Tout est politique

Alors voilà, l’autre jour, un auteur auprès duquel je déjeunais, un auteur qui vend beaucoup de romans, a dit :

« Moi, je ne prends jamais position sur les réseaux sociaux ou dans mes livres. Je reste neutre »

Il a expliqué : « plus on reste neutre, plus on a de lecteurs et lectrices » [ou moins on en perd, plutôt].

Parler, c’est risquer de déplaire.

J’ai tenté un timide : « Rester neutre, c’est déjà prendre position ».

La neutralité a été, est, et sera toujours un choix politique.

Je ne sais pas comment font les gens pour vivre en paix avec notre époque, ou pour en donner l’impression.

Pour gérer leur hypersensibilité et le quotidien d’un monde injuste où la bonté est malmenée de toutes parts. Pour emmener le silence avec eux, le promener par devant eux.

Je ne peux pas.

On ne peut pas se taire. On ne doit pas.

Et je surestime peut-être les lecteurs et les lectrices, mais j’ose espérer qu’on peut lire l’article d’un romancier ou d’une romancière qui aborde un sujet de société (au hasard, un article portant sur la PMA, la vaccination, la représentativité des personnages LGBT+ au cinéma) ne pas être d’accord avec lui/elle, et ne pas pour autant se dire « puisqu’il ne pense pas comme moi PLUS JAMAIS JE NE LIRAI SES LIVRES, NA ! ».

On est humain. On essaie. On espère. On se regarde, on échange, on réfléchit, ON SE PARLE. On ne se tait pas. Pas pour du fric. Pas pour cette raison-là. Toutes les raisons sont valables, mais pas celle-là. Pas quand on écrit. Pas quand une bonne fée s’est perchée sur votre berceau au jour de votre naissance et a dit « Tu seras archi-nul en sport, mais tu écriras, et tes frères humains et tes sœurs humaines te liront ».

Non ?

(Bref, comme vous le lisez, je ne flippe absolument pas de la façon dont vous ressentez l’aspect parfois franchement militant de ce qui se passe ici… Je sais que je modère les commentaires à la hussarde, mais c’est dur de gérer tout ça, tout seul, après mes journées de boulot et une sensibilité à fleur de peau qui me punira toujours bien plus que le déplaisir que vous pourriez éprouver en constatant que j’ai supprimé, arbitrairement, un commentaire… 🙏🏻♥️)

Tout est politique, comme disait Thomas Mann. Je voudrais que tout soit respect et amour.

Malheureusement, on ne choisit pas. Alors on se bat ?

On se bat. Oui.

57 réflexions sur « Tout est politique »

  1. Florence

    Bonjour Baptiste. Oui on se rebelle, on pense/ressent à notre niveau et c’est pour cela que je vous respecte car vous êtes vrai avec vous-mêmes et avec les autres même s’ils ne comprennent pas forcément. Continuez, rebellez-vous, interrogez-vous, interrogez-nous … c’est cela vivre sa vie et pas celle des autres. Expérimentons, changeons …. alors nous vivons. Yessss. Florence

  2. Achminov

    Bien sûr, je me bats, tu te bats, il ou elle se bat, nous nous battons, vous vous battez, elles et ils se battent au présent, à l’imparfait (nobody is perfect !) au futur, non pour battre sa coulpe (dépense d’énergie inutile !)
    Continuons de nous battre pour ce que nous estimons être juste.
    1 cc = 21 gouttes et les petits ruisseaux font les grandes rivières et comme le colibri … À la fin, nous aurons fait notre part.
    Merci de tes coups de gueule, ils nous font se sentir vivants et à l’écoute.

