10 mégots de vocation, de tabac, et de tendresse.

Alors voilà.
Le type fait deux mètres il entre dans ton bureau et te plaque contre le mur…
Je sais ce que vous vous dites : “ça commence plutôt bien, genre film porno des années 70.”
Ben non, désolé…
Parce que le type en question, voyez-vous, il t’oblige à lui rédiger une ordonnance de morphinique “tu le fais ou je te défonce la gueule !”.
[…]
Toi, tu essaies de discuter, d’être posé et à l’écoute. Mais non. Il veut tout. Tout de suite. Il arme son poing en arrière, frappe, à côté de ta tête et te dit qu’il va te “démonter la gueule”. Alors tu t’assoies en tremblant, tu prends une ordonnance sécurisée et tu fais la prescription de produits stupéfiants. Parce que tu mesures 1 m 76, pèses 66 kg et que lorsque tu étais enfant, personne ne te voulait dans son équipe de foot tellement tu étais gringalet et nul en sport (vous savez le gamin qui reste sur le côté avec ses bouquins dans les films américains ? C’était moi ! Désolé, c’était la minute “Rémi sans famille” ou “Vivre dans un donjon avec la pneumonie”. Triste histoire, mais histoire vraie !)
[…]
Tu as peur. Quelque chose d’animal, de primaire. Tu lui dis : “Ce que vous faites est grave. À l’instant où vous passerez cette porte, j’appellerai la police.”
Il te dit : “Finis l’ordonnance et ferme ta gueule !”.
(Vaut mieux : j’ai envie de vomir.)
[…]
Soupir.
“Je suis à peu près sûr, maintenant, qu’il n’a pas de carte vitale et qu’il partira sans payer…” ((((((cette dernière phrase est une blague, hein, je précise…)))))
[…]
Les patients en salle d’attente, quand ils te voient sortir tremblant et complètement choqué du bureau dix minutes après : “On a vu le monsieur nous passer devant, entrer dans le bureau, on a entendu des coups et crier et on s’est demandé si on devait prévenir la police…”
[…]
Ben oui bande de sombres cons, vous auriez dû. Après tout, ça ne se fait pas de passer devant tout le monde !
[…]
(Avec le recul je comprends. C’est une chose irréelle une agression, qui excède les petits murs étroits et abrutissants de nos quotidiens. Alors on n’y croit pas quand cela arrive.
Comment se dire “Tiens ! Et si je lisais tranquilou le Gala du 13 juillet 1976 dans la salle d’attente de mon gentil docteur qui se fait déglinguer juste à côté !… Ça alors ! Les Beatles se séparent et Freddy Mercury est gay !…” ?????
[…]
Tu vas au commissariat : “On l’a chopé, il est bien connu des services. Malheureusement, on ne devrait pas pouvoir le garder plus de 24 h. Il avait votre ordonnance sur lui et un couteau. Vous avez bien fait. Il était énervé contre vous et il a dit qu’il reviendrait mais ne vous inquiétez pas s’il vous arrive quoi que ce soit dans les prochains jours on saura à qui s’adresser. ”
Ah merci bien, inspecteur Harry, je suis rassuré.
[…]
Une précision : du début à la fin, les services de police ont été géniaux. À l’écoute, clairs, organisés, rassurants. Je sais qu’on les déteste parce qu’ils nous arrêtent sur le bas côté des routes pour nous taxer 90 € de dépassement de vitesse… Mais cela reste une force démocratique et de paix. Indiscutablement. Ils protègent.
[…]
Au commissariat : “Vous voulez porter plainte ?”
Attention, les amis, c’est LE moment de LA minute “Victor-Hugo-cul-cul-débile” dans ma tête : je pense à

LA SUITE LA SEMAINE PROCHAINE !
(Bruits de tambour comme dans les films à suspense.)

((((( JE VOUS PRÉVIENS, IL N’Y AURA TOUJOURS PAS DE SCÈNE PORNO, ET AUTANT VOUS LE DIRE TOUT DE SUITE : LE GRAND MONSIEUR MENAÇANT NE PAIERA PAS SA CONSULTATION.)))))

Je suis en vie, je vous kiffe,

Baptiste Beaulieu

132 réflexions sur « 10 mégots de vocation, de tabac, et de tendresse. »

  1. Libellule

    Surprise et choquée (certainement moins que vous). Ces choses-là ne devraient jamais arriver.

    (((( avec moultes précautions pour éviter les bavures : vu le nombre de gens qui vous apprécient, si vous avez besoin de gardes du corps prêts à assommer le géant à coups de livres -mais pas les vôtres- ou à donner l’alerte, je pense qu’il vous suffit de lancer un appel))))

    1. Cilou

      Faut mettre le pharmacien sur le coup. A la place des morphiniques, mettre un neuroleptique. Ou du Lariaam : ma soeur en a pris avant d’aller en Afrique, puis l’a stoppé : effets secondaires, ça rend dépressif et suicidaire. Pourquoi tuer un grand balaise alors qu’il pourrait s’en charger tout seul ??
      😉

      1. Cath

        Mais je croyais que le Lariam n’était plus en vente depuis plus de 20 ans. J’en avais pris itou et ça me fanquait le tournis. L’OMS avait lancé une alerte à destination des pilotes de ligne, alerte qu’on se gardait de répercuter sur le public bien entendu.
        Enfin, suis toujours là et les moustiques qui ont voulu me faire la peau non.

        Cela dit à la place du lariam, de la quinine ! C’est infect ! Et si on y ajoute des dragées fuca, je crois que la prescription serait plus efficace. C’est vrai, à lire lr p’tit Spirou, on a des idées. Et alors ? Au moins on ne blesse pas les gens.
        J’ai toujours envie de pleurer, et il pleut en plus.

        1. Libellule

          J’aime beaucoup vos idées… Pas très réalistes, comme les miennes, mais on se sent bien impuissants face à ces agressions et l’imagination aide à passer le cap.
          Me suis faite séquestrer une fois, et n’ai pas su comment réagir. Aucune idée de la réaction du Docteur (à voir la semaine prochaine), mais quand on est sonné, on n’a pas toujours la répartie intelligente.
          Ai été témoin, une fois, et ai appelé la police au milieu de la foule silencieuse ; pensais qu’ils étaient comme moi sidérés par l’agression et que c’est pour ça qu’ils ne réagissaient pas… Malheureusement détrompée par un commentaire “Mais pourquoi tu as appelé la police, c’est une vraie provocation, si ça se répète tu seras responsable, tu sais il faut savoir faire profil bas”. Ai failli perdre la foi en l’espèce humaine ce jour-là, mais l’espérance c’est comme la vocation (et l’addiction au chocolat), on s’en débarrasse pas si facilement.

          1. Cath

            Le genre de commentaire de lâche que j’aime, mais additionné d’une baffe. Juste pour que l’autre puisse apprécier la justesse de son comportement. Je sais, ça n’aide pas, mais ça me soulagerait.

          2. elwynn

            La foule silencieuse j’ai connue: Un bâtiment universitaire. Un grand c*****d qui tape sur la porte de sa copine en hurlant des insultes et la menaçant de lui defoncer sa gueule. La porte qui s’ouvre pour le laisser entrer. bruit de meubles fracasses. Et moi (1m 60, meme pas 60 kg) dans le couloir qui frappe a la port pour demander a la jeune fille si tout va bien…..Un jeune homme dans le couloir avec moi, un voisin. 10 min après moi en face du c*****d, le jeune homme carapate dans sa chambre. 10 min encore, moi sur le sol la gueule en sang, le c*****d hors du bâtiment, la jeune fille sauve et mes voisins (tous des mecs) a me regarder avec comme mots très durs: c’était une dispute privée, c’était sa copine, tu l’as cherchée. Oui j’oubliais les femmes appartiennent a leur homme et son faite pour être dressées a coups de poings. Heureusement que la police est la pour attraper les grands c*****ds, les mettre la nuit au frais et te dire que tu as bien fait de l’ouvrir pour protéger qqn d’autre, pour te rassurer aussi (appelez nous si il s’approche et on arrive de suite). J’espère que tu vas mieux doc Bibi. Bises

          3. Libellule

            Elwynn,
            je vous érige une statue dans un coin de mon esprit !
            Je me suis toujours demandée avec toutes ces foules silencieuses si quelqu’un agirait si on m’agressait (je ne risque rien de la part de mon amoureux, une montagne, mais faite de tendresse et de respect). Vous me confirmez qu’il y a des héros. J’insiste : il faut une sacrée dose de courage pour intervenir (s’interposer, appeler la police ou autre) quand on est “simple témoin” et qu’on mesure ses limites physiques.

