Les tomates, c’est la vie !

Photo, compte Instagram de Bibi, ICI. (Pour ceux qui l’ont lu, il s’agit du Richard qu’on trouve dans mon dernier roman !!!)

Alors voilà, c’est l’histoire de Jean-Pierre, un collègue aide-soignant qui travaille dans un service gériatrique de l’hôpital.

Son quotidien ? Prendre soin des personnes âgées.

Un jour, en été, ces dernières discutent de leurs anciens jardins respectifs etc… Elles parlent du goût des cerises de leur enfance, des pommes aux mille et une formes, des salades et des tomates cultivées avec amour.

Ah… les tomates !

Ayant lui-même un jardin, l’aide-soignant commence alors à apporter régulièrement des tomates de chez lui. Et il s’y attelle tout l’été, avec application.

« Non traitées, juste soleil et eau ! m’écrit-il avant de me détailler l’effet magique qu’ont ces tomates sur les patients.

« Leurs visages s’illuminent au moment du repas, et faut les voir croquer doucement dans mes tomates, fermer les yeux, et savourer. Ils en mangent tous. »

Il m’écrit que c’est bête, mais une simple tomate amène une complicité, même les moins bavards se mettent à discuter, et ils rient, et ils partagent quelque chose tous ensemble, alors ça efface la distance soignant-soigné, ce qui est précieux, parce que pas si fréquent, et ça facilite les soins ! Ce sont des moments où les vieux patients et les vieilles patientes ruminent moins, et se souviennent plus et surtout mieux, c’est-à-dire sans trop de mélancolie, de jolis morceaux de leurs vies.

Peut-être que le bonheur réside juste dans l’attention prêtée aux petites choses de la vie, et le malheur de la négligence dans laquelle on tient ces petites choses, peut-être, je ne sais pas, toujours est-il que, maintenant me dit Jean-Pierre, mon collègue aide-soignant, même les infirmières et certains médecins viennent squatter ce « moment tomate » afin d’en profiter pour expliquer les soins, et s’assurer qu’ils ont bien compris.

Franchement une tomate, c’est formidable !

Et je conclurai sur cette phrase magnifique d’Emile Zola, une phrase que j’ai affichée chez moi, tellement elle est juste :

« Rien n’est jamais fini : il suffit d’un peu de bonheur pour que tout recommence ! »

—–

Moi j’aime beaucoup quand vous venez me voir en dédicace, alors je m’en veux un peu quand je vous préviens la veille pour le lendemain.

En vrai, je suis débordé par le boulot numéro 2. Trop de malades.

Je serai demain au salon du livre de Limoges pour y signer mon dernier roman, « Toutes les histoires d’amour du monde ».

Et je prends les devants :

Je serai le 18 et 19 au salon du livre de Villeneuve sur Lot.

Et le samedi 25 en dédicace dans une magnifique librairie Rimbaud à Charleville-Mezieres (mais comme j’ai beaucoup de boulot au cabinet médical, j’ai pas eu le temps de me recentrer pour vous donner l’horaire…).

Je fatigue un peu dans un monde fatigué.

Vivement l’été et les rivières.

Vivement l’été et les mini-shorts.

Aussi, il reste quelques places pour la première de ma pièce de théâtre le 14 mai (et les jours suivants) à Lyon au théâtre de l’Odéon (ils ont ouvert les balcons !).

Réservations et informations ICI.

Bisous !

21 réflexions sur « Les tomates, c’est la vie ! »

  1. Christine

    Les tomates cocktail de Lidl sont les seules qui on le goût de tomates, miam.
    Belle phrase de Zola, merci!
    Le monde est très fatigué, quel gâchis, soyez gentils, c’est gratuit, et c’est comme manger une bonne tomate.

  2. Emmanuelle

    Bravo Jean-Pierre pour ce geste de partage qui n’est malheureusement pas accepté dans toutes les structures : J’avais voulu apporter de la rhubarbe et des radis (avec les fanes pour faire un velouté) , la cadre de santé m’a “gentiment” demandé de laisser tout cela au vestiaires !!!
    Merci à toi, Baptiste de relayer notre expériences de soignants .

