Une histoire de langue métaphysique.

Alors voilà, ça a commencé par la peur.- Bonjour, Docteur. J’ai mal là. (Elle montre le thorax.) Vous pensez que c’est quoi ?
J’ai examiné. C’était rien. Elle allait bien. Moi aussi (je sais, ça tombe comme un cheveu sur la soupe, mais au cas où vous poseriez la question apres mon petit coup de gueule sur ma page Facebook )
J’ai sorti mon électrocardiographe (un électrocardiographe est une sorte de sismographe compliqué servant à surveiller les tremblements de coeur). Résultat de l’examen : normal.
– Non mais c’est con, je sais bien, mais parfois ça peut vous tomber sur le coin de la figure, comme ça, sans prévenir, a-t-elle dit en parlant de la maladie et, par contingence métaphysique, de la souffrance, de la mort et de la terrible, tragique, insupportable condition humaine (quoi, qui a dit que j’extrapolais ?). 
J’ai tempéré :
” Bien sûr que ça peut vous tomber dessus sans prévenir, mais ce n’est pas votre cas aujourd’hui…”
[…] le temps a passé, elle est revenue et cela a continué par la peur […]
– J’ai vu ce livre : “Le cancer, ça dépend de vous”. Je voudrais pas faire ce qu’il faut pas, et faire beaucoup ce qu’il faudrait faire. À votre avis, je devrais faire quoi ?
J’ai pensé : ” Porter plainte contre l’auteur pour avoir donné un titre aussi racoleur à son livre, qu’il aurait tout aussi bien fait d’appeler : “Vous allez mourir d’une longue et douloureuse maladie, mais si vous achetez mon livre, vous mourrez aussi, mais plus tard, et moins vite, et moins douloureusement”, aux éditions “Aboul Le Cash ” Alors j’ai dit :
– De quoi vous avez peur ?
Elle n’a pas entendu ma question, et elle est revenue encore et encore. J’ai essayé de la rassurer encore et encore (merci la sécu. La peur, c’est ce qui coûte le plus cher de nos jours…) :
– J’ai mal aux cheveux.
Ou :
– J’ai des fourmis sous la peau, là, sur le visage.
Ou :
– J’ai des bourdonnement dans la fesse.
(Véridique.)
– Je vais à la selle une fois par jour, c’est trop peu ?
Ou :
– Je vais à la selle une fois par jour, c’est trop ?
On atteindra le sommet le jour où, désespérée, elle m’amènera une “Bibliothèque à langues”. Oui, oui, vous avez bien lu. Imaginez une grande photo, 50 langues de couleurs différentes. Chaque couleur indique l’état de santé du sujet.
<< Blanche c’est que vous êtes malade, dit-elle, marron c’est que vous êtes malade, trop rouge c’est que vous êtes malade, trop pâle c’est que vous êtes malade. Voila, docteur. >>
Je dis en riant :
– Et s’il n’y a aucune couleur, c’est que vous n’avez pas de langue et que vous êtes muette !
Elle répond très sérieusement :
– Ah bon ?
Silence. Gêne. Je dis :
– Pardon. C’était une blague.
Elle répond très sérieusement :
– Ah bon ?
Re-silence. Re-gêne. Je suis ceinture blanche en blague. Ceinture noire en silence gêné.
– Je pense avoir la numéro 34, dit-elle, mais je ne suis pas sûre. À votre avis, qu’en pensez-vous ?
Elle me tire sa langue, une longue bavette bien rose et humide.
– Ché comment ? Ché rouche ou ché blanc ?
– C’est la numéro une : la normale.
– Vous chêtes chûr ?
Je dis en riant :
– À deux chant pour chant.
(Vous savez, le tonton un peu lourdaud, qui fait des blagues un peu lourdaudes aux repas de famille ? Et bien, c’est moi ! Et quand je serai vieux, je m’habillerais en père noël et je ferai “Ho, Ho, Ho ” à mes petits-enfants !)
– Combien ? répète-t-elle.
– Deux cent pour cent !
– Ah.
Et là, au moment où je désespérais enfin de trouver la cause exacte de ses peurs, elle me dit, la clapette dehors :
<< Vous comprenez, che crois pas vraiment en Dieu, alors che veux pas mourir. >>

Irruption subite de la métaphysique dans un petit cabinet de campagne, ou la peur de mourir sans Dieu empêche de vivre libre un être humain.

