Celle qui avait peur de son patron.

La photo, c’est moi, à suivre ici.

(L’histoire c’est T, médecin généraliste, l’écriture c’est moi)

Alors voilà elle venait très maigre, très pauvre, très digne, elle me demandait de lui prescrire des compléments nutritionnels pour cancéreux parce qu’elle n’avait pas de quoi bouffer assez, et trop d’orgueil pour pointer à la soupe populaire.

Je lui disais que je n’avais pas trop le droit, que ce n’était pas indiqué dans son cas, mais je trichais quand même et elle repartait avec sa prescription.

Un jour elle est venue, ça lui faisait mal et c’était moche : une petite boule sous le sein.

Je pense : « Bordel, ça pue la mauvaise nouvelle ce truc », alors je dis : « Je voudrais qu’on fasse rapidement une échographie. »

J’appelle, dégote péniblement un RDV dans la journée.

Deux mois plus tard, elle est revenue. La petite boule avait triplé de volume.

Son patron avait refusé qu’elle aille à son RDV pendant ses heures de travail.

« J’avais peur de le fâcher alors j’y suis pas allé ».

Note pour plus tard : toujours faire un arrêt de travail et ne jamais présumer de la grandeur d’âme des Hommes.

Oui, j’ai haï le patron, pour qui cette femme que je soigne et que j’ai appris à aimer, pour ses fêlures, ses bosses, pour qui cette femme donc, n’était qu’un sac de viande et de tendons bon à décharger des colis en travaillant au noir et c’est tout.

Les cancérologues l’ont confirmé : je vais pouvoir lui prescrire des compléments nutritionnels anti-cancéreux en toute légalité, maintenant.

Pas longtemps, je pense.

Ça ira vite (ça aussi, les spécialistes me l’ont confirmé).

Elle a un fils de 11 ans.

45 réflexions sur « Celle qui avait peur de son patron. »

  1. schtroumpf légaliste

    et le retard à aller à l’écho, est-ce une perte de chance ? (un petit pécule pour aider le gamin…) c’est horrible bien sûr

  2. Tsuvane

    Et voilà, je retiens mes larmes pour pas que les autres voyageurs me voient pleurer …

    Vous croyez qu’il dort bien, la nuit. son patron ?

    1. Marie-Helene

      Oh que oui…Ce pauvre abruti va retrouver une/un autre malheureux pour prendre sa place sans souci…A moins que…Son pedigree soit publie…

  3. virginie catalan

    Pas de mots… Juste une boule, coincée dans la gorge, qui hésite entre larmes et colère… Est ce que le monde a toujours été aussi inhumain ? ?? J’ai mal à l’humanité…

  4. micky

    merci de faire part ainsi de la condition de ceux (pourtant bien nombreux) que l’on n’entend jamais….en cette période d’austérité et de réduction drastique des quelques droits sociaux permettant à certains de survivre, cela est juste de rappeler la violence quotidienne ambiante…

      1. Libellule

        Oui, il paraît !!!! C’est ça tout le problème. Il ne faut pas croire les “il paraît”… Et nos cotisations, ne nous coûtent-elles pas un “pognon de dingue” !!!!!!!! N’est-ce pas censé être un système solidaire ??? Tout le gaspillage, la vaisselle de l’Élysée, les frais d’obsèques des députés etc, etc, etc… n’est-ce pas un pognon de dingue pour RIEN. Alors, “les il paraît”, ça suffit !!!!!!!! Comment peut-on mettre en balance l’humain contre des préoccupations comptables !!!!!!!!!!!!!!! Sincèrement, je ne comprends pas, je ne vous juge pas, je ne comprends pas…

    1. Cath

      Non.
      Pas sur la place publique : on se retrouverait en tort. Mais signaler le travail au noir au fisc, à l’inspection du travail etau Procureur de la République, oui. En donnant toutes les précisions utiles. Il y a des armes légales à employer. Autant le faire sans se mettre dans son tort.
      Et agir dans la précipitation sous le coup de l’emotion ne permet pas d’ajuster le tir.

  5. Lys18

    Alors voilà.Je pleure,c’est plus que triste c’est inhumain.
    Le patron aura bientôt une employée de moins mais peu importe.Et peu importe le gamin de onze ans…
    C’est une horreur,une honte.

