Le jour où j’ai pleuré.

(Pour ma mère, évidemment !)

Alors voilà, comme tout le monde, j’ai des automatismes : quand je suture, je parle des enfants/petits enfants etc… pour garder l’esprit du patient focalisé sur des choses agréables (je dis agréable peut-être parce que je n’ai pas encore d’enfants…).
Fin de garde, j’entre dans la chambre d’une patiente que je dois suturer. Alzheimer c’est moche. Alzheimer à 54 ans c’est TRÈS moche.
Premier trouble en entrant dans la chambre : elle ressemble étrangement à quelqu’un que je connais et que j’aime. Je dépasse ce petit égarement et je salue la patiente et son fiston de 26 ans qui l’accompagne.
J’installe tout, je me mets en stérile (oui, oui, c’est l’expression : certains se mettent en rogne ou à leur compte, nous on se met en stérile). Le fiston attrape la main de sa mère. Il va rester pour la rassurer.
Au moment de l’anesthésie, j’ai de nouveau cet automatisme idiot :
– Vous avez des enfants ?
Question stupide… Elle en a trois, mais elle me dit, droit dans les yeux, avec ce visage que je connais et que j’aime parce que j’ai le même à la maison :
– Non, aucun.
Je regarde son fils, il baisse la tête vers le sol, comme si sa douleur était en train de s’y trainer en rampant et qu’il saurait la faire taire d’un coup de talon : “CHLACK ! Tiens ! Prends ça dans les dents, douleur de mes couilles !”
Là, je me suis redressé, j’ai arraché ma blouse en plastique, j’ai menti au fils et à la mère :
– Excusez-moi, je reviens dans une minute.
Mensonge ! Je ne suis jamais revenu dans la chambre : après m’être mis en stérile, j’ai préféré me mettre au vert : j’ai transmis le dossier à Chef Tout-Doux et je suis allé m’enfermer dans les vestiaires lâcher les vannes des glandes lacrymales sans trop savoir pourquoi ça débordait.
Allergie subite au bouleau/boulot ? Fatigue ? Stress ? Grossesse ? Peut-être suis-je enceint ? Impossible : je n’avais pas envie de fraises et je suis un homme. Quoi, alors ?
Ah, oui…
Peut-être le visage de la patiente, cette pâle figure qui ressemble étrangement à une personne que j’aime et qui s’inquiète pour moi depuis 28 ans. J’ai eu un peu peur à l’idée qu’un jour elle ne me reconnaisse plus.

On ne gère rien, on croit gérer-tout-contrôler-tout-savoir, mais l’inconscient est VRAIMENT au dessus de tout.

On est de son enfance comme on est d’un pays.
Antoine de Saint-Exupéry

(Mon pays ressemble à une femme au bord d’une fenêtre, avec des taches de rousseur sur le visage, c’est l’été, on joue avec mes sœurs et mon pays prépare une tarte au citron en me donnant des cours de mythologie grecque. Voilà.)

146 réflexions sur « Le jour où j’ai pleuré. »

  1. L. de Chatillon

    J’étais allée sur votre blog il y a 15 minutes et j’étais triste de ne pas trouver un nouvel article. J’y suis retournée de nouveau, et un magnifique article avait été ajouté.
    Merci pour ces leçons de vie, montrant que le monde est beau même si la maladie est là, et que les médecins sont des personnes, des enfants, des parents, et ont des cœurs comme tout le monde. Continuez à nous faire rire et à nous faire pleurer

  2. doume

    Bouleversant taille XXXL, mais j’ai pas les mots de Bibi pour le dire …
    Moi, j’ai eu peur un jour que mon fils ne me reconnaisse plus.
    Quand ses yeux se sont rouverts, qu’il a dit “Papa !” en regardant mon mari, ça a été le premier matin d’un nouveau monde.

    NB Pour les personnes jeunes atteintes de maladie d’Alzheimer et apparentées, le site http://www.amadiem.fr avec de belles personnes et plein de projets.

  3. Cath

    Ma Marguerite a été infirmière quand elle était jeune, en temps de guerre. Quand son unique enfant fut atteinte d’une tumeur incurable, elle a posé la craie et ses livres, a repris ses gardes de jour et de nuit, ses seringues pour soulager la peine, jusqu’au bout, jusqu’à la fin.
    Un jour j’ai enfin osé lui demander ce qui avait été le plus dur.
    Un matin, alors qu’elle ouvrait les rideaux de la chambre, sa fille lui a demandé qui elle était. Quand elle lui a répondu un peu surprise qu’elle était sa mère, sa fille lui a dit que c’était impossible, sa mère était en France (elle faisait des séjours linguistiques pour ses études). Mais elle elle a ajouté gentiment qu’elle lui ressemblait beaucoup.
    On lui aurait plongé un couteau dans le coeur, la douleur en aurait été plus douce. Mais elle a continué la conversation en demandant des détails sur la famille, la vie en France. Une grande dame. Une mère.

    Nous sommes trois filles à l’avoir choisie pour mère. Nous ne remplacerons jamais. Mais nous avons de la chance.

  4. jos

    Moi non plus, je n’ai pas les mots de Bibi pour exprimer mes sentiments. Tout ce que je sais, c’est qu’une maman, c’est la chose la plus importante que l’on puisse avoir. Elle est dans notre cœur, dans notre tête, dans tous les moments qui guident notre vie. Les liens qui unissent un enfant à sa maman sont uniques. Tu es un être humain, pas un robot, c’est ce qui fait ta force. Les patients qui croisent ta route ont de la chance, nous qui croisons tes mots, notre chance est encore plus immense. Merci Baptiste. Bises à la maman aux tâches de rousseur et au parfum de tarte au citron.

  5. nevousinquiétezpas

    Quand ma mère est partie en quelques mois du côté des poneys multicolores (pour reprendre une image de B. qui m’est chère), fauchée par le Fichu Crabe, je suis allé m’installer à Paris pour mes études chez mon oncle R., fraîchement retraité. Un soir, j’ai relevé les 120 kg de R. de la baignoire (heureusement vide) où il s’était évanoui ; un an après, j’ai appris en le voyant ce qu’on appelait la maladie d’Alzheimer.
    Au fur et à mesure des réunions de familles, au fil des mois, nous nous sommes habitués à voir R. parler de moins en moins, puis plus du tout ; nous nous sommes habitués à le voir s’étioler jusqu’à 50kg, et à le voir attraper dans le vide des papillons invisibles.
    Mais un jour où mon père était assis près de l’oncle R., celui-ci s’est subitement tourné vers lui et lui a demandé depuis combien de temps ma mère était partie ; et le temps de la réponse, il était reparti à ses papillons.

  6. Cilou

    wép. Ben vu les troubles mnésiques de ma mère, qui apparaissent et se majorent après qq années de personnalité modifiée… Je commence à me demander si un jour ce ne sera pas mon tour de ne pas être reconnue. Plusieurs semaines que je remue ça dans ma petite tête, je n’ai pas d’assez bonnes relations avec elle pour lui parler d’une consultation mémoire, et comme elle met ça sur le compte de ses anti dépresseurs (qu’elle a arrêtés il y a 2 ans car elle mettait ses pertes de mémoire sur leur compte), ça va être compliqué à expliquer qu’un traitement n’a pas une demi-vie de 2 ans. Enfin bon.

    ça me rappelle douloureusement ma Mamie, qui au cours de ses dernières semaines de vie se mélangeait pas mal les pédales… Je venais la voir plusieurs fois par semaine, j’entretenais son linge, je lui donnais ses douches, lui faisais ses brushings… Et un jour elle me dit “tu as des nouvelles de Cécile ? ça fait un moment que je ne l’ai pas vue…”

    C’est vrai que ça fait bobo. Mais comme disait un auteur dont j’ai oublié le nom : “Cela n’avait pas d’importance. Je savais bien moi, qu’il était mon père. Il pouvait se permettre de l’oublier”.

      1. P.

        Ciloux, Cilou !

