Photo : moi, nu dans le noir, en train de faire des bulles de savon en écoutant du Wagner. Ça ne se voit pas, mais je suis aussi en train de me poser des questions métaphysiques en jouant du violoncelle et en cherchant ma chaussette perdue dans le lave-linge.
((((( Parenthèses entre parenthèses. Les publicités sont imposées par CenterBlog. Je ne touche pas d’argent dessus. Je les subis autant que vous. J’ai choisi CenterBlog parce que c’est facile et gratuit, et que je suis une quiche en informatique. Mais je cherche un autre hébergeur, sans publicités. Désolé, mais je me répète : je ne touche RIEN. Ce n’est pas l’objectif de ce blog +++. Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Que vous me lisiez est la plus belle rétribution qu’on puisse m’offrir. Merci. Infiniment. ))))
Le secret de pourquoi “Alors voilà.”
Ou pourquoi mon site s’appelle comme ça et pas autrement.
“J’ai un problème : si vous pouviez m’aider à le résoudre, à nous tous, on devrait vraiment pouvoir y arriver…”
Alors voilà, on croise souvent la mort, mais on la voit rarement en face. Le patient est dans son lit, on sait qu’il va partir, mais nous ne sommes pas là au moment exact où…
J’ai eu beaucoup de patients. Beaucoup sont décédés. Pas que je sois trop mauvais, mais ils étaient très malades ( enfin, je l’espère ! ).
Je les quittais le soir et, au matin, l’infirmière ou l’aide-soignante me disait :
– M. Poussière est redevenu poussières.
Durant mes dix longues années d’études, je n’ai surpris la mort en flagrant délit qu’une seule fois : c’était une vieille dame, un peu délirante.
Elle hurlait toute la journée :
– Alors voilà ! Où es-tu, Pierre ? Toutes ces heures ! Toutes ces heures ! Pierre ! Toutes ces heures ! Que faut-il faire ? Alors voilà ! Monsieur ! Bon Voyage ! Que faut-il faire ? Aidez-moi ! Toutes ces heures !
Surtout, elle répétait TOUT le temps ces deux mots : ” Alors voila ! “.
Inlassablement.
Et puis, le dernier jour, l’aide-soignante tenait sa main, je tenais l’aide-soignante ( ces moments-là ne sont faciles pour personne.)
Quand la vie a joué de la balancelle sur le grand vide, elle s’est suspendue au bord des lèvres avant de s’enfuir et la vieille a encore mâchonné ces deux mots-là :
– Alors voilà.
Pour la millième fois.
Aucune idée de ce qu’elle voulait dire.
Mais cela m’obsède.
Je me souviens de son visage, de cette incantation lancée avant l’Absence, comme pour témoigner :
– Hé les gars ! À cette heure-là, de l’autre coté, voilà ce que j’ai vu !
Ou pour dire :
– What The Fuck ! Tout ÇA pour ÇA ?!?!
Ou :
– Finalement est-ce ainsi ? Naître, vivre et mourir ? Est-ce cela ÊTRE HUMAIN ?
Qu’a-t-elle vu, au bout de sa route ? Je ne sais pas.
“Alors voilà ”
Savez-vous leur signification ?
J’ai 28 ans aujourd’hui et, pour moi, le sens de ces deux mots, leur signification profonde, c’est peut-être le problème le plus important que j’aurai à élucider au cours de mon existence d’homme parmi les Hommes.
Ça et le mystère de la chaussette qui disparaît dans le lave-linge.
Merci VRAIMENT de me lire,
B. B.
“Ce qui est précieux jamais ne se touche, jamais ne se sent ni se goûte.
Ce qui est précieux se frôle avec stupeur, mais ne se retient pas.
Ce qui est précieux est fragile comme poussières dans un rayon. Souffle dessus, tout s’écroulera,
Ce qui est précieux éclot, croît, passe et fane.
Comme la peau. ”
B. Scott
“Alors voilà”.
Qui peut-dire leur signification pour cette dame. En tout cas, ce sont par ces mots que commence la pièce “huis-clos”, de Sartre. Vous savez, celle où il est dit que l’enfer, c’est les autres.
Le damné arrive en enfer, dans une pièce meublé en second empire, et dit :
“Alors voilà”.
Le garçon qui l’y introduit (un démon?) répond :
“Voilà”.
Et la pièce commence.
“Alors voilà” ce sont des mots qui servent à la fois pour introduire une histoire et pour la finir quand on a fini la conversation.
C’est toujours par ces mots que je commence une consultation quand je vais chez le médecin surtout après sa fameuse question “Mlle BONHEUR qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui ?”
C’est souvent grâce à ces mots que je conclus une démonstration ou une explication..
Je pense qu’il sont parfaits pour parler de la vie comme tu le fais dans ton blog, ils étaient sans doute un tic de langage pour cette dame, une sorte de ponctuation dans son cheminement d’expression de pensées. On ne le saura jamais vraiment mais bon c’est une expression farpaite pour exprimer le contenu des histoires que tu relates 🙂
C’est un peu comme le “This is it” de M.J. quand tu regardes bien !
Bonne continuation !