  6. Isabelle

    Quand on pense que les pauvres coûtent un pognon de dingue.
    Eradiquons la pauvreté, pas les gens…
    Si, les Thénardier et exploiteurs au Black on peut
    Courage fils ta mère est digne…
    Les médecins en ville devraient avoir un numéro d’appel spécial aux services sociaux pour alerter sur ses situations qui font honte à notre société
    Mais quand on voit 40 patients dans l’après midi on peut ??????
    Le système de santé en France ne protège plus les indigents. Abbé Pierre, reviens !!!!

  7. 40

    Ce n’est pas tant le cancer qui me chavire le coeur, c’est plutôt la misère qui fait manger ces affreux compléments alimentaires. Et le cancer est induit par la misère, son stress, sa douleur. Une misère digne et qui travaille, pour n’être même pas rétribuée assez pour survivre. Quand je pense à la politique qui se mène en ce moment, sur quelle planète vivent donc ses protagonistes ?

    1. Lectrice

      “une misère digne, et qui travaille”.
      Dans le monde du travail, la pression devient insupportable. On s”en décharge tant bien que mal, et souvent plus mal que bien. Le boss surmené sur les cadres. Les cadres mis en compétition sur les collègues ou leurs “N-1”. Les sous-fifres sur les sous-sous-fifres. Et ceux qui se crèvent à bosser sur ceux qui sont “payés à ne rien faire”…

      Que dire de la misère qui a perdu son emploi, ou qui n’en trouve aucun.
      Sur les épaules de cette misère-là vient en plus peser la culpabilité, le regard des autres, leurs réflexions genre “on met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas” (parce qu’ils devraient s’en sortir pour être considérés de dignes miséreux ?)
      La misère du travailleur est déjà inadmissible. Est-elle digne, plus digne que celle de qui cherche un emploi inexistant, qui cherche à survivre et doit “faire du noir” parce qu’avec le minimum social on n’arrive pas à la fin du mois ?
      Le burn-out du chômeur, ça existe, mais c’est encore une maladie honteuse, à moins d’un généraliste compatissant, vous accordant l’arrêt maladie… Et non, cette compassion n’est pas de l’assistanat.
      L’assistanat, ce sont les gros poissons qui en bénéficient le plus: dispenses de cotisation sociale qui transforment l’emploi “créé” en chaise musicale, amnistie fiscale (faute de moyens publics pour faire payer les fraudeurs, ou carrément décidée pour gratter au moins un chouia du “pognon de dingue” planqué en Suisse ou au Panama).

      “Une misère digne”. Non, aucune misère n’est digne. Indignez-vous !!!

      1. Suze Araignée

        Et quid de celles et ceux qui ne cherchent pas d’emploi, et survivent avec le RSA, qui sont vu-e-s comme des parasites dans une société où il n’y a pas de travail pour tout le monde, et où les vrais parasites, ceux qui s’engraissent sur le travail et la santé des autres, on leur envoie des fleurs ?

        Je n’ai jamais travaillé. Pas l’énergie psychique et physique, d’une part. Mais d’autre part aussi, le dégoût de savoir que mes ancêtres, jusqu’à mon propre père, ont travaillé toute leur vie, se sont tué-e-s au travail, pour rester sous le seuil de pauvreté, mourir avec des dettes et/ou des maladies induites par le travail (comme la silicose des mineurs), et n’être jamais considéré-e-s autrement que comme on considère les pauvres. Quitte à ce qu’on me crache dessus, je préfère ne pas donner huit heures par jour de ma vie au capitalisme, parce qu’il ne me rendra jamais ce qu’il me prend.

  8. namasté

    C’est scandaleux le comportement de ce monsieur qui exploite son employée, non déclarée, sous payée…
    du Zola au 21e siècle à notre porte. ce genre de comportement doit être dénoncé. On couvre trop ces goujats !
    désolée, personne ne mérite de vivre cela. Je pense très fort à cette maman et son gamin ; la vie n’est pas toujours bien rose.

