Même pas peur.

Alors voilà…

J’ai peur de vieillir. Je vois des corps vieux, vieux et malades. J’écoute des cœurs malades. J’écoute des poumons malades et vieux. Je palpe des ventres mous, j’examine des seins qui tombent, des poitrails d’hommes changés en mamelles flasques, des peaux trop tannées pour continuer à porter même un dernier poil, même un seul dernier poil blanc… 

J’ai peur de vieillir. 

Je vois des corps seuls. Des corps qui se réjouissent de la visite mensuelle d’un petit-fils, d’une petite-fille. Qui attendent cette audience avec gourmandise, qui font des provisions dignes d’une troisième guerre mondiale pour un simple déjeuner, expédié en vingt minutes, smartphone à la main.

Je ne vois pas assez la seule grand-mère qu’il me reste. J’ai peur qu’elle se sente seule.

Seule.

J’ai peur de vieillir seul. 

Je remue des articulations fatiguées, fatiguées et douloureuses. J’entends des gens qui parlent pour dire qu’ils ne se souviennent pas. J’entends ces gens parler : ils ne se souviennent pas qu’ils ne se souviennent pas. J’entends les dos qui craquent, et les mots absents que la mémoire croque. 

J’ai peur de vieillir seul et malade. J’ai peur d’avoir mal. J’ai peur d’oublier l’enfant en moi, de tuer l’enfant en moi. 

Et, un soir, sans prévenir, alors que je pense à cela et que j’y pense mal, que j’y pense mal PARCE QUE j’ai peur, trois fois peur même, (et que d’être ainsi effrayé engendre toujours de vaines, de cyniques, de moches et de tristes pensées), un soir, donc, je rentre et je le vois. 

Au carrousel des gosses, en bas de chez moi.

Et il a l’air tellement heureux.

Et il rit, et il rit ! Fort, fort, fort ! En frappant encore et encore dans ses mains !

C’est magnifique. La vie est magnifique.

Parfois, j’ai vraiment peur pour rien.

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Pour les dédicaces, on peut se retrouver les :
3 Mai : CAMBRAI, au Furet, à 14h30;

4 Mai : LILLE, 17h, rencontre à la médiathèque;

5 Mai : ROUBAIX, à la librairie du Cep, de 16 à 20 heures;

11 Mai : à Bruz, à la librairie Page5 avec Lorraine Fouchet, Valérie Tong Cuong et Jerome Attal. 

10 et 11 juin : au salon du Livre de VANNES;

94 réflexions sur « Même pas peur. »

    1. Véronica

      Merci Baptiste,
      Aujourd’hui était un jour sans…comme on dit..; puis soudain la lecture de votre texte.
      Des mots sur des maux…comme de l’huile sur une plaie

  1. Fabienne

    magnifique ! Baptiste, tu mets en mots exactement ce que j’aimerais pouvoir mettre en mots moi-même parce c’est exactement ce que je ressens. Merci, merci et oui, la vie est magnifique !!!

  2. ACT

    Des fois on a peur de son ombre, de son reflet mais dans le regard des autres, il y a une étincelle lorsqu’ils nous voient …
    Baptiste, dans la vieillesse, il y a le mot vie. En faisant les courses ce matin, un couple passait à la caisse juste devant moi. La dame s’excusait de ne pas aller vite, je lui ai expliqué que nous n’étions pas pressées et que c’était bien comme cela. Elle me disait que le fait d’être âgé c’était d’avoir plein de douleurs, puis elle regarde amoureusement son mari et m’annonce son âge : 91 ans. Ils étaient beaux.
    Quant à être seul, seul le hasard vous fera voir l’étincelle qui vous convient dans un regard.
    Avec votre gentillesse cela devrait se produire.

  3. minoune

    j’ai fait pratiquement toute ma carrière en gériatrie , par choix ; ma grand mère Perrine m’a tellement donné avant d’oublié tout de sa vie; oui les corps sont abimés ; les esprits quelques fois aussi; mais quand vous vous arrêtez , que vous tenez la main de ce corps vieilli, que votre regard s’unit à l’autre , que vous écoutez le silence ou les mots … c’est une joie immense qui entre en vous ,vous traverse et qui vous fait oublier toutes vos peur.
    n’ayez pas peur de la vieillesse ; transmettez votre savoir et votre joie de vivre ; c’est une période de plénitude , pour faire la paix avec soi même et avec les autres donnée à ceux qui acceptent que la vie avance et qu’un jour ils ne seront plus;

  4. MURIEL MITTEAU

    La peur de vieillir un sentiment bien humain !!!! notre seule parade, tenter de vieillir le mieux possible, en espérant être entouré d’AMOUR !!!!!!
    En parlant de vieillesse, il serait temps que dans notre beau pays, nos gouvernants aient enfin le courage de nous donner la possibilité de quitter cette vie, en toute dignité le moment venu, que l’on soit enfin libre de notre départ.
    Sinon, allez voter le 7 Mai et ne vous trompez pas de bulletin !!!! je suis une femme et j’aimerais qu’un jour notre pays soit présidé par une congénère mais là je dis NON MERCI SANS FACON ! (Désolée Baptiste ce n’est peut-être pas l’endroit mais il y a péril ….)

    1. Caroline

      C’est vrai, moi non plus je ne suis pas féministe à CE POINT… Souvenons-nous que le SEUL moyen pour que l’un(e) ne gagne pas, c’est de voter pour l’autre.

