La Tendresse.

L’histoire c’est C., l’écriture c’est moi. Merci miss ! Pour raconter, écrivez ICI

Pour les aides-soignant(e)s et les infirmièr(e)s, qui font un travail que personne d’autre ne pourrait faire. Big up, les copains !

Mme F ne parle pas. Elle ne suit pas du regard. Elle ne mange pas. Elle n’a pas l’air d’avoir mal. Quand Mme C. la voit la 1ère fois, elle se demande ce qu’on fera d’elle à l’hôpital.

Mme F a l’air d’avoir tout abandonné. Elle se laisse manipuler pendant les toilettes, sans jamais rien dire, la démence a gagné. Mme F. a des chiffons à la place des muscles, elle n’est plus grand-chose, une poupée, des yeux vides, un menton affaissé, une bouche ouverte qui se tait, un objet de chair qui jadis a parlé. << Tout est fini, se dit Mme C.>>

*

Mme C. est aide-soignante. Elle aime son métier, les gens, la vie tout ça tout ça.

Aujourd’hui Mme C. maintient Mme F. sur le côté, pendant que l’infirmière procède à la toilette de son dos et à la réfection du pansement d’escarre (malheureusement les tissus nécrosés et la fibrine dégagent une odeur abominable, il faut respirer par la bouche le temps de faire le soin, mais ça on l’apprend très tôt, devenir soignant c’est apprendre à respirer la bouche ouverte, c’est devenir un poisson hors de l’eau).

*

Tout à coup, sans prévenir (pourquoi?, personne ne sait, c’est la vie), Mme F. attrape le bras de Mme C.

*

Dans sa tête, C. espère qu’elle ne lui enfoncera pas ses ongles trop fort, parce que ça lui est déjà arrivé : c’est une spécialité des personnes âgées démentes de griffer avec leurs ongles juste après les avoir fourrés dans leurs couches. Oui, c’est vrai, ce n’est pas sale, mais c’est la vie, et c’est surtout celle de l’hôpital : les odeurs, les couches, les selles, parfois les cris et les griffures. Mme C. le sait : elle connait le job, elle connait les Hommes.

*

“Ne me griffe pas, Mme F., s’il te plaît, ne me griffe pas” pense très fort Mme C.

*

Au lieu de ça, Mme F. referme sa main délicatement sur l’avant bras de l’aide soignante, et là, comme ça, sans prévenir, elle se met à la caresser tout doucement, comme une plume qui va sur la peau, une plume qui effleure et dirait des choses lointaines et belles, des choses que Mme F. a laissées dans un coin de mémoire, dans un coin du passé. Ça parle de Tendresse et ça en parle jusqu’à ce que l’infirmière et Mme C. finissent son pansement.

*

Mme C. m’écrit :

“Je sais pas si c’est l’ocytocine, si c’est le manque de mon mec que je n’ai pas vu depuis 3 mois, ou si c’est simplement ma fibre humaine qu’elle a réveillée par ce simple geste, toujours est-il que j’ai éprouvé à ce moment un grand bonheur.

Elle m’a tellement touchée cette patiente, elle m’a apporté ce qui me manquait depuis des semaines. Je me demandais à quoi ça servait de garder en vie une patiente qui ne s’alimente plus, ne parle plus, ne bouge plus, ne (semble-t-il) pense plus. Finalement ça m’a fait réfléchir : y a pas que la raison ou le langage qui justifient la vie, il y a aussi ça, le non verbal, la chair, le toucher… Quelque chose s’est passé dans ma tête et dans mon corps, au contact de cette patiente. En fait ce qui m’a semblé fou, c’est que sans le vouloir, cette patiente m’a fait du bien. Et ça, Baptiste, c’est un peu le monde à l’envers…”

Non, non, Mme C., “Et ça”, Mme C., cela s’appelle la Tendresse. Notez la majuscule, Elle est importante. Je veux dire, elle est vraiment importante. En ce début d’année, elle l’est même plus que jamais. Soyons tendres.

132 réflexions sur « La Tendresse. »

  1. Iza

    J’adore !!

    Parfois je ne m’attend pas à cet élan de “Tendresse” qui vient de nos patients, comme ça, à l’improviste, quand je m’y attend le moins.

    Je me souviens de cette petite fille de 3 ans qui faisait la tête dès qu’une blouse blanche entrait dans sa chambre, qui ne nous aidait pas beaucoup dans les soins, qui râlait pour le repas. Je sais, je connais, c’est le job de ne pas toujours voir des sourires sur leurs visages. Et quand elle est repartie avec sa maman, que je leur disais au revoir, elle s’est précipitée vers moi, toute souriante et s’est jeté dans mes bras en me faisant le plus gros câlin qu’elle pouvait. Ma journée s’en est trouvée plus que joyeuse.

    Merci Baptiste de partager ses bouts de vies avec nous !

  2. saur

    Quoi nous sommes des primates comme les autres?on a besoin de contact?de peau à peau?quelle surprise!J’espère que la cicatrice du petit ange ce n’était pas grave!
    Merci Baptiste de nous rappeler les bases!

  3. Biquette

    Le décor: secteur protégé, tout stérile, visiteurs masqués, bottés, avec blouses, gants et charlotte. Chimios dévastatrices, enfermée là dans quelques mètres-carrés depuis des semaines, sans défense immunitaire, à la merci du premier virus, microbe ou autre.
    Pas de contact physique, sauf des soins douloureux, les regards c’est tout (et c’est déjà ça quand ils sont tendres!)
    Un jour, une aide-soignante, formée aux techniques de relaxation, me propose un massage du visage.
    Je me hérisse, j’ai peur qu’on me touche, puis je me laisse aller, et là je pleure tellement c’est bon de redécouvrir que mon corps peut être autre chose qu’un lieu de souffrance!
    Merci Sonia!

    1. Rosy des sables

      Quand on “tombe” malade c’est que l’on a oublier de s’occuper de son corps on encaisse on stocke on le maltraite. On a pas été tendre avec soi.j’aime bien se mantra “je m’aime je m’accepte je me respecte” la reconnection avec ce corps mal mené est fondamentale , se pardonner aussi ,bein wouhai on est pas des saintes!!!! Les mamans indiennes et africaines passent des longs moments à masser leur bébés …elles ont tout comprite…voilà, voilà gros kiss Biquette

      1. Biquette

        Rosy, je me permets de te dire que je ne crois pas que l’on maîtrise son corps totalement par son esprit! Ne rends pas les malades responsables de leur maladie! C’est déjà assez difficile d’affronter les horreurs d’un cancer ou d’autres pathologies graves!
        En revanche, je pense que les soignants, l’entourage, amènent beaucoup avec leurs mots, leurs regards, leurs gestes et que la tendresse est réparatrice et même indispensable. On se sent tellement vite “de l’autre côté” quand on est un patient alité.
        Je n’ai jamais autant touché ma petite maman que lorsqu’elle était en fin de vie, lui prenant la main, caressant ses cheveux, la berçant… et ses mains sur moi me manquent maintenant…
        Bisous Rosy!