40 réflexions sur « Une histoire de langue métaphysique. »

  1. CG

    Bonsoir,
    Hors sujet probablement mais je voulais juste vous parler de vos récents écrits sur Facebook…. Votre blog rassemble, ne l’oubliez pas. Il vient nous réconcilier car “tout est un”.
    Amicalement.

      1. Cath

        Coup de gueule magistral, digne du roi de la savane Baptiste.
        J’ai toujours dit que ces chasseurs de trophées n’étaient que de misérables minables – ou de sales c…- , mais toi tu le fais avec maestria et style.
        Bise.

          1. Cath

            Faut pas rêver là. Les USA n’extradent pas leurs ressortissants pour répondre de crimes ou de meurtres, alors un lion – et ses lionceaux ( ne pas oublier les petits qui se retrouvent condamnés sans la présence de leur père … Maintenant, si le Zimbabwe lance une alerte rouge Interpol, le soi-disant archer doublé de crétin sera coincé et ne devrait plus pouvoir hanter les autres continents. Mais une fois encore, quand on voit que des chefs d’état qui ont un mandat international aux fesses pour crimes contre l’humanité paradent à l’étranger sans aucune crainte… Le point commun pour ces horribles ? Les raisons les plus absconses sorties pour explique qu’on les a loupés, qu’ils n’ont rien fait de mal… Lire ces raisons avancées par des “experts” à qui je ferais bouffer leurs biftons sans sel pour qu’ils s’en étouffent me rend malade. Vraiment.
            Cela dit, j’espère bien que lui et ses semblables vont en prendre plein les dents sur leur sol natal, ce sera ma consolation. 🙁

  2. marie

    le bourdonnement de la fesse….. ô douce poésie ….., je rame dans un océan d’incertitudes là…..comment peut-on entendre sa fesse acouphènir?

  3. DOMINIQUE

    Entre la fesse bourdonnante et croire en dieu tout en n’y croyant pas sans y croire vraiment. Du grand art.
    A part la fesse, on croirait du Pascal. Le vrai. Blaise.

      1. enniop

        Mon voisin du dessus, un certain Blaise Pascal, M’a gentiment donné ce conseil amical :
        « Mettez-vous à genoux, priez et implorez, Faites semblant de croire et bientôt vous croirez »
        …/…
        …………………………………………………….., La foi viendra d’elle même ou elle ne viendra pas
        Je n’ai jamais tué, jamais violé non plus, Y’a déjà quelques temps que je ne vole plus
        Si l’Éternel existe, en fin de compte il voit, Qu’je m’conduis guère plus mal que si j’avais la foi.

        Georges Brassens – Le mécréant

  4. Marie-Eve

    Nan mais rigolez pas, moi aussi j’ai par période des bourdonnements dans la fesse.

    Vous voyez la paupière qui vibre toute seule parfois ? Bah pareil, mais la fesse.

    Pendant les grands repas de famille, c’est un peu gênant 🙂

    Bon, vous pouvez rigoler hein, c’est ce que je fais aussi en période inter fessier crépitant.

  5. Soulalune

    On a tous peur de mourir, non ?
    Dis Baptiste, tu me donnes ton adresse que je vienne te montrer la couleur de ma langue (euh, en tout bien tout honneur, hein, je mangerai les pissenlits par la racine quand tu feras “ho ho ho” à tes petits-enfants !) ?
    Dans le stress … tu as vu comme on perd son sens de l’humour, aussi “chur que chinquante et chinquante font chent” !!!

  6. Libellule

    Baptiste,
    Je ne suis pas non plus très douée pour les blagues, et je partage tes coups de gueule…
    J’espère que cette hypocondriaque pourra te faire sourire. En tout cas elle est bien vivante et ne creuse pas le trou de la sécu, c’est le personnel de la maison de retraite qui gère ses angoisses, avec ou sans placebo.

