessori ou autre) : toujours se souvenir que le but du geste technique est de préserver la qualité de vie de l’humain qui le reçoit, que ce n’est pas un objectif en soi de faire ce geste.
          Personnellement l’homéopathie c’est pas mon truc. Mais je soigne volontiers mes petits bobos avec des plantes ou des huiles essentielles, en faisant attention aux interactions. Donc je conçois tout à fait qu’on cherche à mieux soigner avec des approches nouvelles, du moment qu’on est pas dans l’arnaque obscurantiste 😉

      2. Cath

        Ouh là ! La Libellule est gonflée à bloc !
        Cela fait plaisir à lire Lulubelle.
        Et comme vous, j’aimerais avoir la délicatesse de la Mésange et son phrasé. Cela ouvre des horizons au débat, ce qui a l’avantage de faire progresser. Mais pour une oiselle attentive à l’esprit ouvert, combien de charlatans sectaires de tout poil qui crient haro sur le malade, responsable de sa maladie pour justifier leur incompétence ou leur ignorance, tout simplement ?
        Il y a des discours que je ne me donne même pas la peine de lire ou d’écouter….

        1. Lulubelle (pour les intimes)

          Cath,
          Maintenant que tu/vous m’as/avez donné un petit surnom, et qu’on est d’accord sur presque tout, sauf le rooibos et les coucougnettes de chat, on peut se tutoyer ? (décidément, j’ai un peu de mal à savoir ce qui se fait ou pas sur un blog !)
          with love

          1. Cilou

            Cath, je ne sais pas. Mais moi je n’aime pas qu’on me vouvoie… je me prends 15 ans dans ma face à chaque fois. ^^
            Sur ce blog on est tous amis. Qui vouvoie ses amis ? Allez Lulubelle, passe au tutoiement ! 😉

            Kisssssssssssss

            Cilou

            PS je t’aime aussi <3

          2. Libellule

            D’accord Cilou, je vais essayer (j’aurai peut-être encore quelques bugs).
            C’est pas une question d’âge, sauf les mineurs que je tutoie d’emblée – d’ailleurs je ne sais absolument pas quel âge tu as – mais de respect/politesse. C’est probablement pas très adapté sur un blog, avec les “habitués”…

          3. Cilou

            j’aurai 35 ans le 3 octobre prochain. Je pense que j’accepterai le vouvoiement d’ici une quinzaine d’années ^^
            Ici tout le monde se tutoie, car c’est fait avec un infini respect. Toujours.

          4. Cath

            Ah, entre tutoiement ou vouvoiement, mon coeur louvoie.
            Je veux bien opter pour le tutoiement, mais la chose n’est pas aisée en ce qui me concerne, même – et surtout- pour les petits qui apprécient beaucoup qu’on leur demande la permission de les tutoyer : on les traite comme des grands, et ils aiment 😉
            J’aurai encore des ratés, mais je veux bien vous faire plaisir… Mais comprenez- moi, je vouvoyais mon papa ( top pour connaître ses conjugaisons). Et comme je suis “légèrement” plus vieille que la jeunesse qui s’exprime ici, il faudra me pardonner 🙂

          5. Libellule

            Tant de sagesse et de diplomatie dans un être si jeune ! J’ai quasiment le même âge et j’en suis bien loin… Tu en es à ta combientième réincarnation ??? 😉

          6. Libellule

            (le précédent commentaire était pour Cilou, même si à mon avis Cath sous-estime sa jeunesse 😉 )
            Chère Cath,
            cela ne me pose aucun souci de vous vouvoyer, et si nous louvoyons par moments c’est bien aussi.
            Cilou, j’ai bien noté, on se tutoie.

    3. Albigène

      @Katid
      Vos commentaires sur la notion de maladie grave, en l’occurrence le cancer… sont proches des délires de certains gourous qui se font (pardonnez l’expression) des “couilles en or” sur le dos de malades avec des théories pseudos scientifiques lamentables ! Et ils ruinent leurs adeptes quand ils ne les conduisent pas à la mort.
      De tout temps certains ont trouvé des techniques qui nous permettraient de nous remettre rapidement sur pieds. Une bénédiction, un conseil, un rituel, des phrases à répéter et qui aurait l’effet d’une baguette magique. Ici nous nous trouvons en présence de la plus grosse supercherie du siècle: croire que l’on peut résoudre tous les problèmes grâce à la magie du geste, de la pensée, de l’intention ou de la parole, pour peu qu’on y croit vraiment ou qu’il faille appartenir à un cercle de privilégiés.
      la “biologie totale” vocable employé par ces charlatans prétend pouvoir régler TOUTES les maladies, et que celles-ci auraient TOUTES une seule et unique cause : un conflit psychologique non réglé”. De telles prétentions peuvent amener le rejet de toute autre forme de traitement, ce qui peut avoir de très graves conséquences.
      Et s’il s’agissait d’un petit enfant, un bébé ??? Vous auriez écrit la même chose ” S’il avait exploré ce qui, dans sa vie, aurait pu déclencher une telle réponse biologique…” ???
      Un peu de discernement, s’il vous plait !