  3. Anthony B.

    Oui, battons-nous! Parole d’avocat qui parle pour défendre des idées (pas toujours les miennes, mais celles de personnes en tous cas).
    Comme tu le mentionnes, il est choquant de se taire pour du fric. De renier ses idées, ne pas les exprimer, pour de l’argent. Bien que néophyte, je trouve que c’est s’autocensurer alors que l’écrivain a pu commence à écrire justement pour s’exprimer. C’est plutôt contradictoire…
    Et comme tu le dis, puisque tu es lu, c’est que tes prises de position ne laissent pas indifférents. La plupart partagent tes idées, apprécient tes prises de position, peuvent commenter, réfléchir ou débattre en cas de désaccord. Il y a toujours les idiots bourrins qui braillent et insultent quand ils ne sont pas d’accord. Mais ce n’est pas la majorité.
    C’est d’ailleurs en entendant parler de l’une de tes prises de position que je me suis intéressé à tes publi, que je me suis abonné au blog et ai commencé à te lire… Si j’ai continué à te lire, c’est aussi pour l’humanité, la proximité, et oui quand même l’intérêt des publi et des ouvrages.
    Comme quoi, prendre position ne fait pas qu’éloigner les lecteurs…
    Tchuss Cher Baptiste!

    1. kleff

      Combat , sous tend , la violence … Douceur de dire que l’on est pas d’accord est à mon sens salvateur car chacun à sa croyance ou sa vision du moment .
      L’illusion de croire que ceci ou cela est ou sera suivant son interprétation ou projection …
      Chacun à sa vérité , en cela pourquoi s’insurger de ce que dit ou fait autrui , l’essentiel est d’être soi en accord avec soi et non avec l’autre qui est extérieur à nous donc différent dans son mode d ‘actions de pensées , de vécu ,de croyances ,etc…
      Dire ,se dire ,n’est-il pas subjectif suivant l’endroit ou on se place ?
      Bienveillance maître mot en toutes choses , accueillir même quand nous sommes aux antipodes de ce qui est exprimé.

  4. fripouille

    Rien n’est inutile ! Si ça ne nous parle pas à nous, ça parlera à d’autres, c’est en faisant suivre qu’on continue à exister…Et tu nous mets sur la bonne voie !

  5. Angele2b

    Oui, merci Baptiste. Comme nombre d’entre nous qui te lisons, je continue à avoir foi en l’Homme, dans son respect de l’autre et dans son amour de l’autre. Mais si, mais si, ça avance. Très très doucement, mais ça avance. Moins vite que les progrès techniques, hélas! Gros câlin.

  6. orecchioni

    oui Baptiste, on se bat pour nos valeurs et nos convictions. ça donne du sens à notre vie. Merci pour le courage que tu donnes! je t’embrasse

  7. Mimie

    Bien sur Baptiste qu’il faut continuer a se battre, tant qu’on en a la force, mais n’oublie pas, n’oublie jamais qu’il faut egalement savoir se proteger, surtout lorsque l’on est hypersensible comme toi! Affirme tes positions et prends bien soin de toi. Gros hug…

  8. Lauriane

    Oh que oui, on se bat tous les jours pour que ce monde de Bisounours existe au moins un peu. Merci pour tes prises de position B., Merci de montrer l’Humain derrière l’écran.
    Prend bien soin de toi

  9. Nicide

    Comme je vous aime, Baptiste !
    J’aime les gens qui ont des C…..S au C… !
    Et ceux et celles qui ne se retranchent pas derrière la neutralité me paraissent bien moins fades……
    Continuez à vous exprimer avec vos tripes, c’est tellement plus vrai !

  10. Bertrouf

    Ça m’arrive régulièrement de vous lire, de me dire : “ah non, je ne suis pas d’accord”, ou même “il exagère”.
    Mais ça ne m’empêche pas de vous lire, et d’y prendre du plaisir 🙂
    Bisou

  11. Tsuvane

    Ouh laaaa … à fleur de peau vous dites ? … sans blague …^^

    Et c’est là que je me demande : vous êtes un baume pour le petit coeur de vos lecteurs, mais le vôtre, quelqu’un est là pour l’apaiser quand il s’angoisse comme ça ? …

    Bien sûr qu’on peut avoir des divergences d’opinions mais rester fidèle à un auteur qu’on apprécie énormément !
    Y a que deux sujets où je serai intransigeante ; si vous trouvez que les derniers Star Wars sont des chefs d’oeuvre, et si j’apprends que vous mettez le Nutella au frigo. Mis à part ça, je ne suis que tolérance. Et j’attends avec impatience votre prochain billet.