    C’est une dame âgée qui vit regarde trop le journal télévisé sur une chaîne qui fait peur aux vieux (et certains aiment bien se faire peur, c’est un peu comme les films d’horreur chez les ados), se mélange les pinceaux dans les anglicismes qu’elle entend tout les jours au JT (elle a récemment demandé un “méchoui” à la coiffeuse, il nous a fallu un peu de temps pour traduire cela en “brushing avec balayage des mèches”), et surtout… une hypocondriaque persuadée qu’elle incube les maladies plus vite que tout le monde…

    Il y a quelques jours, fin juillet, elle m’annonce la catastrophe du jour : “Je me sens toute chose, c’est sûr je fais un beurne-juillet. Vous savez, c’est comme le beurne-août, mais comme j’incube plus vite… Vous devriez vous méfier : ils ont dit au journal qu’il y en a de plus en plus, c’est une véritable épidémie ! bientôt toute la maison de retraite va être contaminée, vous aussi et vous ne pourrez plus nous soigner.”

    Ouf, je prends mes vacances en août 😉

    1. Cath

      Libellule, il faut absolument tout noter ! Ça m’a vraiment fait rire ce ” burnjuillet”, guérie de ma mélancolie du jour. La preuve que la créativité se niche là où on ( du moins ma pomme) ne l’attend pas.
      Bonnes vacances 😉

      1. Libellule

        merci Cath !
        J’avoue que le passage de la canicule en maison de retraite – et surtout ses conséquences sur des corps et des esprits déjà fragiles – m’avait aussi fichu le bourdon, et que le “beurne-juillet”* m’a mis dans de bien meilleures dispositions pour les vacances 🙂

        * à prononcer avec un accent rocailleux du fond de la Lozère

  7. adèle

    Aujourd’hui, à la promenade matinale, nous étions trois : la chienne, moi et votre dame qui tire la langue.
    Il y avait aussi un fantôme, celui de la femme qui a mal aux dents.
    Où était la racine de sa souffrance, qu’aucun spécialiste, stomatologue ou psychiatre , n’a pu extraire ?
    N’empêche (et même pas moi), elle en est morte, de sa rage de dents, dedans ou d’ailleurs, en tous cas tristement, surtout pour ceux qui restent.
    Un pas derrière, il y avait aussi l’ombre de son mari, l’homme qui n’avait rien compris, qui s’en voulait, et qui a voulu la rejoindre, ou partir, ce qui veut dire mourir.
    Dans l’histoire, même le psychiatre est mort, mais c’était fortuit.
    Heureusement, il avait eu le temps de me dire que la patiente était incurable.
    Sinon, qui sait ?
    Mais ça fait beaucoup de monde pour une petite promenade, je crois …

    NB Rassurée de vous savoir bien. 🙂

  8. Herve CRUCHANT

    Evidemment que je vais être contradictoire !

    Je vous avoue que je n’ai pas peur de mourir. Arrêter de vivre me hante beaucoup plus; parce que j’aurais laissé un truc en route, un projet non abouti, une question stupide sans question subsidiaire. Pour faire précoce, comme une éjaculation du même sérail ou un coïtus interuptus. Je parle de coït parce que l’interuptus nous prive de “la petite mort”. Tu sais, ce moment qui plane au-dessus des souffles courts comme une arrivée d’un sans mettre, la sueur et l’air hagard compris. Le préservatif en deuil national et Joe le taxi en deuil national. Cet instant suspendu, informe, juste avant de repartir dans une spermatogénèse insensée pour lui ou un atterrissage en femme pour elle : “ouh là… mais,maman… c’est quelle heure?… le mec là à côté, c’est qui?… ah ouaiheuuu… faut que je passe à la banque… j’ai du en mettre dans mon sac (?!)… au fait, çà bronze les ovaires? …. etc.”