  2. Cath

    Comment ça 1,76 m et 66 kilos ?
    Forcément, si on a une silhouette de mannequin, ça fait des jaloux et jalouses… Moi, on me disait toujours que j’étais trop grande, vous savez celle qui faisait banquette dans les rares boums où elle était invitée parce qu’elle refusait de danser avec les nains de jardin.. C’est une autre perspective, non ?
    Et puis faut bien essayer de rire parce que le côté amorphe du troupeau qui se demande si on doit appeler la police, ou tout simplement venir en aide, c’est à pleurer.

  3. Gouesse

    Je suis en admiration devant votre comportement sur cette situation. Qui est de plus en plus courante, et se banalise, malheureusement.
    En prenant conscience de ce nouveau comportement , pour mon ainée qui souhaite suivre cette voie, et depuis son agression dans le métro, je l’ai inscrite à des cours de Krav-Maga. Triste obligation d’adaptation à notre époque …
    Depuis, elle a acquis des reflexes qui “calment” la situation, et qui me permettent d’être plus serein pour elle quand elle rentre tard, et son avenir si elle sera confronté à ce même type de situation …

  4. Audrey

    Ouaw ! :O
    Contente de savoir que tu es toujours en vie !!
    Hâte de connaître la suite, bon courage pour te remettre, une agression, c’est jamais banal ! 🙁

  5. AudreyB

    A nous tous, on pourrait faire une chaine humaine pour vous protéger c’est certain !

    Sans dec, ça fait flipper ce genre de chose…

    Take care !

  6. Allegoreis

    Oh, merde! Je ne sais même comment j’aurai réagis, je serais resté tétanisée je crois. J’espère que cela ne sera pas trop traumatisant pour vous et que vous pourrez continuer à aider vos patients sans avoir peur qu’un détraqué débarque.
    J’ai juste envie de vous faire un gros calins pour vous réconforter!

  7. Hanata

    Bonjour Baptiste,
    Je suis désolée de lire ce qui vous est arrivé. Néanmoins, vous faites bien de le raconter. La compagne médecin d’un ami a été agressée comme vous un soir, mais elle était seule dans son cabinet au moment de fermer, le type avait attendu… Et je tremble pour ma petite sœur qui exerce dans un quartier “sensible”.
    Une option “négociation et self-défense” à ajouter au cursus médical?
    Y’a pas chez Jonathan et Jennifer qui ont métiers avec l’amour du risque. (Toi qui lit ces lignes, si tu as moins de 35 ans, je te pardonne de ne pas comprendre la référence).
    Belle journée, si possible.

  8. attila

    L’enfer de la drogue conduit souvent des fils, des frères, des époux, des filles, des soeurs, des mères, à depasser toutes les limites de l’acceptable (et de la légalité) pour se procurer leur necessaire merde en barre …..ça n’excuse rien mais ça explique parfois ….un peu…. j’ai de la compassion pour les deux humains de chaque côté du couteau et du bureau….

  9. heliotrope

    oh là là, c’est vraiment déplaisant cette affaire, se mettre au sport de combat ? ne serait ce que pour ne pas avoir peur ! …
    ou alors appeler une garde rapprochée d’anges pour vous protéger, c’est pas mal non plus
    (je ne suis pas un troll)
    bises

  10. Mutti de Paris

    Punaise ! ça craint du boudin être médecin de nos jours !
    Mon toubib de quartier ne connaît pas son bonheur moi j’vous l’dis !
    Tiens, justement, cet apremm je vais lui donner lien de votre journal de bord virtuel, si ma pension me le permettait je lui offrirais même vot’ bouquin !

  11. Ahava

    C’est pourquoi Enrico chante sur le radeau de la méduse. Il est consterné autant que nous!
    Je me joins au choeur des lecteurs pour te conseiller le krav maga.
    Ce sont des techniques qui sont justement faites pour les gens qui ne sont pas des Hulk.
    Tu pourras lui en remontrer à l’autre type, avec tes petits bras même pas musclés.
    J’espère qu’ils ont pu le chopper de nouveau et pour de bon, je ne comprends pas qu’on ait pu laisser partir une personne armée qui a déjà commis des agressions plusieurs fois.
    Peut-être peux-tu mettre des caméras de surveillance devant le cabinet? Je me doute bien que dedans c’est pas légal, mais à l’extérieur?

      1. Cath

        Sans regarder le lien, je parie que c’est la vignette où l’Helvète barbu s’apprête à bander le Romain qu’il vient d’estourbir en lui expliquant que c’est une vocation ?

    1. Cath

      Krav maga ?
      Je vais me renseigner.
      La seule fois où un type m’a menacée avec un couteau, j’ai rien trouvé de mieux qu’à le traiter de crétin et de lui intimer de ranger le truc parce qu’il allait se blesser. Il s’est trouvé tellement bête qu’il a obtempéré. Moi, j’étais pas fière après. Mais je confirme, en pleine rue avec du monde autour, personne ne réagit. Au contraire, les braves gens se barrent….

      Mais ici contre un soignant… Il me semble avoir lu une référence à un spray au poivre. Je crois que c’est aussi une bonne idée, ça peut calmer.

      Mais ça ne rachète pas les amorphes. Savent-ils la chance qu’ils ont d’avoir quelqu’un qui les soigne et qui revient continuer sa tâche en dépit de ce qui est arrivé ?

      Un câlin moral, mais câlin quand même.

      Et je suis impatiente de connaître la suite de l’histoire. Je me demande….

  12. Snoph

    On ne sort pas indemne de ce genre de chose. Mon mari a été menacé de mort au boulot il y a quelques mois par un patient dont la porte d’entrée est à 5 m de celle du cabinet (patient sorti depuis une semaine de 9 mois de prison). Moi j’appréhendais chaque retard, j’ai fini par lui acheter une bonne bombe au poivre. Lui il a porté plainte pour “menace de mort sur lieu de travail d’un professionnel médical ” sur les conseils des gendarmes, ceci ayant parait-il plus de poids. La procédure suit son cours et lui m’a avoué il y a quelques jours avoir toujours de l’appréhension lorsqu’il termine avec le dernier patient.
    Contente de tu ailles “bien” (???) et gros HUG

  13. Cilou

    Bibichat…
    Je te répète ce que je t’ai déjà dit : en Lorraine, ya de quoi te ressourcer si tu veux, hein.
    Et j’ai des clopes à te rouler si ça te botte. A défaut des pelles ^^
    Allez bisous. Repose toi bien profite bien de tes vacances.
    Je t’embrasse.

    1. Cath

      Bibicha en arabe : minou.
      J’ai appris le mot d’une petite fille qui ne parlait pas français et qui s’extasiait devant mon matou.
      L’essayer c’est l’adopter !
      Merci Cilou pour ce sourire.

    2. Julie

      “bibichat”… Quel doux mot familier. Il me semble bien que me mère nous apelle comme ça parfois (entre les crapougnoux, crapaude, mimine, et autre poupée jolie).
      Aaaah la Lorraine… Tu me fais rêver là Cilou. C’est beau ? C’est vrai que parfois, se déconnecter du quotidien peut faire un bien fou, surtout après des moments aussi durs que celui vécu par Baptiste. S’évader… Raaaah…

  14. Herve CRUCHANT

    Salut ! J’ai toujours été chiant avec mes attitudes contre courant, critique et remise en cause de la doxa. Pour des raisons historiques, je ne vais pas changer maintenant, braves gens.
    Je vais esquisser un scénar de ouf. Dans cette histoire de dingue, il y a un type que j’aime beaucoup et un autre que je ne connais pas. Le second agresse le premier pour lui soutirer une dose ou deux de dope. Menaces, série B, flics gentils et vilain délinquant. Clap de fin. Quoi, c’est tout ? Ben ouais, çà peut faire un piètre court métrage mais une vraie histoire dans la vie. Ya du social, de l’action, de la conviction, de la sueur et de larmes !
    Je vois que çà ne fera pas une seule entrée !
    Reprenons. Le gars que j’aime beaucoup est jeune toubib remplaçant et l’agresseur est grand, méchant et ordurier. Tous les deux font du social. L’un soigne et l’autre divague.
    Mon esprit partageur et probablement monomaniaque me dit que tous les hiatus, sociaux, notamment, doivent être pris à la racine, dans toute leur perspective. Et que la société, la notre, la votre, gagnerait beaucoup à viser l’amont plutôt que de soigner l’aval. Alors, certaines d’en vous me répondront : ouais, on dit à Baptiste d’apprendre le close-combat et on dit aux gentils-flics bravo, embastillez le malfaisant.
    Personnellement, je dirais : pourquoi et comment le gars en est venu à dépendre de la morphine au point d’agresser un médecin? pourquoi un médecin n’est pas formé pour savoir faire front à un demandeur de liberté? Après tout, le drogué n’a pas forcément voulu se shooter dans sa vie; le toubib n’a pas voulu être terrorisé devant son incapacité naturelle à répondre à ce genre de demande. C’est notre responsabilité de membres d’une société. J’allais écrire “notre responsabilité citoyenne”. De savoir nous organiser. Avec ses faibles ou ses laissés pour compte comme avec nos soignants qui vont souvent au-delà des fonctions officielles qui leur sont payées.
    A toutes les échelles, des rapports de couples aux conflits internationaux, celui qui frappe doit être puni. Certes ! Mille fois oui. Tout conflit doit trouver devant lui une loi de référence qui remettra les pendules à l’heure. Mais, nous ferions l’économie de bien des malheurs si, au niveau des couples, l’homme était mieux éduqué; au niveau international, si l’impérialisme des cupidités et autres avides de despotismes n’étaient pas, quelque part, justifiés par l’Histoire du monde qu’ils écrivent et propagent à leur seul profit.
    Il s’agit d’Homme; d’Humanité. Et de mes idées. Certains ont dit à leur propos que je m’écoutait parler (d’autres préfèrent s’adresser à leur dieu, est-ce plus raisonnable?), ou que ce ne sont que de grands mots (je ne connais pas la taille des mots; je n’en connais que leurs magnifiques fonctions de passeurs d’idées), des utopies (l’utopie n’est-elle pas ce qui n’a pas encore été réalisé ?), etc… Je m’en tape, les amies.
    Que Mieux vous garde, en attendant ….

    1. Cath

      De fait, désarmer dans l’immédiat, pour éviter que le conflit n’aggrave les choses.
      Soigner en amont, bien sûr. On ne peut que souscrire et essayer de prévenir, d’empêcher l’irréparable. Mais malgré tout cela, l’éducation et l’écoute ne résolvent pas tout.
      Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras, nous sommes d’accord.
      Il y a encore du boulot. Et beaucoup.
      Et j’ai toujours envie de pleurer.

    2. Dany

      Entiérement d’accord avec ce que tu dis, à la condition de prendre les problèmes assez tôt et donc de mettre en place un dispositif efficace dés l’école. Deuxième point, les problèmes rencontrés par les personnes attirées par les drogues (qu’elles qu’elles soient) viennent souvent des difficultés de vie au sein de son entourage; alors il ne suffirait pas de soigner uniquement la personne en cause, mais de traiter les relations l’unissant à sonenvironnement.

  15. krakoucass

    Hmm “LE moment de LA minute « Victor-Hugo-cul-cul-débile »” J’ai devine, tel le commisaire Javert tu ne crois pas a la redemption et tu decide illico presto de le faire envoyer au bagne tout en regrettant leur fermeture en Guyanne.

    1. Libellule

      ou alors le Docteur a proposé d’envoyer le géant à l’école pour lui éviter la prison 😉
      car Victor Hugo avait aussi l’idée suivante (repiquée sur un site pour bac philo) :
      “Drogues, meurtres, viols : en ce début de XXIème siècle, la criminalité se banalise chaque jour davantage. Un délit qui aurait fait la une des journaux cent ans plus tôt, ne fait que se glisser aujourd’hui entre deux articles à scandale. Oui, la violence et la délinquance se répandent et se normalisent de plus en plus, malgré les moyens mis en œuvre pour y contrer. L’écrivain français Victor Hugo a proposé une solution à ce problème au cours du XIXème siècle. Par l’un de ses propos, il affirmait que « ouvrir une école, c’est fermer une prison ». D’après lui, l’instruction et la connaissance sont les clés nécessaires pour combattre la criminalité. ”
      Mais ça serait très bizarre que le prochain épisode soit “Le géant drogué repart au CM2 et découvre un nouveau sens plus positif à sa vie”. Même si ce serait bien.

      1. marie

        ” ouvrir une école, c’est fermer une prison” ah yes! avec des professeurs qui ont envie de transmettre…des encourangeants, des déformatés, des qui mettent du coeur à accompagner un gosse qui freine parce que pour un million de raisons il n’a pas accès à la connaissance, pour un autre million de raisons, personne ne lui a dit qu’il pouvait réaliser ses rêves… les drogués ne sont pas heureux a dit Claude Olievenstein… les pétards fleuris de 70 se sont transformés en molécule de synthèse qui explosent le cerveau…donc Baptiste quand déboule un malabar de deux mètres avec une machette , no panic!!!! …, tu ne cherches même pas à savoir depuis quand il est en manque, tu fais tout ce qu’il te dit “au revoir monsieur” et après…après tu peux tomber dans les pommes …et puis aussi suggérer à la fac de médecine et de pharmacie de faire un module “comment gérer un être humain transformer en machine a tuer” en introduction visionner la scène du braquage de la pharmacie dans Nikita de Besson.

      2. Libellule

        Mes plus plates excuses au Géant… A près lecture de la 2 ème partie, si mes calculs sont bons au CM2 il avait 9 ans et pour lui, c’était l’horreur. 🙁

  16. ACM

    Histoire de vous faire rigoler un peu : j’ai un ami à qui c’était arrivé. Sauf que c’était pas pour une ordonnance, mais pour la “marchandise” elle-même. Le copain, qui avait le sens du comique de situation, a donné des ampoules d’APOmorphine…(puis je suppose qu’il est allé se planquer dans un recoin obscur sans demander son reste)

  17. L

    C’est la première fois que je laisse un commentaire… J’aime beaucoup votre blog et votre manière d’écrire.
    Je suis désolée pour ce qui vous est arrivé mais contente de savoir qu’il ne vous a pas découpé en morceaux.
    J’avais lu un article disant que, selon des expériences scientifiques, lors d’un problème (agression, accident), plus il y a de personnes, et moins elles ne réagissent pour aider la victime. Visiblement cela s’est vérifié dans votre cas.
    Mon père est médecin, il lui est aussi arrivé de voir débarquer deux géants dans son cabinet alors qu’il allait partir un soir. Mais dans son cas, il s’agissait de deux agents de police qui lui ont demandé poliment le droit d’y rester pendant la nuit pour pouvoir surveiller le magasin d’en face, puisqu’ils avaient des informations indiquant un possible cambriolage…

  18. Julie

    Sacré nom de &@#. ! J’ avais écrit un commentaire et il n’est pas publié. Deux possibilités: soit je suis une burne en informatique (depuis que mon ordi ne veut plus de moi, mon Smartphone a du mal à compenser), soit Baptiste n’a pas validé mon com. J’opte pour la première solution et j’annonce que je suis une burne. Donc je réécris.
    Quand tu as annoncé que tu allais écrire sur ton braquage j’ai d’abord pensé à un braquage pour de l’argent et j’étais prête, comme beaucoup, à péter la gueule au type de 2m. Ensuite j’ai réfléchi. Du haut de mon mètre 60 et avec ma force de mouche, je risque de lui faire vraiment mal. C’est moche, je suis anti-violence. Et puis, qui braque les médecins ? Qui braque les pharmaciens ? Tu es victime et on a tous beaucoup de peine pour ce qui t’arrives parce qu’on te connaît un chouilla, parce que finalement on te kiffe aussi. L’autre on ne l’aime pas du tout. Pour autant, n’est il pas une victime aussi ? Ça doit être excessivement difficile de ressentir de la compréhension et de l’empathie pour son propre agresseur. J’attends impatiemment la suite de l’histoire pour savoir comment tu vas conclure cela. Si tu arrives à ressentir ces choses là, alors bravo, c’est bien, c’est beau. Si tu n’y arrives pas, c’est normal, je comprends. Moi même je ne sais pas si j’y arriverais.
    Un papier-ordonnance pour certains, un papier-billet pour d’autres. Le même besoin “vital” ?
    Enfin, une dernière chose:
    “Quoi ??? Freddy Mercury était GAY ?!!” Chapeau l’artiste ! ( et là je parle de toi). La plume est magique, tu arrives à me faire marrer comme une baleine. Quelques phrases bien senties au bon moment, au Coeur d’une histoire dramatique. Rire, la plus belle thérapie.
    Si tu fais des mauvais rêves, et que tu revois ton braqueur, imagine une armée de lecteurs/amis/protecteurs derrière toi. Ça peut marcher.

    ps: tu es sûr de ne pas vouloir mettre un peu de porno ? Non parce que tu as les gendarmes, les menottes, un braqueur de 2m… Moi je dis, c’est une belle occasion pour nous prouver que tu sais écrire des choses croustillantes. Non ? Bon.

      1. Julie

        Tu veux dire que je vais pouvoir me lâcher ? ;-p
        Je me demandais justement si parfois tu avais besoin de ne pas valider certains commentaires, tu sais, ces fameux “cracheurs de bile”. J’espère que non, ce blog n’attire que les gens bienveillants. En tout cas je le souhaite !

  19. saur

    je me disais aussi une semaine sans histoires….il y a une histoire là dessous!
    j’espère que tu vas mieux maintenant écriture toujours aussi incisive et ficelée!
    Je suis comme Julie j’aimerais bien lire du porno écrit par Bibi ça doit être croustillant et tordant!
    La suite !La suite!Je suis sûre que tu n’as pas voulu porter plainte!Oui-Oui n’est vraiment pas méchant! 😉

    1. Libellule

      Franche digression dans ce sujet triste et grave. Mais mon actualité perso rejoint la demande de porno croustillant et tordant (même si clairement je n’ai pas les talents d’écriture du Docteur, vous excuserez). Et je ne vois pas avec qui d’autre que vous partager ces pépites de joie de vivre retrouvée.

      Depuis quelques mois je travaille en EHPAD = maison de retraite médicalisée. Voilà pour le cadre.

      Souvent le matin, je passe voir Mme Poupée, une octogénaire avec un teint de porcelaine, de grands yeux bleus et toute sa tête. Ses nuits étaient pleines d’anxiété dans cette endroit où parfois le matin un voisin ne se lève plus, et où d’autres appellent au secours. Depuis quelques semaines, Mme Poupée a un nouveau voisin, M. Alzheimer, physiquement pas un chippendale mais une voix de crooner et un regard et très doux. A la question “Comment s’est passée votre nuit ?”, Mme Poupée me répond avec un grand sourire coquin “Oh, très bien, M. Alzheimer s’est “encore” trompé de lit cette nuit”. Parfois elle ajoute “Le pauvre homme se sent perdu, il faut vraiment que je le réconforte”. Gros débat dans l’équipe : les vieux (majeurs et consentants !) ont-ils le droit d’avoir une sexualité ? Et Mme Poupée a-t-elle le droit de ne plus porter sa chemise de nuit dans son lit ? (et à chaque fois Régis, l’aide soignant graveleux et en manque, nous fait bénéficier de ses blagues les plus subtiles sur l’intérêt des tremblements parkinsoniens dans les activités monomanuelles et des dentiers amovibles je vous laisse imaginer la suite)

      Au même moment, 2 étages plus bas, Mme Emmanuelle voyage à reculons dans le temps. Cela fait des années que c’est une ancienne comptable fort respectable en tablier gris style “soeur Emmanuelle”. Depuis peu sa mémoire a régressé jusqu’aux années 68/70. Ce sont des années où elle a découvert qu’elle pouvait mener une double vie de grande cougar gourmande grâce à la pilule (Emmanuelle type Sylvia Kristel, mais débridée), tout en conservant sa vie “officielle” de respectable comptable en gris. Mme Emmanuelle se réveille tous les matins en souffrant, et nous bêtement nous pensons que c’est à cause de toutes ses maladies rhumatismales (une liste longue comme le bras, il serait plus rapide de chercher ce qui n’est pas atteint). Mme Emmanuelle nous détrompe joyeusement : Si elle est perclue de “courbatures”, c’est parce qu’elle s’est livrée depuis 3 jours à des activités équestres immodérées dans la boîte échangiste de la ville où elle travaillait en 68 (à 500km), qu’elle nous détaille par le menu… Franchement on apprend des choses. Et même Régis qui semble avoir une connaissance encyclopédique du porno rougit jusqu’aux oreilles ! ça me fait beaucoup rire. J’espère que moi aussi à son âge si j’ai mal partout le matin je serai convaincue que c’est parce que j’ai passé un excellent week-end à faire ce qui me plaît, même si ce sera moins acrobatique 🙂

      1. Mésange

        Libellule, merci pour ce gai partage! Et vous racontez fort bien!
        Il me semble que Baptiste a évoqué dans un billet la sexualité des personnes âgées… à moins que ce ne soit Cilou dans un com (ou peut-être ni l’un ni l’autre… Aloïs me guette!). Il ressortait que, même si le sujet commençait à être abordé plus souvent, ce n’était pas évident d’en parler et encore moins d’en tenir compte dans les EHPAD ou autres maisons de retraite.
        Ben nous voilà loin de l’agression subie par Baptiste!

        1. Libellule

          Mésange,
          si vous retrouvez un jour ce post ou ce com je suis preneuse !
          Les deux tourtereaux doivent avoir les oreilles qui sifflent (malgré l’âge aucun n’est sourd !) tellement les équipes de jour débattent de leurs ébats. Mais l’équipe de nuit leur fiche une paix royale. J’aime bien l’équipe de nuit.

        1. Libellule

          merci Mésange, Grand et Cath.
          Je nous souhaite aussi à tous que le grand âge et ses diverses complications nous fassent oublier les soucis (et au Docteur son agression), mais nous laisse redécouvrir en permanence les plaisirs de l’amour 😉

      2. Julie

        Ah oui merci beaucoup pour cette jolie histoire ! Elle nous montre qu’en EHPAD il n’y a pas que la mort, l’ennuie et les (mauvaises) douleurs, mais aussi de la vie, de l’humour, et parfois du sexe. Yes !
        Quant à la question du consentement, vaste débat (parfois ce sont les enfants qui refusent la sexualité de leur parent âgé). Je retrouve cela chez les accueillants familiaux qui se posent beaucoup de questions.
        Une fois vieille, j’aimerais pouvoir toujours faire levrette et compagnie (un missionnaire me suffira, arthrose oblige), bref disposer de mon corps.

        1. Libellule

          bonjour,
          Je suis d’accord sur les réflexions entendues, mais sur le fond “la question du consentement” me paraît assez claire :
          – en EHPAD la chambre d’un résident est considérée en terme de droit comme son domicile, donc il y fait ce qu’il veut et on n’y entre pas sans sa permission (il parait que c’est pareil pour la chambre d’hôpital mais difficilement applicable en raison des nombreux examens et des chambres doubles)
          – du moment que la personne a la capacité à faire un choix la concernant, et qu’en plus ce choix ne risque pas d’avoir des conséquences financières ou médicales néfastes, elle a droit à l’autodétermination. Je n’ai plus en tête les innombrables chartes des hôpitaux, EHPADs, etc… mais cette liberté de choix “en général” y apparaît toujours.
          Je vois pas pourquoi les enfants auraient le choix de la sexualité de leurs parents, ce n’est pas une question d’âge : à 5 ans l’enfant n’imagine pas que ça existe, à l’adolescence il trouve que tout le monde y a droit sauf ses parents c’est dégoutant, à 25 ans il le sait mais il a du mal à accepter qu’un parent divorcé refasse sa vie avec un(e) autre, à 40 ans il se dit qu’après la ménopause sa mère n’a plus besoin d’avoir des envies, et à 60 que ses parents octogénaires sont trop vieux pour l’amour charnel. Donc heureusement que nous n’attendons pas la permission de nos chers enfants pour faire l’amour.

          1. Julie

            Bien entendu, je suis d’accord, même si je n’ai pas été aussi claire dans mon com’ précédent. Vous avez bien résumé le “malaise” de certains enfants avec la sexualité de leur parent, âgé ou non. La liberté de choix devrait toujours primer (choix du lieu de vie, choix d’avoir des relations intimes, choix de son rythme de vie,…) Hélas, je vois bien trop souvent le non respect de cette liberté.
            Quant à la question du “vaste débat” et du consentement, je ne parlais pas des personnes parfaitement cohérentes mais des personnes souffrant de troubles cognitifs ou d’handicap mental, qui ressentent naturellement du désir. Je vous rejoins: “du moment que la personne a la capacité a faire un choix”. Certaines arrivent encore à l’exprimer clairement, d’autres non. Et c’est ainsi qu’une famille d’accueil s’est retrouvée en grande difficulté car un de ses accueillis est entré un soir dans la chambre d’une autre pensionnaire, incapable d’exprimer son consentement. Etait-elle d’accord ? Etait-elle contre ? Aux professionnels d’y veiller, de respecter leurs choix mais aussi de protéger les adultes vulnérables. Pas toujours évident malheureusement.

          2. Libellule

            @ Julie : je suis d’accord avec vous, je comprends les situations que vous rencontrez et qui diffèrent un peu de celles que je vois actuellement 🙂

  20. Gilles

    Bonjour Baptiste,
    Quelqu’un qui use de violence sur une personne utilise le moyen le plus primaire pour prendre l’ascendant sur lui. Il cherche à provoquer la panique et la tétanisation, aussi bien physique que mentale, pour prendre le pouvoir.
    Je crois qu’il est très important de gérer son stress (ouai plus facile à dire qu’à faire) afin de ne pas perdre le contrôle. Les sports de combat son utile surtout pour cela (apprendre la gestion de l’agressivité : la sienne et celle de l’autre) mais pas tellement pour les techniques elles-même (quoi que).
    Si vous arrivez à rester lucide vous pouvez même le manipuler : il n’est qu’un esclave de son manque rappelez-vous. Faites tout pour vous préserver et n’oubliez pas qu’en dernier recours votre cabinet fourmille d’instruments coupants, piquants etc. et que vous connaissez parfaitement toutes sortes de points vitaux…
    Apprenez la loi : principe de la légitime défense etc. Le cadre légal n’est pas à négliger et face aux critiques sur ma suggestion ci-dessus sachez qu’un juge peut considérer qu’en cas de rapport de force disproportionné (comme c’est la cas ici au jugé de la carrure du monsieur) l’utilisation d’une arme blanche improvisée est légitime pour faire cesser l’agression. Et de toute façon il vaut mieux s’expliquer face à un juge qu’avec Saint Pierre…
    Enfin le débat sur : “le pauvre malade en souffrance face à son manque” il y a des gens qui ont vécu des choses terribles dans leur vie et qui n’en sont pas devenus de sombres crétins pour autant et cela ne résulte pas d’une aide extérieur, déjà très présente dans notre pays, mais souvent d’un choix personnel.
    Portez vous bien

    1. LydieCor

      Merci Gilles de rappeler à Baptiste que le “pauvre malade qui a besoin d’aide”, à ce moment-là du récit, c’est de trop. Victimiser son agresseur, ca permet tout au plus de lui donner des circonstances atténuantes, mais après? Ca n’enlève pas l’agression

      1. Julie

        Oui je comprends ça aussi. La question est: peut-on être victime (de son passé, de la société, d’un manque de force morale ?) et avoir besoin malgré tout d’un bon coup de pied au c.. ?
        Effectivement, on ne peut pas tout excuser. Mais est-ce qu’on peut comprendre ? Je ne sais pas si il y a une fin plus juste qu’une autre à cette histoire. J’aime bien lire différents points de vue, ça fait réfléchir.

