Archives mensuelles : décembre 2012

Dépucelage gazométrique.

Petit souvenir de l’externat.

Alors voilà Mr G., 78 ans, à qui je dois faire une gazométrie artérielle. MA première. Une première gazo c’est comme un dépucelage : c’est inévitable, souvent douloureux ou raté, mais une fois que c’est fait on est soulagé et on veut le refaire.

Donc me vl’à, avec mon aiguille, prêt à maltraiter la radiale du gentil Mr G.
Ça frappe à la porte.
Je pense : “Bordel ! On peut pas perdre sa virginité tranquilou dans cet hôpital !” alors je dis : “Entrez !”
Tiens ! C’est Professeur G., prof à la fac et, accessoirement, mon nouveau chef de service…
Tiens ! Il tapote la main de Mr G, l’embrasse sur le front, lui demande comment il va.
Tiens ! C’est vrai que Mr G. et le Pr G. ont le même nom de famille…
– Il a horreur des aiguilles. Ça ne vous dérange pas si je reste pendant que vous prélevez mon père ?
Je pense : “!&:€314116,?!'”@arrhhh” dont le sens littéral le plus proche est : “tant qu’on y est vous voudriez pas aussi me fouetter avec une pelle ?”
Alors je dis : “Bien sûr que non, vous pensez !”

Deux minutes plus tard, dans l’ascenseur qui descend au labo, je brandis haut la seringue tel le babouin brandissant Simba dans le Roi Lion.
Je ne dis pas que Mr G. y a pris du plaisir mais j’ai été rapide : le sang est monté de suite.

Les portes s’ouvrent, l’aide-soignante me surprend en train de danser la Samba. J’ai l’air béat de l’idiot qui vient de se faire déniaiser.

Elle me demande si tout va bien.

Je dis “Bien sûr que oui !” mais je pense : “j’ai envie de refaire une gazo, je veux dire : j’ai VRAIMENT envie de refaire une gazo !”

(La fin du monde c’est déjà le début de quelque chose : je vous le souhaite heureux et paisible et je vous dis à demain…ou pas !).

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ECCE HOMO.

Alors voilà L’Homme de la chambre 314. Os, poumons, foie, prostate… peu importe : un petit crabe fait sa plage dessus et il s’en va.

Je ne sais pas ce qu’il a été : il ne parle plus, ne fait plus un geste. Il est là où nous l’avons posé. Peut-être qu’il rêve. Espérons.

Anasarque : jargon barbare pour dire qu’il a tellement d’oedèmes que l’eau s’infiltre partout. Dans les poumons, dans l’abdomen, à travers la peau. Voilà L’Homme que la Mort change en éponge. Il déborde comme la rivière sort de son lit. On ne peut pas tenir sa main, elle glisse. Son corps pleut sur les draps : on les change continuellement. Il est une fontaine qui dort et se répand.

Un jour, L’Homme de la 314 a été un enfant. Il est peut-être tombé de vélo et son père l’a remis en selle.

Un jour, il a peut-être : appris l’alphabet, à marcher, à dire “merci”, à demander “pourquoi ?”.

Il a joué à la marelle ou à 1-2-3-Soleil, volé des cerises, fait du vélo -avec puis sans les petites roues-, regardé ces drôles de poils qui nous poussent à l’adolescence, pratiqué l’onanisme, eu un rendez-vous, fait l’amour une première fois en s’émerveillant du corps de l’autre, regardé la chenille s’enfermer dans son cocon pour devenir Mystère…

Comme tous, il a probablement voulu tuer son père pour épouser sa mère. Il a goûté du vin, joué avec le feu, bu du café, fumé une cigarette, joué, sauté, mîs un déguisement, pris le métro, passé son bac, son code, son permis, mangé gras/salé/sucré, dansé, péché et pêché, couru, toussé, pleuré, crié, raté un bus, détesté, souffert, fait souffrir, tordu la queue des pommes pour faire un vœu, voyagé, vu les Pyramides, la Joconde, Saint Pierre de Rome, un Picasso, un Turner, un Pollock, nagé, prié, couru encore, dévoré la tarte encore chaude, eu mal au ventre à cause de la tarte, mis des chaussettes trouées, travaillé, frappé à des portes, tourné des milliers de poignées, acheté une TV, étendu du linge, aimé… Avec de la chance, il a aimé.