        Référence de Ouf de nouveau : “Hier est derrière, demain est mystère, et aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent”. La tortue dans Kung Fu Panda

        1. Cilou

          Ah oui je connaissais cette maxime (on regarde les mêmes choses apparemment 😛 )
          C’est tellement vrai. Encore faut-il s’en rendre compte…

      1. Cilou

        Je vais essayer de le trouver. Ainsi qu’un autre livre, écrit par un auteur à la plume inimitable, qui poste ici régulièrement… 😉

    1. MarionLR

      Oh Cilou! Je pense à toi tu sais! D’une part parce que ma mamie est entrée il y a quelques semaines en unité de soins longue durée après avoir batifolé quelques jours près du champ des poneys multicolores. J’ai dû la lâcher pour laisser des Ciloux s’occuper d’elle!!! À la fois difficile ET rassurant…
      Et puis, mamie, depuis 12 ans, elle perd quelques neurones à chaque AVC qu’elle fait, et là…. Ça se sent de plus en plus…
      Elle n’est plus toujours capable de nous dire qui lui a rendu visite…
      Elle a des périodes de franche déconnade, et après que je l’aie remise sur les rails, elle me dit: oh! Je suis neuneu… Et je lui réponds: oui, mais tu l’as toujours été !
      Et on rigole.
      Samedi je lui ai fait sa mise en plis pour sa sortie du lendemain: son anniversaire. Elle me dit: ah bon c’est mon anniversaire? Mais je vais avoir quel âge?
      Moi: 88 ans
      Elle: ah? Je croyais 89 ans…
      Je finis la mise en plis et je lui dis: tu vas être belle pour ton anniversaire demain
      Elle: ah bon c’est mon anniversaire? Mais je vais avoir quel âge? Etc…
      Mais bon, elle a la banane, malgré son état physique et mental, et, si elle ne se souvient pas comment elle s’est blessée au poignet, elle se souvient avoir mangé des langoustines pour son anniversaire et avoir fait un tour de ville en voiture avec mes parents… C’est le principal!
      Tu sais, Cilou, j’ai peur… Je sais qu’elle va partir bientôt . Et j’ai beau être heureuse de l’avoir eu jusqu’à maintenant, je reste une petite-fille de 42 ans… Et je profite au jour le jour.
      Bisou Cilou

      1. Cilou

        Chère Marion,
        je vois ton post avec un peu de retard, j’en suis désolée.

        Je comprends très exactement ce que tu vis. Et le jour où elle partira, oui, ce sera dur, nous le savons toutes les deux.
        Mais tous ces moments, ces rires, la douceur de sa peau, les mises en pli et les repas pris ensemble, ce qui vous lie et fait de vous ce que vous êtes, tout ça formera un jour un ensemble parfois flou, parfois net, de l’immensité de l’amour que vous vous portiez. Et sa présence t’accompagnera, toujours, pour consoler tes chagrins, porter tes joies, te guider dans tes doutes. Je ne sais pas s’il reste une âme, ou si c’est simplement une invention faite pour soutenir les gens endeuillés. Mais c’est bon de penser que, peut être, peut être, il existe une trace de l’amour qu’on a laissé de notre passage sur terre, et que cette trace permet à ceux que nous aimions de continuer le chemin, malgré tout.

        Il y a qq jours je suis allée sur la tombe de ma Mamie, y pleurer des torrents de larmes, car en ce moments j’aimerais encore plus que d’habitude qu’elle soit avec moi. Je tentais vainement de me calmer, quand ma soeur, qui habite loin et à qui j’avais prévenu par message que j’allais voir Mamie, m’envoie “demande lui s’il y a des madeleines et du porto là où elle est”. Explosion de rire, car Mamie, son porto et ses madeleines, c’était quelque chose. Et c’est ça, continuer à aimer ceux qu’on a perdus, c’est aussi se bercer des bons souvenirs, de les faire revivre, même l’espace d’un instant. C’est ça qui console de la perte. Mamie, ma mie, qui m’appelait “ma croûte” (de pain. Mie, croûte. J’ai mis des années à comprendre. Un neurone pour deux, tout ça).

        Voilà, je ne peux que te dire que je te comprends et te serre dans mes bras. Je te fais partager une chanson d’Yves Duteil, qui s’appelle “A ma mère”, que toute la famille a chanté à son enterrement.

        http://www.youtube.com/watch?v=dv52YMpDn1s

        “Elle a fermé sa vie comme un livre d´images
        Sur les mots les plus doux qui se soient jamais dits
        Elle qui croyait l´amour perdu dans les nuages
        Elle l´a redécouvert au creux du dernier lit

        Et riche d´un sourire au terme du voyage
        Elle a quitté son corps comme on quitte un bateau
        En emportant la paix, gravée sur son visage
        En nous laissant au cœur un infini fardeau

        Elle souriait de loin, du cœur de la lumière
        Son âme était si claire aux franges de la nuit
        On voyait du bonheur jusque dans sa misère
        Tout l´amour de la Terre qui s´en allait sans bruit

        Comme autour d´un chagrin les voix se font plus tendres
        Un écrin de silence entourait nos regards
        Les yeux n´ont plus besoin de mots pour se comprendre
        Les mains se parlent mieux pour se dire au revoir

        Moi qui ne savais rien de la vie éternelle
        J´espérais qu´au-delà de ce monde de fous
        Ceux qui nous ont aimés nous restent encore fidèles
        Et que parfois leur souffle arrive jusqu´à nous

        Elle souriait de loin, du cœur de la lumière
        Et depuis ce jour-là je sais que dans sa nuit
        Il existe un ailleurs où l´âme est plus légère
        Et que j´aurai moins peur d´y voyager aussi

        Elle a fermé sa vie comme un livre d´images
        Sur les mots les plus doux qui se soient jamais dits
        Elle qui croyait l´amour perdu dans les nuages
        Elle l´a redécouvert au creux du dernier lit

        Et riche d´un sourire au terme du voyage
        Elle a quitté son corps comme on quitte un ami
        En emportant la paix, gravée sur son visage
        En nous laissant à l´âme une peine infinie”

        Je t’embrasse, te serre dans mes bras. Tendrement, sincèrement.
        Cilou

  7. P.

    Mon monde à moi, il nous installe moi et ma soeur dans un grand canapé en cuir, nos jambes ne touchent même pas le sol, elle nous donne un livre et installe un vieux vinyle sur la platine. C’est les trois petits cochons, si on est sage on aura même droit au crêpe !

    Très jolie histoire B. comme d’hab ! Toute triste de partout. Pleins de ciloux !

    C’est l’heure de la référence de OUF ! “Dans mon monde à moi, y a queeeee des poneys, ils mangent des arc-en-ciel et ils font des cacas papillons”
    Horton.

    1. Grand33

      Le mien monde, préparait mon sac de sport avec les chaussures à crampon toutes cirées, les chaussettes, le short et le maillot tout bien repassés. Je ramenais tout ça dans un triste état mais cela ne faisait rien, mon monde recommençait encore et encore….. le pire (comme j’ai la chance de toujours l’avoir) si je lui demandais aujourd’hui elle le ferait encore. C’est ça les mamans !!!
      ciloux P.

  8. Annick

    Je suis accro à ce blog et donc j’attends avec impatience les nouveaux articles…. celui-ci m’a tiré les larmes d’émotion… purée Baptiste, soit on rit, soit on pleure, mais qu’est-ce que ça fait du bien quelque part de se lâcher.
    Une citation de LAO-TSEU :
    “Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre”

  9. Albigène

    Touché mais pas coulé !
    Tendre est la photo jaunie et émouvants sont tes mots Baptiste. Comme dirait un certain Grand au grand cœur, les hommes ça pleure pas…
    Ce récit me ramène 17 ans en arrière. Je rendais visite à ma grand mère paternelle à l’hôpital. J’avais divorcé trois ans avant et j’étais accompagné de ma fille alors adolescente. Et ma grand mère de me dire : “tu es venu avec ta femme ! ” il m’a fallu beaucoup de temps après avoir quitté la chambre pour consoler ma fille dans mes bras…

  10. Herve CRUCHANT

    Chers Amis.

    J’écris ces mots avec un burin et un marteau. Aussi, ne m’en veuillez pas trop de lire ici quelque incohérence.
    J’avais produit un long texte d’amour à vous destiné mais le mulot Wifi, qui est équipé d’une roulette (russe, je suppose), a fait disparaître tout le merdier dans le néant au moment de vous l’envoyer. Je pense l’envoyer à la Lubianca avec un mot de réclamation.

    Je disais, en substance et en 1234 lignes interligne réduit et caractères 5 police arial sans ms pour tenir moins d’espace, combien j’aurais aimé avoir une Dame-à-le-Fenêtre qui savait raconter les mythes et légendes de nos ancètres Grecs. Et enjoliver, probablement, les portraits des misogynes et dévoyés Platon ou Aristote. Moi qui ne suis qu’ “un vieux qui lit des romans d’amour” (!).

    Agnosique pratiquant, de plus en plus expert dans cette voie de garage extraordinairement déroutante, j’espérais que tout au fond de notre esprit humain nettoyé par Alzy de tous les tags culturels, il ne restait peut-être plus qu’un mur d’amour; de tendresse. Indicible. Est-il VRAIMENT tellement important de dire qu’on a eu un enfant alors que celui-ci est avec vous et vous tient la main? Et vous aime. Et qu’on aime son amour?