        1. Rosy des sables

          Non non non nous ne sommes responsables que d’avoir laisser la porte ouverte. Moi aussi je suis de l’autre côté, très longtemps trop longtemps j’ai dit oui oui, j’ai chargé la mule je pètais la santé je souriais toujours j’étais SOS amitié 24h sur 24 à moi toute seule et puis un jour patatras diagnostic de dingue, le genre quitte ou double, une sclérose en plaque ça te laisse voir de suite la dépendance, la déchéance l’ asphyxie…ça fait 20 ans maintenant que je cause avec cette coquine, je m’en sors plutôt bien , un grand vide c’est fait tout ce qui était agressif pour moi je l’ai jeté, j’ai beaucoup moins d’amis parce que je dis non maintenant mais surtout j’ai appris à m’aimer m’accepter me respecter et y’ a encore du boulot sur ce dernier point , en tant que malade on a notre part à faire,comment dire? Une remise en perspective de la vie que l’on a eu avant, les chocs, les émotions les réactions que l’on a eu face aux événements aux deuils les oui oui que l’on a dit alors qu’intérieurement le non s’affichait sur le prompteur. L’esprit à sa part dans le processus de guérison, il n’est pas la panacée moi je ne l’appelle pas esprit d’ailleurs je dis énergie de Vie je te jure que c’est un bon moteur . Rekiss du jour Biquette bien chaud parce que brrr on se pèle to day

          1. Dragonfly

            Rosy,

            que votre conviction vous soutienne moralement parce que vous avez la certitude d’avoir “repris la main” sur votre vie, et de vous être débarrassée d’obligations envers les autres, tant mieux pour vous.

            Mais le discours “si t’es malade, c’est de ta faute”, c’est insupportable. Vous ne connaissez pas la personne à laquelle vous l’adressez, ni son éventuelle fragilité psychique du moment.
            Quand au grand argument “la maladie arrive quand on la laisse faire en ayant un déséquilibre dans ses relations ou son environnement”, je l’ai déjà entendu de 2 gourous, suivi après quelques semaines de “arrêtez votre chimio c’est toxique et ça vous empêche de guérir”, suivi d’un décès (pas celui du gourou malheureusement).

            Donc cessez s’il vous plaît de généraliser VOTRE situation et fichez la paix à Biquette, elle a bien besoin de consacrer son énergie à autre chose qu’à lutter contre vos critiques acerbes en ce moment.

            (pas de bol, si vous étiez tombée sur Cilou plutôt que sur moi, vous auriez eu un message tout en douceur qui vous aurait étouffé sous un chaudoudou, mais c’est pas mon style).

        2. Libellule

          Biquette,

          je ne vous/t’ ai jamais envoyé de réponse sur ce forum car je ne savais pas quoi dire de mieux que tous les autres commentateurs. Et puis aussi sûrement parce que le sujet me touche, j’ai si peur d’être maladroite.

          Laisse(z) tomber les étroits d’esprits qui sont capables de commenter un magnifique texte sur “la tendresse”, qui se conclut par “soyons tendres”, en exigeant de vous que vous vous imposiez la souffrance morale de la culpabilité en plus de la souffrance liée à une maladie qui vous est tombée dessus.
          Ceux-là, n’étant pas arrivée au niveau de bonté et de zénitude de nombreux commentateurs sur ce blog, je m’en charge sans aucun remords, car ils réveillent le dragon qui sommeille en moi… (sûrement à tort, je ne doute pas qu’il y ait des explications à son attitude… seulement voilà, comme le dit une de mes collègues, “parfois un bon coup de pied au cul est thérapeutique”).

          Surtout prene(z) soin de vous/toi Biquette. Je vous/t’ envoie toute la tendresse que Rosy a pu enlever, et + encore ! 🙂

          1. Biquette

            Merci merci merci gentille Libellule! Tu as tout compris!
            En moi aussi sommeille un dragon qui peut s’énerver, mais là j’ai justement besoin de douceur et de câlins, pas de feu, de flamme, ni de mort!
            Doux bisous…

          2. Cath

            Moi j’aime bien la Libellule qui se transforme. 😉
            Bon, c’était un peu sec, mais clair. Et certainement plus pensé que tout ce que j’aurais pu moi-même tenté d’articuler. Sans aucun doute le fait de la profession et de la connaissance -que je n’ai pas.
            En tous les cas Biquette, je tiens toujours à l’idée du bateau sur la grand mare des canards, et Libellule tient le cap ! Y a pas de mou dans la voilure quand elle tient le gouvernail !

          3. Cath

            “J’aurais pu tenter d’articuler.”
            C’est le changement d’heure : je ne m’y fais pas. On m’a volé une heure de sommeil… Même le dimanche, snif.

          4. marie

            Biquette et Libellule et ma Cathochat mille et mille excuses il y a gros big malentendu surement parce que j’ai mal écrit, ça m’apprendra à faire des pauses Bibi au milieu du ménage dominical…. ,ça me rappelle ce fol échange avec Claudia sur l’homme arbre, Tain on avait souqué ferme chacune dans notre logique et puis un jour on s’est vu en vrai, on a piapiaté comme copain cochon et on s’est aperçu qu’on parlait dans le même sens mais par des approches différentes. loin de mon esprit une quelconque souffrance de culpabilité du malade un discours secte et tout le binz , je parle de tendresse ok je parle très mal de tendresse ce que je voulais vraiment dire c’est qu’il faut être déjà tendre avec soi même, malade ou pas, d’ailleurs pour aller vers soi et bien évidemment vers les autres. je m’enlise??????? HELP ME!!!!

          5. Cath

            Marie la Bleue….
            Nous commentions le commentaire de Rosy, sauf erreur de ma part ( ce qui est toujours possible), en marquant notre désaccord profond avec son analyse généralisée à partir de son cas. Pour nous, pas question de rendre le malade responsable de la maladie qui l’accable, d’une manière ou d’une autre, même si la conclusion rejoint la tienne. Il faut s’aimer pour surmonter, ce qui n’empêche pas d’apprécier l’aide qui touche et soutient au travers d’un geste tendre.
            Ce que soulignait notre Libellule, c’était que l’approche de Rosy, si elle a marché pour elle, si elle l’a aidée à refaire surface, cette approche pouvait s’avérer dévastatrice pour des personnes particulièrement fragilisées du fait de leur situation, dont ont ignore tout. Il fallait donc peut-être mesurer la chose ?
            Perso, je trouve que tu parles, que tu écris très bien, et je n’ai pas de problème de compréhension, ou suis-je devenue daltonienne ? L’âge me guettant au coin du fraisier, et la terre étant de plus en plus basse, cela se peut bien. 🙂

          6. Libellule

            Ma première version de réponse à Rosy (que je n’ai pas postée) était :
            “Et la tendresse, bordel ?”
            J’aime bien les allusions, mais je craignais que ce ne soit pas assez clair pour Rosy et Biquette ! 😉

          7. Libellule

            Marie,
            Cath m’a devancée et je ne saurais pas comment l’exprimer mieux. Continue à écrire comme tu le fais, pas de souci, et rimes ou en prose 🙂

  4. Madame Pivoine - Natacha

    Il y a quelques mois ma grande fille de 19 ans se faisait opérer par cette chirurgien très femme active. Un petit bout de bonne femme sèche (physiquement) très active, pas un mot plus haut que l’autre, très pro, quasi expéditive, quasi brutale, le geste sûr et rapide.
    Descente au bloc je jour J. L’anesthésiste engueule (y’a pas d’autre mot) ma fille car elle porte des ongles en gel. On ne peut pas les enlever. La chirurgien le recadre immédiatement : ” tu ne vas pas me la stresser quand même. On a les pieds de toute façon”.
    Alors la chirurgien, a ce geste une grande tendresse maternelle, le masque tombe, elle caresse les cheveux de ma fille, puis sa joue, puis lui prend la main et lui susurre des mots rassurants à l’oreille.
    Au réveil, elle est là. Elle vient de terminer une autre intervention, elle passe en salle de réveil. La wonderwoman est de retour, le masque très pro bien ajusté, ces petits pas claquent le carrelage. Un dernier regard vers sa patiente. Elle est déjà repartie.
    Voilà, l’histoire de Mmes F et C. m’a fait penser à ce tout petit instant de tendresse.