      1. Mésange

        Je suis d’accord avec tes propos, Albigène, mais… j’estime que les médecines alternatives ne doivent pas être toutes mises dans le même sac que ces dérives éminemment dangereuses basées sur la désespérance des gens. Que des thérapeutes de médecines alternatives se soient laisser aller à ces dérives et se soient comportés comme des charlatans ne doit pas empêcher de reconnaître que la grande majorité fait du bon travail… et sans croyance particulière ou cercle privilégié de patients. Il y a aussi certaines dérives chez des médecins allopathes, moins nombreuses peut-être ou moins évidentes, et la profession n’en est pas pour autant honnie.

      2. marie

        Soyons Suisse entre confiance aveugle en son médecin et confiance aveugle en son gourou, il y a comme d’hab la voie du milieu, je suis autant effrayé face au quidam qui récite le Vidal par chœur et panique à la première fièvre « ma pharmacie ! ma pharmacie ! » que face au quidam qui tourne son visage vers le soleil en avalant trois grains de riz tout en buvant deux dés à coudre de son pipi…
        Ne désespérons pas de la science et du bon sens, vont bien nous le trouver le traitement ciblé, à dose raisonnable et accessible à tous.

      3. Myriam FdF

        Il ne faut pas tout rejeter en bloc. Le prof qui m’a formée à l’hypnose, nous disait “untel, qui s’est fait un cancer…” oui, ça fait bizarre, j’ai eu du mal, moi aussi. Il était persuadé de la puissance de l’inconscient, mais conscient de ses ratés aussi. Un choc psychologique, une dépression… et les cellules cancéreuses peuvent s’installer. J’ai bien dit “peuvent”, ce n’est pas une règle, heureusement. Après, il ne nous a jamais dit que l’hypnose est capable soigner un cancer (contrairement à d’autres hypnothérapeutes, ce qui me désole) mais peut aider à surmonter l’angoisse, raffermir la volonté de guérison, aider à affronter la douleur et à supporter plus sereinement les changements physiques subits par les malades. Je crois que quelle que soit la médecine parallèle, si elle se pratique en plus du traitement classique, sans s’y substituer, peut apporter un plus : on est loin de la grosse machinerie médicale, le contact est plus personnalisé, les émotions et le ressenti sont réellement pris en compte… par une seule personne.
        Actuellement, j’accompagne l’oncle de mon compagnon dans ses premières démarches de prise en charge d’un cancer de la prostate. Trois rendez-vous, trois médecins différents. C’est normal qu’il soit perdu, affolé. Il est âgé, angoissé par cette maladie, inquiet des effets secondaires et n’a pas le temps de tisser de lien avec un interlocuteur, vu qu’il n’a jamais affaire au même. Ma présence n’est d’aucune utilité, mais je suis, pour l’instant, le seul élément constant de son parcours… et ça le rassure, tout bêtement.
        Alors, si un thérapeute, quelle que soit sa spécialité, connait les limites de sa pratique et ne joue pas à Dieu tout puissant… il peut être d’une aide réelle à un malade.
        Il n’y a pas que des charlatans, il y a aussi des personnes qui souhaitent aider, accompagner et qui le font bien 😉

  41. laure

    Comme beaucoup de gens plus haut, je n’ai jamais encore commenté d’articles, pourtant lus avec toujours autant d’émotions. Mais ayant moi aussi gravi cette montagne à 23 ans, je viens de revivre le bonheur intense de la victoire finale, seule possible grâce aux gens qui m’ont entouré. Je te remercie donc mille fois pour ce beau témoignage, et souhaite à tous ceux qui sont en train de la traverser une expérience aussi intense que fut la mienne, avec du courage et des sourires, en les attendant au soleil.

    1. Mésange

      Laure, ce que je trouve magnifique c’est qu’avec cet article, de nombreuses personnes qui ont retrouvé le soleil comme vous, le disent enfin haut et clair : nous avons vaincu notre cancer, ne perdez pas courage, c’est extrêmement difficile mais c’est possible et, en plus des traitements et des soignants, notre entourage y est aussi pour beaucoup. Ces personnes-là gardent souvent le silence et pourtant leurs témoignages sont essentiels pour donner de l’espoir à ceux qui sont encore dans l’ombre ou qui viennent juste d’y entrer.
      Caresses de plumettes à vous, Laure

Répondre à Cath Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *