Comprenne qui pourra.

L’histoire c’est vous, l’écriture c’est moi. Merci à J. !
Pour se comprendre il faut parler, alors si vous voulez raconter votre histoire, il faut cliquer ICI

Alors voilà c’était son père, et il était malade. Incurable.
Souvent, quand sa fille venait, l’infirmier entrait et parlait. Pas beaucoup, trois fois rien. Il passait sa main sur son front, puis il lui demandait à la fille comment elle allait. Il amenait des friandises, les préférées du patient. L’infirmier aimait bien le patient. La fille, elle, aimait qu’on prenne soin de son père : c’était cohérent et ce n’était pas compliqué.
Quand la maladie s’est aggravée, le père avait mal, la fille aussi, oui, c’est vrai, elle avait mal pour son père.
Les médicaments n’ont plus fait d’effet, on a mis une pompe à morphine. Le patient avait mal, il appuyait, la douleur s’enfuyait quelques temps. Là encore, les choses étaient simples.
Puis la morphine a perdu en efficacité, les douleurs se sont faites intolérables.
Comme avant, l’infirmier demandait à la fille si elle tenait le coup, mais les choses étaient devenues compliquées.
Un jour, avant de franchir la porte, il a dit :
– Surtout, n’appuyez pas sur ce bouton.
– D’accord, a dit la fille.
L’infirmier passait et repassait devant la chambre et, chaque fois, il disait en la fixant droit dans les yeux :
– Surtout, surtout, n’appuyez pas sur ce petit bouton, ici, là, le vert qui clignote.

Un jour, la fille a demandé à quoi servait ce petit bouton. Elle s’en doutait, bien sûr, mais elle avait très peur de le savoir.
L’aide soignante a dit que c’était les antalgiques, que si on appuyait trop longtemps on risquait d’entraîner une surdose. Le patient s’endormirait et il mourrait. Comme ça, simplement.

Comprenne vraiment qui pourra.

Vous arrivez devant Dieu. Vous pouvez lui poser une question parmi les QUATRE suivantes, laquelle choisissez-vous :

1- Quel est le sens de la vie ?
2- Pourquoi les Hommes souffrent ?
3- Pourquoi le chat ?
4- Pourquoi le La peint ?
5- Pourquoi le chat ?
6- Pourquoi le chat ?
7- Pourquoi poser la question du chat trois fois ?
8- Où est la subtilité d’avoir fait en sorte que un et un fassent deux ?
9- Que s’est-il vraiment passé dans la suite 2106 du Sofitel entre DSK et Nafissatou Diallo ?
10- Pourquoi y a-t-il dix questions ?

B. Scott

82 réflexions sur « Comprenne qui pourra. »

  1. celle qui n'existait pas

    J’ai rempli un formulaire ADMD, mon mari aussi, ma fille aussi.
    Un jour j’appuierais sur le bouton vert, mon mari aussi, ma fille aussi.

    La loi est inhumaine qui l’interdit. J’espère qu’elle sera modifiée et que nous n’aurons plus à nous poser la question.

    La vie est une maladie toujours mortelle et sexuellement transmissible et ce n’est une loi qui peut établir le contraire.

    Vive le bouton vert et les infirmiers qui indiquent sa place.

  2. Grand33

    Bonjour bibi,
    Vaste débat que tu nous soumets là, et l’actualité nous confirme que cela est très compliqué. Grave décision à prendre et surtout qui doit la prendre : le(s) médecin(s), le juge, le conjoint, la famille, qui ?
    Il parait simple d’appuyer sur le petit bouton vert qui clignote, mais je considère que NON ce n’est pas si simple. Pour ma part je crois qu’il est grand temps de d’établir des vraies régles de prise de décision, de responabilté’ d’accompagnement etc etc etc…. Certes Léonneti existe mais est loin de couvrir la majoritè des cas, enfin je crois, je ne suis pas juriste.
    Enfin voilà et pourquoi pas le chat ?
    La bise

  3. Morgane

    Une histoire qui fait écho… Un patient qui me marquera probablement à vie. Pire que certains soins, voir la douleur d’une personne en vraie et surement la chose la plus difficile à supporter même pour un soignant.

    Merci B.