    Y en a des mecs qui disent des choses étonnantes : “Alors, heureuse?” çà, c’est une sorte de claque finale. Le gars, il sait pas qu’il reverra plus la Déçue qui est à côté de lui. Il y a le type qui dit “Oh, putain…” et le répète une dixaine de fois (j’écris dizaine avec un X parce que c’est le moment, non?). Celui qui fume -t’en veux une taf’?, l’autre qui boit -t’en veux une goulée?, le troisième qui veut remettre ‘çà’ toute de suite ‘avant que çà refroidisse’, un Délicat… Tout ce qui fait la vie des bêtes et nous fait oublier qu’on va peut-être rester sur un moment pareil, si con, puis soudain cesser de vivre sur une telle saillie. Déjanter pour une raison écrite en latin approximatif dans un cours de médecine et que personne ne devine avant que çà arrive, surtout dans un plumard aux draps fraîchement repeints. Alors, tu sais, mourir, c’est assez drôle, parfois? Cesser de vivre, par contre, c’est vraiment angoissant.
    Etre, c’est connu; depuis l’échange de lueurs dans les yeux de tes géniteurs comme tirer à l’épée aux Jeuzo -viens là toi je vais te faire ta fête!- jusqu’à l’accouchement final. Après, t’es laissé au gré des éléments, du réchauffement climatique, des discours sur la nécessité de faire chier les grecs comme des russes, de la recrudescence des guerres dans le monde et de la montée des os qui s’en suit. “Mourir, la belle affaire ! mais vieillir…ah, vieillir…”.
    Mourir. J’aimerais bien voir comment c’est. Tu me connais, moi l’avide de tout, le curieux, le boulimique de sensations pour voir… “Je voudrais pas crever avant d’avoir connu le goût qu’est le plus fort. Je voudrais pas crever avant d’avoir gouté le parfum de la mort”. Juste à condition de revenir vous raconter des blagues à tour de mots du bout du long tunnel blanc et des anges qui chantent des chansons paillardes les mains posées sous leurs seins épanouis, magiques et célestes … juste avant de cesser de vivre. J’ai pas peur. J’ai juste pas fini. J’ai rien fini de ce que j’ai commencé, en fait. C’est çà qui me fait tirer la langue.