    2. Libellule

      Oui, comme vous dites : plus facile à dire qu’à faire…
      C’est la vraie vie et pas un James Bond, c’est quand même normal d’être paralysé par la peur lors qu’une agression. Réflexe de survie. Plaqué au mur par une armoire à glace de 2m en manque dès l’entrée dans le cabinet… Il aurait fallu se saisir avec les dents de la punaise mal fixée dans le mur, et espérer que malgré le manque qui lui fait perdre toute lucidité l’agresseur soit ultra-douillet ? Ou bien votre généraliste a un sabre japonais en déco sur le bureau et il arrive a le faire venir à lui en cas d’agression par télékinésie ? Il a vu Kill Bill donc il sait faire les 3 appuis qui font éclater le coeur ? Des images de vengeance qui soulagent quand on s’est senti impuissant, mais pas très réaliste non plus.
      Sinon, dans la vraie vie, un visiophone à l’entrée du cabinet (déjà vu dans le 93), une téléalarme et/ou une bombe au poivre posée sur les ordonnances sécurisées, et une affiche dans la salle d’attente “En cas d’agression de votre généraliste, le patient qui appellera le plus vite la police recevra un exemplaire dédicacé de mon livre en coréen et un free hug”. Du krav-maga pour ceux qui le souhaitent (je connais pas). Des vacances. Faire appel à la chaîne humaine des lecteurs et amis pour être rassuré. Aller voir un psy ou passer une semaine chez la douce Cilou pour se remettre – un peu – de ses émotions.

      1. marie

        grand moment dans Kill Bill les 3 appuis… Euh une semaine chez Cilou pour se reposer , non ça c’est pas possible elle est toujours à fond la Bergamotte

      2. Gilles

        Remarquez chère Libellule que je parle de domination mentale surtout pas de super-héros.
        Il ne s’agit pas bien sure de maîtriser physiquement un malabar si on ne se sent pas de le faire (quoique je doute qu’il soit venu avec sa coquille pour protéger ses parties intimes) mais de maîtriser la situation autant que faire se peut. Les cas psychiatrique avec de l’expérience, ça se gère. On peut faire le choix de coopérer avec l’agresseur afin de sauver sa vie c’est tout à fait honorable mais il est plus confortable pour “l’après” agression de l’avoir fait en connaissance de cause et pas parce que vous avez été d’une certaine manière soumis ou brisé.
        Quoi qu’on en dise, sauf métier, nous sommes très peu confronté à une violence physique réelle en général et lorsque cela arrive cela est très perturbant.
        N’oubliez jamais que ces gens violents (ou manipulateurs ça marche aussi) n’ont de pouvoir que ce qu’on leur donne.
        Quand à l’inertie des témoins cela revient à ce fait divers de l’agression dans une rame de métro bondée : un agresseur, une victime, des dizaines de témoins… notre société individualiste à créée cela. Tout le monde est d’accord pour dire que le lien social est moins fort, que le groupe n’a plus son importance mais qui est prêt à prendre un risque pour l’autre ?
        Il existe des exceptions heureusement et lorsque cela se produit la société acclame son sauveur…
        avant de se rendormir profondément…

        1. Libellule

          Pardon Gilles,
          ce n’était pas une attaque contre vous, cette histoire d’agression ça m’a mis les nerfs à vifs et mes mots sont parfois mal choisis. Là je me disais qu’il ne fallait pas en remettre une couche aux victimes d’agression en leur expliquant qu’ils auraient du faire autrement. Ce qui n’était évidemment pas votre propos.

          1. Gilles

            Je vous en prie.
            Il est parfois difficile, surtout quand on a pas le talent d’écriture du lion rasta, de bien exprimer sa pensée.
            Vous avez raison, il ne faut pas ajouter la culpabilité au vécu.
            C’est un plaisir d’échanger avec vous ainsi que d’une manière générale avec toutes celles et ceux qui hantent ce blog plein de pensées positives et humanistes.

      3. Cilou

        @ Libellule : ôte moi un doute : tu serais pas une nana extra, par hasard ? Parce que si ce n’est pas le cas, tu donnes bien le change ! 🙂

        @ Marie-la-Pierre Précieuse : je suis moins à fond ces temps ci. Moins la patate. Va comprendre… Des bisous d’amour à toi que j’aime.

        1. soeursourire

          @cilou (moi en mode maman chiante) ; faudrait peut-être te coucher plus tôt ! (2h09, c’est pas une heure pour poster !) 🙂
          Bisoux

          1. Cilou

            @ Soeursourire (moi en mode insomniaque) : dès que le sommeil cesse de me fuir, promis, je me couche tôt !! 😉

        2. marie

          zouzoubis et take car, va faire zazen à Marsillia , que la force du 9 soit avec toi et tes petits
          AAAAAAAAAAAAAAAAmen !!!!qu’il dirait le génie des Everglades, alors oui pourquoi les Everglades? j’sais pas c’est rentré comme ça dans ma tête et on est plein à t’aimer Cristaline!

        3. Libellule

          Cilou,
          je suis une fille, oui.
          J’essaie de m’améliorer, et quand je lis vos commentaires je mesure le chemin qui me reste à parcourir avant d’être vraiment posée, douce, constructive, bienveillante et tout… (en tout bien tout honneur : je suis en couple et très heureuse). Donc votre compliment me touche beaucoup. Merci !

          1. Cath

            “Posée, douce, constructive “.
            C’est aussi mon rêve, mais si je dis cela devant mon entourage, il y aura une hécatombe : seront tous morts de rire.
            Pourtant j’essaie, c’est vrai 😉

          2. Cilou

            @ Libellule : si un jour on se rencontre en vrai, tu réviseras peut être ton jugement à mon égard ^^
            @ Cath : MDR en lisant ton com !! ^^

  21. Cath

    “Ensuite j’ai réfléchi. Du haut de mon mètre 60 et avec ma force de mouche, je risque de lui faire vraiment mal. C’est moche, je suis anti-violence”
    Il me semble bien avoir lu dans le temps jadis l’histoire d’un lion et d’un moustique, et sauf erreur de ma part – ou trouble de la mémoire- le gagnant ne fut pas le lion, même rasta…
    Bon, anti-violence, c’est beau, enfin quand on a une grande force de caractère. C’est sûr que c’est plus grand, au sens noble du terme.

    Que l’autre armoire brute de décoffrage soit une victime de beaucoup de choses et de sa propre violence, je crois qu’on ne peut en douter. Mais, c’est difficile à appréhender.

    Et j’écris tout ça parce que je viens de me rassurer en bidouillant mon ordinateur, et que ça marche, si ! Suis pas une courge, il y a encore de l’espoir.
    Bon, le portable ne veut pas encore faire ce que je lui dis, mais je vais te me le mater que ça en fera du bruit dans le landernau, je vous le promets 🙂

    1. Julie

      Oui être anti-violence c’est sur le principe. Qui ira dire je suis pour la violence ?! Mais face à une agression, bien entendu, je ne suis pas sûre que mes principes tiennent beaucoup le coup ! Ou alors si, mais simplement parce que je me fais pipi dessus de trouille et pas du tout grâce à un grand sens moral. C’est vrai, c’est tellement facile à dire, mais à faire ? J’aime bien l’idée que le moustique gagne, je ne connais pas l’histoire.