  9. plimer

    peut-être que son patron aurait compris? peut-être qu’il lui aurait donné un jour pour l’échographie? les patrons, c’est des hommes, ils ont les mêmes problèmes que nous, avec leurs mères, leurs enfants, leurs épouses?
    peut-être que si son patron avait su, il l’aurait aidé ?
    l’espoir fait vivre

  10. Annick

    La nature humaine est tellement dure…

    Il n’aurait pas non plus accepter l’arret maladie le patron… ou elle se serait culpabilisée de le prendre pour ça.

    Merci de ce témoignage qui fait réfléchir sur le rapport des choses et des gens : risquer la vie d’autrui pour quelques heures de travail ou risquer sa propre vie en ne désobéissant pas à son patron… A-t-on vraiment toujours le choix ?

  11. SANNIER Françoise

    De lire cette horreur, je suis dévastée…

    J’espère que ce “patron” souffrira bien d’un sale cancer

    Pauvre petit garçon

    1. Fleurence-Chailan Dominique

      Ma mère, morte d’un cancer, a dit “je ne souhaite pas ce que j’ai à mon pire ennemi”. C’est mon mantra.

  12. Souslalune

    Qu’il est triste ce billet, qu’il est moche ce monde, la fraternité ne se décrète pas, l’égoïsme et la misère sont partout …. Un seul remède : l’amour.
    Belle soirée à tous, des free huggs comme s’il en pleuvait pour garder espoir , n’est ce pas Baptiste ?

  13. light dys

    Je peux pas lire ça et ne rien faire.

    On ne peut rien faire pour l’aider? organiser une sorte de collecte pour l’enfant? Histoire qu’il puisse s’en sortir pour la suite?

  14. Bertrouf

    Inhumain le patron ? Pas si sûr, si elle n’a pas osé lui demander. On ne peut pas aider si on ne sait pas.

    Parfois, on sent que certaines personnes sont fragiles, on leur demande simplement si ça va, mais comme la réponse est un pauvre oui, sans ouverture à la discussion, et bien on ne peut pas. La timidité ou la peur enferme plus que la plus solide des cages.
    Oui, le patron doit se sentir mal de perdre une employée, mais il est possible qu’il ne sache pas que par peur de lui, elle n’a pas passé son échographie, qui aurait peut-être révélé plus tôt le cancer.

    1. Mu

      Comment dire? Je trouve ça horrible comment vous faite porter la responsabilité de la situation sur les épaules de cette dame. “Elle n’a pas demandé, on ne sait pas comment il aurait réagi”. Peut-être qu’elle sait très bien comment il aurait réagi et que c’est pour ça qu’elle n’a pas osé demander? Peut-être que cette situation était déjà assez difficile à vivre pour ne pas ajouter l’humiliation à la honte? le mépris à la culpabilité? si pas pire? virée dans la minute par peur du vilain crabe et de la non-rentabilité? Non, je ne peux pas et je ne veux pas chercher d’excuse à ce patron. Rien que la peur d’aller à un rendez-vous médical sur le temps de travail est assez parlant, pas besoin que des “bien-pensant” en rajoute une couche!

  15. Kali

    Triste histoire. Cette dame aura pas eu de chance sur beaucoup de chose.

    Je voudrais adresser un petit message à toutes les bonnes âmes qui hurlent à la délation, à l’affichage en public de ce monsieur : vous n’êtes ni juges, ni jurés, et encore moins bourreaux.
    Le problème dans cette histoire c’est que vous n’avez pas tout les éléments. Alors merci de ne pas systématiquement vouloir traîner dans la boue tout le monde (même si pour le coup, cette personne le mériterait peut être).
    Si vous voulez agir contre ce genre de chose, alors répétez à vos amis que vous êtes la. Parlez dans votre entourage en leur disant que si ils ont besoin d’aide vous serez présent. Soutenez les gens autour de vous pour que vos proches sachent que dans une situation similaire, ils pourront OSER faire les choses et qu’avec votre aide, les conséquences ne seront pas si grande.
    L’époque est terrible. Les gens ne réalisent plus que le “virtuel” détruit des vies réelles.
    Vous mettez le nom du patron. Et après ?
    Si il a des enfants d’un certain age (12-17) ? Ils se feront pourrir la vie à l’école.
    Si il a une femme, avec un travail, elle risque de tout perdre.
    Mais c’est pas grave, vu que super clavier aura eu sa petite exécution publique.