    Là, tel que vous me voyez en noir et blanc azerty, je reviens de chez Monsieur Bricolage.
    Ouais. J’aime bien me balader dans les magasins qui vendent de tout et n’importe quoi. Je rapporte des prospectus que je regarde en rentrant chez moi ou que je balance dans le container jaune pour être bien obéissant en me disant que je suis un sale collabo de ragot bio, çà dépend. Tu vois, le mec qui revient du 100°Salon de la Balayette avec une poche à anses bourrée comme un âne prêt à vèler (mes ânes vèlent si je veux!) sur laquelle il y a imprimé en fier “La Folle. La seule balayette bio qui ramasse, digère et recrache les parties brunes de la cuvette, plus propres qu’avant. La Folle ! la Balayette bio du pot. La Balayette qu’il vous faut! Sentant d’expérience. Peu de zébu véritable”. Ce mec là, c’est moi. Aujourd’hui, je ramène un nuancier de chez Ripolin. J’adore les couleurs, les nuanciers, l’atlas de Münsell, les cônes plus que les bâtonnets et… les Frères Ripolin. Parce que, depuis ma fenêtre quand j’étais petit, je voyais deux choses : la cheminée de la Brasserie Marocaine avec une girouette noire énorme au bout du dessus qui me disait s’il allait faire beau ou non en fonction du vent, et, sur un mur blanc à côté de la pub Crush, les trois frangins clonés tout de blues blanches vêtus qui peignaient la girafe. Je me disais que c’était amusant de voir trois mecs -dont deux abrutis qui maculaient le dos du mec de devant- peindre on ne sait quoi, en noir sur fond blanc. Çà m’a posé un tas de questions saugrenues et je suppose que ma tendance au délire hilarant vient de là. Blaise, qu’à Mieux ne déplaise, aurait été à l’aise avec mon penchant.
    Enfin, tout çà pour dire que je suis présentement en phase finale de comparer la couleur de ma langue avec le nuancier “changer l’ambiance de votre intérieur avec la palette Ripolin bois. Des couleurs mode, jeunes, inaltérables et lavables en machine 40° programme laine; ne pas repasser.” Or, après m’être entretenu avec mon miroir, le bilan est terrible ! Le Réfléchi, après une demi-heure de ce show, a pris le tain mat d’un qui est proche du nervous breakdown et moi, une crampe du muscle EDB (extracteur de baveuse) à force de me tirer sur le tapis à papilles; à la fin, l’ai du utiliser ‘la ventouse à naître’, ce suçoir qui vous aspire un môme endormi dans son jus entre la poire et le fromage et qui ne souhaite pas qu’on le dérange à c’t’heure même sous prétexte de naître lui-même c’est qui qui commande ici? c’est kiki !. Vous dire l’état de l’organe gustatif. Je parle de ma langue, pas du périnée de mon exemple fictif exposé comme une Origine du Monde à l’insu de son plein gré ! Et puis le fond musculaire lingual qui m’appartient a grossi comme un mollet de body builder maniaque et voilà que désormais, je parle comme Bibi dans son post ! (((“aussi « chur que chinquante et chinquante font chent » !!!” (chic) ))) Bref, je me suis fixé sur “Jaune n° 20” de Ripoulin: “Cette nuance ravive votre environnement. Par son fond délicatement bronzé, il rappelle les couleurs chaudes des tropiques sous l’alizé. Il s’allie parfaitement avec le “Bleu n°13 de chez Ma Sœur Thérèse©” aux doux reflets de sortie de boîte à Gosier vers trois heures du matin d’un nouveau jour…. J’ai une langue vivante et des notions de langue morte à partir de désormais. Consulté, mon miroir ne m’a été d’aucune aide. A ma question : “miroir, miroir, qui est le plumeau des autres de ces bois ?” il a répondu, tel un rétroviseur d’occaz de 4L “toi, ta gueule et double !”

    Voilà où j’en suis, Docteur.
    J’ai la fesse branchée sur RTL (la droite, bien sur) et la gauche sur FIT en occitan. çà fait des caca-phonies. Faut bien appeler les choses par leur nom. J’ai ma tension domestique qui monte malgré l’accord EDF-AREVA et les bourses qui descendent. J’ai fait tester ma ligne par Orange-mécanique et pensé à changer les piles des appareils de la maison (ah, doc, comme c’est du domaine médical, je voulais vous demander : vous sauriez pas où je peux trouver des piles-boutons X69blindées ? oui… c’est pour le vibromasseur insubmersible et étanche de ma maîtresse…oui oui… ah ? mondieumondieumondieu… juste de la bétadine rouge dans le café le matin et dans le wisky du soir? combien? une cuillère à café? et çà va remplacer les piles pour le bouton de ma maîtresse, vous dites ? oui oui, je viendrais consulter en cas…merci docteur… sinon, vous avez déjà testé cette moue de recours ?… oui. je suis rassuré… c’est çà… merci encore docteur…). Enfin, je suis sorti de l’argus, les Gens …

    Et après çà, vous voudriez peut-être que j’aie peur de mourir ? Non non.
    “De cesser de vivre, ne m’y fais pas” dirait peut-être l’ami Yodah. Surtout avec une paralysie de la langue et la radio FM stéréo déphasée dans les radômes postérieurs….

    Çà serait gâcher.

    1. Biquette

      Bravo Hervé, tu résumes bien ce qui m’effraie aussi le plus : arrêter de vivre!

      Allez! Champagne pour tout le monde ! (ou Picon-bière, jus d’orange, sangria, eau plate ou gazeuse, Pastis, gros rouge, thé à la menthe, tisane, Whisky, Vodka, rosé de Provence, apéro d’ici et d”ailleurs… je ne suis pas sectaire!) car je suis bien vivante et je veux le crier haut et fort: deux ans de rémission, ça s’arrose non?