    1. LaetiM

      Bonjour Coralaluciole!
      Je viens de comprendre une chose importante :définir les choses.

      Pour moi la neutralité c’est ne pas être participative d’un combat, sans pour autant taire mon opinion.
      Pour moi, les combats, c’est vouloir prouver aux autres qu’ils on tort de penser,agir,exprimer selon leurs vécus,leurs ressentis…
      Par contre, je n’hésite pas à dire :”Je comprends Ton point de vue,voici le mien”… sauf si la personne en face refuse tout autre point de vue que le sien.
      Si deux de vos meilleures amies se font la guerre : choisissez vous un camp ou la neutralité?
      Allez vous ajouter de l’huile sur le feu ou décider d’apporter amour et soutien à chacune,un espace de médiation ou elles pourront se rencontrer?
      Je crois que la neutralité,c’est garder la tête froide,les idées claires, et quand même avoir des opinions,ouvrir un espace d’accueil et d’amour à qui le désire.

      1. Cath

        Votre définition de la neutralité est assez bonne, mais ce n’est manifestement pas celle défendue par l’écrivain dont Baptiste rapporte les propos : la sienne ( la définition de cet écrivain veux-je dire) se rapproche plus de l’indifférence ou de la couardise, ou des deux, mâtinée d’appât du gain. Il y en a, des beaux comme ça, et plus qu’on ne pense.

        1. LaetiM

          Je suis d’accord avec vous : cet homme n’est pas neutre,il a peur d’exprimer une opinion, ce qui est différent.
          Ce que je voulais exprimer,c’est que parfois nous discutons,échangeons avec des personnes sur des bases semblant semblables : ici la neutralité, mais devenant différentes car nous ne donnons pas la même définition.
          D’où l’importance de définir avant de pouvoir échanger.

  12. Emma

    Parler c’est Échanger…c’est Essentiel
    D’accord, pas d’accord l’important c’est d’exprimer chacun son opinion ET d’ecouter celles des autres…merci pour tout vos échanges

  13. light dys

    Entièrement d’accord avec toi et, pour ma part, je n’apprécie vraiment que les œuvres qui portent un message et qui s’engagent, beaucoup moins les œuvres “neutres” (ou qui prétendent l’être) ; c’est ennuyeux la neutralité… et peut-être même… un peu lâche.

    Merci de t’engager, merci de te battre pour se qui est important !

  14. Vidalens

    Comment rester “neutre” ? Se réfugier ? Oui on peut essayer mais ce ne sera qu’un essai parce que comme vous le soulignez ce monde est tout aussi brutal que celui des siècles passés et comme nos parents, nous aussi on se bat, comme on peut.
    Quant aux écrits, de mon point de vue c’est surtout ceux qui sont d’un autre bord, qui défendent des points de vue différents de ceux auxquels nous tenons, ce sont ceux-là aussi qui doivent être lus. Facile à dire, certes. Et je sais ce dont je cause.

  15. Sylve

    “Indignez vous” de Stéphane Hessel… à lire et relire… et garder à l’esprit que les mots, les idées, l’esprit critique etc… peuvent changer le monde et lutter contre le totalitarisme… tomber, se relever et recommencer encore et encore… oui Baptiste on se bat grâce aussi à de belles personnes comme toi mais ces belles personnes en prennent aussi pour leur grade alors n’oublie jamais la métaphore de l’hôtesse que tu nous as si joliment compté récemment… Pense à te protéger et à prendre bien soin de toi pour pouvoir continuer à prendre soin du monde… Merci… Respect…