    Je suis désolé du ton de ma réponse, elle est une réaction épidermique à une époque ou tout le monde souhaite sa petite vengeance personnelle, en crucifiant la première cible qu’il trouve, histoire de se croire une bonne personne, mais sans jamais se remettre en question.

    Vous n’avez jamais fait appel à un artisan au black ?
    Vous n’avez jamais jamais acheté un truc “tombé du camion” ?
    Vous n’avez jamais hurlé sur un hotliner ? Traité un commercial de voleur ? Envoyé paître le démarcheur de SFR/ORANGE/RANDOMFAI ?

    Les blanches colombes sont rares en ce monde, des trucs moches on en a tous fait. On a tous participé à faire de ce monde ce qu’il est devenu. Oui, tous.
    Et on peut tous participer à faire de ce monde un truc meilleur, plus calme, plus bienveillant. En commençant simplement par accepter qu’on a peut être tous le droit à deux choses :
    Faire des bêtises,
    S’en repentir.(aucune connotation religieuse ici merci !!^^)

    La paix sur vous les gens !

    1. nats

      Merci pour ce moment de bon sens et de prise de recul, teinté d’amour de l’humanité, au milieu de toute cette violence, ces appels à la vindicte populaire.

      On ne connait pas le contexte, les personnes. Seulement l’horreur de cette situation. Qui est en partie produit de notre société dans son ensemble.

      Ce qu’on peut faire en réponse, c’est changer cette société. Vous pensez vraiment qu’on ira vers le mieux en pourrissant une personne (qui le mérite peut-être, la n’est pas la question) ? Par la vengeance, la violence ? Ca va améliorer quoi ?

    2. Fleurence-Chailan Dominique

      Je suis d’accord. Ce n’est pas utile d’être le meilleur ami de son voisin mais que sait-on de lui ? Lui dit-on seulement “bonjour” ?

    3. Marie-Eve

      Non je n’ai jamais fait appel à un artisan au black (OK, ça pourrait arriver, mais seulement si c’est pour aider l’artisan et si c’est pour un travail sans aucun danger)
      Non je n’ai jamais acheté un truc “tombé du camion” (en tout cas pas en connaissance de cause et je n’achèterais pas un objet très en dessous de sa valeur ça me paraîtrait louche)
      Non, je suis toujours restée polie avec les hotliner, commerciaux ou démarcheur. J’ai toujours gentiment dit que je n’étais pas intéressée et souhaité une bonne journée avant de raccrocher.

      Et pourtant, je suis infiniment d’accord avec vous. Les “exécutions” publiques me débectent, personne ne mérite ça et ça éclabousse largement les familles. Et pourtant, il y en a toujours eu y compris au sens propre, à croire que s’acharner en groupe sur une personne ça stimule le circuit de la récompense dans le cerveau. Est-ce qu’on se sent du côté du bien, est-ce que ça permet de se sentir supérieur ou mieux inclus dans la société ? Est-ce le même processus qui entre en jeu lorsque tout le monde s’acharne sur telle ou tel femme ou homme politique ? Les actions ou certaines paroles méritent d’être sanctionnées, les idées peuvent être considérées comme nauséabondes, mais que des personnes soient conspuées publiquement par des foules entières je trouve ça hyper cruel et malsain.

      En tout cas, ce que j’espère c’est surtout que le patron de cette histoire n’avait pas mesuré l’importance du RDV médical de son employée et qu’il regrette sincèrement. Que ça l’a fait réfléchir, qu’il ne refusera plus jamais une absence pour RDV médical, et qu’il fera quelque chose pour le gamin.