  5. Lucie C.

    J’ai vu beaucoup de patients comme cette madame F. et je ne savais pas quoi faire de toutes les questions qu’ils soulevaient en moi. Merci beaucoup pour ces bouts de réponses, moi aussi, je suis touchée.

  6. Ahava

    Ça me touche beaucoup ce que tu racontes…
    Mon grand-père est alzheimer à un stade avancé. Je ne comprends rien à ce qu’il dit, ce sont plus des bouts de mots que des phrases complètes. Je l’ai pris dans mes bras, je ne savais pas quoi faire d’autres.
    Il s’est mis à chanter. “Je t’aimerai toujouuuurs…”

    1. Eleanor

      En 2011, mon grand-père a fait un AVC. Il avait 89 ans. La première fois que je suis allée le voir à l’hôpital, deux jours après son AVC, il était paralysé d’un bras et ne parlait plus de façon compréhensible. Il était aussi très en colère qu’on ne le comprenne pas, il avait repoussé ma mère et ma grand-mère plusieurs fois dans la journée. Pourtant, quand je me suis approchée pour l’embrasser, il a levé son bras valide et m’a caressé la joue en me regardant intensément. Je crois que mon grand-père ne m’avait jamais si clairement dit “Je t’aime, ma petite fille.” que ce jour où il me l’a dit sans un mot.
      Il est mort un mois plus tard.

  7. Julie

    C’est magnifique. J’ai vécu cela il y a peu de temps.
    Dans ma formation de travailleur social on m’a appris à toujours s’adresser aux personnes, même quand elles ne sont pas conscientes, ou que la maladie cognitive est très évoluée. La personne reste au cœur de l’entretien/du projet. On m’a appris à les écouter et à leur parler. Et encore aujourd’hui ce sont eux qui m’apprennent tous les jours à le faire (de mieux en mieux). Ce sont eux qui me donnent envie de poursuivre mon travail, de me lever le matin et d’enfiler mon costume d’assistante sociale, de faire face à leur grande dépendance, à leur douleur, à leur esprit qui s’est envolé ailleurs.
    Il y a quelques jours je suis retournée voir une dame. Mme F lui ressemble terriblement. Elle ne parle plus, ne répond à aucune stimulation. Je lui prend toujours la main quand je vais la voir. Ce jour là elle est assise dans son fauteuil et je m’agenouille pour qu’elle puisse me voir. Grand sourire de ma part quand je la regarde (elle ne comprend peut-être plus mes paroles, mais je me dis que la communication peut se faire de bien des façons). Elle me regarde avec ses yeux incroyables (deux glaciers au milieu d’un visage), je me demande toujours à quoi elle pense. Elle a tendu sa main vers moi et a commencé à me caresser le menton, la joue tout en souriant et en murmurant. Je suis toujours émue quand il se passe ces moments là. Sa main qui serre un peu plus fort la mienne, cette caresse, son sourire, ses yeux qui semblent s’éclairer davantage, ces murmures…
    Et j’ai toujours un pincement au cœur quand je dois quitter ces hommes et ces femmes. Et leur lâcher la main…
    Car ce sont bien eux qui me donnent envie de me lever le matin et d’aller travailler.
    Eux, et les autres 🙂

    1. Libellule

      Tu as bien raison Julie.
      Parmi toutes les techniques d’entrée en relation et pour le respect des patients avec une démence (Alzheimer et autre), il y en a une qui s’appelle Humanitude. On y apprend entre autres, à communiquer avec le toucher doux, le regard à la hauteur de la personne et la voix. Exactement ce que tu fais. Et ça marche. Peut-être que le sens des mots que nous prononçons alors leur échappent, mais ces personnes ressentent parfaitement le langage non-verbal, l’attention que nous leur portons. Et bien que la mémoire leur échappe, à la rencontre suivante le contact est directement bon, comme si leur inconscient se souvenait de cette première bonne impression 🙂

        1. Libellule

          De rien. C’est toi qui es incroyable. Car pour ma part, j’ai du apprendre à m’autoriser à toucher les gens, ce n’est pas dans mon éducation. Et toi, spontanément, tu as tout fait exactement comme il fallait. Fais confiance à ton intuition Julie !

          1. Soulalune

            Julie et Libellule …. je vous embrasse fort … et j’espère secrètement (enfin plus trop secrètement maintenant ;)) rencontrer l’une de vous quand je serai devenue Mme S. ♡

          2. Julie

            Libellule, tu es adorable, merci. J’ai du apprendre à toucher les gens aussi. On ne s’autorise pas vraiment les gestes tendres dans ma famille, même si on s’aime, trop pudiques ? Promis, je ferais confiance à mon intuition !

          3. Julie

            Souslalune, c’est gentil. J’espère qu’on aura tous quelqu’un pour prendre soin de nous quand on deviendra des Mme F, S, J, L…
            Bises bises bises

          4. Libellule

            Bonjour Soulalune, et merci.
            Je te souhaite de ne jamais devenir Mme S. (il y a aussi des gens qui vieillissent bien, et d’autres qui n’ont “que” des problèmes articulaires dûs au grand âge…).
            J’essaie de m’occuper des gens comme je souhaiterais que l’on s’occupe de mes proches ou de moi si nous étions dans cette situation. C’est pas toujours facile, mais j’essaie vraiment.

  8. untel

    Chouette histoire, qui ne m’est pas étrangère, je bosse en EHPAD.
    Mais la photo, elle est terrible, trop évocatrice pour moi. J’ai juste envie que la tatouée cesse de lui tourner le dos, même avec des ailes, et le prenne dans ses bras.

  9. La poupée qui dit non

    Merci Baptiste. Jamais tu ne m’avais jamais autant touchée… Merci infiniment. Tu fais sourire nos âmes, tendrement.

  10. cecilou

    Mr A est en train de mourir, on ne sait pas quand mais on sait comment (le cancer l’a rendu tout jaune). Ce matin lors de la visite il m’a pris la main et l’a caressé avec son pouce.
    Mr A était champion de lutte…
    Qu’il est bon aussi de pouvoir parfois soigner (je n’ai pas dit guérir) avec ses mains

  11. FRED

    Tout cela me bouleverse, tout cela me bouscule, tout cela me dérange. Parce qu’il réveille en moi une histoire, un souvenir, des regrets aussi… Ce texte c’est ma vie, pas en tant que soigné ou soignant en tant que spectateur. Mme F était ma grand-mère, Mme C est ma mère. Pendant dix ans, j’ai regardé l’une s’occupant de l’autre. Je trouvais cela beau, il y avait quelque chose de fort entre elles même dans leur silence. Aujourd’hui et grâce à vous j’y met un mot : tendresse. Merci Beaucoup.