    2. Hervé Cruchant

      Bonjour, 2M. Pas d’accord avec vous, 2M. Sur la tactique du vote, je veux dire. Nous sommes un peuple inculte en ce qui concerne la sensibilité politique. Nous sommes un peuple avancé en ce qui concerne l’idée de nation, de révolution, de droits humains, de constitution. Relisons les Droits de l’Homme, article par article. Nous verrons que les accusations bourgeoises ne tiennent pas; la propriété est sauvegardée, protégée par la République, par exemple. Et cette “laïcité” dont tout le monde parle, extraordinaire invention qui garantit la liberté de conscience et de comportements à condition de ne pas grignoter la liberté d’autrui; “pire”(!), liberté de conscience garantie par la République, défendue par la République si quiconque voudrait la remettre en cause. Pourquoi ? Mais parce que penser, exposer son avis, argumenter, dialoguer, communiquer, s’opposer, c’est être citoyen(e), membre de la République. Et si affinités, devenir humaniste. La dialectique (discussion) aboutit toujours à un point de non retour admis par les participants qui impose un vote. Histoire de prendre un amer, une date, un souffle nouveau; sortir de l’apnée des expériences d’idées et des raisonnements. Se dégage une majorité et une ligne politique à laquelle la minorité aura le devoir de se soumettre. Mais, cette manifestation démocratique, pour être valide, impose une suite : que la majorité défende honnêtement son produit et le mette en œuvre et que l’opposition construise une dynamique qui aura la tâche de devenir la prochaine majorité après avoir utilisé le cycle précédent; cette fameuse ‘révolution’ permanente. Progrès et dialogue. Toute société qui se contenterait d’une idée majoritaire sans plus bouger serait destinée à devenir une pomme oublié sur une étagère, rance, fripée, morte. Or, depuis la Grande Révolution de 1789, la bourgeoisie s’est évertuée à démolir cette grande liberté apportée par le dialogue communautaire qui structure la nation vivante que nous avons choisie comme raison d’être. Sans détailler, nous connaissons tous l’interdit “çà ne se fait pas” ou “on ne parle pas de ces choses là”. De quoi s’agit-il ? On ne parle pas de sexualité; on ne parle pas de ses convictions religieuses; on ne parle pas (de) politique; on ne parle pas de sentiments. Finalement, on ne parle pas de la vie, on n’utilise pas la laïcité, on fait confiance à ceux qui savent (et la tradition est là pour rallumer les devoirs moraux), qui se sont fait une place dans la société, sont respectables, ont réussi leur vie en faisant fortune, aux titres de présidences multiples, d’actionnaires majoritaires de nombreuses sociétés, ont de l’influence… Nous devrions donc obéir à la doxa, prouver, toujours prouver en obéissant, en suivant les us et coutumes d’une classe légo autoconstituée en caste, comme une secte. Bonus : si dieu l’a voulu ainsi, cette classe remplit ses douves de bonnes intentions et peut partir outre France conclure des traités avec les cousins étrangers. Après la vie, ils nous voleraient même notre propre mort. Qu’ils ont grimé en peur, en terrifiances (?), en folitudes (?), en relents sataniques.

      Ils disent “arrêtons-nous un instant; que constatons-nous?” et non pas “citoyens, il se dégage de notre dialogue deux tendances, votons pour nous rassembler”. Au-delà de ce vote du 7 juin qui démange, la République continue. La régulation annoncée par les nazis (nationaux et zociaux) dit vouloir nous enfermer dans le pays, refaire les clôtures, nous préserver du loup et nous tondre pour notre intérêt; la dérégulation régano-thatchérienne où chacun devra se démerder librement mais n’y parviendront que les plus riches; ces deux choix qui n’en sont pas n’arrêtera pas la République. Ces deux formes de bourgeoisie anti-révolutionnaires ont très peu de place dans l’esprit du Jeu de Paume, du progrès et de la clarté des Lumières, enfin, tout ce qui a ouvert les yeux du monde et l’a inspiré au XVIII°siècle. Et les bourgeois ratiocinent. Et les recels de biens communs vérifient leurs sociétés écrans. Leurs luxembourgs et leurs panamas. Les bourgeois s’ébrouent, mi-agacés qu’on les dérange, mi-amusé qu’on parle d’eux à l’heure du thé, à l’heure de voter.
      Ils font de la mort une parure de mode inévitable comme ils ont fait pour leur idée à la fois la plus géniale et la plus destructrice : dieu. Cette trop fameuse clé de douze intellectuelle -qui fait aussi couteau suisse- et nous dépannerait, dit-on, dans toutes circonstances de la vie quand elle est difficile. Pourvu qu’on s’y soumette. Or, devinez quoi? Je suis un insoumis par construction, ce gène, mon gène, gène. Je suis curieux de tout, voyez-vous. Quand je vois quelque chose, un ordre, une évidence, un bon sens, une acné de pouvoir, un air entendu, une légion d’honneur, il faut que je démonte. Comprenne comment tout çà fonctionne. Tout m’étonne…tenez, les femmes, par exemple…

      Bon, parlons de constance : la mort et la peur. La mort inévitable mais surprenante -au sens coucou c’est qui?- tente ma curiosité. Et je n’en ai pas peur du tout. Je redoute la fin de vie, pourtant, celle qui va me dissoudre en poudre grise et nourrir les algues de la Côte Sauvage de Quiberon, si l’urne ne me trahit pas pour un autre lieu de recomposition. Justement, ne trahissons pas l’urne, des fois d’un ou une malfaisant(e) oublie son usage dans le but de nous faire taire. Votons. Blanc, en ce qui me concerne. Parce que voter c’est participer à la vie de mon pays. Et blanc, c’est montrer que l’étal du moment est faisandé. Ce n’est pas faire le lit de quiconque. C’est juste rappeler qu’être Insoumis est la bonne solution pour la santé de notre nation. L’à venir va être difficile, certes. Peut-être arriverons-nous à éviter d’aller guerroyer dans les déserts du monde habillés en government issue par des petits enfants du Bengladesh aux ordres de tonton Donald. Ceux et celles qui veulent voter Beaugosse peuvent se rappeler qu’il vient avec une dote manière enveloppe d’anthrax : lois anti-sociales, lois liberticides, renforts des voyous du futurs ex-gouvernement, medef sous conditions. La démarche du lascar me rappelle celle de mon père quand, constatant son incapacité à m’aider à passer une adolescence éclatante de vie, m’avait mis à la porte de la maison familiale en arguant de la liberté donnée. Beaugosse dit nous donner la liberté de vivre à notre volonté. Plus aucune aide. Mais, pour renforcer ses lois scélérates, un pouvoir extravagant : article 49-3 bien connu désormais, loi d’exception prolongée, fichier central illégal (car il suppose que nous sommes tous des terroristes potentiels, là où la liberté républicaine dit que nul n’est coupable avant d’avoir été jugé comme tel selon la loi), surveillance de tout un chacun avec communication obligatoire aux agences us de vos déplacements; par avion, par exemple; article 16 -qui le connait encore, celui-là? etc… Démerdez-vous seuls, soyez libres. Et ne revenez jamais !
      Mort. Peur. Ni l’un ni l’autre. Mais vieillir me déprime. Perte de performances, évidemment. Et de durée dans l’éffort. Et perte de masse musculaire. Et la mémoire qui voudrait bien macroner en solitaire. Durée de la perspective agissante -je dis ce que je veux ! il s’agit du phénomène suivant : ‘tiens, je vais aller boire un verre d’eau fraîche -{je me lève et vaque}- parce que çà me rappelle la montagne quand nous étions dans -{vers la cuisine}- le Parc des Ecrins avec ma fille et ma mère il faisait beau et un peu frais à cette altitude -{sur le chemin, je m’arrête pour lire la tendance au baromètre}- tiens, çà remonte on va avoir du soleil pour faire le jardin ce week-end…retour au clavier sans avoir bu. Je suis allé vers la cuisine; pourquoi faire ? Paf ! un coup d’Alzy ! Jacques (Brel) chantait “Mourir ! La belle affaire ! mais vieillir…ah! vieillir…”.
      Même pas mort. Même pas peur. Un peu préoccupé de savoir que ma curiosité fondamentale va disparaître avec moi. Devenu désespéré indécrottable parce que je vois que ma communauté humaine ne fait rien de ce qu’elle est, de l’endroit où elle vit, de ses enfants. Qu’elle a peur de tout. D’ouvrir un livre qui dit son histoire, ses choix anciens, ses aspirations…ou de lire la géographie du monde, des autres, des biotopes comme on dit des fois; mieux, d’aller les voir. D’écrire un mot sur une feuille blanche puis de la jeter. De dire bonjour à la dame. D’aider le vieux à monter sur son cheval de bois et de lui décapsuler une canette de rêve… Peur d’être soi parce que “çà ne se fait pas ces choses là”
      Si c’est votre choix…