  16. Emmanuelle

    La neutralité, ou comment se cacher derrière son petit doigt en utilisant un terme “consensuel” pour dire “je veux plus de fric/pouvoir/fans/admirateurs/financements et pour ça, je suis prêt.e à m’asseoir sur mes convictions et/ou à marcher sur d’autres qui seront moins “neutres” que moi. ”
    Oui, quand on ouvre sa bouche, on ne se fait pas que des copains… mais on peut aussi se faire des copains, voire même des copains “qui ne pensent pas comme nous mais nous respectent quand même”.
    Avoir le courage de ses opinions n’est pas toujours simple… et peut fermer quelques portes ou avoir des effets indésirables sur le moral. Personnellement, je ne refuse de lire un auteur que lorsque sa prose est indigeste ou que ses opinions sont tellement extrémistes qu’elles transparaissent outrageusement dans ladite prose (je crois que cela revient au même).
    Et quand bien-même je ne serais pas en accord avec ce qui s’écrit ici, rien ne m’oblige à venir le lire… et rien ne m’autorise à me montrer incorrecte avec l’auteur des propos. Agresser l’autre n’est pas engager le débat, c’est lui nier le droit de penser différemment…

  17. Lili

    Je ne vais pas me faire que des copains, toi y compris mais parfois je pense qu’il faut garder une certaine neutralité quand on est un personnage public. Je n’ai pas envie de lire et me dire “celui-ci est très extrême de ce côté et celui là encore plus extrême de l’autre côté dans ce que je déteste”. Je n’ai pas envie de juger. Je suis qui pour me donner le droit de faire cela ? Égale à toi ? Sûrement ! J’aime tes livres, tes câlins, ta sensibilité mais pas toujours tes partages !

    1. Baptiste Beaulieu Auteur de l’article

      Coucou Lili
      Je comprends
      Mais j’arrive pas à oublier cette phrase de Élie Wiesel
      “La neutralité aide l’oppresseur, jamais m’opprimé”…
      Bonne et douce soirée à vous +++

      1. globule

        Tout à fait d’accord avec cette citation, que je constate tous les jours dans le discours ambiant, qui dit que le rose c’est pour les filles, que les hommes doivent être puissants, que les riches sont finalement méritants d’avoir 99% du gâteau, que les pauvres l’ont sûrement cherché ou pas assez…
        Être neutre, c’est laisser faire. Dans un monde inégalitaire et injuste, c’est donner sa voix à la domination en place. Pour être vraiment neutre, alors il faudrait chercher à rééquilibrer… et ce n’est plus non plus de la neutralité. Je ne veux pas être neutre, je préfère être juste.

      2. Lili

        Coucou BB, tu peux œuvrer dans ton coin, bien sûr qu’il le faut. Tu peux passer le message dans tes livres. Mais si à chaque fois, dans tes 2 métiers (toubib et écrivain), tu laisses trop transparaître tes idées personnelles, tu te portes tort et c’est bien dommage pour tes patients, tes lecteurs et toi même. C’est juste mon avis !

  18. LaetiM

    Se battre pour la paix : Tu vois, cher Baptiste, le problème? Ressens-Tu l’antagonisme dans les termes?

    Comment fait-on pour vivre en paix avec notre époque? Par l’acceptation, tout simplement. L’acceptation du point de vue de celui/celle qui exprime une idée différente de la nôtre pour moi,” vouloir jouer à qui a raison qui a tort” équivaut à jouer au plus c-n et au plus intolérant et à ce jeu là, hélas, tout le monde gagne.
    Ce qui n’empêche d’exprimer son opinion…sauf si “l’autre” n’a pas envie de l’entendre : c’est de la perte d’énergie et une frustration monstre qui nous guette, en ce cas. Sans compter la migraine….
    Accepter la colère qui monte en soi,parfois, tout comme on accepte nos joies (Tu as déjà quelqu’un se reprocher de rire,sérieusement?)
    Et puis qu’est-ce que notre époque a de mieux que les autres? Des siècles de tueries,d’intolérance,de vouloir les possessions des autres,de tromperies,de vols….
    Dire bonjour et au revoir à la personne qui conduit le bus( avec un sourire,encore mieux!),idem pour les caissières,boulangères… et même avec les homologues masculins!
    Se balader dans des rues et se dire”Ouah! Il y a des gens qui ont nettoyé ces rues pour des inconnus!”
    Sourire,être poli,c’est changer le monde,y apporter la paix.
    Et puis apporter la paix,parfois,c’est accepter qu’on aime pousser des coups de gueule,que ça nous fait du bien et que nous n’attaquons personne lorsque nous le faisons(je ne T’ai jamais “entendu” dire telle personnes est co–e) mais des idées qui nous paraissent aberrantes .
    Moi, ce qui me parait aberrant, c’est entendre des gens dire vouloir se BATTRE pour la PAIX! 😉

    1. Lili

      Oui moi aussi ça me choque de voir “se battre pour la Paix” comme s’armer pour se protéger. Je crois qu’il faut chercher la Paix en Soi pour la répandre et ce n’est pas un mince travail !