  12. Michel

    Merci, “C” pour ce moment et ce partage.
    Merci “BiBi” pour l’écriture et le site d’échange ( rencontre ? avec le meilleur de “nous”, de soi ).
    VRAIMENT : Merci !

  13. lisa

    J’ai regardé la photo une demi-seconde et j’avais le coeur gros, je l’ai caché vite pour lire la suite, j’ai eu les larmes aux yeux et puis j’ai bien failli partir en vrille avec les commentaires aussi touchants!! La plus part du temps je trouve la société horrible avec ses vieux, ceux qui ne peuvent plus parler ou ceux qui deviennent dingue, je suis contre le suicide et pourtant souvent je me dit que quand je ne servirait plus à rien il faudra partir (je suis encore jeune pourtant, quelle idée!) mais quand je vous ai lu aujourd’hui j’ai retrouvé espoir. Quand je regarde mon grand père je ne vois pas qu’un viel homme qui a trop bien vécu et abusé de la vie, qui ne sait plus se laver tout seul ou aller aux toilettes, je vois un homme, un être humain qui aime la vie, qui aime voir les gens et parfois discuter avec eux mais surtout les voir, sentir la vie à travers les autres…

  14. Serpin Évelyne

    Une histoire simple qui peut se dérouler sans qu’on ait pris le temps de s’y arrêter dans la course quotidienne aux soins. Et pourtant c’est la moitié de notre travail, donner de l’attention, écouter, donner du temps aux personnes dépendantes, jeunes ou vieilles, pour leur permettre de vivre mieux leur séjour en institutions médicales. Merci de nous le rappeler.

    1. Libellule

      Et oui, soigner c’est “prendre soin”, pas nourrir-laver-donner les médicaments, contrairement à ce que les fiches de poste et la pression de la rentabilité tendraient à nous faire oublier parfois. 🙂
      Belle journée à vous, Evelyne !

  15. marie

    Un bébé vient de naitre
    Il a froid, il retient son souffle
    « Vous n’aurez pas ma peau ! ».
    Balafré et zen, frêle poupon d’Amour
    il médite sur une peau d’ange…
    Pachydermique Joie !
    il dort sur un nuage de soie…
    Plus tard peut-être, ecchymose, sanglot ou lèpre
    t’as pas eu de peau ?
    je read ta peau par les chemins
    douce, lise, pâle ou sèche
    ta peau, mon âme Nour est une galaxie,
    le grain de la beauté,
    la terre des brûlures,
    champs maudit,
    chant joli,
    la peau ne ment pas, elle boit les maux
    peau poreuse eau et peureuse
    effleures la, elle se calme !
    elle a froid, elle retient pour toujours son souffle
    une mamie vient de renaitre

      1. marie

        rhâââ c’est de la faute à Bibi, il m’incite dirait un très bon ami , cette photo et cette histoire c’est pas de la gnognotte quoi! ça vous poursuit longtemps dans les méandres de la butte aux coyottes bon ok pour le trip en or genre vieux château écossais avec un feu crépitant dans l’âtre surdimensionné avec tentures des reines défuntes et armures des preux chevaliers, pendant qu’au dehors rugit l’apocalypse , mille chevaux battant la campagne dévastée…etc etc etc
        euh svp mitoyen le château avec la chaumière de Sean ,
        vrai ça aurait de la gueule tout ça ;):

        1. Cath

          Ok. Quand je gagne au loto.
          Pour Sean, faudrait plutôt chercher du côté de Marbella. Ça peut se faire aussi, mais la reine défunte sera partida, olé !

  16. Margot

    nan mais ce blog quoi. Cet auteur, ces commentaires. merci les Loulous. La vie ça n’est pas que ça, mais c’est aussi ça, et ça me fait toute chose qu’on me le rappelle!
    Finalement Dr. Bibi tu nous soignes aussi de la grisaille. Tu soignes tes patients et aussi tes lecteurs. Docteurs des maux et Dr. avec les mots! Dobble B!

    A mon tour de rajouter une anecdote toute rose.
    Mon arrière-grand-mère alzheimerisée avait été hospitalisée non loin de chez moi. Du haut de mes 17 ans je m’étais rendue à l’hôpital en sortant de cours pour lui rendre visite. J’entre dans sa chambre et je me retrouve face à une très vieille dame, très fragile, qui me regarde sans me reconnaître, et qui finalement ne m’a jamais vraiment connue. Que dire? comment engager la conversation?
    Je me rends compte tout de suite que c’est impossible: j’aurais mieux communiqué avec quelqu’un parlant une autre langue. Elle est assise devant moi, passive et impassible. C’est la première fois de ma vie, finalement, que je me retrouve seule avec cette chère vieille dame, sans ma mère et ma grand-mère. Comment communiquer? Une impulsion soudain: je sors une brosse de mon sac, et commence à lui brosser doucement ses cheveux blancs et à la natter. Grand sourire de sa part, son visage illuminée. Nous sommes rentrées en connexion. ça n’était rien, mais je ne l’ai jamais oublié. Touchez les gens fragiles, qui ont peur, qui ne savent pas… et chantonnez!
    Bon, bisous à tous, parce qu’avec tout ça moi, je suis trop émotionnée, alors je me permets

    1. Cath

      “Ça n’était rien” … Mais si, c’était quelque chose. Ce geste tout simple de tendresse, vous l’aviez au fond de vous, et cette “très vieille dame, très fragile” l’a mis au jour, et vous a révélée.
      C’est très précieux, et magnifique.

  17. Kmille

    J’ai vécu ça aussi. Le même genre de personne. Moi aussi, la dame ne bougeait plus, ne parlait plus, elle ne regardait personne, même pas son mari qui venait la voir presque tous les jours.
    Et moi, je m’occupais d’elle parfois le matin, j’aidais une aide-soignante à faire sa toilette, sa douche, à la mettre dans sa chaise… bref, tout le boulot quoi.
    Et le midi, j’adorais lui donner à manger. Je sais pas pourquoi, mais c’est une personne qui me plaisait. J’aimais bien être à côté d’elle, même si elle ne parlait pas. Et puis un jour, elle m’a pris la main (ok c’était pas sale, comme tu le dis si bien, elle mettait juste sa main dans sa bouche et ses doigts dans son nez), elle m’a regardé dans les yeux (et là c’était limite effrayant parce qu’elle a des yeux vraiment très clairs) et puis elle m’a dis “merci”. J’ai appris en fin d’année dernière que cette dame est décédée durant le dernier été. Elle me laisse, du métier d’aide-soignante, un très bon souvenir.
    Et elle fait partie des personnes qui m’ont donné envie d’aller vers ce métier.

  18. Elemm

    J’arrive un peu tard, mais je préfère la version des Yeux Noirs (si tu ne les connais pas, leur joie de vivre vaut un grand coup d’oreille. Bon, dans ce chant-là c’est pas ce qui saute le plus à l’ouïe, mais souvent par ailleurs…)
    https://www.youtube.com/watch?v=ucKf21fVXhc

    Je ne dis pas toujours que je te lis, mais je te lis. Je ne dis pas toujours combien j’aime l’effet que tu fais sur Terre, mais je l’aime. Je ne te fais pas la morale tous les jours, mais VRAIMENT, prends soin de toi, ne serait-ce que parce que, s’il faut une raison, avec 25% de frontistes potentiels nous avons ô combien besoin de toi…
    Alors n’oublie pas de manger des tartes au citron, de faire l’amour, de regarder le ciel, d’avoir de la cannelle au fond des poches, et d’écouter des musiques qui font du bien. Et puis je t’embrasse.