      Même pas peur.
      Désespéré mais lucide.
      Avec çà, je crois pouvoir tenir jusqu’au bout.

      Que Mieux vous garde.

      1. ACT

        Merci Hervé de ce laïus dans lequel je me reconnais beaucoup. Il serait temps, dans notre démocratie que le vote blanc soit enfin reconnu et si majoritaire, retour aux élections avec de nouvelles têtes/programmes …
        Là depuis quelques semaines, la presse nous prend pour des décérébrés qu’il faut tenir par la main afin que nous votions dans le bon sens…
        Je voterai comme vous blanc car le vote est un devoir pour moi, ce droit a été payé au prix fort par d’autres.
        Vous avez aussi raison pour la peur de la perte de ses facultés physiques et mentales.

      2. Marie-Noelle

        Je n’ai pas tout compris Hervé, mais le peu que mon cerveau a pu appréhender me parle beaucoup.. Moi aussi je me suis toujours sentie rebelle, curieuse ça ne rend pas la vie facile mais la facilité n’est pas toujours la solution.. Insoumise ne me convient pas dans la mesure où je suis prête à me soumettre à l’Amour, mais rebelle quand je ne suis pas d’accord, oui !
        Et là je ne suis pas du tout d’accord avec les injonctions de voter pour l’une ou l’autre. Moi aussi je voterai blanc et je ne me sentirai pas coupable de ce qu’il adviendra comme ils voudraient qu’on le soit. En votant blanc je dis STOP à toute cette mascarade, je ne veux pas de vous. Mais s’ils ne veulent pas m’entendre, c’est leur problème.
        Ils jouent au jeu de la séduction que j’ai toujours eu en horreur. Bas les masques et parlez vrai ! Il n’y a que vous, le pouvoir, l’argent qui vous intéressent Monsieur et Madame. Vous n’avez que faire du mode de vie, de la souffrance de l’ouvrier, du chômeur, du SDF, de l’immigré, de votre femme de ménage et du bien de la France..
        Je ne vieillirai jamais, je resterai une enfant qui dira “le Roi est nu”..

        1. Hervé Cruchant

          @Marie-Noelle, ACT… merci pour votre attention. Peur… peur ? Je sens chez vous une volonté, une tension énormes qui vous tient debout. Qui ne veut pas se laisser faire par des arguties, des comportements, des raisonnements clinquants et fallacieux prétendant prôner le bon sens et LA raison véritable alors qu’ils ne justifient que leur absence de courage. Aujourd’hui, 1 mai, à une semaine de savoir officiellement que le pays est confronté à la ruine politique, les accusations fusent de toutes parts. Il faut un bouc émissaire, ou deux, ou plusieurs, enfin, il faut se démarquer de cette honte, résultat de dizaines d’années de je-m’en-foutisme citoyen. Peur… besoin d’avoir peur pour se sentir vivant, réactif. Comme si d’avoir peur était une réaction de bon aloi et le sang froid ou le discernement les stigmates d’une monstruosité animale. Cette affirmation morale, encore une fois proférée d’une culpabilité fondamentale, ce péché originel dont “on” nous affuble incessamment lorsque nous voulons être nous-mêmes, originaux, créatifs, singuliers, hors des prières et des confessions dispensatrices d’absolutions. Pour nous rassembler dans un troupeau béni des dieux et gommer en nous la terreur de l’Inconnue, de la Mort. Ceux qui personnifient la fin de vie, en font commerce divin, conditionnel présent, imparfait du subjonctif, feraient mieux de conjuguer leur vie et les nôtres au passé simple, au présent et au futur. Amen.
          Peur… si vous voulez absolument me faire dire que j’ai peur, parfois, c’est facile. Oui, j’ai parfois peur que ma, ta, vôtre, nôtre humanité continue d’être gauchie, tordue par des courants de pensées de trouillards qui se débattent en se noyant. Et, comme tels, se raccrochent à tout ce qui pourrait peut-être les sauver de l’abîme qui les habite. Le secours en mer nous apprend qu’il faudra peut-être donner un petit coup autoritaire sur le nez d’un naufragé pour qu’il vous lâche et vous permette de pratiquer vos gestes salvateurs. J’ai peur quand je vois qu’un effort d’apprentissage est rejeté, volontairement méconnu, écarté comme rengaine ringarde puis, devant l’échec et l’ultimatum de l’absurde, accusée de tous les maux. Montent alors les cris de haine et les hallalis contre le prof, coupable tout désigné. J’ai peur parfois -souvent- de voir autour de moi cette absence de discernement général, néantitude pur produit marchand de ceux qui veulent gouverner nos vies. Nous avons appris insidieusement à nous désunir, à devenir faibles face à nos extraordinaires imaginations créatives parce que, “Il n’y a que vous, le pouvoir, l’argent qui vous intéressent Monsieur et Madame. Vous n’avez que faire du mode de vie, de la souffrance de l’ouvrier, du chômeur, du SDF, de l’immigré, de votre femme de ménage et du bien de la France..
          Je ne vieillirai jamais, je resterai une enfant qui dira « le Roi est nu »..” (sic).
          Maintenant que vous avez désigné le, les coupables de votre déchéance, cette déchéance qui nous pousse tous vers des abîmes évitables et dont vous n’êtes évidemment ni coupables ni responsables, vous êtes prêts, soit disant, à nous sauver tous(tes). Hypocrites menteurs.
          Nous sommes debout. Peut-être pas tous, pas autant qu’il conviendrait. Puisqu’il va falloir (?) supporter votre prince face à ce qui se définit lui-même comme un nationalisme social, nous fourbirons nos armes de nouveau. Sans peur. Nous instruirons nos enfants et les vôtres de toutes vos infamies. Nous ferons en sorte que nos vies en commun, en toute connaissance -et il s’agit là de culture!- soit irréversibles. La révolution permanente nous appartient. La fin de vie est notre sort; elle nous appartient en propre. Et nos mémoires n’ont pas besoin de stèles ou de monuments pour nous le rappeler.
          Désolé, @ACT, pour mes textes. Je ne relis jamais. Et, tiens, petite aide pour mieux me lire si vous en avez envie : oubliez la lecture ‘officielle’ et lisez moi comme on se laisse aller au rythme du temps qui passe…forte, piano ou andante.
          J’ai trouvé deux brins de muguet pour vous; çà vous dit ?