      1. LaetiM

        Une astuce : ne pas se battre contre soi! Je ressens des émotions, je les accepte sans dire :”C’est bien ou c’est mal” C’est juste une observation à poser.

        La joie par exemple : lorsque je la vis, je me sens plus légère,comme un peu ivre parfois, la colère quant à elle, me fait vibrer le corps quand elle est feu,dévastatrice,me fait me sentir étrangement calme quand elle est froide.

        Et plus encore.Je trouve ça génial à observer,à ressentir.
        Je remercie Jaques Salomé qui m’a appris a responsabilité de MES émotions : elles sont réveillées par des situations,des personnes extérieures,mais elles sont à MOI : qu’est-ce que j’en fais?
        J’ai choisi l’acceptation sans jugement.

        Je pourrais écrire pendant des heures,mais pas le temps ni l’espace!(^_^) alors aux personnes que ça intéresse,je dis : ne me croyez pas sur parole,expérimentez!;-)

  19. Kédy MOKDAD

    Absolument….et bien justement…j’ai essayé de rester neutre aussi sur “les réseaux sociaux” pour moi qui voulaient dire sociables….mais non, hélas ! Quelques fois il faut dire bonjour plusieurs fois, ou ajouter un petit sourire, un hello pour se faire “remarquer”…Cela me rappelle la cour de récréation à l’école, où je ne savais pas comment faire pour attirer l’attention d’une future copine ,toujours avec des beaux cheveux blonds qui dansaient lorsqu’elle marchait…et qui sentait tellement bon que je croyais que c’était sa peau à elle qui émanait cela tout naturellement. Moi, mes cheveux à l’époque frisés et coiffés dans une tresse bien serrée qui avait le pouvoir de tirer sur mes tempes et me donnait un air asiatique !!! Oui donc le coté sociable, cela me rappelle cela…..et il est certain que l’on ne peut rester neutre….tellement de “choses” viennent nous heurter souvent violemment….Donc forcément cela va plus loin…..mais j’essaye toujours de revenir à l’essentiel…….que nous ne sommes que de passages….que l’on repartira comme on est venu….et que se prendre la tête…..cela ne sert à rien..!! surtout lorsqu’on te force à prendre position….et souvent d’être d’accord..sinon tu es virée de leurs “amis”…. Heureusement je choisis souvent….de lire…de sourire….de comprendre, si c’est possible…et de passer mon chemin….Alors vraiment ..juste vous dire que je SUIS d’accord avec vous et votre analyse… très bonne soirée !!! et encore Merci !

  20. Libellule

    1) je pense que cet auteur.e là n’a pas d’hypersensibilité à gérer
    2) A mon avis, il va perdre des lecteurs. C’est l’engagement / l’énergie transmise qui attire, pas la neutralité en toute chose. Il y a aussi parfois le graveleux et l’atroce (sinon un certain nombre de critiques haineux et de journaux racoleurs n’existeraient pas). Mais qui cumule des décennies de succès littéraire en publiant des trucs style “la température est aussi moyenne et stable que mon humeur, encore une journée neutre sans trop d’émotion dans ce monde immuable où mes voisins ne font pas de vagues. Point final.” ?
    3) merci pour ton engagement et la défense des valeurs qui font de nous des Humains