  19. MarionLR

    Grand respect et grand merci aux soignants qui s’occupent des personnes âgées…
    ma mamie a été admise en Unité de Soins Longue Durée à la suite d’une ènième hospitalisation. Malheureusement la gangrène a gagné les deux jambes et elle a été mise en soins palliatifs au bout de 2 mois. je comprends parfaitementi l’évocation de l’épouvantable odeur dans ce post…
    Bizarrement et heureusement mamie ne souffrait pas malgré ses plaies à vif. Sauf au moment du changement des pansements, malgré les médications chargées de la soulager….
    L’opération prenait plus d’une heure, et en plus de l’odeur, les infirmières et les aides soignantes devaient supporter la vue des chairs infectées.
    Un jour la médecin qui suivait mamie m’a raconté, pour me faire comprendre à quel point le changement des pansements lui était insupportable, qu’elle avait attrapé le bras de l’infirmière pour l’empêcher de continuer, qu’elle l’avait tirée vers elle et qu’elle l’avait embrassée…
    Mamie me disait toujours que tout le monde était très gentil avec elle, et, de ce que je voyais, il y avait toujours un mot gentil une main caressante de la part des soignants… Et c’était très important pour moi aussi, car j’ai dû leur passer le relais pour les 6 derniers mois de la vie de mamie…
    Alors grand respect et grand merci aux soignants qui s’occupent des personnes âgées ….

  20. Elemm

    Oui oui Ahava, c’est du yiddish. Des fois ils chantent en français, des fois ils ne chantent pas, mais leurs violons nous embarquent et le monde entier serait frère.
    Bises <3

  21. Laetitia

    Un geste, un sourire, une main tendue, une caresse. De l’amour ! de l’amour qui déborde, déferle, embellit, réchauffe, réconcilie et soigne, apaise, soulage, accompagne…
    Merci

  22. Grand33

    Bonjour Bibi,
    Bon, aujourd’hui rien de grivois, pas d’histoire drôle, ce billet tout doux ne me le permet pas. J’attendrai donc le prochain, promis Baptiste ?
    Je me contenterai de vous caresser, toutes et tous, la joue ou le bras ……….
    Belle journée !
    La bise

  23. Julie

    Je me rends compte que ça fait longtemps qu’on n’a pas lu de citations en fin d’histoire. Tu n’en mets plus Baptiste ? J’aimais bien. Encore plus quand il y en avait plusieurs. Du genre:
    “Osez la tendresse” (La vache violette)
    “Un peu mon n’veu !” (BB)
    Désolée pour la qualité de l’exemple, je voulais écrire une citation philosophique, spirituelle ou même simplement jolie sur la tendresse mais je n’en ai pas trouvé qui me plaisait… C’est vraiment pas évident !

    1. Libellule

      Si si celle de la vache est très philosophique sous ses faux airs publicitaires… ça doit être une vache sacrée de Pondichéry 😉

      1. Julie

        Peut-être oui !

        En tous cas, citation ou pas, je prends toujours autant de plaisir à lire ces histoires.
        D’ailleurs, “soyons tendres” conclut magnifiquement bien le texte de cette semaine. Tout est dit, besoin de rien de plus.
        Et je trouve la photo superbe (je l’avais pas dit alors j’en profite, elle est superbe !)

  24. mylene

    Je viens de te voir “en vrai” …. je te trouve un air de ressemblance avec Verlaine : )
    Merci pour ce beau témoignage. …
    Signé. Une infirmière

  25. Aude

    Quel joli post, cher Baptiste! Il m’a émue (ainsi que bon nombre de ses commentateurs, que je lis toujours, c’est double plaisir de lecture chez vous), il m’a aussi fait réfléchir. A la tendresse, à la corporalité, au toucher. A ma famille dans laquelle on s’aime mais on se le montre peu par le toucher, avec mes parents et ma soeur. Du coup c’est difficile à faire, mais quand on le fait c’est très fort. Et je me rattrape avec mes enfants 🙂
    En résumé Baptiste, merci, continuez à écrire svp, et ne changez rien.

  26. Lise

    Cette photo Baptiste, d’où vient-elle ?
    Elle est …. Pffff, j’arrive même pas à écrire tiens, l’écran se brouille avec les larmes ….
    C’est rien, c’est juste qu’elle me remue de trop … Tu veux bien me dire où tu l’as découverte ?

  27. AnneduSud

    Joli surprise d’entendre Morandini à 11h05 ce matinsur Europe1 présenter Baptiste. J’aurais pu raconter l’histoire du suicide et de la naissance comme toi. Par cœur!

    1. Cath

      Merci pour l’article 🙂
      Mais pique pique rage, un ange ne pique pas, ça se saurait… Tiens, ça me rappelle une mésange qui voulait se faire passer pour un aigle, que j’en rigole encore té 😉

        1. Biquette

          Je suis toute douce, et je veux plein de bises et de caresses: j’adore ça ! Promis, pas de coup de tête , seulement de la tendresse!
          Gros poutous comme dit mon fiston petit Biquet.

          1. Mésange

            Biquette, j’obtempère… avec retard mais avec plaisir : plein de caresses de plumettes douces, douces… et de poutous à la petit Biquet (et de par chez moi aussi !).
            Il faut dire Biquette que si j’aime beaucoup te lire, j’aime aussi ton pseudo… il me rappelle de grands moments tout doux.
            Tiens, je te pose le décor : fin années 50, le soir, une grande salle à la fois cuisine et salle à manger de tous les jours, une grande table ovale, une cheminée de briquettes rouges au foyer légèrement surélevé, un feu… comme d ‘habitude (ça maintient la soupe au chaud dans la marmite suspendue à la crémaillère). Deux personnes, mes grands-parents, la soixantaine bien grisonnante : elle à la vaisselle, lui assis à table, lisant le journal. Devant la cheminée, un homme moustachu, légèrement dégarni sur le front mais encore jeune, est assis, les pieds posés sur la plaque de fonte, une fillette de 5/6 ans sur les genoux : mon oncle et… moi.
            “- Dis Tonton, tu chantes ?
            – Et quoi ?
            – Ben… Biquette, Biquette !”
            Des genoux qui font sauter la Pitchoune sur le refrain, des petits bras qui serrent un cou, une tête qui s’y colle… éclats de rire et gros poutous pour dire merci.
            Alors tu vois, Biquette, chaque fois que tu passes par là, c’est comme quand je chante “Biquette, Biquette” à mes petits-enfants : je reviens sur ces genoux, devant cette cheminée… et je suis toute fondue de tendresse…

    2. untel

      Et oui, il y a ceux qui auront la chance de le rencontrer et … les autres qui, comme moi, ont des libraires récalcitrantes (et c’est pas faute d’avoir demandé : au 1er livre elle disait que ça n’était pas un roman mais un récit, au 2ème elle dit qu’elle n’a pas le temps 🙁 🙁 🙁 )

      1. Ahava

        Moi on m’a dit: on a bien reçu les épreuves du roman, mais on en a trop à voir, repassez plus tard. -_-
        C’est pas comme si j’avais déjà demandé gentiment trois fois…

      2. Cath

        Faut changer de librairie, puisqu’on ne peut pas changer la libraire : c’est beaucoup plus simple.
        Ou alors ouvrir sa propre librairie ? Au cas où mes suggestions sont jugées trop radicales 😉

        1. untel

          Ouvrir une librairie, houahou ! Le rêve ! 🙂
          Mais dans ma ville, elles ont quasi toutes fermées les unes après les autres, parait que les gens ne vont plus dans les librairies. 🙁
          Je vais tenter C…a et ses libraires sympa 🙂

    1. Julie

      Très joli texte !
      Alors comme ça les free-hugs de Baptiste peuvent émouvoir (au point de verser quelques larmes trop contenues) ? Aïe aïe aïe… je vais emmener un paquet de mouchoir. Au cas où…
      Merci Mag pour le partage.