          1. Marie-Noelle

            Merci Hervé, c’est avec joie que j’accepte vos brins de muguet… brins de bonheur à mes yeux, à mon nez..
            Quant à votre prose, je n’ai pas votre vocabulaire mais comme pour les chansons, c’est le rythme de vos phrases effectivement et la musique des mots qui me portent, parfois forte, parfois piano, parfois andante et toujours passionata !

  5. dominique

    moi aussi j’ai peur, très très peur !!! quand je vois ma maman, j’ai peur, quand j’ai un bobo j’ai peur , quand je suis près de mes enfants, j’ai peur …. quand je me lève, j’ai peur, quand je me couche aussi….
    j’ai peur de vieillir … je suis déjà si vieille parfois !!! j’ai peur de la douleur, de la mort (quand papa est mort ses râles me poursuivent encore…) j’ai peur d’être indigne; d’être lâche, sans courage ! j’ai peur du cancer alors que mon dernier fils a eu à l’affronter jeune, si jeune ….. ( il est en rémission)
    J’ai peur du miroir…. J’ai peur de la vie…..
    Mais tu es là , toi l’homme de ma seconde vie! toi l’optimiste, toi le dévoué, qui passe son temps à s’occuper de plus malheureux que toi, que nous, des cabossés de la vie, comme ils disent !!!
    Toi qui me fait encore et toujours l’amour et qui dis me trouver belle ! toi qui me tient le main et qui m’engueule quand j’ai peur, quand j’ai froid et quand l’envie de crier se fait si forte!
    Et vous êtes là mes 3 amours mes enfants !
    Et vous êtes là mes petitous, mes amours ma descendance….
    mes grands mes petits , ma maman aussi ….vous êtes là et je sais que le moment venu il y en aura au moins un ou une à me tenir la main …..
    Oui, j’ai les seins qui tombent (bon pas encore des lavettes tout de même…)
    Oui j’ai la peau plus molle , la peau qui se plisse …..
    Mais j’ai toujours l’amour en moi , le rire , les mimiques, les fous rires avec mes copines,l’oeil qui sait encore regarder un mec pas mal , le courage de perdre 13 kilos en 5 mois, l’ENVIE , l’ENVIE de plaire, de me plaire et tant qu’il me restera un brin de dignité je continuerai , je taperai très fort contre les cailloux et les murs qui empêchent d’avancer …..
    Ah oui j’ai 66 ans depuis le premier avril !!! Et oui je suis née un jour de farce ! et rien que pour celà l’envie de continuer est là !!!!
    Baptiste la vie est belle et tu le sais toi qui luttes chaque jour tu le sais mais parfois tu as besoin comme tout le monde d’un signe , juste UN
    Amicalement
    Dominique

  6. Marion

    Merci Baptiste… de mettre des mots sur tes peurs… et de mettre des mots sur les nôtres… on a peur, tout le temps, bien trop souvent, et pour des choses qui aussi, bien souvent, n’en valent pas la peine… on a peur… on a tellement peur, pour tout et pour rien, qu’on oublie de vivre… et qu’on oublie tout ce que la vie peut avoir de beau… petit exercice salutaire que je vous conseille à tous : chaque soir, écrire 3 choses positives qui sont arrivées dans votre journée… parfois, ce n’est pas grand chose… parfois, c’est juste un vieil homme qui rit sur un carrousel… des bises et prends soin de toi…

  7. bluetit

    le cœur ne vieillit pas et c est magique de retrouver cette étincelle
    alors quand je regarde une personne dit âgée je regarde aussi l enfant qu elle est , jamais bien loin
    j ai toujours en mémoire ces personnes seules a qui je rendait visite avec un gateau une fleur un sourire et surtout je les touchait , embrassait cela leur manque , plus de famille ou loin..
    j aime cet article et tes mots qui font du bien
    merci Baptiste
    bisous et apprécie la vie avant de penser à la vieillesse

  8. Miette au passage

    Vieillir Baptiste le seul antidote à mourir. Je ne suis ni docteur ni très très vieille juste prof maman et femme à la maturité… et plus je vieillis plus mon esprit d’assouplit… alors le reste j’m’en fiche un peu. La peur passera elle fera de la place à l’insouciance du petit garçon ou la petite fille toujours en nous .

  9. Caroline

    Parfois je ne sais pas bien si, enfant, j’avais déjà mon âme d’aujourd’hui, ou si, aujourd’hui, j’ai toujours mon âme d’enfant. Je soupçonne qu’en vérité, l’âme ne vieillit pas, jamais, qu’elle reste la même tout au long de notre vie. Voilà pourquoi je n’aime pas parler aux enfants comme à des gens pas sérieux, ni aux vieilles personnes comme certains parlent aux gosses. A l’intérieur, est-ce qu’on n’a pas tous le même âge, celui du coeur, éternellement jeune, et plein de sagesse depuis toujours ? Je l’espère. Merci en tout cas, pour cette magnifique conclusion, elle me fait chaud. Et n’ayez pas peur : avec tout l’amour que vous semez autour de vous, il est rigoureusement et cosmiquement impossible qu’il ne vous en revienne pas au centuple. Garanti.

  10. Le chêne vert

    Moi aussi j’ai peur de vieillir, j’ai vu ma mère arriver à 102 ans et pleurer de trouille devant sa mort prochaine et elle est morte mal, très mal.
    Merci pour ces mots mais il faut assumer notre vie et essayer de prendre exemple sur ceux qui ont su vieillir et mourir dignement. Ils existent, mon père est mort après une vie si bien rempli, pianiste jusqu’à son dernier jour ou presque!