Peut-être, même, un jour, a-t-il eu un fils qui est tombé de vélo : il l’a remis en selle comme son père avant lui et le père de son père.

Ecce Homo.

Alors voilà L’Homme de la 314. Je veux dire : voilà VRAIMENT L’Homme de la 314.
Et nous ne lui sommes pas différents. Pas plus que la pomme sur la branche l’est de la pomme voisine qui vient de tomber.

ÊLLÃM ÖNRU : phrase en Tamoul signifiant littéralement : “Tout est Un”.
ECCE HOMO : phrase latine signifiant littéralement : “Voilà l’Homme”.

(Pour ma grande et belle famille D&T du Connecticut, blessée au cœur, je vous aime. Pour les enfants de Newton qui n’auront ni notre chance ni, paradoxalement, celle que L’Homme de la chambre 314 a pu connaître au cours des folles péripéties de sa vie d’homme.)

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C’est Kloug ! (Un conte de Noël)

Photographie de Dina Goldstein!

L’autre jour aux Urgences :

Alors voilà Mère Noël et Père Noël, 72 et 73 ans, hospitalisés pour intoxication au CO sur feu de cheminé.

Lui, pull jacquard vert sur barbe blanche, elle, gilet rouge sur visage de pain d’épice au cannabis, tous les deux : allure bonhomme. Ça sent le feu de bois dans la chambre. Impression fugitive d’être en famille à Noël. Il leur manque juste une pancarte avec dessus : “Câlins gratuits”.

Le téléphone sonne : Mme Antidote, centre anti poison. Ils ont interdiction légale de rentrer tant que la source d’exposition n’est pas identifiée.

Père Noël, qui n’est que bonté et gentillesse :
– Dites lui qu’elle va pas me casser les couilles.
Mme Antidote :
– Qu’est-ce qu’il dit ?
Moi :
– Il dit qu’il est pas d’accord.
Père Noël, en parlant plus fort :
– Non, non, c’est pas ce que j’ai dit : j’ai dit “elle va pas me casser les couilles” !
Moi :
– Il est VRAIMENT pas d’accord.
Madame Antidote :
– D’accord ou pas c’est la loi. Qu’est-ce qu’il a à faire de si important ?
Je pense : “nourrir Rudolph le rêne, emballer les cadeaux, motiver les lutins, réviser les freins du traîneau magique”.
Alors je dis, petit garçon :
– Préparer Noël en famille.
Finalement Père Noël et Mère Noël promettent d’utiliser le détecteur à CO du fiston chauffagiste.

Vous êtes prévenu : cette année, personne cassera les c……s du père Noël.

N’empêche, si ça se passe mal, y a moyen que les enfants soient déçus le 25 au matin.

J’aime pas trop comment que la médecine hé ben elle a cassé mon rêve d’enfant, je veux dire : j’aime VRAIMENT pas trop comment que la médecine hé ben elle a cassé mon rêve d’enfant !

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Une promesse c’est une promesse !

(D., IMG : l’anecdote, c’est lui, l’écriture c’est moi. Juste merci !)

Alors voilà Mr N. 87 ans, papi corse dont la femme a “une longue maladie”. A chaque nouvelle chimio, il arrive, fringuant, sa vieille chérie sous le coude. Il se tient bien droit. Il a un air fier, Mr N.
Comme à chaque fois, la même exigence : il veut le lit d’appoint dans la chambre.

D., la toute première fois, a fait l’erreur de lui dire :
– L’hospitalisation ne dure que trois jours. Vous serez mieux à la maison, dans un vrai lit. Le lit d’appoint c’est une horreur avec des ressorts partout. Va vous casser le dos.

Lui, le regardant comme s’il était fou :

– Jeune homme : il y a 60 ans j’ai épousé la femme fabuleuse qui se tient à mes cotés, je lui ai promis de TOUJOURS être là. Pas UNE seule nuit, vous m’entendez, pas UNE seule nuit nous n’avons dormis séparé. Alors vos ressorts, je m’assois dessus ! Et tiens ! Je vais même m’y coucher !