  21. Adeline

    Je suis partagée.
    Peu de gens savent faire la part des choses pour ne voir objectivement que le meilleur.
    Un exemple :
    Récemment, j’ai lu un article sur un blog traitant agriculture bio.
    L’auteure, ayant été blessée par des prises de positions concernant l’homosexualite, d’un certain P-R- (précurseur au niveau agroecologie), descendait en flèche tout ce que ce Monsieur avait dit, pense ou fait.
    Or, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
    Est-ce parce-que l’on est contre le mariage gay que tout ce que nous faisons ou pensons dans d’autre domaine est nul ?
    Malgré cela, les prises de positions de P-R- sur certains sujets lui ont porté préjudice, faisant oublier à beaucoup tout ce qu’il a su apporter pour le développement de l’agro-ecologie. C’est dommage.
    Pour cette auteure, sa blessure était telle qu’il était difficile pour elle de faire la part des choses.
    Et pourtant, j’espere que même au sein des partis extrêmes qui ont jalonnes notre histoire, et qui ont poussés des hommes à des actes cruels et barbares, il y avaient parmi ces meurtriers de bons pères de famille aimant.
    Mais c’est difficile de prendre du recul quand on a été touché à cœur par des paroles ou des actes.
    Compliqué.

  22. Agnès

    D’accord où pas d’accord, l’important c’est de savoir parler avec les autres sans se renier mais sans imposer sa vision non plus ! A chacun (e), sa vérité… du moment ! C’est qui est vraiment bien, c’est que l’on peut aussi changer d’avis !!! Merci de votre bienveillance, il n’y en aura jamais trop !!! Bises

  23. Cath

    La citation de Thomas Mann est particulièrement bien choisie. Et pour continuer dans cette veine, pourquoi ne pas lire le recueil de lettres “Contre la barbarie” de Klaus Mann, fils de Thomas ?
    Il ne s’est pas tu, a dénoncé dès 1930 ce qui se profilait à l’horizon allemand et n’a pa pas renoncé en dépit des menaces et de l’opprobre. Il a hurlé devant l’horreur qui s’installait en Allemagne, en France quand il a quitté son pays natal avec sa famille, avant de s’exiler pour l’Amérique et de renoncer à écrire dans sa langue natale ?
    En relisant ses lettres et ses chroniques de l’époque, comment croire les vertueux, les braves gens qui vous expliquent leur silence par une “on ne savait pas”…
    Et Klaus renoncé à écrire dans sa langue maternelle , ce qui doit être le plus grand arrachement qu’un écrivain puisse s’infliger.
    Et en lisant Baptiste, qui ne renonce ni ne recule en dépit de tout ce à quoi il fait face, je me dis que j’ai raison de ranger ses livres à côté de ceux de Klaus Mann ou de Raymond Klibanski.
    Parce qu’il ne convient pas de confondre réserve et neutralité indifférente au monde, parce qu’il y’a un devoir de vigilance pour celles et ceux qui ont la capacité de dire et d’écrire. Et qu’il faut du courage pour le faire sans verser dans la violence aveugle et le ressentiment.
    Voilà. 🙂

  24. Curvyvéro

    Rien à ajouter, tout est dit….ah non, je me permets de partager cette merveilleuse petite formule utilisée par mes filles et moi lorsque nous sommes au summum de la béatitude: “Bisous-coeurs-paillettes!!!!!” pour tous!!!
    Merci Baptiste pour cette fenêtre de partage, bienveillance, d’amour quoi…

  25. Vendémiaire

    Bonjour Bibi,

    100 % d’accord avec toi. Ne rien dire, ne rien faire c’est faire un choix, celui de l’abstention.
    Je viens te lire (et je ne suis pas la seule je pense) pour ta gentillesse militante, pour ton courage bienveillant. Bien sur qu’à chaque position que tu prends tu perds quelques lecteurs (qui se manifestent souvent bruyamment) mais il y en a beaucoup d’autre à qui tes écris font un immense bien, leur donne du courage. Mais en silence le plus souvent. C’est ce qui crée un déséquilibre entre ce que tu lis dans les commentaires et ce que nous, tes lecteurs, pensons dans le fond.
    C’est bien dommage que tu ne sois pas télépathe Bibi…
    Je partage avec vous tous un petit texte de l’auteur Gudule que je me relis parfois quand le monde me parait trop indifférent et les gens bêtement méchants. Il aurait pu être écris pour toi, Bibi : http://gudule.eklablog.com/grands-moments-de-solitude-155-tome-2-a119217368

    La bises à tous,
    Vendémiaire

  26. Herve Cruchant

    Neutralité, masque mortuaire de la liberté.