    1. Fred

      Plus nous vieillissons et plus nous avons peur de mourir. Je n’ai pas eu peur de la mort jusqu’à mes 60 ans, et maintenant j’ai la trouille de la mort. Il n’y a pas de recette pour bien aborder ce moment. Même le suicide assisté ne me semble pas exempt d’angoisse, si ce n’est “pour moi” de me boire pour la fin une bouteille de Vodka polonaise Jubruvka, à l’herbe de bison. Alors, peu-t’être qu’après cette bouteille j’accepterai cette fin de vie

  11. Frede

    Eh oui, tu as peur et tu as raison. Après les études de médecines nous vieillissons, nous prenons conscience de la vieillesse de notre corps, de notre cerveau. Comme étudiants, nous étions des sortes d’Elfes, totalement hors d’age et loin de toute pathologie grave. Et puis voila que nous avons 30 ans, pour beaucoup des responsabilités de parents (ce n’est pas ton cas), et la peur de faillir, la peur de ne plus être là pour nos proches, et puis il faut penser à les protéger avec des assurances hors de prix, au cas où .
    Pour Caroline, sus-écrite, je crois comme toi que l’âme ne vieillit pas (elle ne serait pas l’âme si elle pouvait vieillir), élémentaire ma chère Caro.

  12. Christine

    A 37 ans je n’ai pas encore peur de mourir, enfin si peu souvent…..
    Mais au final ça n’est pas très grave puisque c’est….. le final! comme un feu d’artifice avec plein des belles couleurs!!!!!
    Faut pas avoir peur BAPTISTE, toi aussi tu auras ton poney multicolore sur un carousel, et il t’emmènera vers de nouvelles aventures!!!!!! youpi!!!!!! (enfin je pense… ).
    Et puis si tu penses à ta vieillesse alors que tu es jeune, tu rates des épisodes.

    Mon conseil; VIS une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde, par une seconde………. t’as vu ça passe pas si vite………

  13. DOMINIQUE

    J’ai découvert que j’étais passée “de l’autre côté”, celui de la retraite, celui de l’arthrose, celui des médicaments… je ne m’en étais pas rendu compte.
    Et puis je me suis dit “zut, tu es vivante, toi qui as connu tant de chagrins, de deuils, on s’en fout qu’on te regarde comme une vieille, quelle importance ? Tu es vivante, et quel que soit ton avenir, ta solitude ou pas, maladie ou pas, tu as de la chance”.
    Car, Baptiste, quand certains n’ont même pas le temps d’apprendre à lire qu’ils sont gazés ou noyés, quand des hommes meurent par la main d’autres hommes, quand des femmes, des jeunes filles sont martyrisées, sacrifiées… alors n’ayons pas peur de vieillir, nous avons la chance de pouvoir le faire.

  14. Julie

    Je n’ai pas peur de vieillir. J’ai peur de ne pas avoir l’occasion de vieillir. Aujourd’hui j’ai assisté à l’enterrement d’une de mes collègues. Elle n’aura pas eu l’occasion de devenir une vieille femme…
    Pour ma part, j’ai peur de ne pas vieillir, j’ai peur de souffrir et j’ai peur d’avoir peur de la mort. Je m’imagine parfois en personne âgée et ça me plait. Ma peau ridée toute douce, mes cheveux blancs floconneux, mes yeux pétillants de malice. Oui, je m’idéalise ! J’aime bien les vieux. C’est pour ça d’ailleurs que je travaille auprès d’eux et que je m’assure de leur bien être là où ils vivent. Peu d’entre eux me parlent de leur peur de mourir et ça me rassure parfois quant à ma propre vieillesse. Une des dames suivies par mon service souhaitait faire du saut en parachute. Et elle l’a fait ! Pouvoir continuer à faire ses propres choix, être entouré et soutenu par ses proches c’est essentiel. Vieillir oui, mais vieillir bien.
    Cet homme a l’air heureux et c’est beau 🙂

    1. Lili

      Oh non il ne faut pas avoir peur de vieillir ! C’est une peur de jeune que tu as. On peut être si bien quand on avance dans l’âge à avoir des priorités qui ne sont plus celle de notre jeunesse. Après avoir traversé des montagnes de peurs, de pleurs. J’ai eu un cancer, tiens ça fait 10 ans donc la peur de la mort je l’ai passée. Je me sens tellement une chanceuse, une résiliente que j’ai l’impression de pouvoir déplacer des montagnes. Je suis pleine de passion pour les belles choses de la vie. Tu sais, celles qui sont cachées derrière la résignation, la peur, l’abattement. Oui derrière il y a des secrets de vie quand tu remplaces la peur par une foi en la possibilité incroyable de nos capacités humaines. Je ne vais pas tout te révéler, ton talent et ton humanisme t’y amèneront au moment voulu…

  15. 40

    En attendant Baptiste, tu es jeune! Jeune! Souviens- toi:
    ” Peut-être que je serai vieille
    Répond Marquise, cependant
    J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille
    Et je t’em…rde en attendant!”
    Ta vieillesse, tu lui ris au nez, comme la belle et fraîche Marquise à son vieux soupirant.

  16. Emma

    Oh Bruz c’es à coté de chez moi mis je dois aller chercher les enfants a cette heure là, dommage !

    Auras-tu l’occasion d’aller voir la mer en Bretagne ? Elle te racontera comment ça peut être bien de vieillir, chaque vague laisse sa place a une autre en transmettant un peu de mouvement, le cycle de la vie nous parait triste mais c’est beau et aussi joyeux quand on a des souvenirs de grands parents comme les miens.

    bises

  17. Paulette

    Magnifique texte, tellement vrai et tellement bien écrit! Mais la vie est belle oui, et peut l’être longtemps, très longtemps, même dans la vieillesse et l’usure des corps, tant que le cœur Lui,garde sa curiosité enfantine et j’ai ainsi accompagné il y a quelques années, une jeune femme de 92 ans. Elle ne pouvait plus se déplacer mais avait gardé cette infatigable curiosité qui l’a maintenait en vie!
    Le jour où elle a senti que ça devenait trop lourd, elle a décidé de se laisser mourrir en ne s’alimentant plus. Elle est partie un mois plus tard, comme elle l’avait décidé!
    Je n’oublierai jamais ce petit bout de femme pleine d’énergie qui me conseillait de le fabriquer beaucoup de souvenirs, parce que disait elle, ce sont eux qui vous tiendront compagnie quand vous serez vieille…
    Je vous embrasse !
    Vivez pleinement votre présent , fabriquez vous de beaux moments qui deviendront de beaux souvenirs qui nourriront votre cœur et vote âme plus tard.

  18. namaste

    Merci Baptiste pour ce très beau post. Moi aussi j’ai peur de vieillir, pas de mal vieillir, mais voir les générations qui nous ont vus grandir partir, partir… les voir se raccrocher à la vie, mais à quel prix, résister tout simplement. Lorsque je prends ma maman dans mes bras, où sont ces muscles, il ne reste que des os…
    mon papa ne parle plus, il ne sourit pas… il survit grâce à la becquée qu’on lui donne. J’ai mal.
    oui la vie et belle, oui j’aime la vie même si je traverse une période pas trop facile.