Il y dort, tous les mois, pendant deux nuits.
Sa femme, sourire indulgent (ou amoureux ?), laisse faire, on sent qu’elle pratique le vieux têtu depuis un bout de temps.
Chaque mois il repart un peu moins fringuant, un peu plus courbé -mais toujours aussi fier.

Il a 30 jours pour remettre ses lombaires en vrac dans le bon ordre. Peu importe : il a tenu sa promesse et les ressorts, il s’assoit dessus !

Un jour je ferai un temple au PDVA, je veux dire : un jour je ferai VRAIMENT un temple au PDVA (et IL changera les ressorts en plumes d’oies).

PDVA : Petit Dieu des Vieux Amoureux.

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Le jour où j’ai soigné Fanny Ardant.

Photographie sublime de Olschinsky.

Le vrai titre de ce post est : “Le jour où j’ai soigné Fanny Ardant (ou presque comme elle !)”

Alors voilà Mme K., 67 ans, aux Urgences, une irritation mal placée.
Moi :
– À quand remonte votre dernier rapport sexuel ?
Elle rit, je rougis. J’ai zappé quoi ?
– À toutes les nuits depuis presque 40 ans.
Comme j’ai pas l’air de comprendre, ou de me faire des idées, elle m’aide un peu :
– Mon dernier client est parti à 16h.
Moi, petit garçon, j’ai cette phrase VRAIMENT stupide :
– Vous êtes un peu prostituée ?
Comme si on pouvait être “un peu” boucher-charcutier ou “un peu” chauffagiste.
– Ah non, non, pas un peu, carrément pute !

Le mystère féminin : elle est magnifique en disant ça, pas une once de vulgarité. Fanny Ardant, fume-cigarette et rouge à lèvres, ne serait pas plus élégante. Elle dit “pute” comme elle dirait l’Ave Maria ou réciterait “Demain dès l’aube” en italien.

Je suis écarlate, elle est triomphante :
– C’est à cause de l’âge, on n’imagine pas. Pourtant, comme dit ma copine Gloria qui est plus vieille que moi : “si pute est le plus vieux métier du monde, tu imagines vieille pute ?”

J’ai bien envie de la prendre dans mes bras là, maintenant, mais à cause du monde où on vit ce serait bizarre et équivoque. Je lui donne son ordonnance en lui faisant la leçon sur les Infections Sexuellement Transmissibles.

Moi, 27 ans, je fais la leçon sur les IST à une femme de 67 ans qui en connait plus long sur le sujet qu’un colloque de vénérologues sous métamphétamines. Puis elle file telle une reine. Ou comme Fanny Ardant, fume-cigarette en main et rouge à lèvres.

Oui, VRAIMENT presque comme elle.

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La mauvaise étagère.

(Pour M., qui sait écouter même ce que je n’arrive pas à dire : “Tomber trois fois, se relever toujours.”)

Alors voilà Mlle T., 27 ans, douleurs articulaires chroniques.

Les examens étant négatifs et Mlle T. ayant eu plus que son comptant de bleus à l’âme, le docteur l’a rangée sur l’étagère du BAS, celle marquée : “Hystérique qui s’ennuie dans la vie et va consulter plutôt que de rester sagement chez elle pleurer dans des pots de Häagën Dazs en jouant au Scrabble après avoir rempli toutes les grilles du Sudoku”.

Mais voilà : que ce soit dans la tête ou dans les genoux, Mlle T. boite !
Elle insiste : psy/pas psy, une souffrance est une souffrance, et nous, les médecins, sommes outillés pour fixer ça. Non ? C’est SA vie qui dérape ! Et qui relève la vie des gens quand celle-ci trébuche ?

Après huit ans d’errance médicale et psychothérapie :

Nouveau bilan + IRM = ça concorde : Mlle T. a une spondylarthrite ankylosante.