  9. Grand33

    Bonjour Bibi,
    Moi aussi je hais les dentistes archer de mes deux…….
    Je préfère largement les jeunes hypochondriaques qui ne croient pas en dieu, et qui de surcroit vibre de la fesse!!!!
    La bise

  10. Etrillard

    Ça tombe comme un cheveu sur le potage, mais électrocardiogramme est le résultat d’un électrocardiographe. Faudrait voir à pas embrouiller l’ignare !!!

    1. Cath

      Voui, mais encore ?
      Ignare que je suis, j’ai compris que le docteur lisait l’électrocardiogramme de la patiente, le papelard produit par la machine qui serait l’électocardiographe ? Me gouré-je ?
      C’est que je suis un brin fatiguée là, tout bêtement. Et comme de battre mon coeur s’est arrêté….

  11. Suze Araignée

    Baptiste,

    Je suis totalement d’accord avec le coup de gueule. En fait, je le serais même si ce n’était pas une espèce protégée. Antispéciste que je suis, je ne vois aucune différence entre le meurtre d’un animal humain et celui d’un animal non-humain (y compris d’ailleurs pour se nourrir, mais c’est un autre sujet… ou presque).

    Je voulais revenir sur le bouquin avec les langues. En médecine chinoise, la couleur de la langue sert en fait à poser le diagnostic (entre autres choses, comme la prise des je-sais-plus-combien pouls différents). Me souviens avoir regardé quelles plantes consommer pour les règles douloureuses, mais les plantes différaient selon les symptômes. J’ai opté pour le gingembre en décoction parce qu’il correspondait à mes symptômes. Et parmi ces symptômes, il y avait “langue blanche”, mais j’avais pas de miroir sous la main (enfin… sous la langue) du coup j’ai demandé à ma mère, qui a ouvert des yeux tout écarquillés en voyant ma langue : “elle est tellement blanche qu’elle en est presque grise !”
    Et d’ailleurs, le gingembre m’a soulagée puissance dix.

    1. Libellule

      Bonjour Suze,

      Je ne pense pas que Baptiste ait voulu dénigrer la médecine chinoise (et c’est très bien si vous y trouvez une solution) ; là le souci de la dame, c’est que quoi qu’on dise elle a peur, elle a sans arrêt un nouveau problème qui l’obsède et rien ne parvient à la rassurer… Elle est venue avec ses images de langues, mais peut-être la fois d’avant c’était avec ce qu’elle avait vu dans une émission médicale, et la fois d’après cela pourrait être avec ce qu’elle aura lu sur un forum internet…

      A ma connaissance, un médecin traditionnel chinois aurait été aussi embêté que Baptiste, peut-être même plus : en France, le malade paie le médecin, plus il est malade, plus il consulte, plus il paie. Il me semble qu’en médecine chinoise traditionnelle c’est l’inverse : un patient paie le médecin tant qu’il est en bonne santé, s’il est malade, le médecin doit l’aider à se rétablir pour retrouver son revenu. Les hypocondriaques doivent être un poids financier pour les médecins chinois, autant que pour nos caisses de sécurité sociale. Mais ils souffrent, et ça c’est bien un souci médical.

      continuez le gingembre et prenez soin de vous 🙂

      1. Suze Araignée

        Ah oui, j’avais bien compris qu’il ne dénigrait pas la médecine chinoise. D’ailleurs si on lit bien la langue de la dame est normale.

  12. Julie

    Raaahlala ! Baptiste, pour moi tu es ceinture noire en déclenchement de rires.
    Voilà, j’étais là dans mon lit avant de m’endormir, un peu triste, un peu fatiguée et je découvre une nouvelle histoire (ouaiiis !). Et là Paf ! Déclenchement de rires. Pas que l’histoire de cette femme me fasse rire (c’est épuisant de vivre dans la peur. D’ailleurs, vit elle vraiment ?) mais les blagounettes glissées dans le texte m’ont fait sacrément du bien ! Oui, même les mauvaises. Allez, je suis certaine de ne pas être la seule !
    Merci Baptiste d’être un “déclencheur”. De rires, de larmes, de coups de gueule, et même d’ocytocine grâce à tes free hugs ! Bref, d’émotions. T’es chouette. C’est aussi pour ça qu’on t’aime.