  19. Michtonina

    Moi je n’ai pas peur de vieillir. Je rêve même de pouvoir vieillir.
    J’ai deux enfants de 2 et 5 ans, un adorable mari … et un cancer qui me laisse peu d’espoir.
    Je viens de fêter mes 32 ans et je ne sais pas si je dois m’en rejouir ou en pleurer.
    Alors s’il vous plait, vivez ! Profitez de chaque instant de cette vie qui vous est donnée. Vivez doublement, pour ceux qui n’en ont pas la chance. Vieillir est le plus beau cadeau que puisse vous faire la vie.

    1. Stéphanie Couderc

      Vous aller y arriver, vous aller y arriver, IL LE FAUT!!! Je me rends compte à quel point je suis égoïste et chouineuse en vous lisant, parce que j’ai eu 50 ans (mais dans ma tête j’en ai 15) et que mon mari m’a quittée. Mais j’ai deux filles merveilleuses et la santé, pour l’instant. Alors vous, vous devez y croire, il y a de l’espoir, vous avez lu Lili, plus haut? Je vous embrasse fort, FORT!

    2. tisseur evelyne

      VIVEZ, VIVEZ le plus longtemps possible pour vos petits, vos proches qui ne demandent qu’à vous voir vieillir .

      Courage, j’ai perdu en autre un mari puis un compagnon , subi une rupture , j’ai 67 ans et je rentre d’un trek au Népal qui s’est très bien passé, jamais, je n’avais fait ni même pensé que j’étais capable de tant d’énergie
      et j’ai rencontré l’Amour , celui qui permet de vieillir dans la Joie.
      je vous embrasse.

    3. Marie-Noelle

      Il faut y croire. Je suis passée par là il y a 15 ans. J’avais demandé à mon oncologue combien j’avais de chances de guérir. Elle m’avait répondu :”50/50″.. Et je suis là… C’était un cancer costaud, qui pouvait être fulgurant.. Il faut y croire au fond de soi. J’avais fait un dessin abstrait. Je voulais le faire avec des couleurs gaies et au finale j’ai fait des trucs très sombres, noirs, rouges. Et j’ai dit à ma mère : “j’ai dessiné mes globules” (j’avais un lymphome).. J’ai brûlé mon dessin et j’ai dit :”voilà, je suis guérie” et ensuite j’ai suivi ma chimio, par principe mais je savais que j’étais guérie..
      Bises à vous

    4. Hervé Cruchant

      S’il te plaît, Michtonina… met toi en colère. Tu sais, de ces vraies colères qui n’arrivent qu’une ou deux fois dans une vie… et insulte ce putain de cancer. Maudit le. Traite le de tout, méprise le. Dis lui que tu ne lui lâcheras rien ! rien ! qu’il se démerde s’il veut t’avoir ! mais qu’il ferait mieux d’attendre cent ans que tu sois morte ! fumier d’article clinquant de bazar. Parle lui et agonise le de haine… saloperie de crabe….

    5. Biquette

      Comme je te comprends Michtonina! Comme toi je me suis battue, je me bats encore contre le cancer. Et cela me hérisse d’entendre que certains ont peur de vieillir! Moi j’aime les anniversaires, j’adore avoir un an de plus! Que sont les rides et la vie qui ralentit par rapport à la mort et au néant? On peut faire tellement de choses, même avec des douleurs dues à la vieillesse, même avec une mémoire qui flanche…Et la solitude? Ce n’est pas l’apanage de la vieillesse! Une jeune femme de 24 ans a été emportée par la même leucémie qui m’a frappée, et chaque jour qui passe j’ai l’impression de l’emmener un peu plus loin, de vivre un peu pour elle. C’est la mort qui m’effraie, la douleur de la perte, pas la vieillesse.
      Garde espoir, le pire n’est jamais certain…

  20. Wuillemin

    C’est un texte est magnifique, mais il nous faut surmonter le veillissement par la joie de vivre. Ne pas se laisser allé à des pensées négatives et surtout savoir s’occuper. Une fois que la maladie viendra, il nous faudra la surmonté par des pensées positives et non négatives. Plus facile à dire qu’à faire, mais c’est une solution pour partir de cette terre en paix et la pensée du devoir accompli.

  21. Sophie

    Oh là, tu m’as vraiment fait peur ! Même si j’adore la musique de ta plume, craque et croque, j’ai bine cru que tu allais me plomber cette journée déjà pluvieuse.
    C’était mal te connaitre 😉

  22. Cricri

    “Que c’est beau la vie !” Oui j’ai peur aussi, on a tous peur ! C’est vrai seul l’amour compte ! Le bouddhisme dit qu’il y a transformation et continuité !, alors oui nous nous transformons et cela nous effraie ! Pourtant, je lis en EPHAD pour partager ma passion de la lecture et quand je vois un sourire sur les lèvres édentées ou une étincelle dans un regard et que tous ces gens souvent très mal en point, sont
    heureux d’entendre (je suis parfois obligée d’élever la voix pour qu’ils entendent) seulement une voix qui lis à leur place, je suis heureuse aussi ! Que c’est beau la vie ! Que c’est beau quand on partage ! Nous avons tous peur et nous avons tous besoins d’amour et de respect !

    Bises

  23. Pilou

    Ah Baptiste, tu as l’âge d’être mon petit-fils, et pourquoi avoir peur, cette traitresse de vieillesse s’installera sournoisement sans te demander ton accord, un jour tu te retourneras et elle sera là avec ses cadeaux pas toujours agréables, ou alors elle sera gentille et co-habitera avec toi en bonne copine selon son humeur. En attendant sa visite encore lointaine, tiens-là à l’écart, et fais ce que tu sais faire le mieux : Aime – aime, encore et toujours, garde les bras ouverts et le cœur itou.
    Petite digression, pourquoi tes confrères médecins, chirurgiens et autres nous assènent toujours les mêmes mots ” A VOTRE AGE ” c’est compliqué, comme si notre âge était une tare ou un boulet qu’il nous faut porter et les empêchent d’essayer de nous réparer lorsque c’est possible. Octo depuis quelques années, cheveux blancs depuis 40 ans, j’en ai vraiment ras-les-épis d’entendre ces mêmes mots qui me rabaissent au rang d’épave.
    Pardonne ce petit mouvement d’humeur pas très en rapport avec ton article, oublie et laisse toujours ton cœur commander tes actes, le temps s’écoulera toujours trop vite.
    Je n’ai pas de locutions étrangères comme toi pour terminer, seulement ces mots tout simples et tout bêtes : Je t’aime mon grand.