Mlle T. est presque rassurée : elle peut ENFIN nommer cette partie de son corps qui lui échappe. Quant à nous, les mécanos du corps qui aimons que tout soit bien à sa place, nous pouvons déplacer Mlle T. sur l’étagère du HAUT : “Maladie rhumatismale au nom qui fait peur, qu’on sait pas trop ce que c’est, ni comment la traiter, mais qui fait quand même très mal et très chier”. Cette étagère rassure : le corps, ça se voit, se trifouille, s’ausculte, se sonde etc…
L’esprit… Lui… voilà une autre paire de manches…

Alors je pose juste une question, libre à vous d’y répondre :

Et si nous mettions ces deux étagères sur le même niveau ? Je veux dire : et si nous mettions VRAIMENT ces deux étagères sur le même niveau ?

Parce que Hippocrate était médecin, pas garagiste.

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La mauvaise éducation (sexuelle).

Le vrai titre de ce post, trop long pour figurer en en-tête, est en réalité :
Pourquoi les “modes d’emploi” s’appellent “modes d’emploi” (et pas “Sac à patates” par exemple, ou “Paquet de Ya-Bon Banania” ou encore “Paradoxe Einstein-Podolsky-Rösen et rapport avec la théorie intégrée des supercordes : vers la fin de la physique quantique théorique ?” par exemple).

(Anecdote rapportée par C., IMG : juste merci !)

Alors voilà, Mme T. et Mr T., 27 et 28 ans.
Elle : douleurs abdomino-pelviennes.
Lui : probablement un PETIT déficit en vitamines depuis l’enfance…
Interrogatoire de C., l’interne, qui veut se renseigner sur la possibilité qu’une grossesse soit en route.
– Vous prenez la pilule ?
– Oui.
Son compagnon, la réprimandant tout en se mettant en avant :
– Elle n’est pas très sérieuse.
Regard de travers de Mme T.
– Quoi ! c’est vrai t’es pas très sérieuse ! Du coup, quand elle oublie, c’est moi qui la prend.
– Qui prend quoi ? demande C.
– Ben sa pilule !
L’interne, incrédule :
– Vous LA prenez ? Vous voulez dire, dans la bouche ? Vous L’avalez ?!?!
Mr T., regardant C. comme s’il parlait à un gamin :
– Ben oui par la bouche ! C’est pas des suppositoires quand même !

J’aime bien les patients qui ont des carences en vitamines, je veux dire : j’aime VRAIMENT les patients qui ont des carences en vitamines.

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Le secret de pourquoi vous attendez aux Urgences !

Illustration Philippe Ramette

Parce que, avouez-le, vous avez toujours voulu savoir !
(Anecdote livrée par N., IMG. Juste merci !)

Alors voilà Mr. E. 28 ans. À 3h, il a décidé d’aller aux Urgences. Ça lui a pris comme une envie de pisser :

– Trois mois que j’ai le teint terne. Cette semaine, il est tout gris. Alors je me suis dit “Jo-Jo fais quelque chose!” Faites-moi un Scanner avec de l’IRM, histoire d’éliminer un cancer, des métastases ou quelque chose de plus grave.

(Sachez-le : il n’y a pas grand chose de plus grave que les métastases et on ne fait pas de “scanner avec de l’IRM” à 3 h du matin…).

N., très second degré :
– Un cancer ? De quoi ? Du teint de la peau ?
Mr E., très inquiet, sort cette phrase mémorable qui vexera tous les trentenaires (à qui je déconseille d’avancer plus loin) :
– Regardez-moi ! Quelque chose cloche ! J’ai 28 ans, mais on dirait que j’en ai 31 !

N., pensant qu’il plaisante car entre 28 et 31 ans il n’y a pas vraiment de quoi caser la Russie, de dire :

– Pourquoi pas 32 tant qu’on y est ?

Et Mr E. touchant son visage, de hurler paniqué :

– QUOI ! J’AI L’AIR D’AVOIR 32 ANS ?!?!?

Voulez-vous savoir pourquoi vous attendez si longtemps aux Urgences ?
Les salles d’attente sont pleines de Mr E., je veux dire : les salles d’attente sont VRAIMENT pleines de Mr E.

Et savez-vous le secret des internes aux Urgences ? Ils sont là AUSSI pour rassurer les Mr E. : chaque seconde de chaque minute de chaque jour de chaque mois l’année.