      1. Libellule

        Si, c’est possible.
        A une époque j’ai travaillé dans un centre où une collègues prévenait parfois l’équipe : “Cet après-midi, vous étonnez pas, c’est coup de pied au c… thérapeutique”.
        Le coup de pied était bien sûr uniquement verbal, et la collègue assez fine pour bien connaître les capacités réelles des patients, ne pas leur demander l’impossible. Parfois cela me semblait très dur. Mais cela se faisait dans le respect de la personne, parce que la collègue éducatrice spécialisée savait que le patient en question pouvait se montrer plus mature, plus autonome, et qu’il valait bien mieux que le comportement déplacé qu’il avait montré.
        Par contre, on est dans l’éducation ou la rééducation, avec des personnes stabilisées. Aucune chance que ça marche sur une personne en pleine crise de manque.

        1. Libellule

          euh désolée, c’est posté au mauvais endroit, c’était une réponse à Julie qui se demandait si malgré tout un coup de pied au C… ne serait pas utile

  22. Pascal CHARBONNEL

    C’était plus fréquent dans les années 90, nettement moins depuis la substitution.
    Un seul conseil : oublier très rapidement que l’on est médecin, faire l’ordonnance en lui expliquant qu’on prescrit parce qu’on a peur.
    Aucune éthique médicale n’échange raisonnablement un coup de couteau contre une boite de skénan, ou l’inverse

  23. wain"

    Lectrice anonyme d’habitude, un petit mot de réconfort après cette agression , qui me rappelle celle subie par Jaddo :/
    Bonne continuation, et pas d’autre mauvaise surprise, surtout

  24. Miss Niet

    Oh tellement désolée de lire cette histoire. Maintenant, que le mec fasse 2m de haut ne change pas grand chose à l’affaire, un mec violent, et un.drogue en.manque, ça flanque les chocottes.
    Je vis avec une montagne de 2m de haut, 110kg à la balance, autant dire la carrure qui suffit à dissuader une grande partie de la population à nous approcher (sans doute que nos tenues y contribuent aussi mais bon). Et c’est vrai qu’il a fait peur à une copine un soir ou il avait trop bu, parce que oui, la on voit la carrure. Pourtant dans le couple, la “violente” c’est moi. Lui c’est un gros nounours toujours calme.
    Et à l’inverse j’avais deux potes ceintures noires de karaté un peu format de poche. L’un des deux a été agressé un soir ou il rentrait avec sa copine et a mis les gars KO.

    Enfin voilà, une agression quelque soit le gabarit de l’agresseur on a peur et c’est normal. Le tout c’est de savoir qu’il y a aussi des petits teigneux, des grands tendres et de vivre avec.

    Sans doute que les femmes sont plus élevées dans cet esprit que l’agresseur est partout et n’importe qui. J’ai choisi pour ma part de refuser d’avoir peur de sortir et peur des gens, sans arts martiaux en stock. Alors remets toi, n’aies plus peur et continue sur ta lancée 😉

  25. Claire

    Moi, je te fais plein de free hugs, parce que tu as dû avoir très très peur, et que c’est toute notre humanité qui en prend un coup dans des cas comme celui-là…
    Je t’envoie un colis de tendresse et de douceur, et plein de bienveillance… Take care…

  26. Ceçou

    Oh Baptiste, j’espère que ça ne t’empêche pas de retourner travailler sans avoir les boules, et en trimballant toujours ta super-humanité avec toi. Prends soin de toi, Lion rasta et Rémi sans famille, on te kiffe putain !
    (Le cours accéléré de Krav-truc ne me parait plus être une option, quand tu mettras fin au suspense fou qui plane sur la fin de cette histoire, annonce-nous que tu t’es inscrit à un cours please ! Le suspense est plus grand encore, sans dec on flippe quand même pour toi depuis chez nous, aussi …)

  27. sylvie

    La loi du plus fort..
    J’y pensais qd une amie de 70 ans qui est bénévole pour la SPA m’a racontée qu’elle est menacée de mort
    par un fou qui aime faire du mal aux animaux! Cela va freiner son action et celle de ses braves collègues.
    Depuis je cherche comment faire avec impuissance je l’avoue..moi c 1m67 et 48kgs!..OUPS!
    Mais Bon je trouverais ptêtre! Sans violence..
    Je crois que toute agression doit être réparée pour pas qu’elle ne s’inscrive dans le corps qui l’a reçu( je ne parle pas de l’agression physique), pour
    que la blessure ne puisse se réouvrir. J’espère de tout coeur que vous trouverez vous aussi comment faire!

    1. Cath

      Signaler les menaces à la police ou la gendarmerie du coin et porter plainte pour harcèlement et violences, tout simplement. La police est aussi là pour calmer ce genre d’individus et n’apprécie généralement pas qu’on menace les vieilles dames. Si ça se trouve, ce monsieur a d’autres violences que verbales à son actif.
      Et un rappel à l’ordre et aux usages n’a jamais fait de tort à personne.

  28. Celle qui n'existait pas

    Bonjour,

    Je te plains de te trouver entre les mains d’un géant qui souffrait de ne pas avoir sa dose mais je plains aussi ce géant d’être dépendant de la drogue.
    C’est ambivalent mais vrai.
    Moi, la seule fois où j’ai été braquée (et pourtant j’ai fait beaucoup de métier à risque !), c’est à un péage. Deux voitures s’arrêtent avant le péage, en sortent 6 types armés de fusil-mitrailleurs et un gars nonchalant qui vient vers moi. Le bouton panique où s’est déjà ? “Voilà nos tickets, tout va bien”. Euh comment dire ? Les voitures et camions qui arrivent se garent sur le côté. Personne ne bouge et pourtant cela ressemble à un braquage, non ? Heureusement les fusils ne sont pas dirigés vers moi. Je mourrais pas tout de suite. Deux voitures coffres-forts arrivent et passent sans s’arrêter. J’ai juste le temps de remonter la barrière pour sauver 100 euros à la société de péage.
    La carte de crédit qui paie le tout est à l’ordre de la Banque de France. C’est quand même bizarre. Les automobilistes “survivants” à “l’attaque” sont passés sans rien dire. J’ai indiqué l’incident (!). Pas eu de nouvelles du chef. Bon c’était normal comme la colonne des chars (35 quand même) qui passaient dans ma voie. Le bruit était sidérant et à un centimètre près je partais avec eux. Même pas eu peur dans les deux cas. Pourquoi ? Alors que je suis une froussarde de première.
    Je ne sais pas quelle serait ma réaction devant un géant drogué ou patient attendant mais face à des engins de mort, pas peur. Le cerveau est drôle quand même.

    Courage Bibi, ce n’est pas tous les jours que le géant vert attaque (oui, le maïs de géant vert est un drogué aussi OGM garanti). Mais si tu as peur, bouton-panique relié à la gendarmerie. on ne s’en sert jamais mais cela rassure.

  29. Petit Prince

    Et donc je parie que tu n’as pas porté plainte au final parce que le médecin que tu es s’est dit que cet homme était aussi une victime 😉
    J’ai adoré la phrase “Il était énervé contre vous et il a dit qu’il reviendrait mais ne vous inquiétez pas s’il vous arrive quoi que ce soit dans les prochains jours on saura à qui s’adresser.” J’imagine ta tête à ce moment-là… ! Hi hi. Enfin ceci dit, ton histoire ne me fait pas tant rire que ça, parce que j’imagine combien c’est flippant sur le coup de se faire menacer par un gorille.
    En tout cas j’en tire une leçon : si j’entends des coups et des cris un jour dans le cabinet de mon médecin pendant que je patiente, je sors direct mon portable !
    Bises bibi

    1. Cath

      Et frapper à la porte, l’ouvrir sans attendre lla réponse – quiite à s’excuser si il y a maldonne- c’est aussi une option. Le temps de trouver le biniou dans le fonds du sac, moi j’irais au plus pressé, même avec mon 1,76 m. Et mon sac à main ( redoutable).