      1. Ahava

        Ça ne m’étonne pas….
        Moi je me suis trouvée tellement bête que j’ai oublié le free hug…
        Quand je pense que j’étais venue surtout pour ça.

  28. Julie

    Aujourd’hui j’ai revu la vieille dame aux yeux bleu glacier. Je me suis souvenue de ce que tu m’as dit Libellule.
    J’ai passé mon temps à toucher ses mains, elle a passé le sien à toucher les miennes. Elle les a regardé comme fascinée, les a retournée, admiré la paume, a effleuré le poignet, puis est remontée jusqu’à la manche qu’elle a caressée pendant un petit moment. C’est fou ce que c’était agréable. J’ai parlé un moment avec la personne qui prend soin d’elle, de ces petits instants où une connexion s’établie. J’ai appris que la vieille dame aux yeux bleu glacier aimait la présence des autres et aimait être entourée. Rien d’étonnant finalement, notre esprit peut être parti ailleurs, on recherche malgré tout le contact de l’autre. Rassurant.
    Elle a voulu nous rejoindre à la table, pour être avec nous. Elle s’est intéressée à mon bloc note, je lui ai donc déchiré une feuille pour la lui donner. Puis elle a voulu prendre la pochette transparente, plus douce, plus lisse, plus brillante. “Vous savez, elle ne va s’y intéresser que deux secondes” me dit la personne qui prend soin d’elle. Ce n’est pas grave, ces deux secondes sont importantes. Il faut en profiter avec elle. Et c’est ce qu’elle fait.
    En demandant à la vieille dame comment elle allait, elle m’a répondu dans un murmure “ça va”. les rares paroles qu’elle prononcent encore. Vous savez, parfois un murmure résonne bien plus qu’une parole dite à voix haute.
    Aujourd’hui en la regardant empiler la feuille et la pochette, les mettre l’une à côté de l’autre, les plier, concentrée…toujours, (l’impression qu’elle avait déjà fait ça plusieurs fois), je me suis demandée ce qu’avait pu être la vie de cette femme. A t’elle noircie les feuilles d’un bloc note de son écriture ? A t’elle classé, rangé, trié des dossiers ? Ou bien tout simplement corrigé les devoirs de ses enfants ? Elle a certainement vécu de beaux moments et des moments plus sombres. Comme nous tous.
    A présent la vie de la dame aux yeux bleu glacier est faite de multitudes de petits moments qui ne durent que deux secondes.
    De gestes très lents, très doux, et finalement qui semblent faits de tendresse.

    1. Libellule

      Merci Julie pour ce retour 🙂
      Nous ne saurons jamais quelle signification ces manipulations de carnet, de feuille et de pochette ont pour elle : un souvenir de son métier, de sa vie familiale, un besoin de faire comprendre que ton travail lui importe, la mise en oeuvre symbolique de mettre un peu d’ordre dans sa vie… ??? ou autre chose ? Mais visiblement c’était important et ça l’a rendue heureuse dans le moment présent (2 secondes dans notre dimension, mais peut-être plus dans la sienne ?)…
      Encore une fois, bravo Julie pour ces intuitions qui fonctionnent et qui l’ont rendue heureuse 🙂

    2. Cath

      “Ce n’est pas grave, ces deux secondes sont importantes.”
      Ces petits mots disent tout de la personne qui écrit.
      Et c’est pour cela que j’aime tant lire tes commentaires Julie, autant que j’aime la photo du chat azimuté.

    3. Julie

      Merci à toutes, c’est très gentil.
      Il y a des histoires qui me touchent plus que d’autres, celles qui me parlent car j’ai vécu des moments similaires. Juste des petits instants de vie qui me semblaient sans grande importance, jusqu’à ce que je lise ce blog, et vos commentaires… et me rendent compte qu’il y a parfois des moments de grâce dans les petites choses du quotidien. Je crois que j’apprend à mettre un peu de poésie et de beauté dans mon monde. Du moins, un peu plus.
      Un livre, un texte , un récit nous toucheront plus à un certain moment de notre vie qu’à un autre. Car ils nous “cueillent” au bon moment, et ça a été le cas pour moi ce jour là.
      Je suis contente que Baptiste nous livre une partie du courrier de Mme C, j’ai l’impression de comprendre ce qu’elle écrit lorsqu’elle parle de ce sentiment de bonheur. Les deux secondes ont peut être rendue heureuse la vieille dame, mais il me semble bien qu’elles m’ont rendue heureuse aussi. 🙂 (Ah, Libellule, j’espère qu’elles ont duré plus longtemps pour elle, oui) !

  29. Hervé CRUCHANT

    L’amour, c’est… L’amour, c’est, quoi. C’est tout un tas de bidules, de quincaillerie, de sentiments, d’angoisses, d’attentes et d’effrois. Et puis de joie, de bonheur et de félicité. Tout le monde sait ce que c’est. Ou en a une idée. Bonne, vague, qu’importe. Tu en parles au crémier et il te dit quelque chose sur un amour qu’il a connu quand il était plus jeune et qui était beau. Ouais, çà peut être beau. Grand. Magnifique…tous les adjectifs de ta Terre. L’amour çà se décline en mille morceaux, en mille feuilles. Çà se déguste pareil. Tout d’un coup ou feuille à feuille, les plus fines possible… T’en mets plein partout ou tu te lèches les doigts. Et plein plein de trucs encore qui ruissellent qui goutte à gouttent. Qui te font visiter son monde. Qui te fait attendre… Ah, attendre quand on est amoureux et que l’autre l’est aussi… L’amour. C’est une grande malle de clown voyageur remplie de nez rouges et de factures du gaz et de téléphone qui sonne occupé, tout au fond. C’est un truc que tu trouves quand tu le cherches pas, qui te tombe dessus, qui se fait espérer, qui grise, qui te fait croire que t’es enfin vivant pour quelque chose de bien. L’amour, c’est ‘enfin’. On dit même qu’on peut vivre sans; mais j’en doute. C’est aussi le doute, l’amour….