  4. Sarah

    Moi la question que j’aimerais poser à Dieu, c’est :
    ” Pourquoi n’avons nous pas tous un petit bouton vert qui clignote dans la tête ? Un petit bouton vert sur lequel nous pourrions appuyer par la pensée, simplement, sans qu’un infirmier, un médecin, une fille, un fils ou quiconque n’ait à s’imposer le devoir ou ne puisse s’arroger le droit de le faire pour nous ?? Hein Dieu, pourquoi ??? ”
    Ce à quoi Il me répondrait sûrement que ce petit bouton existe en chaque être vivant, et que la beauté du truc c’est qu’il s’appuie dessus lui-même, à un moment ou un autre, sans qu’on ait rien à y redire et sans même qu’on ait besoin d’y penser…
    Certes, Il aurait raison, sans doute comme toujours…
    Et Sa réponse me laisserait sur ma faim, comme souvent…

    Merci Bibi d’aborder cette question sous l’angle de l’humanité, comme toujours…
    Dernièrement, voir des juristes en parler comme d’une affaire de droit fiscal à la télé m’avait un peu filé la nausée, j’avoue…

  5. Sophie t.

    On ne sait que l’affreux jour où l’on y est et encore le sait-on vraiment? Je veux dire : Vraiment?….
    Pour ce qui est de l’histoire, l’être humain a cette fâcheuse (ou pas) habitude de vouloir toujours braver l’interdit. La fille aura t elle compris le message? L’ai-je bien compris d’ailleurs?
    Bref, c’est ce que moi, fille, j’ai entendu.
    On se voit à bordeaux j’espère.

  6. Tance

    Ceux qui comprennent savent que face à la grande faucheuse ce n’est pas si simple qu’un petit bouton vert….alors voilà, merci aux équipes, aides-soignantes, infirmières, médecins, qui accompagnent familles et patients dans le deuil d’eux même et de leurs proches…merci à eux, parce que voilà, ce n’est pas si simple…..

  7. Cilou

    Le principe du double effet de la loi Leonetti, c’est exactement ça… On peut (doit ?) mettre la dose d’antalgique nécessaire au soulagement, quelles qu’en soient les conséquences. Soulager, quel qu’en soit le prix. Même si le prix, c’est la mort. Trop peu de médecins le savent…

    1. Vijazz

      Ton point de vue se rapproche énormément du mien. Soulager, peu importe le prix. Mais pour soulager, il faut pouvoir exprimer sa douleur, la manifester. Malheureusement, certains patients n’en ont plus la possibilité. Et c’est la que ça me dérange. Nous ne sommes personne, nous soignants, pour décider DU moment. Un juge ou une famille non plus. Beaucoup d’entre nous disent préférer mourir que vivre telle ou telle situation… Oui mais qu’en serait il vraiment dans LA situation????

      1. Helene

        Je suis ce blog depuis plus d’un an et j’aimais/j’aime beaucoup l’atmosphère qui y règne mais je trouve que depuis quelque temps il est comme INTERDIT de dire si quelque chose nous a déplu. Cette personne n’ a pas aime/compris les questions a la fin (petit trait d’humour bien agréable je l’avoue) mais c’est son droit. Soyons respectueux les uns des autres , la réconciliation passe par la. J’espère que cette personne continuera a venir malgré votre commentaire désobligeant.
        Je suis triste de voir cette dérive car sans vous connaitre j’aime suivre vos commentaires a vous la bande a Bibi.
        Merci de rester respectueux, nous permettant a nous autres de continuer d’apprécier ce blog.

  8. Cath

    Réponse à la question 7 : parce que j’ai trois chats.
    Simple pourtant, même si mon matou m’a soufflé la réponse..

    Alors, pour les autres questions, je ne sais pas et je reconnais mon impuissance, mon incapacité et peut-être mon égoïsme à quitter ou à laisser partir ceux que j’aime.

    J’ai été confrontée au coma, et j’ai haï les donneurs de conseil, viscéralement.
    J’ai aimé le médecin qui nous a dit qu’il ne s’acharnerait pas, mais qui a assisté et soigné jusqu’au bout. Il s’en est allé dans son coma d’une dernière crise cardiaque. Nous n’avons pas eu à faire ou dire.

    Cela nous a été épargné.

    Respecter le choix et la volonté des autres tout en connaissant ses propres limites.

    Je n’ai pas envie d’y penser davantage.
    Je retourne à mes trois chats.

  9. P.

    Pourquoi y a-t-il dix questions ?

    @Sassa : Merde. (Oui je sors d’une semaine d’exams, j’ai pas encore fini, j’ai pas le temps de m’épancher sur des postes inutiles et désagréable avec tact et humour).