  3. Lys18

    Ce sont de jolis moments partagés, de vrais moments de vie. Merci pour ce partage et bravo à votre collègue pour sa belle idée.

  4. Christine

    Tomates du jardin d un aide soignant en hôpital gériatrique? Dites moi où que je demande le transfert de ma Mère. Je ne connais aucun aide soignant dans le bâtiment de l hôpital gériatrique où réside ma Mère depuis quelques année qui penserait à faire ainsi plaisir aux résidents hospitalisés dont il s occupe et ensuite toute nourriture extérieure est interdite aux repas.
    Pour moi qui me rend dans un hôpital gériatrique en longs séjours donc payant depuis plusieurs années ceci relève du rêve dupays des bisounours. La réalité est malheureusement toute autre. Et bien moi. De là.

    1. Lulu382018

      Christine nous devons connaître le même genre d’établissement. La nourriture extérieure est interdite, argument risque sanitaire.

    2. Armande

      Cest une gériatrie prison, dites donc. Perso jai 2 expériences dEphad et jamais on ne m’a interdit d’apporter uun dessert maison, des fruits, de la bière (sans alcool)
      Vraiment les tomates cest tres chouette, surtout les dėlicieuses variétés des tomates anciennes faciles a peler de plus (non désolée rien à voir avec des tomates lidl….)
      Alors bravo Jean Pierre! On voit qu’il connait bien son petit monde. Cest un sujet inépuisable de conversation, jeunes et “vieux” confondus!

      1. Christine

        Je pensais avoir été claire en précisant hôpital gériatrique (longs séjours payants) et non d Ehpad. Et je m’étonnais qu en hôpital gériatrique donc, un aide soignant pense à faire plaisir aux résidents en amenant des tomates de son jardin qui de toutes façons seraient interdites car il est interdit d apporter de la nourriture extérieure . J en profite pour préciser que j apporte néanmoins à ma Mère à chaque une de mes visites, 3 fois/semaine, banane et fruits frais de saison bio. L hôpital gériatrique ressemble il est vrai plus à une prison, extrême vétusté, manque de confort, comportements parfois à la limite du supportable, mais c est la seule structure existante en France en 2019, où il y a des médecins gériatres pour s occuper de personnes très âgées ayant des pathologies médicales lourdes.

        1. Lena

          Dans l’unite de soins de longue durée (environ 180 lits) où je travaille, nous avons même réussi à obtenir l’autorisation d’installer un petit frigo à une résidente. Ses proches peuvent ainsi lui apporter des choses qui lui remontent le moral. Chez nous aussi les locaux sont extrêmement vétustes, mais les équipes (soignantes et administratives) aiment leurs résidents (même si je reconnais que tout n’est Pas parfait).

    3. Lena

      Et bien, administrative en unité de soins de longue durée, il m’est arrivé d’amener des cerises ou des tomates. Ce n’était pas le monde des bisounours. Simplement nous (je ne suis pas la seule à l’avoir fait) l’avons fait discrètement et les familles ne l’ont pas toujours su 🙂

    1. Marie

      Je suis aide soignante en service de soins de longue durée , c’est différent d’un ehpad, nous avons une infirmière parfois 2 pour 30 patients et un médecin pour 60 patients …
      Un jour c’était il y a longtemps, je partais à Biarritz, pour les vacances, j’en parle à une de mes patientes et elle me conseille de me rendre aux hall de Biarritz pour déguster le jambon de Bayonne. En se remémorant tout ca, elle la semble ému. Difficile à comprendre pour moi qui sui végétarienne. Je lui en ais rapporte 6 tranches , elle les a réclamé tous les jours pendant 1 semaine . Elle s’est replonge au temps des jours heureux.