    Et puis il y a la tendresse….
    Elle ne se dit pas, la tendresse. Elle fait juste une visite dans ta poitrine, comme çà, en passant par tes doigts. C’est juste comme la vie.
    Par une joue. Des fois par une larme sur une joue. D’autres fois par un sourire. Ou un câlin; juste un câlin. Çà n’échange rien, çà ne donne rien, la tendresse. Ce n’est pas de la monnaie. La tendresse, çà ne veut rien. Ni pitié ni compassion, rien du tout. T’as déjà eu des chagrins d’amour, des lettres d’amour avec des maux d’amour. T’auras jamais de chagrin de tendresse, de lettre de tendresse avec des maux de tendresse.
    Elle ne se dit pas, la tendresse. Elle fait juste une visite dans ta poitrine, comme çà, en passant par tes doigts. C’est juste comme la vie.
    Et puis c’est tout.

    1. Cilou

      Comme la Saint Amour. Ca laisse l’indicible, un regard perdu et un sourire qui erre sur les lèvres, un album qu’on feuillette encore de temps en temps, et des souvenirs qui vous reviennent d’un coup à la lecture de ce commentaire…
      Je t’aime Hervé, je vous aime la Fine.

    2. Julie

      Je trouve tout simplement merveilleuse cette description de la Tendresse. (Allez hop ! Je met la majuscule car elle le mérite).
      Merci Hervé.

    3. Libellule

      Merci Hervé, comme toujours poétique et pertinent (tu es sûr quand même que tu n’es pas un peu médecin des âmes ???)
      Bonjour Cilou, cela faisait longtemps, tu nous manquais sur le blog 🙂

      1. Cilou

        Salut Libellule,
        oui je n’ai pas encore trouvé le moyen de mettre 67h dans une journée, ça pète mon groove.
        Je demanderais bien son secret à Baptiste mais je sens bien qu’il va faire son désagréable en évoquant son nombre d’heures de sommeil la nuit. Il y a des arguments qu’on n’a pas envie d’entendre.
        Mais je ne vous oublie pas. Mille bisous !!

        1. Libellule

          Pareil. Surtout que je suis une vraie marmotte. D’où une participation très aléatoire, en fonction du temps libre laissé par mes différents contrats de travail successifs.
          En tout cas, je reformule : aucun reproche, juste la joie de te “revoir” 🙂

          1. Cilou

            Libellule : Ca ne me serait pas venu à l’idée de prendre un message de bienvenue comme un reproche 😉
            Moi aussi je suis contente de vous revoir <3

            Cath : vous m'avez manqué aussi, tous <3
            kiss kiss gang bang

          2. Cilou

            Grrand, je me disais bien que qqn allait finir par le relever ce kiss kiss ^^
            pourquoi ça ne m’étonne pas que ce soit TOI qui le relève ???
            ^^

            jt’e kiffe !

    4. Anonyme

      Matie avait envoyé ce post mais mauvaise manipulation je l avais effacé ce soir un peu d insomnie je me rappelle la date alors je cherche et je trouve.
      Wouah
      Merci H
      Aka ,Calanque.

  30. Vincent

    Désolée, ne suis pas aussi zen que tous ces commentaires.
    Les gens enfermés dans cet état sont donc là (et doivent le rester le plus longtemps possible?) pour que les soignants et les visiteurs apprennent la tendresse? Du mal à suivre, même si j’ai beaucoup d’admiration et de reconnaissance pour ceux qui savent. Malgré 7 années à voir chacun de mes parents dans cet état (ou presque) et maintenant les beaux parents, moi je ne trouve toujours pas de sens à ce temps-là, pour ceux qui y sont et ne peuvent attendre aucune amélioration. Les aménagements (soins, tendresse…) c’est quelques minutes, au mieux quelques heures, dans des semaines interminables! Je ne comprends pas le désir de les maintenir en vie le plus longtemps possible. On n’est pas éternels, la mort fait partie du programme. Obliger (ou stimuler) des presque centenaires à se lever, à manger pour qu’ils ne s’affaiblissent pas, alors qu’ils n’en ont plus envie… Quand les laissera-t-on partir en paix, sans que ce soit un échec pour les soignants?

    1. Cilou

      @ Vincent
      C’est une réelle réflexion éthique : les limites de la stimulation.
      Votre questionnement est plein de bon sens, à savoir, est ce que les qq heures de tendresse valent les semaines de solitude ?
      Pour ma part, il me semble que les vieux, surtout déments, ne sont jamais vraiment seuls. Le temps ne passe pas de la même façon, et souvent leurs souvenirs sont leurs compagnons de chaque instant…
      Mais je reconnais que ce n’est pas vrai pour tous, et il y en a qui pleurent en se demandant ce qu’ils font encore là.

      Mais du coup, on est autant dans le questionnement de l’euthanasie et des soins pal… Si la personne continue de vivre et de s’alimenter, même sans plus aucune communication ni désir… On fait quoi ? On la laisse mourir de faim parce qu’elle ne communique plus et s’enfonce dans la démence ? On la laisse alitée avec ses escarres ? On ne la soigne plus parce que “ce n’est pas une vie ” ? On ne lui parle plus parce qu’elle ne répond plus ? Si la personne est dans cet état d’absence comme décrit le post, mais qu’elle s’obstine à ne pas mourir… On fait quoi ???

      Ce n’est pas si simple… Laisser mourir les vieux, oui. Les laisser crever, non.
      Toujours l’éternelle question, où finit le traitement, où commence le soin… Et que faire, vraiment.
      Je n’ai pas de réponse.

        1. Grand33

          Bonjour Vincent,
          Pour être confronté, aussi, à ce genre de situations, je reconnais que la ou les réponses à la question n’est VRAIMENT pas simple.
          Chacun essaie d’y répondre à sa façon et je ne crois pas qu’il y ait de vérité sur ce sujet.
          En tous cas bon courage dans vos accompagnements ……

      1. Libellule

        Vincent,
        Je comprends votre réflexion. Impossible de généraliser, je ne peux témoigner que de mon expérience. Je ne suis jamais frustrée quand une personne âgée qui ne voulait plus vivre meurt. Ce n’est pas pour me sentir utile que je participe à leur soin, mais parce qu’ils ont pour la plupart envie de vivre. Ca me paraît aussi étrange, mais même dans ces états de conscience très bizarres et de grande dépendance (où personnellement je ne voudrais pas être non plus), la plupart ont envie de vivre. Alors je ne vois pas pourquoi je les euthanasierais, même si je sens souvent la souffrance de la famille devant l’état d’un parent qu’elle juge “dégradant” voire “insupportable”.
        A mon sens, le grand problème des structures qui les accueillent, c’est la mauvaise qualité de vie qu’on leur offre. C’est -j’espère – principalement par manque de moyens financiers, mais comme le personnel présent 24h/24 et diplômé coûte déjà tellement cher aux familles, même dans des établissements publics non lucratifs, on peut difficilement en rajouter. Alors, de mon point de vue, mon travail à moi, c’est de leur apporter du confort, de maintenir leur capacité à faire des choses seuls (surtout celles qui leur plaisent, même si ça paraît difficile à entendre pour la famille que leur proche aime désormais manipuler des carrés de tissus, et que c’est pas pour l’exploiter qu’on lui propose de plier des serviettes de table), et toute activité qui leur plaît : bain, lecture, chant, coloriage ou autre… mon gros regret c’est le manque de temps.
        Voilà, je ne sais pas si ça adoucit votre souffrance ou colère. J’espère en tout cas.