      1. Petit Prince

        Certes ; vous être plein de courage et de bon sens. Mais personnellement, je pense que je serais d’une utilité minimale voire inexistante à mon pauvre médecin. On se retrouverait au sol tous les deux, si l’individu mettait sa menace à exécution^^ Alors qu’à la limite, j’aurais peut-être plus de poids en entrant dans le cabinet portable à la main, police au bout du fil, pour prévenir l’agresseur. (Mon sac n’est pas redoutable, mais mon portable n’est jamais loin de ma main.) Évidemment, s’il y avait quiproquo, je me trouverais bien bête…

        1. Cath

          Ah mais c’est une idée excellente. Je ne critique pas du tout. Tout ce qui peut désarçonner une brute en action est toujours bienvenu. C’est juste que je n’ai jais le portable à portée de main, mais mon sac oui. Et j’ai beau faire, il y a toujours une centrale de repassage dedans. Et si on ajoute que je suis d’une maladresse affligeante – dixit mon maître d’armes quand je me suis essayée à jouer à Zorro- ça fait toujours son effet. Le temps que l’autre comprenne, on a une petite chance 😉

  30. isabelle

    C’est une expérience traumatisante, c’est bien de la restituer en mots. Ne pas faire l’ordonnance n’aurait pas résolu le problème de cette personne devenue tellement dépendante qu’elle en est venue à commettre des actes défiant toute moralité, elle n’en est plus là, et est à ce stade inaccessible à tout discours, toute aide; la seule urgence, la vraie, est de sauver sa vie, pour soi, pour les proches, pour tous les autres qui ont besoin de vous, on peut réfléchir après à ce qui l’a amenée là, mais pour cela il faut être resté en vie…

  31. monkaleidoscope

    argpfff : moi aussi, mon commentaire a été zappé !!
    bref, l’esentiel de ce que je voulais t’écrire est :
    – désolée, vraiment, que tu aies dû subir ça ….
    – je te souhaite que la peur ne fasse pas son nid dans le creux de ton dos ou ta tête …
    – et je te souhaite que le condensé de souffrance (celui causé par l’addiction) que tu as été obligé de te recevoir en pleine face ne t’envahira pas, pas trop longtemps

    bref bref, j’espère, sincèrement, que tout ça trouvera sa juste place (pas trop grosse) dans ta mémoire

    plein de courage et de compassion

  32. Pat

    Ce qui me dérange toujours c’est l’attitude passive des gens … On entend , on voit mais on ne bouge pas …
    Le souci c’est de continuer sa route avec la peur au ventre . Elle met du temps à s’estomper .. .
    Bizzzz et bon courage

  33. Elle

    C’est quoi ce post aujourd’hui ? 🙂
    J’en reste médusée…
    C’est moche pour le Doc qui prend des coups 
    Mais c’est qui ? Qui se shoote avec des morphiniques ?
    Le costaud pas rigolo qui le bouscule sans l’entendre
    ou Enrico  sur ce maudit radeau qui chante « Apprendre à vivre ensemble »?
    Hâte de connaître la fin.
    Comment ça va finir s’taffaire?
    Réconciliation en fumant dix clopes avec le « barjot » ?
    En écoutant chanter Enrico: « Sur le même bateau…Sur la même galère … »

  34. adeline

    Baptiste, pour avoir vécu une chose à peu près similaire (me faire agresser par le père d’un de mes patients, pour d’autres raisons que des médocs…), je vois à peu près ce que vous avez ressenti ce jour là. On est avant tout soignants, on n’imagine pas se faire agresser un jour…. et puis un jour cela arrive….. et après…. il faut y retourner, il y aura peut être de la peur, une trouille au ventre assez prenante, des tremblements jusqu’aux os pendant quelques temps, des questionnements, des “pourquoi”, des “j’aurai dû faire ou dire ça”, le film repassera peut être encore devant les yeux…….. Et puis un jour, cela ira mieux, parce qu’on a des métiers passionnants, parce qu’on s’est engagés avec passion, parce qu’on a fait et qu’on fait encore des rencontres touchantes et bouleversantes, parce qu’on n’est pas seuls et qu’on nous soutient, rien ne sera oublié mais l’histoire sera passée et vous l’aurez dépassée. Bons rétablissements (aux tympans et au moral)

  35. Myriam FdF

    Donc, si j’ai tout bien compris : se faire agresser rend sadique.
    Une semaine pour avoir la suite de l’histoire !!!
    Mais vu que tu es en vie et que tu nous kiffes, tu es pardonné. A moitié.
    N’avertis plus jamais un agresseur que tu vas le dénoncer et tu es pardonné. En entier.

  36. Cath

    Au fait, pourquoi 10 mégots de vocation dans le titre ?
    Je sais, une question pareille un dimanche soir , c’est un peu sauvage, mais pourquoi ?

  37. Herve CRUCHANT

    (“cette histoire est tirée d’un fait réel”. Cecyl B Deux Mille)

    Le type entre en coup de vent dans le cabinet. Deux mètres, la tête agressive d’un individu qui s’est levé en retard et n’a aucune envie de négocier quoi que ce soit. Surtout pas une ordonnance de morphine !

    — Ordonnance morphine fissa connard ou je t’explose la tronche… Le tout dans la même expiration, sans même prendre le temps d’y mettre la moindre ponctuation.

    Le jeune toubib se lève lentement derrière son bureau, pour que le patient pressé ait tout le loisir de le voir déplier son mètre soixante dix banal et bienveillant. Il regarde le gars qui avance lentement vers lui…il lève la main pour signifier le salut et la paix comme nous l’avons appris de nos amis américains après qu’ils eurent assassiné le dernier Indien Navajo à coups de sabre de cavalerie.

    Le furieux s’arrête. Le toubib fait lentement descendre sa dextre et indique le siège passager au colosse. De près, il paraît bien plus grand encore. Bonjour-Docteur ouvre son tiroir, en sort une pochette de cuir fauve dont il extrait avec de tendres gestes, trahissant, par ces gestes, une grande habitude des touchers rectaux, une pochette d’herbe à l’hydrométrie stabilisée. Un petit paquet de papier Riz-LaCroix du Lauragais. Un briquet à mèche d’amadou et un chilum à l’ancienne spécialement gravé pour lui par les pensionnaires de la prison des femmes de Valparaiso….
    Il montre l’œuvre d’art au malabar et lui dit, en toute simplicité :

    — Cool, man… Papier ou “crayon” ? Puis ajoute, pour aider le patient à se déboutonner :
    C’est de la bonne. Pakistanaise avec dix pour cent de Corrézienne pour le mœlleux paysan de chez nous. Direct du 36 par mon pote des Stups. Contrôlée et approuvée par ma copine de la Répression des Fraudes ….

      1. Mésange

        Pfiou… quel dédain, Cath, pour les nains de jardin! Je t’assure qu’ils sont vraiment grands à côté des lilliputiens dont je fais partie : les nains, eux, n’ont pas besoin d’un banc ou de 2 parpaings pour tester la douceur de la barbe de Grand!
        Allez zou… caresses de plumettes à tous les nains et lilliputiens selon Cath! A toi aussi… presque géante!

        1. Cath

          Ah quand même, un banc et deux parpaings ? Et le trampoline ? En ajustant pour éviter que le bisou ne défrise la barbe en se transformant en coup de boule du poids plume…
          Pardon l’oiselle, mais je n’ai pas pu résister. Ne me vole pas dans les plumes en représailles 😉

        2. Grand33

          A tous les gens de petite taille : pas besoin de stratagèmes pour tester la douceur de la barbe. Le Grand, il se baisse …. épicétou !
          labisequipiquemêmepas

  38. Sam

    Mon pauvre Baptiste, je suis bien peiné de lire cette malheureuse et inacceptable agression ! J’espère que vous ne serez pas trop dégoûté du genre humain (y’a des fois où on se pose la question, franchement, dans la vie de tous les jours…), mais vu le second degré de certaines phrases, je me dis que le choc des premières minutes a du passer (un peu). Plein de bonnes choses pour la suite, en espérant que ce sera la seule et unique fois de votre carrière…

    Avec toute mon admiration pour vos talents variés (écriture et médecine HUMAINE),

    Sam

  39. Pretty Womn

    Je compatis à cette expérience brutale et choquante. J’ai travaillé comme secrétaire médicale aux urgences d’un CHRU et j’ai eu quelquefois des montées d’adrénaline surtout le soir où la population n’est plus tout à fait la même… Les nuits aux urgences sont parfois “particulières” et encore, j’étais à un poste moins en avant que le personnel médical… Autant dire que je n’ai rien vu ou presque par rapport à eux.
    Tout ça pour dire que la suggestion de prescrire autre chose que les morphiniques demandés est, à mon avis, utopique car les toxicomanes connaissent très très bien les produits, leurs noms et leurs effets. Comme on dit “on ne la leur fait pas !”. J’ai aussi bossé en maison d’arrêt (toujours comme secrétaire médicale du CHRU) et j’ai eu tout loisir de constater qu’ils connaissaient parfaitement le Vidal, enfin pour ce qui les intéressaient.
    J’attends la suite pour savoir moi aussi, curieuse que je suis.
    J’espère que vous vous remettrez rapidement, même si je sais pertinemment qu’on n’oublie jamais.
    Cordialement,

  40. desperate

    Alors voilà, j’ai acheté le bouquin. Je l’ai dévoré. J’ai bien rigolé. j’ai essayé d’en lire des passages à mon homme mais je riais tellement qu’il ne comprenait rien.
    Je me suis dépêchée de le finir pour le lui refiler.
    Un vrai régal, c’est tellement bien écrit…
    Merci, vraiment merci.