    Je disais aussi que je me tape complètement de savoir si la Terre se réchauffe à cause des rapports du GIEC ou à cause du rejet de nos exhalations naturelles de CO2 ou de méthane; çà dépend de quel tuyau on parle. Par contre, je suis sensible au fait que Bibi se réfugie dans sa grotte platonicienne pour pleurer sur une procédure d’approche du patient complètement foireuse. Et qu’il s’inquiète de savoir s’il a du retard, si ses hormones vaquent normalement ou s’il est enfin enceinte (n.f. mon Bibi; mais on peut dire enceint aussi, on s’en fout).

    Voilà. J’insiste pas. J’ai juste de la chance de savoir la Dame-à-sa-Fenêtre et son talent à participer à la bonne transmission de notre Patrimoine. (!)*
    *pour initiés.

  11. flower

    Personne n’a réellement compris pourquoi j’ai voulu ton livre comme cadeau de Noêl…et pourtant pour moi c’est un TRES TRES TRES BEAU cadeau. Je l’ai relus depuis plein, plein de fois et j’essaye d’en parler avec plein, plein de gens…j’essaie même parfois de vouloir l’offrir pour des occasions particulières…mais je suis encore dans la retenue…car pour moi, ces histoires de vie que tu nous relates avec une incroyable facilité linguistique, m’entrainent entre larmes et rires… et moi aussi je suis accro (comme Annick et plein d’autres). Je vais sur ton blog au moins trois fois par semaine pour lire tes derniers écrits et puis aussi pour relire les anciens…Je voulais te dire merci, tout simplement merci, et si un jour je rencontre des “accidents” dans ma vie, je relirais encore et encore ton livre, afin de m’accrocher à tout ce que tu nous fais partager. Qu’est-ce qu’elle doit être fière la dame aux tâches de rousseur et à l’odeur de tarte citron , de son fiston qui a une si belle âme !!! Take care of yourself.

  12. Caroline

    Rappel à moi même: ne JAMAIS lire tes posts au boulot, j’ai eu une fuite lacrymale… J’ai aussi tout de suite pensé à mon pays… Merci Baptiste, de nous montrer à travers tes posts que les soignants sont aussi des êtres humains, qu’ils ont un cœur sous la carapace. J’ai un respect immense pour vous tous qui avez la lourde responsabilité de l’humain dans votre travail quotidien. Plus qu’un job, c’est un sacerdoce la médecine. Alors merci.

  13. Grand33

    Bonjour Bibi,
    Hou !!! article + premiers commentaires c’est chaud…… mais les Grand ça pleurent pas ! Non, je sais enfin aujourd’hui : ça pleurent pas … ça lâche les vannes des glandes lacrymales, voilà.
    Trés belle photo, mumbibi n’a pas changé, VRAIMENT, quant à Dadbibi je ne ferai aucun commentaire capillaire !!!
    la bise

  14. marie

    tu es un lion a-do-rable, tu mets des mots drôlement purs sur des émotions géantes et bonheur que l’ inconscient nous rappelle à son bon souvenir, nous ne serions que des machines dézinguées par l’impermanence de la Vie.
    Une chose est sûre (photo à l’appui), aujourd’hui, là maintenant, tu es le fils de ton Papa et de ta Mutti, un savant mélange de ses jeunes mariés , doux et heureux….à chaque jour son petit bonheur …. pensaient-ils ce jour là que de leur amour naitrait un tel phénomène du Coeur et de l’Esprit? oui je sais avec pleins de défauts aussi mais quand même un mec bien. La bise et tiens …un lotus aux milles pétales pour les perles de pluies .

  15. Elisabeth

    Ma grand-mère est atteinte de cette maladie mais c’est la tristesse de ma mère qui me fait le plus mal .Moi j’adore rendre visite à ma grand-mère elle me parle de sa petite fille qui va rentrer au collège qui a de beau yeux et un sourire magnifique. J’aime qu’elle me conte les bêtises de sa petite fille ,son envie de la voir bachelière et épanouie. Mais des fois j’aimerai lui dire mamie, c’est moi je suis à l’université. Oui mamie j’ai eu le bac et la mention avec. Je me console avec la tendresse qui émane de sa voix quand elle me parle de moi enfant. Alors voilà baptiste merci beaucoup pour ton blog qui nous réconcilie aussi avec les nôtres.

  16. sylvie

    Un jour, peut-être (…) je me laisserai gagner par la légèreté et, pourquoi pas, par la désinvolture.
    (François Cheng, le dit de Tianyi, 1998)

    Notre corps d’homme ou de femme est toujours enceint de …Je crois.
    Lieu de vie, ventre caverne !
    j’ai bcp appris en m’occupant de personnes atteintes de cette maladie. Elles m’ont bcp appris sans vouloir le faire.

    Merci pour ce texte.

  17. Steph

    J’ai passé 10 ans avec un papi qui ne me reconnaissais plus, je n’ose meme pas imaginer ma réaction si ma maman avait le même souci dans quelques années…
    Merci pour toutes ces histoires qui nous touchent et qui nous font nous sentir moins seuls…

  18. Claudia

    Oh comme je connais bien cette peur, quand elle oublie des petites choses, de plus en plus… cette peur de me dire qu’un jour il faudra peut-être que je me souvienne pour deux… En tous cas, c’est beau comme tu L’écris, cette Elle majuscule qui est le début de tout…

  19. Ladybug

    Et merde, tu fais chier Baptise à mettre le doigt là ou ça fait pleurer … Pfffff … Enfin, pardon pour cette familiarité mais, on est bien d’accord, si tu changes quelques lettres à “tu fais chier Baptise”, ça donne MERCI DU FOND DU COEUR POUR TON HUMANITE …

  20. Aile

    Hier, j’arrive. On ne sait parfois pas comment on arrive, c’était le cas.
    J’ai tout lu. J’ai ri j’ai pleuré. J’ai vécu, j’ai respiré. J’ai vu des arc-en ciel.
    Hier c’était mon anniversaire – Vraiment –
    Il y a parfois des cadeaux inattendus.
    Ceux que l’on préfère.
    Comme je dis à mes quat z’enfants “des bisououous “

  21. Tance

    Mon pays à moi on l’appelait Muttie et elle pouvait nous caresser le visage une heure s’il le fallait jusqu’à que ce satané marchand de sable daigne faire un tour au-dessus de nos lits….
    Le crabe nous l’a prise il y a 10 ans, et malgré toute la douleur de mes 20 ans de l’époque je n’ai jamais assez remercié l’équipe de réanimation d’avoir coupé les médicaments, poussé l’oxygène à fond pour nous permettre un dernier regard, qu’elle puisse nous dire qu’elle était prête et plonger ses grands yeux bleu marine dans les notre pour nous transpercer d’amour.
    Merci Baptiste de donner un peu de poésie aux blessures de la vie, celles qu’on ne suture pas…

  22. Cécile - Une quadra

    Je ne la soignais pas mais lui rendais visite.

    On ne s’était pas vues depuis deux ans car on habite loin l’une de l’autre et ce n’était pas simple pour y aller.

    A l’arrivée son fils, qui venait plus souvent, a été pris pour un démarcheur, la belle fille pour la femme de ménage et la petite fille pour une infirmière dont elle refusait les piqures.

    Je dois reconnaitre que la pseudo infirmière mal aimée que j’étais temporairement devenue est sortie pleurer aussi.
    Oublié toutes ces années où j’étais plus souvent chez elle que chez mes parents qui habitaient la maison voisine…

    Lors de la dernière visite une année plus tard je ne l’ai moi non plus pas reconnue tant la maladie l’avait physiquement atteinte, ce n’était pas plus facile à accepter. Elle a encore tenu un peu plus d’une année.

    Pendant cette dernière année elle avait toujours des instants de lucidité où elle disait parfois aux infirmières ou au visiteur qui était là que c’est dommage qu’elle n’ai pu venir à mon mariage (elle détestait voyager et avait toujours dit qu’elle ne viendrai me voir dans ma nouvelle région que le jour de mon mariage) et qu’il lui tardait de connaitre son arrière petite fille. (je lui écrivait pour lui raconter notamment ma grossesse et les oncles, tante ou infirmières lui lisaient son courrier car elle n’y arrivait plus)
    Elle ne l’a pas connue, pendant sa naissance on l’enterrait. Exactement au même moment.

    Pour l’instant la génération suivante semble “garder toute sa tête” pourvu que ça dure.

  23. Isabelle

    Bon sang, vous m’avez fait pleurer en vous lisant et je ne sais pas pourquoi (je ne suis pas enceinte, mais je suis en train de manger des fraises, ceci explique peut-être cela). C’est l’anniversaire de ma mère aujourd’hui et j’attends juste qu’elle revienne du boulot pour l’appeler et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Juste m’imaginer que je pourrais l’appeler et ne pas entendre son ton joyeux quand elle me reconnaît au bout du fil, ça me fend le coeur…
    Merci pour votre texte et votre livre, votre humanisme fait beaucoup de bien à mon hypocondrie!