        1. Vincent

          Enorme merci pour votre réponse.
          Je ne parlais pas d’euthanasier. Ok pour les chouchouter jusqu’à la fin. Merci à tous ceux dont c’est le métier et qui le font de manière admirable. La question est de prolonger cette période par compléments alimentaires alors que la personne est lasse de tout et le dit. Hospitalisation et examens, voire transfusions “sinon ils s’affaiblissent”… ben oui à presque 100 ans c’est pas scandaleux. Parfois la motivation pour faire ça est financière (ça fait des “actes” pour l’administration). Quant à la mauvaise qualité de vie dans les établissements, elle est surtout dûe (pas original) au manque de personnel. L’intéret de ce personnel, des “résidents” (= personnes âgées), de leurs familles, compte beaucoup moins que le taux de rémunération des actionnaires dans les structures privées, mais hélas de plus en plus les logiques équivalentes sont appliquées dans les établissements publics. Comment faire avancer les choses?

        1. Cilou

          J’essaie, mais comme je ne bosse pas dans une maternité je n’arrive pas à choper les vieux quand ils naissent ! Le monde est mal fait 😛

  31. Hervé CRUCHANT

    Bonsoir, les Gens. La générosité du cœur, c’est pas un truc qui s’apprend, qui s’achète ou qu’on hérite. Vincent, cette souffrance et cette détresse sont bien réelles et bien assez salopes pour qu’on ne les néglige pas d’une phrase ou d’une formule. La générosité du cœur, tu la portes comme un nez au milieu de la figure;oui, toi. Preuve que oui, puisque tu t’inquiètes des autres. Tu sais bien comme moi que ce n’est pas si courant que çà. Alors ? Alors rien. Que vivre et être. On ne peut pas faire la tendresse et le générosité comme on fait l’amour. Tu es. Et tes gestes, ta posture, tout toi es considération pour autrui. Tes coups d’amertume, de colère, tout. Tout va passer. Et personne, non, personne ne s’y trompe. SI c’est pas facile? Ben non. J’aimerais des fois être stupide et banal pour de vrai, comme in s’enivre pour décrocher un peu. Salut à toi, Vincent. J’aime bien ce que tu es.

  32. Sylvie Beauvais

    Bravo et merci Docteur pour ces morceaux de vie si émouvants et pour votre plume. L’histoire de cette patiente et de son aide-soignante avec cette impression de monde à l’envers je la vis avec le père de nos 3 enfants, enfermé dans les murs d’Alois (j’ai du mal avec le mot démence) depuis l’âge de 49 ans). Me voyant un jour essuyer discrètement quelques larmes de découragement et de fatigue il m’a dit ” t’en fait pas, on n’est pas les plus malheureux ” … Bien à vous.

    1. Libellule

      Sylvie,
      Vous êtes d’une grande force. Votre situation est déjà douloureuse en elle-même, et en plus à l’heure actuelle rien n’est prévu (ni aide financière ni structure adaptée) pour des personnes qui développent cette maladie avant l’âge de 60 ans. J’espère que vous avez pu trouver du soutien et des petits moments de détente.
      Je vous envoie des tonnes de Tendresse, ainsi qu’à votre mari et vos enfants.

      1. Sylvie

        Merci vous êtes ADORABLE (l’auto- complession me propose “adaptée” : c’est pas faux non plus 🙂
        L’année 2014 a été super dure pour les enfants et moi : l’état de “notre” malade se dégrade : impossibilité de rester seul, troubles visuels importants, incontinence nocturne, mastication difficile, mots qui se perdent, etc., etc.
        Et, oh merveille ! À force de traîner la nuit sur internet j’ai trouvé l’annonce de l’ouverture du 1er centre de France dédié aux malades jeunes d’Alzheimer ! En Seine et Marne à Cesson. Petites unités de vie, personnel motivé, bienveillant, en grande empathie avec les familles. Musicothérapie, balnéothérapie, prof de sport…
        P. s’y plait, on trouve qu’il retrouve du vocabulaire, il rigole avec les soignants. On passe les dimanches avec lui et il nous laisse repartir sans angoisse. Je milite activement pour faire connaître ce centre et témoigner pour aider à la création d’autres centres (il y a quand même 30 000 malades de moins de 60 ans en France, donc les besoins sont grands et il a fallu 10 ans à l’association “espoir Alzheimer” pour financer ce FAM !). Encore merci pour votre mot. Ça fait tellement de bien d’être compris …

        1. Libellule

          Merci Sylvie pour votre gentillesse et pour ces informations.
          Je suis contente d’apprendre que ce premier centre existe, j’espère qu’il y en aura bientôt dans toutes les régions… pour les 30 000 et leurs familles, qui ont par moment besoin de séjour de répit, puis éventuellement d’un lieu de vie adapté (et bien plus adapté qu’une maison de retraite où la moyenne d’âge à l’entrée est autour de 85 ans !)

          1. Sylvie

            Oui, Libellule, vous avez tout dit ! Avant de trouver la maison de Cesson j’avais prospecté quelques HEPAD près de chez moi mais j’étais arrivée à la conclusion qu’un tel placement pour une personne de 56 ans n’était pas possible.
            L’entrée de P. à Cesson est un énorme soulagement pour notre famille. Au delà de l’épuisement physique, c’est l’épuisement moral qui était le plus plombant. S’occuper d’un malade aussi gravement atteint est une responsabilité très lourde que nous partageons maintenant avec toute une équipe de professionnels. Que ça fait du bien !

        2. untel

          Non seulement il y a les difficultés engendrées par cette maladie, mais aussi la difficulté à accéder aux informations. Je connaissais l’asso amadiem qui construit une maison du même type vers Grenoble, mais pas l’asso espoir Alzheimer et le FAM de Cesson. Et pourtant ceux-ci sont partenaires de l’UNAFTC dont je fais partie.
          Pas d’info non plus sur les sites nationaux de la maladie d’Alzheimer … C’est toujours aux familles de chercher à droite à gauche, c’est épuisant.

          Bon courage à vous tous, je vous souhaite encore beaucoup de petits moments de partage et de joie.
          Bisoux

          1. Sylvie

            Merci merci, c’est très gentil. Ça fait chaud au cœur de lire vos messages compatissants.
            Vous avez raison, c’est compliqué. Il faut chercher l’info. Je suis aussi le projet Amadiem de Blandine Prévôt à Grenoble. Cette femme touchée si tôt par la maladie a un courage monstre.
            Bien à vous.

    2. Mésange

      Merci Sylvie pour votre témoignage.
      Si je savais que la mlalafie d’Alzheimer pouvait toucher des gens encore jeunes, j’ignorais qu’il y en avait autant et que quasiment rien n’est prévu pour eux.
      Bon courage à vous tous dans l’accompagnement de votre malade, même si vous le savez désormais en de bonnes mains.
      Si vous voulez bien accepter quelques caresses de pkumettes pour adoucir les moments plus difficiles…

      1. Sylvie

        Oh, merci à vous ! la caresse d’une mésange fait mon printemps 🙂
        Merci à tous les soignants : vous êtes merveilleux.
        Aujourd’hui à Cesson, les soignants ont organisé à l’improviste une sortie à la base de loisirs de Bois Le Roi pour les résidents du groupe de P. qui n’avaient pas de visite. Ceux – ci ont profité du beau temps tout l’après midi. Les soignants de permanence auraient pu se dire zut, c’est dimanche on ne se fait pas trop suer …

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