    Posture arrogante des juges, des arbitres et des élites autoproclamées cachés derrière une idéologie sacrée : l’inattaquable. Neutralité. L’arrogance absolue, l’indéracinable outrecuidance provocatrice. L’indiscutable sagesse acquise par évidence; par bon sens populaire. C’est l’équilibre des pouvoirs bancals dont le sort fatal est la chute. Entropie. C’est le déni de la vie.

    La vie, ce paradigme cosmique universel, dans lequel nous sommes créés pour la faire croître, la répandre, l’améliorer. Le processus qui met en œuvre le principe vital est scandaleusement simple : c’est le choix. Ce que nous appelons liberté. Cette liberté n’existe que si l’on s’en sert, si l’on fait des choix de vie. C’est la justification du Temps, cette hallucination obligatoire qui nous rappelle que nous vivons pour pérenniser la vie et plus encore, pour lui trouver des formes sans cesse nouvelles, toutes bénéfiques, toutes humaines. A condition de sauvegarder notre pouvoir de choix. La neutralité, comme négation de l’engagement par principe, est une entropie stérilisatrice.
    Si on considère un laps de temps assez long, le grand nombre de choix qui se présenteront à nous dans l’à venir est évident. Les décisions qui vont en sortir peuvent être appelées ‘politique’ (gestion de la cité).
    Fonctionnellement, pour être efficace, le process politique ne peut pas être neutre, dans le sens du non-choix. Plus encore : la réalité de l’être ne peut pas intégrer la neutralité autrement qu’en lui donnant la seule place qui lui convienne, ce que l’être vivant appellera ‘la mort’. Il est donc permis, acceptable, de considérer ce principe (la neutralité) qui prend donc l’aspect de la vie en creux.

    La liberté de vivre, c’est à dire de faire des choix, étant admise, la conservation de cette qualité suppose des attentions particulières. La vigilance permanente de la qualité de tout l’environnement physique, humain, mais surtout relationnel. Le dialogue des êtres avec son environnement est comme un échange de flux permanent; une sève qui va de l’au-delà de la sphère individuelle à soi et de soi à l’extérieur. On comprend que des ajustements permanents sont en fonction. Automatiquement pour certains, comme la respiration par exemple, d’autres plus volontaires, issus des choix que nous faisons au titre de notre liberté à vivre. Imaginons un instant que notre décision du moment soit d’en finir avec le process et de ne plus vivre qu’en apnée. Le Temps va très vite nous rappeler qu’il est urgent de procéder à des choix vitaux. La neutralité pourrait choisir à notre place.

    Pour que nous soyons toujours en état de créer de la vie plus qu’elle pourrait en demander s’il s’agissait uniquement de maintenance, les choix entraînent parfois des combats. A l’intérieur de soi contre des principes jugés incontournables auparavant mais qui se trouvent remis en cause. A l’extérieur de sa bulle, quand il s’agit de se confronter à des idées choquantes, bizarres, étranges -étrangères-, surprenantes. Ici s’impose une attitude par le combat. Le combat des idées pour l’à-venir contre d’autres solutions extérieures. Quand le Temps nous donne à choisir dans un laps assez long, contenant plusieurs choix successifs potentiels, celà s’appelle choix de gestion de la cité; choix politique. En agrandissant le laps de temps considéré et les conséquences éventuelles des décisions, on peut dire que c’est un choix de société. Dans ce schéma, la neutralité et l’immobile est fatalement phagocyté par le système. Et c’est tant mieux. Le combat n’est pas obligatoirement cataclysmique et dévastateur. Mais il doit être de chaque instant. La république, comme paradigme de vie et paradigme social, répond aux critères vitaux tant qu’elle ne fait pas appel à des principes révélés ou des impositions divines. Elle repose sur le dialogue constant, c’est-à-dire sur les choix constants, selon le processus suivant : soit une idée de politique; celle-ci est exposée au peuple (tous les sociétaires), discutée, argumentée; au moment où le débat devient un peu stérile, on passe au vote sur un texte; il se crée une majorité pour le texte, ce dernier devient la référence du moment, A CONDITION que la minorité qui s’est dégagée du vote argumente pour proposer une idée évoluée, un texte nouveau, une discussion, un vote, etc. Respect du flux vital. Ce qui s’appelle “démocratie républicaine”. On le voit : pas de neutralité dans la vie sociale. Tous les combats porteront sur la démonstration que la dite neutralité est un leurre mortel et que la vigilance est indispensable, avec discernement, à chaque instant. L’engagement et l’expression de son engagement est une richesse à partager. D’ailleurs, en vérité, tout ce que nous sommes est à partager. La pudeur des chevilles, la burqa, le sexe des anges, des imams ou de quiconque sont des constructions mentales suspectes qui enlèvent des choix de vie.
    Ah, Dure est la vie du citoyen ! 🙂