  24. Marion

    J’ai pleuré en découvrant le jour où vous avez pleuré. J’ai pleuré en pensant à ma mère, j’ai pleuré en pensant à ma fille…
    Je vais manger une tartine de nutella.

  25. Tiphaine

    J’étais dans mon bureau en pause avec mes collègues. J’ai ouvert mon ordinateur et j’ai cliqué sur l’histoire. Je n’aurai pas dû, pas tout de suite. J’ai dû partir vite. J’ai pris soin de refermer la porte et j’ai pleuré. Un bon coup. J’ai pensé à ma Maman, j’ai pensé aux gens que j’aiment et qui peut-être un jour ne me reconnaîtront plus, j’ai pensé à tous ces hommes et à toutes ces femmes pour qui un jour ça déraille sans que l’on ne sache pourquoi, j’ai pensé à leurs enfants, leurs petit-enfants, à tous ceux qui les aiment. J’ai pensé et j’ai pleuré.
    Merci pour cette histoire bouleversante.

  26. Gilles

    Quelle belle déclaration d’amour.
    Dans notre monde qui se débarrasse de plus en plus de ses valeurs d’humanisme au profit d’une très grande superficialité matérielle tu nous donne cet espace autour d’un feu de camp. Là, il y a le conteur, le passeur et tout autour, les uns et les autres, attentifs… A travers la lumière dansante du feu, les regards se croisent, les expressions du visage se parlent… Nous savons tous que nous faisons partie d’une seule et même grande famille car nous avons tous partagez, à un moment ou a un autre, les mêmes émotions…
    Et, lorsque le conteur a terminé, l’instant se prolonge et chacun peut, à son tour, prendre la parole ; et là on se prends a rêver que cela ne finira jamais…
    Du plus profond du coeur, Baptiste, un grand, très grand MERCI !

  27. lectrice boulimique

    “Quand on est grand on pleure pas”, qu’ils disaient les grands quand j’étais petite .
    Z’ont rien compris aux petits. Ni aux grands.
    On bien je resterai petite, petite, petite devant tes mots, devant tes larmes, devant ce simple courage de les laisser couler sur les joues ou le papier. Ou l’écran – voilà, c’est juste à cela qu’on mesure l’écoulement du temps: un “papier” devenu “écran”.
    Moi j’écrirai plutôt “écrin”, pour ce bijou que tu partages avec nous.

  28. CiCi

    Pour mon pays à moi j’ai toujours 6 ans… De temps en temps, elle réalise que je suis bien grande pour mes six ans :
    ” et toi ? tu as des enfants ?”
    “oui maman, tu sais bien C… et L…, tu les as gardés souvent pendant les vacances”
    ” oui… mais ils sont où là ? qui te les garde en ce moment ?”
    “ils se gardent seuls maman, ils sont grands, et tu as même une arrière-petite-fille”
    “hum… tu veux boire quelque chose ?”

    Je fais 900 km plusieurs fois par an pour qu’elle se souvienne de moi…

  29. isie

    Ma mère a été diagnostiquée de cette même maladie il y a un peu plus d’un an, alors même que je devenais mère moi même.
    J’apprends à devenir le pays de mon fils alors même que je perds le mien, c’est parfois insoutenable.

  30. Isabelle

    L’avant dernière fois que j’ai vu ma grand-mère maternelle, elle m’a giflée parce qu’elle m’a prise pour une personne avec laquelle elle était fâchée à mort dans les années 60 (je suis née en 70).
    La dernière fois que j’ai aperçu ma grand-mère maternelle elle cherchait partout son mari, mort et incinéré quinze jours avant. Elle est morte deux mois après, elle s’est laissé mourir de faim (malgré la bouillie, les antidépresseurs et ma mère qui faisait régulièrement 300 km pour la faire becqueter).
    Elle avait complètement oublié que j’étais née, que j’existais.
    En résonance avec votre histoire, cher jeune confrère, je viens d’écraser une petite larme (peux pas pleurer, je viens de rentrer et mon monde à moi, qui a 5 ans, veut manger et jouer!).
    Je vous adresse Plein de pensées bien réelles via le virtuel.
    Isabelle.

  31. Krystyna

    Et paf ! je pleure aussi… Dans le genre pressoir pour madeleines de Proust t’es pas mal non plus !
    Hier, c’était mon anniversaire ; j’ai (presque) l’âge de ta patiente-ta maman. La mienne n’a pas cette vilaine maladie, mais elle est très vieille et TRES loin… J’espère qu’elle me reconnaîtra toujours, et que je reconnaîtrai toujours mes enfants, qui ont (presque) ton âge à toi…

    Bises

  32. Céline

    C’est une triste maladie, on vient de la diagnostiquer à ma tante 57 ans, dur pour son mari et ses enfants.
    On avait une résidante de 62 ans “Alzheimer”, c’était dur, même si on te rabâche qu’il faut mettre “la juste distance” tu peux pas t’en empêcher , tu te dis sans arrêt que cela pourrait être ma mère , tu t’ attaches, c’est dur de voir sa mère s’occuper de sa fille tous les jours ainsi que son mari, tu comprend que les enfants viennent peu. Elle ne parle plus, ne marche plus, juste des mimiques. Mais que c’est beau quand tu lui parle de son fils et que ses yeux brillent .Elle est partie faire du poney multicolore , c’est vraiment très moche comme maladie même si tu l’a côtoie tous les jours.

  33. J.

    Gros bisous B.
    Ça fait mal au cœur….
    Moi, mes parents ne m’aiment pas, je vis avec, c’est mon histoire (parfois on tire les mauvaises cartes), j’ai eu mal, très mal, mais je vais mieux 🙂
    j’ai un petit garçon , je l’aime plus que tout au monde, c’est mon Trésor , je lui dis “je t’aime grand comme dans l’espace “… J’espère être là le plus longtemps pour lui, être une Maman douce, aimante et présente, l’aider à découvrir, à se relever quand il tombe, lui apprendre à aimer. Mon Dieu faites qu’il soit heureux….
    Quand une Maman aime, c’est beau tout cet amour
    Si j’ai le cafard, je regarde mon petit garçon A., et je suis la plus heureuse

    1. Rofine

      @ J. L’amour que vous donnez à votre petit garçon vous sera rendu au quintuple plus tard. Je vous souhaite beaucoup de bonheur à partager des moments uniques avec lui.
      Bisous tendres à vous deux.
      Mamie Rofine

      1. J.

        Bonjour Mamie Rofine
        Merci… C’est très gentil …
        J’essaie d’être une bonne maman, une maman aimante et attentionnée
        Je veux juste qu’il soit heureux, et qu’il ne connaisse jamais ce que j’ai vécu
        Je vous souhaite aussi beaucoup de bonheur à vous aussi

  34. Pivoine

    Moi aussi je suis touchée par votre peur soudaine et vos larmes , mais comment ne pas l’être ?
    Je vais “dissonner” un peu car mon monde à moi a le don de me mettre en colère en moins de 2 minutes chrono … 800 km nous séparent, elle me manque ,elle manque à ma fille, mais sans qu’aucune maladie ne vienne expliquer son discours, nos relations sont ternies par des remarques idiotes, des critiques injustes, des attitudes qui me laissent à la fois fulminante de colère et triste de constater que nos rapports ont un sale goût de rendez-vous manqué … Mon monde est toxique je crois et pourtant tel le papillon se heurtant à l’ampoule, je retourne vers lui régulièrement et (le comble) sans appréhension comme sans souvenir, et je l’aime … c’est grave Docteur ?

    1. Cath

      Je serais tentée de dire que c’est humain, et que “l’espérance est violente”, comme disait l’autre.

      J’ai été mise au monde, mais je n’ai jamais vraiment eu de monde, pas de ceux décrits si joliment.
      Petite, de retour en France, j’ai vaguement reconnu un mur blanc au soleil, bordé d’une terre caillouteuse qui ne connaissait pas encore ses parterres de rosiers. Je n’ai pas reconnu le monsieur imposant qui s’avançait et pas davantage le jeune garçon qui se dirigeait vers nous. Mon grand-père, mon frère. Soit. Si ma mère qui m’accompagnait le disait, c’est que cela devait être.

      Et puis je l’ai vue, elle.

      Un pas dansant, plus belle qu’une danseuse de flamenco, avec son chignon noir rassemblé sur la nuque, en jupe et blouse noires parsemées de fleurs d’or, élégante et gracieuse, même au jardin.
      Sans savoir qui elle était, je savais simplement qu’elle et elle seule ne m’était pas étrangère, sans qu’on me le dise.
      Ma grand-mère.
      Un univers.