“L’essentiel de ma vie a été de choisir tous les soirs entre la soupe poireaux-pommes de terre ou le suicide.”
M. Duras.

Mais non, Marguerite, mais non ! Tu aurais pu aussi choisir de venir aux Urgences.

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GAGNER LA GUERRE

(Pour Mme B., compagnon de tranchée de l’hiver 2010, respectivement le pire hiver de nos vies. Je le savais pour elle, elle l’ignorait pour moi.)

Alors voilà Mme B., 56 ans, fine, cultivée, l’esprit acéré. Son frère a un cancer.
Au début, Mme B. doute : je suis interne / j’ai l’air jeune / elle aime son frère = équation fatale. À sa place, je me méfierais aussi…

Alors, pour elle, pour faire vieux, je laisse pousser ma barbe, mets des chemises et des lunettes à grosses montures.
Courageuse Mme B. : fossoyeuse de sa famille, elle a déjà accompagné son père et sa sœur.

Et elle est là, toujours solide, pour son petit frère de 53 ans.

De jours en jours, de problèmes en problèmes, d’aggravations en aggravations, on échange, on fait “au mieux”, rendant son frère moins “inconfortable” dans la perte de son corps et le regain des douleurs.
Puis, un matin, on se surprend à parler d’autres choses. Littérature, poésie, voyages. Son frère, bien sûr, mais autres choses aussi…

Trois longs mois d’hiver passent, elle a confiance : je garde la barbe (il neige !) mais quitte les lunettes de vieux et les chemises petit bourgeois.
Finalement, en paix, son frère s’en va faire du poney multicolore dans les nuages.

Elle m’envoie une immense déclaration d’Amitié. Je ne sais pas où j’ai rangé mon diplôme -et je m’en fous- mais la lettre de Mme B. trône sur mon bureau.
De mes neuf ans d’études, c’est d’elle dont je suis le plus fier. C’est mon plus beau CV.

“On a perdu la guerre, conclut-elle, mais je me sais moins malheureuse de l’avoir faite -et perdue- à vos côtés.”

Moi aussi, Mme B., je veux dire : moi aussi…

VRAIMENT.

“Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait”
Mark Twain

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De l’urgence d’interdire les mariages entre cousins.

Illustration : Banksy

(Pour les cinéphiles, le vrai titre de ce post est : La Colline a des Yeux Et elle Louche.)

Alors voilà le jeune Mr C., 17 ans. Surinfection d’une plaie de la main.
C’est rouge, chaud, luisant, ça renifle méchamment.
Mr C. est inquiétant, il me met très mal à l’aise. Sur le coup je pense : “BiBi, il est grand temps d’arrêter la saison 7 de Dexter…”
Mr C. a une petite coquetterie dans le regard. Comme dirait ma grand-mère : “Il a un œil qui surveille la bouilloire sur le feu et un autre qui semble dire “Attention le chien !” (jamais trop compris cette expression mais Mamie l’adore…).

Lui :
– Y avait un con de chat. Je l’ai un peu cherché, il m’a mordu, le con ! Du coup je l’ai buté.

Il a l’air mauvais en disant ça, mauvais mais bête : plus cortiqué, on sent qu’il serait du genre à apprendre la langue des signes juste pour dire aux sourds-muets combien c’est COOL d’entendre.

Moi, petit garçon au pays des Bisounours :
– TU AS TUÉ LE CHAT ?!?!?
– Ben ouais, ce con m’a déchiré la main ! Mais je lui ai explosé le crâne. Avec un caillou.

Mea maxima culpa : j’ai beau aimer mon prochain mais là, étant juste humain, j’ai prié le PDP (Petit Dieu de la Pasteurellose) pour que :
1- les antibiotiques prennent leurs temps,
2- le pharmacien confonde les antalgiques avec des placebos,
3- Mr C. soit réincarné en souris,
4- Christine Boutin n’ait pas d’autres enfants avec son cousin germain de mari.

(PS : la méchanceté de ce post n’est ni volontaire, ni totalement fortuite, elle est cathartique. Je veux dire, il m’a VRAIMENT dit avoir tué le chat.)

“Ce qui embellit le désert c’est qu’il cache un puits quelque part…”
Antoine de Saint Exupery.

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