  13. CédA

    Ton post évoque,comme souvent avec humour,des thèmes profonds comme des divans de psy,qui nous invitent à prendre le poûl de nos propres contradictions et nous fait réfléchir à nos propres resentis.Merci pour ça aussi.
    En ce qui concerne ta colère, ton coup de gueule est sincère,écrit avec talent et je partage ton opinion sur ce massacre inutile et lâche…mais l’ampleur du mouvement suite au massacre abject de ce lion,me renvoit à un film de Denis GANSEL “LA VAGUE”,sur les débordements possibles des masses,même dans un élan solidaire à une cause.et ça me fait peur,quand le chasseur devient proie et qu’on devient,en quelque sorte,chasseur à notre tour….et qu’on se veut justicier.Dans le pays où je vis,il y a une insécurité croissante et il y a peu un jeune voleur a été lynché à mort par les passants parce qu’ils s’étaient raliés à la colère du propriétaire du magasin,qui pour la 137 ième fois se faisait voler…oui sa colère était légitime…mais tuer un jeune à coups de pieds,c’est inhumain…la police tardant à venir,les passants ont fait justice eux -même…La justice peut être lente,corrompue,mais c’est en votant qu’il faudra la modifier…en aucun cas vouloir s’y substituer…j’imagine ce chasseur aux mains de ceux qui lui ont reproché son acte ignoble…je crois qu’ils l’auraient lynché…et ça me fait peur ce côté obscur en chacun de nous qu’internet permet de partager dans l’instant,où la colère est à son apogée.
    Heureusement internet a des bons côtés,qui me réconcilie avec sa puissance…mes amis de loin sont proches et quand je pense à la mort,je pense,effrayée qu’ils pourraient quitter une partie inachevée de ping-pong de mots qui me font rire,réfléchir,ou m’attendrir.Si les morts avaient accés à internet et qu’on pouvait continuer nos échanges simultanés,alors la mort me ferait moins peur,je crois.
    “Tout le monde a le droit aux soins”,mais la santé c’est le résultat d’une manière d’être au monde.Les gens ont aussi droit à la maladie.Ils ont le droit d’être malade,car la”mal à dit”est une expression.Quand ça ne peut pas se dire avec des mots,avec des sentiments,c’est le corps qui parle.Dans notre société la maladie est souvent vécue comme une sanction.En plus de la souffrance,souvent le malade se culpabilise.Je crois que l’entourage pourrait avoir un rôle pour l’aider à se comprendre et à se réassumer lui-même à sa manière,non pas de force comme on veut qu’il l’assume souvent.En lui demandant de parler de son désir propre.Cette femme que tu décris a aussi peur de vivre,que de la mort.Elle ne semble pas avoir à portée de mains,quelqu’un pour lui préter l’oreille et va donc voir le médecin,en qui elle a confiance et qui dédramatise ses angoisses.Elle a de la chance que ce médecin,ce soit toi.Il y en a qui profite de ces patients-là pour faire de l’argent sur leur dos.Un célébre oncologue a été condamné à vie pour avoir prescrit des traitements de chimiothérapie inutiles à des patients sains.Et oui,même le cancer peut être un bon fond de commerce,pour des docs peu scrupuleux et avides de gains…avec ou sans titre racoleur…On est si crédule,parfois quand on cherche désespéremment des réponses.
    Abrazos.