    2. Claudia

      Pivoine et J -> C’est très touchant ce que vous dites, on ne “guérit” jamais de ses parents je pense, leur présence, leur manque, l’un ou l’autre, l’un et l’autre, trop ou pas assez. C’est une relation si particulière…

      « Les enfants commencent par aimer leurs parents. En grandissant, ils les jugent, quelquefois ils leur pardonnent. » Osacar Wilde

      1. Je.

        Merci Claudia
        Ce qui est bizarre, c’est, …. Qu’à mon âge …. mes Parents …. me manquent tant….
        Pourquoi je n’ai pas le droit d’en avoir moi ? Pourquoi certains ne sont pas aimés par ceux qui les ont mis au monde …. C’est tellement cruel, c’est si injuste
        Je ne sais même pas ce que je dirai à mon petit garçon plus tard… Ça lui fera de la peine s’il sait ?? Encore tellement de questions
        Tant pis…
        Pour les gens, je dois m’inventer des parents …. Parfois je suis jalouse qu’ils en aient…. et pas moi
        (La vie est belle, tout de même )

        1. Claudia

          Je ne crois pas qu’on soit jamais trop âgé pour être en manque de ses parents… Vos « pourquoi » je ne sais y répondre, ce que je sais, ou plutôt ce que je crois, par contre, c’est que votre garçon aura sans doute de la peine si vous lui racontez mais en le faisant vous lui donnerez surtout une partie des pièces d’un puzzle que comme tout un chacun il passera sa vie à assembler. Votre peine, votre douleur, il les sait déjà, instinctivement. Et l’imaginaire est parfois tellement pire que la réalité. Alors vous lui direz peut-être un jour, tout d’une traite, ou petit à petit et il passera sans doute par tout un tas d’émotions contradictoires, de son amour pour vous à l’incompréhension que vous n’ayez pas eu vous aussi cet amour dans lequel vous le baignez, la colère face à votre chagrin, l’impuissance à le réparer comme il pensera devoir le faire, et au bout un pas vers la découverte de lui, de vous, la découverte que vous êtes sa maman, mais pas que. Tout comme vous êtes la fille de vos parents, mais pas que… Vous êtes humaine, vous êtes plurielle, et la vie n’est pas un tableau monochrome, c’est de l’abstrait à la fois sombre et joyeux. Je ne sais pas votre histoire précisément, je ne sais pas si vous avez/ voulez/ pouvez pardonner, mais une chose est sûre, vous n’êtes pas responsable de l’incapacité émotionnelle de vos parents. Et si vous ne saurez peut-être jamais pourquoi, vous n’en avez pas moins le droit d’aspirer à la paix, le droit de vous dire que votre temps, votre existence, ne valent pas et ne vaudront jamais moins que ceux des autres. Et peut-être même un jour pourrez-vous déposer enfin ce paquet trop lourd qui vous entaille les épaules.

          1. J.

            Le Père de mon fils, mon compagnon m’a aidé à connaître le bonheur
            J’avais tellement baigné dans la violence, qu’au début lorsque nous étions ensemble et que tout allait bien, ça me déstabilisait
            Puis un jour il ma dit “toi aussi tu as le droit d’être heureuse, profites du bonheur ”
            Et qu’est ce que ça fait du bien 😉
            Mes pseudo parents , j’en ai fait le deuil
            C’était dur, long, difficile et douloureux
            Je suis passée par différents sentiments : la colère , l’incompréhension, la tristesse, le ressentiment, puis l’indifférence
            Je ne leur en veux plus… C’est juste que je ne les aime pas…. Elle, qui savait, elle avait le devoir de me protéger …
            Alors oui, on a le droit de ne pas aimer ses parents
            Claudia, j’espère sincèrement que vous avez connu l’amour de vos parents, qu’ils sont encore là, et que vous avez une belle relation avec eux 🙂
            C’est mon histoire, malheureusement
            Je ne suis peut être pas certaine de ce qu’il faut faire, mais ce sont je suis certaine, c’est ce qu’il ne faut pas faire
            Belle journée à vous Claudia, et merci pour vos messages

          2. Elena

            Très juste. Vos mots en réponse à J. sont d’une grande vérité.
            Ce texte de Baptise a suscité bcp de réactions, très très belles, pleines d’émotions. Et lire ces 118 commentaires (oui, 118) était touta à fait passionnant.
            Je ne sais pas quel métier vous faites Claudia, mais j’espère que vous êtes dans une branche où il faille écouter, une écoute qui soigne.
            Très bon dimanche et plein de bonnes et belles choses à J. et à sa famille qu’elle construit avec bcp d’amour ! Elena

          3. Claudia

            Mon cerveau de poisson rouge croisé avec un moineau a retrouvé le “répondre” où cliquer, alors J. vous aurez peut-être vu plus bas que je vous disais que “de rien, vraiment” 🙂

            Et Elena, oui il fait souvent ça Baptiste, il humanise 🙂 Merci pour vos gentils mots.

          4. Mésange

            @Claudia
            Tssst tssst! Serait-ce dire qu’un moineau aurait des neurones, pardon un seul neurone qui, des fois, serait même un peu déficient? Attention, attention Claudia… on ne dénigre pas mon cousin à plumes!!! C’est quasiment de l’oisisme! 😀 :-*

          5. Claudia

            Oh mésange, je ne me permettrai pas de dénigrer qui que ce soit et encore moins l’un de vos cousins ! Enfin j’avoue que, pour charmant qu’il soit, son croisement avec un poisson n’était pas l’idée du siècle. Quand bien même leur amour fût-il chanté par Gréco.
            Pas d’oisisme ici donc, tout au plus le constat de ma pensée volatile 😉

    3. marie

      non parce que tu sais ce qu’elle est pour toi “ta maman toxique”, la chance c’est 800km , par téléphone on peut entretenir une relation , si ça sent trop le souffre on raccroche au beau milieu du travail de déstabilisation. on fait “CHLACK ! Tiens ! Prends ça dans les dents, douleur de mes couilles !”comme dit Baptiste et on passe à autre chose jusqu’au prochain appel ou à la prochaine visite.
      un jour on comprend pourquoi ce malaise et immense bonheur on se pardonne mutuellement. Quand elles ne sont plus là on a la même douleur de ouf, un accouchement à l’envers, elles nous ont donné la vie et quand elles partent elles reviennent, puissantes à l’intérieur de nous. C’est une sensation , un état de surpuissance comme quand on est enceinte désolée les garçons!!!!!!!!!!!!!

  35. Ahava

    Etrange timing Bibi…Ma mère doit aller ce dimanche chez sa mère morte l’année dernière d’Alzheimer pour faire le tri dans ce qui fut sa maison…Ma mère était la seule personne que ma grand-mère a reconnu, jusqu’au bout. Je me moquais pas mal de l’entendre me confondre régulièrement avec ma cousine. Le plus difficile, c’était de la voir s’arrêter de manger. En revanche, elle n’avait changé sur un point: elle avait encore, toujours des gâteaux au chocolat à nous donner. Un jour, quand elle était encore en bonne santé elle m’a dit:
    – Mange le couscous, mange les boulettes, c’est bon!
    – Mais Mamie, j’ai déjà mangé une assiette pleine.
    – Recommence, j’ai pas regardé!
    Mon grand-père, du côté paternel, est parti faire du poney multicolore dix jours avant elle. Il avait un début de démence sénile. J’ai appris le jour de l’enterrement des détails que j’ignorais: il a commencé, à 13 ans, à livrer des meubles, en fiacre. A plus de 70 ans, il a déménagé le piano de mon frère et s’est fait une coupure au front. Il était prêt à recommencer! il ne se plaignait jamais de rien. Je l’ai si peu connu…

    Merci Bibi de nous ramener nos mondes et ce qu’il y avait de beau en eux.
    Mon monde il est là…
    https://www.youtube.com/watch?v=Vuk2Lkr13sc

  36. Pascale

    “Je dis agréable parce que je n’ai pas encore d’enfant”

    Moi j’en deux adolescents et je n’en peux plus. Vraiment plus…

    Et sinon j’ai pleuré à chaudes larmes en lisant ce texte….

  37. Le Norcy

    Mon Pays à moi, à perdu sa moitié depuis presque un an (le 28 mars), elle a en même temps perdu ses couleurs, comme après un ouragan ou un tsunami. Elle est une terre dévastée qui attends la pluie ou le soleil pour renaitre. Mais mon pays s’est occupée d’une moitié qui bien que n’étant pas Alzheimer en avait tout les symptômes (Traumatisé crânien quand tu nous tiens…). Elle l’a vu tout oublié sauf elle, elle était sa bouée, son port d’attaches, sa douleur aussi, son soignant, son assistante, jusqu’à une nuit où il a fuit, la laissant seule avec plus personne à porter, à supporter, à aimer. Bien sur il y a les enfants, les petits enfants. Mais mon pays a perdu sa moitié, comme après une guerre, une guerre de 24 ans, une guerre qu’on pensait avoir gagné, et qui pourtant fut perdu.
    Depuis ce jour là, mon pays, ma mère (ma mer), est comme perdu à la dérive, chaque jour j’essaye de la ramener à bon port. Je joue les ONG du cœur, je lui rappelle qu’elle doit vivre pour cette moitié perdu, car lui l’aurait voulu ainsi, car après 48 ans de mariage et 24 ans de guerre, on devait croire à la vie, même sans lui.