  24. verodetlse

    Je lis l’article en faisant défiler le texte avec ma souris et je me dis, Baptiste, c’est pas la grande forme…
    Et puis, magie de l’informatique, la photo apparaît et là, c’est la banane! merci pour cette photo qui nous rappelle que même si on vieillit, on peut ne pas grandir.

    @ bientôt

  25. Marie-Noelle

    Plus que la vieillesse j’ai peur de la solitude… et sans doute la solitude devant la mort..
    Vieillir bien entouré est certainement plus doux…
    Voir son corps qui se flétrit c’est triste, mais pas de quoi fouetter un chat.. Un coeur qui se flétrit, s’ankilose, oublie, se dessèche, ne voit plus, n’entend plus…. oui, ça fait peur !

  26. Pilou

    Oui Michtonina, Hervé a raison, j’ai agi de cette façon colérique il y a 45 ans, puis 1 an après, puis encore 1 an, puis 10 ans après, puis 17 ans après, prendre le problème à bras le corps avec 2 jeunes enfants, et à nous deux mon gars si tu veux la bagarre, et sans chimio inexistante à l’époque. La colère est stimulante ça vaut le coup de s’y laisser aller. Je ne te dirai pas ” bon courage ” je n’aime pas ce terme trop facile lorsque l’on n’est pas concerné, mais seulement : bat-toi….et gagne ! On en reparlera ! Grosses bises

  27. Marie la mère

    Comme tes mots sont justes ! Je le vois avec mon père, cette peur qui est là, cachée, et qui montre le bout de son nez de temps en temps. Il a peur de partir seul, de mourir en souffrant, il a toujours eu peur de cela et moi j’ai peur pour lui ! Et puis, une réunion de famille avec mes filles, les enfants et petits enfants de sa compagne, ou juste avec nous et hop ! la vie est belle et la peur oubliée 🙂 En fait, c’est la solitude qui donne nourriture à la peur, les petites douleurs insidieuses, la déformation de nos corps, et l’inconnu… car dès que l’on est entouré, ou bien que l’on est occupé à faire ceci ou cela, dès que l’on sourit, rit ou que l’on s’enthousiasme pour quelque chose, la peur disparaît et nous laisse en paix ! La vie peut être belle si on la chérit et la respecte.
    Bon week-end et bises à tous.

  28. Banane

    C’est une belle image!
    Ce qui est moche c’est qu’en le voyant en vrai j’aurais été un peu inquiète et j’aurais cherché des yeux les hommes en blanc censés surveiller le monsieur en peu doux dingue…
    Je n’ai pas peur de vieillir mais de ne pas assez profiter du moment (et de mourir jeune, comme de plus en plus autour de moi, de moins en moins jeune j’en conviens)
    Après ça fait pas particulièrement plaisir, les signes de l’âge et les générations précédentes qui disparaissent.
    Merci pour ce texte et la réflexion qu’il provoque.

  29. Charly

    Il est beau sur son cheval blanc…
    Ton texte me fait penser à la chanson la prière de Brassens, si triste et si belle (et sur le meme air que les amoureux sur les bancs publics, il est fort ce Brassens!)
    Ca y est, Baptiste, tu (te)viens enfin dans ce plat pays qui est le mien!!!!
    Mais tu les connais les horaires des professions paramédicales alors je n’arriverais même pas à venir te voir ni à lille ni à Roubaix.
    Reste plus qu’à ce que tu viennes partager une biere et une frite à la maison (ou dans un estaminet si tu préfères)
    Tu fais quoi le jeudi soir entre tes 2 dédicaces?
    (À force de proposer, ça finira peut être par marcher)
    À jeudi alors?

  30. MIREILLE NOBY

    j ai 60 ans ET J AI PEUR DE VIEILLIR mais que la vie est belle, surtout on en a qu une alors il vaut mieux en profiter tant qu on le peux CALIN COLLECTIF

  31. Martingoule

    J’ai peur que ma petite fille m’aime trop qu’elle soit trop attaché à moi j’ai peur de lui manquer …alors quoi faire me détacher la détacher rater ces moments extraordinaires que nous passons ensemble mais c’est vrai j’ai peur pour elle .
    L’été dernièr nous avons perdu Barry (notre chien)! en ce moment elle m’en parle beaucoup il lui manque alors j’imagine le jour où je ne serait plus la le manque pour elle …alors quoi faire ..me priver d’elle la priver de nous.
    C’est vraiment compliqué.

    1. Cath

      Non, ce n’est pas compliqué : il faut L’accompagner, partager ces beaux moments avec tendresse et fabriquer avec elle des souvenirs tous doux qui l’accompagneront partout et qui recouvriront la tristesse de la perte.
      Parole de petite fille qui se souvient avec bonheur de sa Mamie.
      Aimez votre petite fille et soyez pour elle ce roc dont elle a besoin. Ne la privez pas de votre présence et ne cherchez pas la séparation qui lui ferait autant de mal qu’à vous. Carpe diem mon amie, carpe diem.

    2. Souslalune

      Oui, c’est compliqué …. mais bous avez intimement la réponse, elle trouvrra une oreille attentive poyr parler de Barry … et de vous ♡

    3. Caroline

      Cela me rappelle le livre “Va où ton coeur te porte”, dans lequel une grand-mère, pour léguer à sa petite-fille un souvenir qui l’accompagnera quand elle ne sera plus là, enseigne à sa petite-fille à confectionner un certain gâteau. De cette manière, chaque fois que la petite fera CE gâteau, elle se souviendra de sa grand-mère et que c’est elle qui lui a appris à le faire, et sa grand-mère sera avec elle en esprit à ce moment-là.
      N’ayez pas peur que votre petite-fille vous aime trop. Aimer trop, ça n’existe pas. Et si elle souffre de votre absence, ce sera seulement à la mesure de l’amour qu’elle aura eu pour vous. Quand on souffre beaucoup, c’est qu’on a beaucoup aimé, c’est comme ça, il faut porter ce chagrin comme une bannière, une médaille, une récompense, le signe que notre coeur est capable d’un immense amour. Le chagrin de votre petite-fille sera teinté et mêlé d’une immense tendresse, il sera doux, et avec le temps, le chagrin partira et ne restera que l’amour. Mieux vaut qu’il en reste beaucoup 🙂 Ne la privez pas de votre amour de peur qu’elle ne souffre. Nous souffrons tous, c’est parce que nous sommes humains, personne n’y échappe, mais ce n’est pas grave : mieux vaut souffrir d’avoir aimé que de ne pas avoir connu cet amour. Chaque fois qu’on a le choix entre peur et amour, choisir l’amour. Valable pour toutes les situations imaginables. Je vous embrasse.