  5. Mélusine

    Dans certaines (rares apparemment) maisons “pour seniors” ils ont même des bacs de culture surélevés pour pouvoir y faire pousser leurs propres légumes – ou herbes, ou fleurs <3

    Quelle absurdité que certains services gériatriques refusent toute nourriture extérieure! Au nom de la sacro-sainte "hygiène" j'imagine?
    Ça me rappelle l'époque pas si lointaine où on interdisait aux parents dont les bébés étaient en néonat de les toucher "à cause des microbes", jusqu'au moment où on a quand même fini par percuter qu'un si petit avait autant besoin de caresses et de la présence de ses parents que d'autres soins…

    Courage à toustes ses soignant'e's, et merci à celles et ceux qui se battent pour amener plus d'humanité et de "bon sens" à l'hôpital (et ailleurs) malgré les cadences qu'on leur impose <3

  6. faribole

    Complètement débile d’interdire la nourriture qui vient de l’extérieur… ça me rappelle cette école où les seuls gâteaux d’anniversaire autorisés étaient “ceux emballés qui viennent de Leclerc”, les gâteaux maison proscrits… Les allergies ont bon dos…

  7. Bettynroll

    C’est beau et émouvant de lire ce texte. Parce que même si le monde est fatigué et qu’on n’a que trop peu de temps pour les belles petites choses… eh bien c’est beau de voir que votre collègue y est arrivé et qu’il a donné du bonheur à ces patients ♥ Merci à lui !

  8. Giroflée

    Des tomates remplies de l’amour de cet aide-soignant pour ses patients… Bravo à lui et plein de belles choses à vous Baptiste : ) Et merci pour cette magnifique citation de Zola : )

  9. Little Red

    “Peut-être que le bonheur réside juste dans l’attention prêtée aux petites choses de la vie” : Walter Hesbeen ne dit pas autre chose dans sa conception du prendre soin. Merci de vous faire l’écho de ces soignants qui n’oublient pas que les moyens ne se confondent pas avec la fin qu’ils visent… Protocoles, procédures, recommandations, bonnes pratiques, fiches de poste, ne sont pas ce pour quoi on choisit de venir travailler auprès de personnes fragilisées par la maladie, l’âge, l’isolement.
    Infirmière en Ehpad, j’aimerais ajouter que la façon dont on prend soin (ou pas…) des personnes âgées est l’affaire de chacun, je veux dire par là que je pense sincèrement que les familles ont un pouvoir réel de faire bouger les choses, et pas seulement en intentant des procès aux Ehpad. Nous, soignants, on ne peut pas faire grève, et on a beau s’adresser régulièrement au gouvernement, pour ce que ça fait évoluer nos conditions de travail, autant gueuler dans le cul d’un poney. Mais que les citoyens, les “aidants familiaux”, les futurs résidents d’Ehpad fassent remonter auprès de l’ARS les dysfonctionnements constatés par manque de personnel, de budgets, de temps, de formation, qui sait, ça pourrait finir par avoir du poids ?

  10. bertrouf

    Une personne de ma famille est même dans un Ephad où on a offert un carré potager aux patients. Vous savez, les carrés en bois sur pied pour pouvoir gratter la terre en restant debout. Au moindre rayon de soleil, tous les valides vont surveiller les fleurs des fraisiers et des tomates cerises ! Un vrai moment de pur bonheur pour eux.

    (Je viens de lire dans les commentaires que Mélusine a laissé le même message que moi.)

  11. IsaDL

    Il y a quelques années, dans les service d’USLD, une de nos résidentes vivait les derniers jours de sa vie. et elle l’avait bien compris. Nous lui demandons ce qui lui ferait plaisir et elle réclame des oeufs au plat. Mais impossible dans une structure hospitalière d’avoir des oeufs au plat. Alors, une soignante ramène une plaque chauffante, une autre un poêle et une autre des oeufs. Le lendemain, on lui prépare une assiette avec 2 oeufs au plat. Ce fut un instant de bonheur pour elle mais aussi pour les soignants d’avoir pu lui faire plaisir. Malheureusement, nous n’avons pu satisfaire les autres résidents qui se sont mis à réclamer la même chose après avoir humé cette odeur de cuisine qui changeait de la nourriture aseptisée.

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