    Pour elle, pour lui, pour les ONGistes du coeur. Merci

    Kahte

  38. Irène

    Je ne pourrais rien ajouter à tout ce qui a été si bien écrit dans les commentaires.

    Tu m’as juste bouleversée. Je parle à mes enfants en leur disant :”un jour peut être …”. Alors, je leur fais un blog tout à fait secrètement dont ils auront le lien le moment venu.

    C’est ce que j’ai trouvé pour les faire encore sourire – si nécessaire – et qu’ils ne se sentent pas en exil de leur pays.

    Merci Baptiste .

  39. Rofine

    Très beau texte en hommage à l’amour maternel.
    C’est une souffrance pour les enfants quand leur mère touchée par cette maladie ne les reconnaît plus.
    Si un jour je suis dans ce cas, et aucun médicament pour la guérir, je préfèrerais que ma vie soit abrégée.

  40. Mésange

    Baptiste, cette page n’est que beauté : beauté rayonnante de ta Maman sur la photo, beauté de ton amour pour elle dans ton histoire, beauté de l’amour qui émane des propos de tes lecteurs quand il parle de leur pays à eux.
    Et pour moi, l’amour et la beauté, ce sont deux des clés d’ouverture des glandes lacrymales (suis un brin émotive)… Si en plus tu y joins mon pays, très âgée, certes tout à fait sain d’esprit mais que je sens s’éloigner doucement en perdant de l’intérêt pour ce monde et pour son monde, alors c’est visite aux Chutes du Niagara!
    MumBibi, DadBibi, je vous embrasse… et Mamie aussi!

  41. Claire

    Baptiste, tu m’émeus… Tes mots réveillent ce qui est bon, authentique et puissant en chacun d’entre nous…

    Ma grand-mère, mon autre monde à moi, me reconnaît encore… Je suis l’ainée des petits-enfants. Elle a un peu “zappé” les 4 autres… Quant à ses arrières-petits-enfants !… Nous fêterons cet été ses 90 ans… Elle reste enjouée, lumineuse et drôle… Elle raconte tout plein de bêtises, mais on la laisse dire, et on profite juste de sa main dans la nôtre…

  42. nadine

    ce qui est touchant (en plus de l’article) , c’est qu’à la toute fin, en énoooorme, on voit le titre du post précédent “l’enfant qui aimait sa mère”… et hop, la boucle est bouclée 😉

  43. Maya

    J’ai tellement été bouleversée par ton histoire que je pensais ne pas pouvoir écrire . Je me suis ressaisie car si tu es tristes , si tu pleures je pleure aussi , alors voilà… Tu n’est pas un sur’homme ni une machine non plus … Peut-être as tu besoin de prendre un peu de recul , un peu de repos aussi , tout simplement … je ne connais personne dans mon entourage , touché par la maladie d’Alzheimer , mais d’après ce que je sais , c’est vraiment , une “sale maladie “… Oublier jusqu’à ses propres enfants , cela doit-être terrible…Et cinquante quatre ans , c’est encore jeune… Je t’embrasse et te souhaite bon courage… Elle doit-être une grande REINE … Une grande DAME aussi … Ta maman … Pour avoir engendrée un fils comme toi. Merci encore .

  44. myriam

    19 mars, mon père aurait 73 ans aujourd’hui s’il n’était pas parti au pays des poneys multicolores au tout début de cette année… Mon pays à moi ne s’en remet pas, et les 7000 km qui nous séparent n’arrangent rien. Ton livre, Baptiste, ce livre que j’ai cherché dans toutes les librairies du coin pendant la longue agonie de papa, que j’ai pu commander, acheter : enfin ! lire : enfin !!! et que je lui ai laissé, l’a réconciliée (un peu) avec ce corps médical responsable de son veuvage ( y’a des artérioles minuscules, qui, sectionnées par erreur, peuvent faire des dégâts immenses). Et ce soir, y’a une histoire, dévorée, comme à mon habitude, qui ouvre les vannes du chagrin… merci, Baptiste. Du fond du coeur. J’étais dans mon chagrin égoïste, les bras ballants… ce soir, je sais que je vais tout mettre en oeuvre pour que mon pays dévasté se reconstruise… parce que sans lui, je suis sans attache…

  45. Cmoi

    Ouaaaah ! ce matin pas le moral du tout il y a des jours comme çà alors Baptiste a la lecture de cette merveilleuse mais si dure et si vrai les larmes que j’arrivais a contenir depuis quelques jours ce sont mises a couler et je n’arrive pas a les arrêter, es-ce un bien ou un mal ? je ne saurais répondre car perdre le contrôle et très déstabilisant de plus ton histoire ressemble tellement a la mienne tu ne peux te rendre compte et je ne te souhaite pas , combien il est difficile de se faire appeler madame par sa maman et devenir pour elle sa mère son soignant et prendre des décisions qui toute le restant de votre vie vous font vous sentir mal

  46. Herve CRUCHANT

    Drôle de réconciliateur, ce Bibila !

    Il te raconte une histoire de cagade perso face à une patiente sans plus de mémoire accompagné d’un fils aimant et sa fuite lacrimale subséquente.

    Et voilà que chacun parle de ses propres parents; de sa propre mère; de ses propres larmes zésanglo…
    En remerciant Bibi !

    Va comprendre, toi !
    Va comprendre qu’on aime çà et qu’on en redemande…

    Etonnant, non ???

    1. Elena

      C’est fou non ? je m’en faisais moi aussi la remarque ! Et paradoxalement, Baptiste écrit cette note le jour où nous Italien fêtons les Papas !
      Les 118 commentaires sont passionnants !

  47. Du côté de l'Isère

    Comme j’aimerais que mon pays à moi me tienne encore la main, que je puisse lui raconter les péripéties de mes deux prunelles, que je puisse encore la serrer dans mes bras… même si elle ne me reconnaît plus. Seulement, une marée pleine de crabes indestructibles l’a envoyé en 3 mois et demi voir si les étoiles là-haut brillaient autant qu’on le dit…. Cela fait 3 ans et demi maintenant et comme le petit garçon dans votre autre histoire, du haut de mes 40 ans, “elle me manque”, encore et toujours… et sa moitié, après 40 ans de mariage, est devenu un autre, sans Alzheimer pourtant, mais qui a tout de même décidé de ne plus être le père que nous avons connu et d’être celui qu’on ne reconnaît plus… Un pays qui s’en va, c’est un monde qui s’écroule….

  48. Gwennaëlle

    Tu vois, c’est pour ça que j’ai voulu que le deuxième prénom de ma fille soit “Désirée”.
    Quoiqu’il arrive je veux qu’elle sache toujours que quelque part elle l’est.
    Je ne serai pas toujours là pour lui dire combien je l’aime. Mais c’est écrit, c’est sur le papier jusqu’à ce qu’à son tour elle ne soit plus là pour en avoir besoin.

  49. annie

    bonjour
    je découvre votre blog et je m’arrète déjà sur cet article car il est touchant….
    Ce n’est pas un métier facile que vous faites là….. Je connais bien le milieu soignant étant moi-même aide soignante…..
    Je vous souhaite une bonne continuation et surtout continuez à être humain.
    Amicalement
    annie

    1. Claudia

      Bibi et son daddy, vous êtes beaux d’amour. Tellement. (Et Mumbibi est d’une classe folle, rien à redire, et pour être aimée comme ça il ne peut pas s’agir que d’une simple question d’allure).

    2. Fol2

      Bonjour!
      Les 2 hommes de sa vie sont très…..comment dirais-je? …. fiers? amoureux? ou les 2 à la fois…. et je les comprends! 🙂
      Très beau texte, encore une fois…. qui, malgré nous, nous renvoie à nos propres expériences familiales….
      Quelle p…. de maladie!!!!
      Doux week-end à tous et toutes.