  14. Herve CRUCHANT

    @Céda : “film de Denis GANSEL « LA VAGUE » à voir absolument…
    “On est si crédule,parfois quand on cherche désespéremment des réponses.”(sic)… c’est le premier piège, fondateur de nos consentements. La spiritualité -c’est à dire la reconnaissance de l’esprit humain comme spécificité motrice de l’espèce- nous donne la possibilité de nous poser des questions dans une perspective qui nous aide à vivre. Celle ci met l’accent sur la valeur du questionnement, ce dernier induisant un état d’esprit nouveau qui permettra de se poser une autre question, et ainsi de suite. Au lieu de nous soumettre à cette dualité perverse du ratio ’cause – effet’, ‘question – réponse’, aux noms d’une multitudes de “raisons de vivre” qui ne sont que des états secondaires de l’esclavage.
    Ainsi, le questionnement appelle-t-il la créativité, l’éclosion des qualités fondamentales de l’individu contenues dans son originalité singulière. Il n’est pas question de rentabilité, de temps perdu ou gagné, d’efficacité et de réussite. Nous parlons ici de l’être -“deviens ce que tu es”- et non du rôle que veut nous faire jouer une certaine société ectoplasmique pour la rassurer, avec ses vies multiples et éternelles, ses icônes et ses dieux. Avec cette conscience là, celle du questionnement que d’autres appellent aussi méditation, il ne serait pas étonnant de te surprendre en lévitation, belle amazone, ou en train de repenser à tes amours passés et à venir pour mieux les cotoyer. Que Mieux te garde, Céda.

  15. Herve CRUCHANT

    (en passant par là : salut à ceux qui ont passé une nuit rouge…la nuit du 4 août…ou allez vous rafraîchir l’histoire de France, c’est utile, par les mœurs qui courent…”Salut et Fraternité !”, “La Liberté ou la mort” (!!!) )

  16. vidailhet

    cher Auteur,
    vous avez peu de chances de lire ce commentaire, d’abord vous êtes surement très occupé, ensuite, des petits bataillons d’aides à l’editeur epluchent votre courrier et le classe

    je viens de terminer votre livre, acheté par hasard dans un aéroport, pour prendre l’avion, lu avec emotion et passion, d’un trait, avec les yeux, avec l’émotion, avec l’expérience et avec la maturité car si les histoires que vous contez sont uniques (et pour cause puisqu’elles tiennent à la fois de du témoignage, de la création, et de ce que vous êtes), elles sont aussi intemporelles et universelles:

    je m’explique, je vais offrir votre livre à mes internes (enfin, certains, il faut être “élitiste” et ne mettre ce livre entre les mains de ce qui ont de la maturité, de la sensibilité et aussi de la force intérieure (ou extérieure avec des proches aimants), de chefs de cliniques (qui auront déjà traversé le même “feu” au combat en faveur du mélange de la connaissance (indispensable) et de l’humilité et de l’humanité (tout aussi indispensables mais plus difficiles car ne s’apprenant que par l’échange , furtif et toujours solaire ou douloureux, impromptu et puissant, avec l’autre, quel qu’il soit), de PH, qui doivent être forts et doux, garde rapprochée des Internes au pas encore balbutiant, au PU-PH, grognard ou général de la médecine, qui a fait tellement de campagnes, victorieuses ou plus couteuses, au contact de tant d’humains, malades, questionnants, lumineux, riches, généreux, provoquants, désespérés, ou soignant (qui guérit l’autre, parfois on ne sait pas). Bref, votre experience est unique (et de maniere assez surprenante tres mature pour votre age et votre tout début de carriere, bravo) mais nous avons tous la meme, et c’est bien. Et c’est bien aussi que vous l’écriviez de maniere accessible au grand public car souvent nous gardons pour nous, en nous, partagé avec tres peu de gens, cette indiscible experience

    merci

    tres cordialement

    1. Mésange

      Erreur cher(e) Monsieur/Madame… votre commentaire sera lu par notre DocEcrivain, par DadBibi et MumBibi… et par les lecteurs de ce blog, comme tous les commentaires depuis le début de l’aventure “Alors voilà”.
      En tant que fan de l’auteur (si vous avez l’occasion de le rencontrer, vous l’apprécierez encore plus) , je suis ravie :
      – pour les voyageurs qui peuvent trouver le livre de Baptiste à l’aéroport ; j’espère que le second y est aussi
      – pour vos internes, enfin ceux que vous aurez choisis, et pour vos confrères/consoeurs avec qui vous partagerez cet énorme plaisir de lecture
      – de cette reconnaissance de Baptiste par un pair

      cordialement à vous (je n’ose les caresses de plumettes habituelles !)

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