    Sans devenir chafouins ou ronchons, tout au contraire, gardons nos sentiments pour d’autres lieux désignés par notre sens du plaisir, et faisons plein de choix. Tranquillement, avec discernement. Et pas que des choix sages ou sensés. Et que Mieux vous inspire, les Gens. N’oubliez jamais l’amour; çà aide.

  27. Bonnet Arlette

    Merci Baptiste ! OUI ! On se bat !!! J’ai 74 ans, depuis mes 18 ans, je me bats et je continuerai à me battre jusqu’à mon dernier souffle ! Comme toi, je voudrais que tout soit respect et amour !
    Je refuse de croire que “la modernisation” de la société doit inéluctablement aller de pair avec l’égocentrisme, le mépris de ce qui arrive aux autres et n’apporter que le désespoir.

  28. Rien

    Oula je ne suis pas du tout d’accord..
    Un livre où l’auteur expliquerait pourquoi les noirs sont inférieurs, ou les femmes sont inférieures, ou les homos sont inférieurs, je le lis une fois, et encore, pas jusqu’au bout, et puis plus jamais je ne rachète ses livres…
    Un blog où on peut laisser des commentaires, lire les avis d’autres internautes, avoir du partage, là, ça vaut peut-être le coup. Mais un livre est à sens unique et si c’est pour lire des bêtises, je vois pas pourquoi je me forcerai à lire un livre dont je ne partage pas les idées.

  29. Souslalune

    Oui ! Je te suis même si je ne suis pas toujours d’acvord avec toi ! Je reviens et je te lis , pour garder l’espoir d’un monde meilleur ou moins pire, c’est selon !

  30. ADAM

    Moi, je m’engage. Je dis ce que je pense, avec respect, bienveillance et réflexion préalable le plus souvent. Sinon la vie est trop ennuyeuse.
    Et j’ai remarqué que ce sont mes tweets engagés qui sont re-tweetés.
    Alors allons-y. Le débat s’en portera mieux.

  31. Marie Claude

    Bonsoir Baptiste
    Tu es tellement vrai , dis toi que tu as beaucoup de chance au fond !! et dis merci à tes parents ils ont réussi ou malheureusement beaucoup échouent .
    Une belle personne c est une belle récompense moi j éspère en tant que parent réussir aussi bien qu’ eux! !on s y emploie en tout cas….

  32. lavieacinq

    Comme cet article me parle…..

    “Tout est politique, comme disait Thomas Mann. Je voudrais que tout soit respect et amour.

    Malheureusement, on ne choisit pas. Alors on se bat ?

    On se bat. Oui.”

    C’est très beau et très vrai ce que tu dit! J’aimerais aussi que tout ne soit que respect et amour…. Mais, c’est pas le cas….
    En ce moment, je suis très fatiguée de me battre, de prendre position, d’expliquer mon point de vu, de comprendre celui en face de moi….. Alors, je ne me sert que de mon sourire, de ma bonne humeur et de mon empathie. Je ne peut pas donner plus de moi. J’avoue, je suis très centrée sur mes trois enfants, mon chéri, les gens de mon coeur et je n’arrive plus vraiment à voir tous les autres, ceux qui se débattent et qui se perdent, ceux qui se battent, qui y croient encore.
    J’ai l’espoir que cela revienne un jour….

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