    3. Annick

      c’est vrai, vous êtes le papa de cet authentique grand garçon sensible, drôle, touchant, intelligent, poignant, tellement plein d’humour en décrivant des choses quelquefois tristes…. alors, vous pouvez en être fier car à ce que je vois, il est aimé par nous tous (s’il y en a qui ne l’approuve pas, on ne va pas les voir se manifester et puis c’est qu’ils n’y comprennent rien à l’humain) en tout cas, on aimerait bien en côtoyer plus souvent des personnes comme Baptiste…. ça devient rare, ou alors, elles sont timides et se cachent ?
      dites-nous tout sur lui, on veut savoir…. enfin moi…
      une fan parmi tant d’autres

  50. gaillard

    Bouleversant et quel cri du coeur d un fils à sa mère. Personne ne souhaite qu on l oublie et vous faites de vos histoires la memoire de ses instants perdus… bravo

  51. Luna

    Cette histoire me rappelle la mienne… Ma maman n’avait pas Alzheimer mais tout comme. Elle ne me reconnaissait plus depuis mes 16 ans et 10 ans plus tard elle a rejoint les poney multicolores. C’était il y a 3 mois.
    Merci Bibi pour tes histoires, elles font rire, pleurer bref elles sont vraies

  52. zazou

    J’aime cette photo.. Un peu de son histoire croisée sur un frigo… Elle me permet de sourire, de fermer les yeux er de revoir ma grand mère… “et toi, t’as un peu les même genoux que lui là (mon père, à côté!), c’est un complot qurbvois faites?!” une fois par semaine, rengaine, perdue….10 ans après….jai compris 2 ou 3 trucs mais… Parfois perdue qd même! Surtout après qlqs gouttes dz doux breuvage champenois!
    Longue vie!

  53. Marie M.

    Les soignants sont des humains… Dingue non? Ils ont des parents, des enfants et tout et tout !!! Garder la distance, gérer les émotions, un soignant c est fort, c est parfait… Ouais enfin ça c est sur le papier. Heureusement qu il nous reste une part d humanité !!! BIBI passer la main est la meilleure chose à faire… VRAIMENT…

  54. Lemm

    Définitif: ne PAS lire ce blog au boulot, ce billet m’a achevé…
    Il y a quatre ans, sur la fin de sa vie, ma mère m’appelait Stephanie… c’est ma soeur aînée, moi elle ne savait plus qui j’étais.

  55. Marion

    Ca faisait un petit moment que tu ne m’avais plus fait pleurer Baptiste.
    Voilà aujourd’hui c’est fait.
    Merci d’exister et d’écrire. Tu me donnes amour/espoir/confiance en l’humanité.

  56. gaia

    et oui, nous tous soignants ne sommes ni des superheros, ni des êtres sans coeur, mais des gens qui reçoivent parfois plus que leur part d’humanité… et parfois, nos proches nous rappelent que nous pouvons aussi être de ce côté de la barrière et là, vlam!!!! tu en prends plein les dents parce que tu sais que tu ne peux esperer plus que les autres, mais parfois un peu moins… et dans ces cas là, jamais on ne décroche, le boulot est à la maison, et la maison au boulot…. cependant je l’ aime tellement mon boulot de soignant!!!

  57. boncourt

    je viens souvent vous lire, je recommande même votre blog et votre livre sans jamais oser commenter. Aujourd”hui, je vous lis et je pleure parce que depuis 10 ans elle ne sait plus qu’elle a eu des enfants, elle aimait me voir quand même , visage connu sans doute et puis les câlins c’est sympa quand on vit placée dans une maison spécialisée
    . Je dis elle aimait car depuis un mois ,elle s’endort, petite chose qui se recroqueville sur elle même et qui sert les poings. Il faudrait peut être que je trouve le courage de lui dire qu’elle peut s’en aller…….J’ai sans doute l’âge de votre mère, je crois, je suis même sûre qu’elle doit être fière de vous! Embrassez la souvent, les garçons en grandissant oublie de câliner leur mère et c’est bien dommage……Des bisous mouillés par le chagrin. M.

  58. stefyluckybambou

    Cher, cher B.
    Oui “cher”car depuis exactement 48h, j ai du mal à décrocher de ton blog -tu permets le “tu”, on pourrait être collègues ^^- et donc “cher” à mes yeux tu es devenu (tel maitre Yoda parlerais-je ?…) par tes mots, ta sensibilité, ton honnêteté, ton authenticité…
    Pour résumer : cela fait une 10zaine d’années que je suis dans le secteur paramédical, si tout va bien je suis Ide en juillet ((((tu touches du bois pour moi ))))
    Cela va te paraître archi redondant probablement mais tant pis! Je suis en plein stage, memoire bref dernière année d’école , et je ne trouve rien de mieux que de devenir complètement addict à tes posts (ma dernière addiction c etait la Marlborogh light, j ai renoncé en octobre dernier).

  59. stefyluckybambou

    Cher, cher B.
    Oui “cher” tu es devenu (tel maitre Yoda parlerais-je ?), car la vérité est que depuis 48h, je me sépare difficilement de tes posts – ça y est j ai enfin tout lu !
    Tu permets le “tu” qui est souvent de rigueur dans le milieu – on pourrait être collègues ( en gros suis dans le paramédical depuis une 10zaine d’années et si tout va bien infirmière en juillet :)))))
    “Bref: je kiffe Baptiste B.”, tel pourrait être mon nouveau statut FB, c est d ailleurs ici que je t’ai découvert Thanks God !
    Ta sensibilité, ton authenticité, ton sarcasme parfois, tout me touche. Ton humour aussi bien sûr, tout cela est irrésistible, enfin pour moi hein, parce qu’il y a toujours des cons rabat joie qui…bref on s en fout.
    Cela te paraîtra probablement archi redondant mais tant pis! Je me reconnais dans bcp de tes mots, expressions, tonalités (je kiffe le sarcasme ) etc. et bien sûr tes anecdotes… Et j apprécie ta démarche, à laquelle j adhère. A bientôt peut être et continue surtout à nous faire partager tes expériences et celles de tes pairs…peut être qu’un de ces jours je te ferai part des miennes…amicalement,
    Stéphanie

  60. La groupie hystérique en doudoune rouge

    Moi ce n’était pas ma mère mais sa mère à elle qui avait cette maladie (alzheimer ,démence sénile ,eisenhower appelez la comme vous voulez….).
    Je ne l’ai jamais vraiment connue lucide mais lorsque je suis venue dans sa chambre de soins palliatifs lui annoncer que j’était fiancée et que j’allais me marier ,sujet au combien important pour elle,elle a eu 10 petites minutes de lucidité .je suis certaine qu’elle a compris et que la personne qui m’a félicitée ce jour la était ma vraie grand mère .et pas seulement le corps décharné et l’esprit en balade que j’avais toujours plus ou moins connu….
    Elle est parti faire de l’équitation en multicouleures 3 jours après…..
    Et maintenant j’appréhende que ma maman à moi ,même si nos relations sont complexes et risquent de se compliquer encore plus incessamment,puisse un jour ressembler a une coquille de maman vide.

    Baptiste,tu ne sais pas le bien que tu me fais actuellement…..
    Même si mes collègues me chambrent quand je te cite ou que je cite laotseu grâce à ton blog…..

  61. Elena

    Ah ça fait du bien de lire tout ça !
    Moi et ma collègue Chacha, il nous arrive de pleurer quand on voit des petits enfants syriens dans les camps de Jordanie et on nous prend pour des idiotes. Nous continuons à nous émouvoir devant des images parfois insoutenables que vous ne verrez jamais – ou presque – dans les journaux télévisés parce que les rédacteurs en chefs n’ont pas la place de traiter ce genre d’information. Donc les mères en république centrafricaine qui sont parties avec un balluchon sur le dos et vivent sous une tente, nous continuerons à pleurer. Et donc savoir que vous, soignant, vous n’êtes pas cynique et partez pleurer car cette dame vous rapelle votre Maman qui vous aime je vous dit BRAVO !
    Le coeur c’est comme une giboulée de printemps : un coup de grêle avec un rayon de soleil.
    Et bravo à tous les lecteurs qui ont raconté avec une grande sincérité leurs histoires personnelles. Ca m’a fait un bien fou de les lire parce que tout y est vrai.

  62. Lise

    Je comprends pourquoi tu as pleuré ce jour-là Baptiste ….
    C’est l’un de mes pires cauchemards que tu évoques là : imaginer qu’un jour, cette mére que j’aime et sans qui je ne serais rien puisse ne plus me reconnaître ……

    Merci à toi, encore, toujours, pour tout ….