  41. Petit bleu

    Merci à toi bibi. Merci pour nous les gens en bleu qui parfois, lorsque nous ne mettons pas des PV à 90€, roulons à 90km/h en pleine agglomération et prenons des risques pour nos vies parce que quelque part quelqu’un a besoin d’aide et que sa vie est en danger.
    La plupart des gens pensent à nous sur le bord de la route, faisant la morale parce que non, c’est pas bien de rouler en téléphonant. Ils n’imaginent pas ce que nous pouvons ressentir lorsque nous montons 4 étages en courant, l’arme à la main, un mélange de peur et d’adrénaline qui nous tord le ventre, parce qu’un fou ou un type en manque à sorti un couteau et qu’il nous appartient que tout se passe pour le mieux.
    Sur mon écusson il y a marqué “Assister – Servir – Protéger” et pas “Réprimer – Gratter – Tabasser”…

    PS: le meilleur conseil que je pourrais donner à ceux qui seraient confrontés à ce genres de situations, c’est de ne pas se précipiter. Rien ne vaut une vie, pas même de l’argent ou une ordonnance. Le mieux est de bien noter tout ce qui pourra permettre l’arrestation: une description physique et vestimentaire de l’auteur mais surtout, surtout, ce que la plupart des gens oublient, la direction de fuite. Courir après les méchants c’est quand même plus facile lorsque l’on sait où chercher…

    1. Cath

      Et merci à vous de montrer de nous rappeler la vraie fonction de la police ainsi que son visage humain, qu’on a tendance à oublier.
      C’est vrai qu’on n’aime pas se faire rappeler à l’ordre, qu’on aime rouler plus vite que la limite indiquée… Mais qu’on réfléchisse un peu aux accidents évités précisément parce que ces mesures sont prises et mises en oeuvre.
      Quant à la décharge d’adrénaline, et la peur au ventre, et y aller quand même, oui, il ne faut pas l’oublier non plus.
      Parfois, une petite comparaison avec ce qui se passe ailleurs remet les choses en perspective.
      Dans les hôpitaux d’une grande ville anglaise, les policiers sont très appréciés des personnels soignants, parce qu’ils leur permettent de soigner sans se faire estourbir, et comme me disait l’un d’entre eux, ça limite les frais de peinture…

      Cela dit, se récolter un carré vert quand on choisit le pseudo ” petit bleu”, c’est pas de bol, n’est-ce pas ? Moi j’aime bien les “petits bruns”, les seuls, les vrais. Avec du thé ou du café, à l’heure du goûter.

      Bon, ben c’est pas le tout, mais une bonne journée à toutes celles et ceux qui accompagnent les petits sur le chemin de l’école. Et aux autres aussi.

    2. Miss Niet

      Merci Petit Bleu pour ce commentaire. Perso j’ai eu affaire aux hommes en bleu rarement, mais à chaque fois ils ont été très serviables. Chez moi on a l’habitude de leur sourire des le départ et de pas râler quand on nous arrête. Je transmet cette attitude à mon conjoint qui a eu le malheur d’en croiser avec moins d’humanité et vu ce qu’il a subit, il est difficile de l’en blâmer. Quand on fait vos métiers ou l’on sert et protége on croise de tout alors j’imagine que c’est difficile de rester toujours humain et bienveillant.

    3. Grand33

      Bonjour petit Bleu,
      Mon fiston rentre aujourd’hui à l’école sous-off de gendarmerie, tu me donnes l’occasion d’avoir une pensée pour lui, pour toi et tous vos collègues !!!!
      Merci d’Assister, de Servir et de Protéger et tant pis pour les 90€
      Prenez soins de vous !!!

      1. Herve CRUCHANT

        Ah, un p’tit bleu sur le zinc… De celui qui te râpe la glotte, qui laisse un rond violet indélébile sur le métal, qui te fait croire que t’as plus sommeil, que t’as toujours vingt ans. Et que t’as plus faim. Au retour de l’atelier, sous la lampe du troquet à Jules. Jules qui frotte le même verre à vin depuis trente ans. Ou alors c’est qu’il produit de l’électricité avec ses petits bras, le clope éteint au coin de sa gouaille ?
        Salut Raymond ! alors, çà va la grande ? Bonjour, Monsieur André fait pas chaud aujourd’hui, hein comme d’habitude Monsieur André bien serré ?

        Un petit bleu pour la route. Juste pour voler une minute à la pointeuse; je trainerai un peu en sortant.
        Pas besoin de parler. Jules, il connait çà. A peine éclusé, le godet est rempli à ras bord. Pas une goutte de perdue. Et tendre les lèvres vers le bord de la mare violette épaisse comme un sirop pour l’atout, sucer un peu, juste un peu, pour que çà bascule… Jules mettra tout çà sur l’ardoise…

        Jules qui recommence à mouliner son verre à pied avec son torchon…
        La seconde sirène vient de sonner. Déjà? Faudrait p’tet que je me magne.

        1. Libellule

          eh bien Hervé, vous êtes inspiré !
          votre texte me rappelle le style d’un groupe musical dont je n’arrive pas à retrouver le nom, leur spectacle s’appelle “Le Barmanologue” ou “Le Barmanoscope” il me semble… est-ce un hasard ?

        2. marie

          fais gaffe en sortant, écrases pas les pieds de la vieille Carmen qui boit son fernet-branca avé les cacawouettes et pi fermes la porte elle est poitrinaire biling biling !!! tintinnabule le carillon

    4. Cilou

      @ Petit Bleu : moi je fais partie de ceux qui n’aiment pas les flics. Enfin, faisais. Parce que votre com donne une autre vision des choses… Je vais faire un effort de réconciliation, promis. Parce que vous m’en donnez l’envie.
      Des bisous !

  42. CarolineVilaine

    Mince, ca devrait pas exister les agressions, comme les crabes et la mort 🙁 Force et courage, et surtout force et encore courage…

  43. Irène

    Je suis tellement désolée de ce qui t’es arrivé. C’est violent. On ne peut pas faire qq chose de spécial sur une ordonnance extorquée par la force et – je continue à délirer – que les pharmaciens aient des médicaments “adaptés” à délivrer devant ce genre d’ordonnance ?
    La seule fois où j’ai été entourée par quelques jeunes gens contre lesquels je n’aurais rien pu faire, je les ai calmement écarté de la main en leur disant ” je vous en prie, messieurs”. Et ils se sont écartés ! J’ai eu de la chance.
    Ce fut surréaliste !
    Un gros bisou Baptiste.

  44. @ual

    Est-ce normal docteur (mouahah) si la seule chose que j’ai retenu c’est le Gala du 13 juillet 1976 ? 🙂
    Je crois qu’il se passe un truc entre nous …
    Comment se fait-il alors qu’inconsciemment au débotté tu écrives MA date de naissance ?! °_° “cœur avec les doigts”

    Blague (again) mise à part : ça doit être un peu dingue cette sensation … Mon dieu il va me péter toutes les dents !!! Et en même temps : non la déontologie bor-del ! Han non finalement je tiens à la vie !
    Tout ça en 3 millisecondes ! C’est dangereux ce métier !

    J’attends la suite 😉

    ps : la personne qui me tient lieu d’époux, lorsque je lui relate l’anecdote du Gala n’a rien trouvé de mieux que : ça existait Gala en 1976 ?
    J’espère qu’on ne retrouvera jamais son corps …

    1. Cath

      Marrant. Je m’étais fait la même réflexion. C’était pas Jours de France de Pépé D. à l’époque ? Mais il aurait certainement pas parlé de Freddy…
      Et moi je suis toujours en vie. Même pas peur 🙂

  45. Clochette

    La veille de mon anniversaire, la nouvelle de ton passage à Rivesaltes, à deux pas de chez moi, est comme un cadeau en avance ! Je suis trop contente !

  46. Mme Dominique Monein

    Bonsoir Baptiste,

    Je tombe par hasard sur cet ancien post (bien que je les lise assez régulièrement depuis longtemps, mais pas toujours, la preuve !)
    Comme tu as bien fait d’agir ainsi ! (je n’ai pas lu la suite et puisque je te lis toujours c’est que tu t’en es bien sorti).

    Si j’ai envie d’écrire ce soir, malgré le temps passé, c’est que cela me rappelle une histoire qui se finit mal. Le jeune médecin Vincent H. (32 ans) et ami d’enfance s’est fait sauvagement assassiné dans son cabinet par un consommateur d’héroïne en manque alors qu’il œuvrait toujours à “soigner” (ie vouloir aider) les personnes au comportement addictif. Il lui aurait refusé l’ouverture de sa boîte à toxiques. C’était un soir de fin décembre 90 ou début janvier 91, au moment des fêtes. Je ne me souviens plus du nombre exact de coups de couteau qu’il a reçu, il me semble que c’était 37, de la tête aux pieds. L’agresseur a ensuite dévalisé l’armoire à toxiques, pris sa montre, ses clés de voiture et son portefeuille et s’en est allé, traversant la salle d’attente pleine de patients qui trouvaient le temps long…
    Vincent tu étais si gentil, si bienveillant, si jeune, plein d’enthousiasme et d’espoir. Paix à ton âme.

    Cela m’a fait du bien de partager via ce blog cette histoire tragique. Merci Baptiste de m’en avoir donné l’occasion.
    J’admire ton courage, ta bienveillance et ta droiture, ton humour aussi !

    Merci

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