  32. Baliblee

    La mort c’est un jour, et les autres jours, nous vivons.
    C’est pas de moi, pas trouvé de qui, mais çà m’aide

    Des bisous, des calins virtuels.
    Bali
    PS tu viens dans le Nord, rien que de le savoir, je suis ravie ! ;o)

  33. Grand33

    Bonjour Bibi,
    Et bien moi je veux vieillir !
    Je veux vieillir pour voir vieillir mes enfants.
    Je veux vieillir pour voir grandir mes petits enfants.
    Je veux vieillir pour voir vieillir ma femme.
    Je veux vieillir pour voir vieillir Michtonina, Biquette et tous les autres …….
    Je veux vieillir pour lire tous les bouquins de Baptiste.

    La bise, et brin de muguet virtuel

    1. Biquette

      Tu as 1000 fois raison Grand33!
      J’ajoute:
      Je veux vieillir pour rire avec mes copines encore très longtemps.
      Je veux vieillir pour faire l’amour et prendre du plaisir.
      Je veux vieillir pour jouer avec mes petits-enfants.
      je veux vieillir pour découvrir de nouveaux horizons.
      je veux vieillir pour enfin vivre dans un monde couleur d’orange… un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront… un jour comme un oiseau sur la plus haute branche…

      Et vous autres?

      Bisous doux!

  34. Martingoule

    Oui grand Thierry mais dans la dignité sans couches sans peser sur nos enfants moi aussi je veux Bien vieillir et juste m’effacer juste au moment où ce sera le bon moment mais Cela ….c’est pas dans notre main … je veux bien vieillir me rider même devenir flasque ne plus plonger ne plus danser mais je veux juste rester digne.

    Bisouxxxx je t’aime trop beaucoup.

  35. Myriam

    On s’inscrit où pour pouvoir t’épouser Baptiste ?

    Et le premier qui me traite de cougar, j’lui casse la gueule à la récré !

    Big bisous tendres Baptiste

  36. Sudre

    J’ai 70 ans. Je suis vieux. J’ai mal partout ma cervelle est ratatiné plus rien ne fonctionne comme avant. Sérénité ? C’est ce que l’on nous dit pour faire passer la pilule.
    La mort , on ne doit plus rien sentir, je sent de moins en mois , elle approche.

  37. Dom Carra

    Emotion … A l’aube de ce “vrai” troisième âge que j’aborde, sans y avoir jamais cru, sans imaginer devoir y passer aussi , je me refuse à me faire examiner par un médecin, généraliste ou gynéco, parce que la vue de mon corps me terrifie.

    Je ne connais pas de vieillesse joyeuse. Les rires, les petits-enfants magiques, les enfants attentifs, les amis, encore présents, tous nous distraient, nous occupent… Mais rien n’entrave cette petite angoisse sous-jacente du corps qui se fane, qui se plisse, qui dégringole, qui se décrépît…

    Et ce rêve de se répéter que nous, on pourra partir à notre heure, quand nous le voudrons, dans un sourire et la tendresse qui nous entourera.
    Merci de vos textes

  38. Flo

    Ben tu sais quoi? Quand tu seras vieux, je viendrai te raconter des blagues et on rigolera comme des bossus sur la blague de la banane. QUOI? Tu connais pas la blague de la banane??? Attends, tu vas voir, elle est tordante. Bon, c’est deux types qui discutent…
    “- Hé!
    – Quoi?
    – T’as une banane dans l’oreille.
    – Quoi?
    – T’as une banane dans l’oreille!
    – QUOI?
    – T’AS UNE BANANE DANS L’OREILLE!
    – PARLE PLUS FORT! J’AI UNE BANANE DANS L’OREILLE!”
    Voilà voilà voilà… Je sais pas toi, mais moi elle me fait rire à chaque fois, et je la ressors à chaque fois qu’il y a des bananes au menu à l’hôpital (et ça tombe bien, y a souvent des bananes) 🙂

  39. Michtonina

    Un peu occupée par mes multiples examens ces derniers jours, je prends enfin un peu de temps pour revenir sur cet article qui m’a marqué.
    Et je decouvre tous vos messages si forts et adorables les uns des autres. Mes larmes ont coulé avant meme d’avoir fini de vous lire.
    Un enorme merci à tous pour vos doux petits mots. J’aime cette solidarité, celle qui réchauffe les coeurs des plus tristes.

    Rassurez-vous, je me bats comme une lionne. A toi maudit cancer qui t’es invité, je te previens, je ne serai pas un cadeau pour toi non plus.

    1. Grand33

      Et que la force soir avec toi belle lionne !!!
      donne nous des news de temps en temps si tu le veux bien.
      je me permets de t’embrasser

    2. Caroline

      Je suis contente que vous soyez revenue, et contente que vous vous battiez 🙂 Je n’ai (mal-)heureusement aucune expérience en matière de cancer, mais j’en ai en matière de soutien et solidarité, y compris à distance. Je ne doute pas que dans ces eaux, vous trouverez toujours et l’une, et l’autre. Restez dans les parages… 🙂

  40. christophe84

    Et s’il ne s’agissait pas de peur de vieillir mais seulement, uniquement, profondément, intérieurement, assurément, se rendre compte que c’est moche de vieillir. Changer de métabolisme, ne plus supporter son odeur (ne plus pouvoir se sentir), endurer la métamorphose physique, quitter les collègues, voir partir ses enfants, consulter régulièrement, chercher frénétiquement quoi faire, modifier son alimentation, ne parler que parcimonieusement, se préoccuper de la santé de ses amis comme exutoire à la sienne, … C’est ça avoir peur ? ou ne serait-ce pas une vision plutôt réaliste ?

  41. Graphisto

    Vieillir, c’est naturel. Pourquoi s’en faire? La plupart des gens lisent, écoutent tout ce que le capitalisme propose comme extravagance pour consommer plus, et encore plus, et jeter pour acheter encore plus, et bouffer, bouffer pour oublier. Quoi, on ne sait pas, oublier qu’ils sont en train de bouffer la planète, qu’il faudrait 5 planète comme la Terre si les 7 à 10 milliards d’humains qui sont dessus voulaient vivre le même train de vie que les occidentaux. Bref, qu’on va droit à la catastrophe, et que la grande majorité s’en fout. Un peu comme Trump qui va parler Energie et Armements avec les saoudiens. À 70 balais, Trump se fout pas mal de ce que peuvent produire ses lubies et ses folies (on ne peut pas appeler ça des décisions, c’est quand on réfléchit, les décisions). Dans 10 ou 15 ans, il ne sera plus là, mort et enterré. Et les habitants des pays riches font comme lui. “”J’ai peur de vieillir seul et malade. “” ??? Comme ça, vous aurez la peur, le vieillissement et la maladie. Tout un programme.

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