Au plaisir de continuer à te lire
J’adhère complètement à ce que dit Charles en parlant de l’œuvre de Sartre “L’enfer c’est les autres” qui commence par “Alors voilà. Cette vieille dame était peut-être lettrée, peut-être était-elle une ancienne artiste de théâtre ? Bien sûr on peut supposer des tas de choses. Ah ah ! qu’y a-t-il au-delà du passage fatidique ? J’ai vécu une approche très serrée de ce passage et lorsqu’il n’est pas accompagné de souffrances intolérables, il n’est pas si dramatique que cela. Ces phénomènes vécus lorsqu’on en est très proche et qui ont été décrits par le Dr Raymond Moody il y a longtemps dans un livre nommé “la vie après la vie”, qui ont été vécus par de nombreux patients comme moi, sont encore étudiés par des anesthésistes dont l’un a écrit un livre très intéressant : “Deadline” (Dernière Limite”. Je tairais son nom car je ne veux nullement faire penser que je touche des subsides pour en parler.
Et pour revenir à Baptiste Beaulieu, je l’ai vu lorsqu’il a été invité à Allo Docteurs. Il est le type même de médecin qui inspire confiance et qui porte la bonté sur son visage. J’ai pourtant un vécu de maladie chronique de 64 ans au cours du quel j’ai rencontré toutes sortes de médecins (y compris chez les urgentistes) dont certains sont indignes des études poussée qu’ils ont faites… et parfois même indignes du serment d’Hyppocrate (avec mes copains médecins, j’emploie pour les taquiner “le serment d’hypocrite” mais c’est une boutade bien sûr) .
Je suis en train de lire “Alors Voilà”.
A bientôt Baptiste. J’adore votre région ! J’habite Paris depuis longtemps mais ai vécu 8 ans à Toulouse et ai eu le plaisir d’apprécier tout le Sud-Ouest… et sa gastronomie bien sûr !
Josette
ça me fait pensé à ma mère. quand elle me parlait de ma petite enfance. Elle me disait qu’elle attendait que je sois plus grande pour me demander ce que je disais bébé. Je disais souvent un truc, forcément un mot du langage bébé, et elle n’a jamais compris… Aujourd’hui, mais aussi quand ma mère me posait cette question : “mais que voulais-tu dire quand tu disais “µ@%£$”? et bin je vous livre ce secret à vous aussi : je n’en sais rien… si quelqu’un comprend le langage bébé qu’il me dise ce que je disais à ce jeune age!!!
ouah tu fais du violoncelle, on ne peut que bien s’entendre (t’es tu déjà mal entendu avec un autre violoncelliste ?)
Je suis d’accord : la chaussette qui disparaît du lave-linge est un mystère qui mérite grandement que l’on s’y penche dessus (^o^). Bon anniversaire en retard
eh bien moi, rien d’aussi littéraire !(ou presque….)
quand je lis ça, tout ce qui me vient c’est “42”, la réponse à la grande question !!
alors voilà, 42.
Alors vois là….
Tout d’abord bon anniversaire!
C ça le présent un hors date, hors heure..Les “hors du Temps”.
Maintenant. Juste maintenant Vous entendez? Vous le sentez?
A vénérer si nous sommes libres de le faire. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde rappelons le.
Ma mère et mon père sont décédés dans mes bras, à 20 ans d’écart! Certains diront que j’ai eu de la chance, certains diront que non! Respect pour les deux avis. Le mien très humblement est de me dire que Oui.
Le premier départ m’a mis ko de colère, le deuxième a aidé à comprendre et tout cela sans un mot.
Comme quoi parfois le signifiant..le signifié..
J’espère que chacun trouve à un moment une réponse à sa question. Les Unes faisant parfois oublier les Autres.
Bien à vous jeune homme de 28 ans.
Alors voilà … on termine une histoire et on la donne à son interlocuteur, qui est libre d’en commencer une nouvelle ou de poursuivre l’ancienne !
bon, pour la chaussette, c’est cetain qu’il va falloir que, tous ensemble, on se penche pour de bon là desus, trouver une explication et en finir
pour le “alors voilà” de cette dame, peut être qu’elle sentait que l’issue approchait, peut être qu’elle voulait dire “ça y est, on y est, l’instant I” … et aussi peut être voulait elle exprimer son impuissance, le moment M approchant, à changer quoi que ce soit, désormais .. ou à faire quoi que ce soit de nouveau ?
y ‘a bien un momment où on arrête les compteurs …où tout ce qui pouvait être dit, fait ou resenti l’a été … et où il n’y aura plus de nouvelle donne ni d’essais …
mais peut être aussi que “alors voilà” veut dire “fnalement ça n’est pas aussi effrayant que ce qu’on a tous toujours pensé” ???
va savoir
Bonjour,
Je vous contacte pour savoir si cette phrase est toujours d’actualités :
“‘J’ai choisi CenterBlog parce que c’est facile et gratuit, et que je suis une quiche en informatique. Mais je cherche un autre hébergeur, sans publicités.”
Je suis directeur technique dans une agence digitale, et sensible à vos articles, je souhaiterai vous aider dans votre démarche.
Si vous le souhaitez, je vous laisse me contacter sur mon portable au 0678912797.
Cordialement.
Merci Villena ! Mais je suis passé sur WordPress où il n’y a a pas de publicité !!!