    1. Mésange

      Je ne sais pas ce qu’est mon pire cauchemar : que maman ne me reconnaisse plus? Ou que moi je sache qu’un jour je ne reconnaîtrai plus mes fils et mes petits-enfants? Que tout mon amour ne suffira pas à impulser suffisamment mes neurones pour que les Miens soient à jamais inscrits si profondément que je ne pourrais pas les oublier.
      Brrr! J’en ai les plumettes toutes hérissées! Vite, vite, n’y plus penser…
      AbraChauds et super câlins

  63. Elle

    Alzheimer tu me fais peur !
    Il m’arrive parfois d’avoir de brèves amnésies ou des idées un peu troublées.
    Par exemple je mélange les torchons avec tous les œufs dans le même panier  parce qu’il n’y a pas de fumée sans casser d’ œufs ! Ou je pense que si l’habit ne fait pas le larron, le larron, lui, a toujours l’occasion de faire du feu pour préparer son omelette au chaussée aux moines !…Hé ouais !
    Tout comme on doit balayer la poutre devant la porte de son voisin et quand on parle de l’ours il faut le prendre par les cornes ; mais faut pas vendre la peau du loup quand on lui voit la queue et dire que, s’il vole un bœuf, les vaches seront bien gardées ! Faut pas !
    J’ai pas oublié par contre qu’on doit pas apprendre aux vieux chats à faire des grimaces et à garder les chèvres, sinon qui attrapera les souris quand elles dansent? Hein! Qui !
    Alzheimer tu me fais très peur !…
    Mais finalement aujourd’hui ça va ! J’ai les idées assez claires !

    « Voir les choses en farce est le seul moyen de ne pas les voir en noir. Rions pour ne pas pleurer » GUSTAVE FLAUBERT

    (( Les amoureux de la photo me font penser à Julien Doré et Laetitia Casta  très jeunes ! ))

    1. Mésange

      Ouf! Vous n’avez pas croisé le poisson rouge avec le moineau!!! Donc, c’est vrai, vous aviez les idées claires!
      Merci pour ce moment-sourire, Elle.
      PoutousPlicPlocPlac

      1. Elle

        Là j’ai un petit moment de flottement ( Encore !!! ) 🙂
        Je ne sais pas si je préfère la bise “du grand” ou les poutousplicplocplac de “la mésange ”
        En fait je reçois tous ces “bisous-poutous-muxus” avec un grand plaisir!
        Merci à vous deux

  64. Vida

    Ah Baptiste…J’étais bien là ce soir, joyeuse, entourée des miens… Je vous lis et je m’effondre…et pire, je souhaite vous remercier de capturer un instant qui est celui des enfants devenus apatrides… Je suis apatride et c’est une douleur inouïe que je ne ‘avais pas imaginé vivre un jour… Aujourd’hui j’ai parlé à ma mère par téléphone, ce fut doux, je n’ai rien compris, ma mère est malade d’aphasie primaire progressive… Le 19 mars c’est la fête de mon fils ainé…Pourvu que nous soyons épargnés… Merci Baptiste…

      1. Vida

        Merci jolie Mésange… Cette semaine un joli petit oiseau est venu faire toctoc à ma fenêtre sous mon nez, il s’adressait vraiment à moi et c’était très apaisant, je viens de comprendre que c’était vous…

  65. Mariepa

    Tes articles sont toujours aussi touchants et empreints d’humanité. Celui ci remue beaucoup de choses, mais que ce soit des larmes ou des sourires, on en retire toujours de l’émotion ! Et pour ça, merci Baptiste, continue ! 😉

  66. J.

    Bonjour à toutes et à tous, à B et à toute sa jolie famille

    Oui Claudia, j’avais lu votre message, le dernier 😉
    Je venais chercher vos réponses 🙂
    Ça fait du bien quand on se sent comprise et que l’on ne nous traite pas d’égoïste ou de fille indigne car on éprouve aucun sentiment pour ses parents
    Je ne sais pas pourquoi, ce ne me fait jamais du bien d’en parler, mais ici ça m’a fait du bien
    J’ai gardé vos messages, et ça fait si bien de les lire
    Bonne journée à tous!
    J.

    1. Claudia

      Vraiment, si mes quelques mots ont pu d’une façon ou d’une autre vous apporter quelque chose de positif, je m’en réjouis. Bonne continuation à vous J. Tête haute !

  67. Clochette

    Pour une maman c’est terrible aussi d’imaginer qu’un jour, peut-être, on ne reconnaitra plus son enfant … Cet enfant qu’on a aimé au premier regard, au premier contact, au premier battement de coeur, à la première échographie, qu’on a aimé même avant qu’il ne soit là … Merci pour ce très beau texte, qui me fait dire une banalité digne du café du commerce : carpe diem … Pensez à dire à vos proches que vous les aimez, c’est important.

  68. Marine

    wahouw, merci pour cette histoire ! cette peur j’ai l’impression que tout le monde l’a, mais ton article résonne en moi !
    ma mère c’est une encyclopédie à elle toute seule, elle lit énormément, connais des tas de choses, s’intéresse à tout ! bref faire un scrabble avec elle c’est perdu d’avance, mais malgré tout, à chaque fois qu’elle oublie quelque chose, qu’elle ne se souvient pas d’une histoire/film qu’on a vu ensemble (à cause du surmenage ou parce qu’elle pense à milles choses à la fois) j’ai toujours peur qu’un jour elle ne se souvienne plus du tout …

  69. J.

    Vraiment MERCI Claudia 🙂
    Nous ne nous connaissons pas…. Mais…. Dur sur d’exprimer ce que je ressens…. Une profonde gratitude…. C’est si étrange ….
    Si vous êtes Maman, votre enfant ou vos enfants ont bien de la chance d’avoir une Maman comme vous…. Quelque chose émane de vos messages, je ne saurai l’expliquer …..
    Comme vous m’avez fait comprendre, les Parents font des erreurs, c’est humain…. Ils sont jugés par leurs enfants en grandissant
    J’aime tellement ce blog, Baptiste… Pour tout ce qu’il nous apporte
    Grace à lui, j’ai rencontré une personne qui a touché mon cœur…. Claudia, je suis heureuse de faire votre connaissance, même virtuellement. Moi, c’est Jennifer
    Je n’ai pas un rayon de soleil, j’ai mon soleil à la maison 🙂
    Si vous pouviez le voir 🙂 il est si beau 🙂
    C’est tellement fort, intense et beau tout cet amour qui déborde, pour ce petit être que j’ai porté
    L’aventure commence à peine… Il est encore petit…
    Encore merci Claudia
    Pourquoi ? Pour ce réconfort que vous m’apportez… C’est tellement agréable

  70. Patricia

    Ma grand mère fut alzheimer, celle de mon ex mari aussi…
    Nous enterrons lundi le frère de mon meilleur ami, Alzheimer aussi de 55 ans. Celui qu’on surnommait Richard Gere a juste fait une fausse route, finalement c’est peut être mieux ainsi…
    Merci pour votre beau texte

  71. Vijazz

    Cet article fait écho dans ma tête… Je reçois il y a quelques jours un patient atteint de cette maladie pour un bilan de chutes et au moment ou je m’installe pour poser la voie, face à face avec lui, je suis troublée par ses yeux, son regard et la forme de son visage qui me rappellent tant ceux de mon père. J’arrive à me ressaisir, je fais ce que j’ai fait à faire mais j’avoue ne pas m’attarder dans ce box. Ou plutôt, je suis partagée entre l’envie de me confronter à lui et a la pensée d’avoir si peur qu’un jour mon père soit atteint de cette maladie et l’envie de m’enfuir. Bref, un événement comme un autre au boulot que j’avais presque oublié… Et je lis cet article ce matin… Et je pleure… Merci Baptiste

  72. BOUL

    j’ai vécu “cette expérience” 2 fois…25 octobre 1999. Je suis dans la chambre d’hôpital de ma mère. Elle va mourir. Cancer généralisé. Avant qu’elle s’endorme et que l’on demande de lui faire une injection de morphine pour la soulager, elle me regarde. 10 secondes passe et elle me dit : “vous êtes qui?” . Dans cette triste histoire elle dit cela sans peur de l’inconnu, sans avoir peur de l’étranger, de moi.
    11 septembre 2011. C’est l’anniversaire de ma maman (de naissance). Ma grand-mère que je n’ai pas vu depuis l’enterrement de ma mére (sa fille), est placé en maison de retraite. Elle se ressemblait énormément toutes les 2. Je décide donc d’aller la voir (oui je dois un peu sadomaso parfois!!!). Je rentre dans sa chambre et elle me regarde bizarrement. Et c’est effrayée qu’elle crie :”qui êtes vous?” je suis ressorti.
    Au final je ne sais pas laquelle de ces 2 situations fut la plus dure…juste l’impression de n’être plus rien pour ceux que l’on aime. Prés de 15 ans après mes glandes lacrymales déversent leur surplus encore….

  73. ladsl

    Hier ma mère (64 ans) ne savait plus que j’avais des enfants… bientôt elle ne saura plus que je suis son enfant.

    J’imagine la douleur de cet homme, de cet enfant, car, qu’on ait 26 ou 37 ans, on reste un enfant. Pire… on devient un enfant abandonné en une fraction d’instant, de phrase.

    A l’age ou on devrait juste être le parent de nos enfants on devient le parent de notre père ou de notre mère. Et c’est à ce moment là que vient le moment on nous n’existons plus pour eux.

    Les mots me manquent désolée, je vais manger des fraises pour me donner de la contenance.

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