  16. waez

    la première exclusion, c’est l’auto-exclusion, l’évitement, le silence, l’effacement.
    Allez au Resto du Cœur, allez au Secours Populaire, allez partout où des bénévoles ont la patience et la générosité de vous écoutez de vous comprendre de vous aider avant qu’il ne soit trop tard., avant l’accumulation des dettes et de silence jusqu’au point de non retour.
    Revenez.
    Créez, partout, du lien social, de l’espoir, du temps.
    Donnez, échangez, partagez.
    Ne réduisez pas la valeur à la valeur marchande.
    Ce n’est pas honteux d’avoir besoin d’aide. D’allez au resto du cœur.
    Ce qui est honteux c’est une société qui vous met la honte alors que vous essayez juste de survivre.
    courage.

    une bénéficiaire et bénévole…

  17. MURIEL MITTEAU

    Que c’est affligeant ! j’ai connu une personne comme ça, c’était la femme de mon patron, de la méchanceté à l’état pur ! une parvenue ! les plus terribles ! elle a faillit me briser mais heureusement j’ai eu le courage (merci aux miens) de réagir et d’aller voir mon médecin qui m’a prescrit un arrêt de travail j’ai pu démissionner pendant cet arrêt et je ne suis jamais retourner à mon travail, je me suis sauvée, j’ai sauvegardé ma famille et sans doute ma santé aussi ! je ne suis pas méchante de nature mais j’espère qu’il y aura une justice et que ces “frustrés” paieront un jour la note !

  18. Liliane Souchère

    Il y a quelques années des médecins d’un cabinet médical on viré une secrétaire quand ils ont su qu’elle avait un cancer. Désolée Baptiste mais des personnes pas très honorables il y en a dans tous les milieux. Il est vrai aussi que nous avons un morceau de l’histoire mais pas l’histoire entière et il faut se garder de juger et surtout en arrêter avec la violence et la vengeance qui pourrissent encore l’humanité au XXI ème siècle.

  19. Nolebi

    Bonsoir,

    J’ai la chance de ne pas avoir de cancer mais je viens d’apprendre à 33ans que je suis épileptique. Et parce que j’ai peur de mon patron et de sa réaction j’ai décidé de le lui cacher à lui et à mes collègues…

  20. herve cruchant

    Sans Code du Travail véritable, les règlements se feront entre quatre yeux patron-employé. La dérégulation est la marque du libéralisme économique capitaliste depuis Monsieur Reagan. Peaufiné par Madame Thatcher et importé depuis l’Europe par Monsieur Macron.

    Selon les termes de la politique sociale européenne, le patron de notre histoire n’est coupable d’aucune faute. D’autant plus qu’il ne pouvait pas savoir la gravité du mal qui affectait son employée.

    En conséquence, ce billet montre la difficulté qu’il y a à gérer une entreprise dans les circonstances actuelles. Il n’y a aucune raison véritable de s’émouvoir du sort de cette malheureuse employée. Personne ne peut dire le contraire.

    Personne, sauf moi-même. Et, comme d’autres, j’en ai vraiment assez de subir et voir subir les gens du bas, les sans dents, les yeux baissés, les zavaient kapa. A l’évidence, il faut faire montre une fois encore de notre volonté d’humanisme, reprendre les directions d’Amnesty International ou de feu Human Rights que Monsieur Trump vient de supprimer du territoire américain. Ce territoire qui n’est pas géographique et national mais celui de l’influence de l’empire. Ne nous leurrons pas : nous sommes complices de l’état du monde; simplement parce que nous sommes -le peuple- les plus nombreux et que sans notre langueur, nous ne verrions pas à la tête des nations les voyous et les bandits que nous voyons. Nous sommes responsables de tolérer d’entendre les “tout à un prix” ou “pas de chance pour cette dame” ou encore “c’est la vie”, entre autres saloperies. Pour finir par plus belle des immondes réaction : “c’est bien beau, mais que pouvons-nous faire ?”

    nb : pour ceux celles qui voudraient piocher ce côté sombre, lisez ou relisez Noam Chomski, Schlomo Sand, Zinn, le dernier rapport d’Amnesty International, les luttes de Gandhi et de Mandela -pas si pacifistes qu’on l’a dit- et plein plein d’autres auteurs et témoins qui convergent vers un seul point d’eau : oui, l’humanité est possible en empruntant un chemin d’éveil sans excès ou mysticisme abrutissant, un chemin d’humain qui découvre les qualités d’humains, qualités essentielles propres à notre survie. Les irréductibles reprendront les cinq premiers chapitres de la Bible pour, peut-être, s’informer des pensées des Egyptiens anciens, la pensée chinoise. Les gestes d’humanité d’aujourd’hui, les plus simples, reposent sur la conscience de toute cette histoire qu’il est évident de devoir enrichir et pérenniser. Aucun autre être vivant ne sait faire cela sur Terre. Ce n’est pas un bonus de le nature. C’est une spécificité fondamentale, prioritaire, qui servira -ou ne servira pas- à perdurer. Bien sur, il y a la colonisation des étoiles….

  21. Giroflée

    Évidemment très triste et terrible cette histoire. J’ai le privilège d’avoir un boss en or, humain et soucieux de ses employé(e)s, tant dans leur conditions de travail que des problèmes rencontrés dans leur vie personnelle. Qui ne se voit pas rouler en grosse voiture tant qu’il ne peut pas verser de primes à ses vendeurs (-euses). Qui répercute le prix des matières premières sur sa marchandise même si c’est 5 centimes d’euros, etc… Alors oui, il existe des patrons pour qui les employé(e)s sont quantités négligeables, mais combien ont conscience d’avoir un Boss digne de ce nom ?! Un gros gros câlin rempli de Courage à cette Dame…et infiniment d’Amour à elle et à son fils…

  22. marie

    Prescrire des compléments alimentaires pour cancéreux pcq qu’on a plus une tune pour manger normalement, entendre a la radio que les aides sociales coûtent une blinde, lire dans toute la presse “perdre les 3 kg de trop” pour avoir un pétard d’enfer sur le dance floor….
    Cette impression de grande lessiveuse, comme une farandole folle ou les grandes dents se goinfreront de ceux qui n’en ont plus ….jusqu’ où ?
    Un jour je croise un moine bouddhiste, ” avant j’étais pianiste de bar à Paris, j’ai bu le samsara jusqu’à la lie…”
    La lie est là

  23. Sylve

    Cela n’est rien d’autre que du terrorisme relationnel (lire ou relire Hirigoyen, Isabelle Nazare Aga, Ariane Bilheran etc…) !
    Tellement facile de s’en prendre à une femme sans défense, à quel moment cet homme a t il “dérapé” pour se permettre de détruire la vie de quelqu’un ? (Sans compter les conséquences pour son fils de 11 ans…)… Affligee vraiment que ce type de management pathogène puisse perdurer !
    Continuons à lutter ensemble et ne devenons pas bourreaux… courage à toutes et à tous !

  24. Brigitte

    Merci pour ce témoignage, Baptiste, et à ton ami médecin.
    J’avais oublié effectivement qu’il y a des gens qui on faim.

    Tous tes messages servent, sais-tu !
    Lorsque j’ai lu celui où tu regrettais de ne pas avoir eu d’amoureux enfant, j”y ai repensé. Je travaille comme psychologue dans les écoles. Maintenant quand je rencontre un enfant, s’il m’arrive de demander, je ne dis plus au garçon : “Tu as une petite copine ? ” ou à la fille : “Tu as un copain ? ”
    Je dis à la fille : “Tu es amoureuse ?” Et au garçon : “Tu es amoureux ? “Ça laisse le champ ouvert.

    Merci pour ton aide !
    Bonnes, belles et douces vacances à toi !

    1. Suze Araignée

      Mon père disait, tant à mon frère qu’à moi :
      “Quand tu seras plus grand-e et que tu auras un ou une petit-e ami-e…”

      Résultat : je n’ai jamais eu la moindre difficulté à assumer ma “part” lesbienne. Pour ma “part” hétéro, c’est plus compliqué, mais pour des raisons de violences sexuelles qui font que.

  25. Karen Newby

    Déjeuner pris ensemble comme tous les lundis, 3 femmes, un médecin généraliste, son stagiaire et une infirmière libérale, exerçant dans une maison de santé pluriprofessionelle ouverte depuis 6 mois dans une cité de la banlieue parisienne. De quoi parle-t-on entre deux bouchées de sushi ? Les patients, c’est notre réunion de concertation, après tout ! Et ce jour, plus précisément, du “se faire soigner quand on est pauvre”. Alors je balance ce blog au milieu de la soupe miso et on se fait toutes les trois éclaboussées par les retombées. Merci Dr B

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