    Moi je la trouve belle cette histoire, même si elle pose des problèmes d’éthiques, la vie est un choix Cornélien, surtout dans une société où tout semble possible, voire acceptable à condition d’avoir un contexte qui vient contrebalancer l’action et des arguments à faire prévaloir.

    dur, dur…

  10. Claudia

    Au même titre que le don d’organes, je pense que c’est l’un des sujets qu’il est essentiel d’aborder avec ses proches. Savoir si l’autre veut que l’on appuie sur ce fameux bouton est d’une réélle importance… Ma maman l’a fait pour sa maman voilà 20 ans déjà, elles n’en avaient jamais parlé et même si elle n’était plus qu’une douleur, même si le corps n’était plus qu’une métastase géante, il reste toujours le limon du doute…

    Quant à la question si je me retrouve devant Dieu… (Après m’être demandé qui a foutu du LSD dans mon verre ^^) Je lui demanderais quelle est son excuse.

  11. Elemm

    Vaste débat… Je me demande s’il est humain de laisser un patient souffrir plutôt que mourir: je dirais non. Je me demande s’il est humain de laisser sa fille décider du moment de la mort de son père: eh bien je dirais non. Où est le médecin dans cette histoire, et ses deux confrères et l’équipe soignante qui en parle et qui assume cette responsabilité? La loi donne le droit de soulager les souffrances, même si cela entraîne, ou plutôt accélère, la mort. Il me semble que dans un tel cas, de maladie incurable, avec une douleur intense, le corps soignant et médical est en devoir d’assumer ses responsabilités: écouter les proches, entourer, contenir, et décider ce qui est le mieux pour le patient, en accord avec l’entourage. Que reste t il à cette fille après voir tué son père? Soulagé son père, oui, aussi…
    Je pense très clairement que ton histoire ne parle pas d’euthanasie. Elle parle des progrès qu’il reste à faire pour appliquer correctement la loi Leonetti, qui, quand on la connait bien, s’avère suffisante dans la très, très grande majorité des cas.

    Des bisous quand même… 🙂

    1. doume

      Merci d’aborder ce thème.
      Concernant cette histoire, je suis d’accord avec le com d’ Elemm.
      Par ailleurs, toutes les morts peuvent-elles être acceptables, dans tous les sens du terme ?
      Parfois même les directives anticipées ne permettent pas l’acceptation d’une épouse au moment de débrancher son mari …

      1. Mésange

        Bien sûr, Doume, je comprends. Je pense que personne ne niera la difficulté de donner son accord au passage à l’acte ni la détresse, l’immense souffrance des proches qui doivent se prononcer et accepter de laisser mourir un être aimé parce que lui souffre trop.

        Mais… quand on en a discuté, que l’on connaît parfaitement les souhaits de fin de vie de son conjoint, qu’est-ce qui est le plus important? Respecter ses voeux et ne plus le savoir en souffrance ou ne pas les respecter et peut-être vouloir prolonger sa vie… pour soi (?). Est-ce que ce non-respect n’est pas en fait pour se protéger soi-même, ne pas avoir à quitter celui que l’on a aimé et peut-être pour éviter soi-même de souffrir de cette séparation définitive?

        Par contre, je trouve la loi totalement incomplète… et un brin hypocrite : D’une part, elle ne prend pas en compte la douleur morale du patient ; d’autre part, si dignité de fin de vie signifie seulement arrêter d’alimenter et de soigner le patient en ne lui donnant qu’un minimum d’antalgiques, j’ai beaucoup de mal à voir de la dignité là-dedans si cela dure… Et je comprends qu’il puisse y avoir des surdosages… c’est bien là le côté hypocrite : on n’autorise pas l’euthanasie mais…

        1. doume

          La loi Léonetti, je la trouve bien, autoriser à soulager une personne en fin de vie en prenant le risque de précipiter sa mort, c’est bien.
          Tuer quelqu’un, c’est tout de même autre chose, surtout si la personne n’est pas en capacité de s’exprimer.
          Et la dignité, c’est difficile à définir, autant que la fin de vie d’ailleurs…

  12. Claire.v

    J’ai déjà entendu des patients dirent “Je veux mourir.” ou “Je n’en peux plus”.
    Il y a les “je veux mourir” qui veulent dire “j’ai mal” ou “Aidez-moi”.
    Il y a les “je veux mourir” qui veulent dire “libérez-moi de cette torture infini.”
    Il y a les “je veux mourir” des yeux. De ceux qui ne peuvent plus le dire mais qui le montrent si bien, les larmes silencieuses et les yeux implorants.
    Et il y a les chances perdues et ceux qui ne peuvent plus rien exprimer.

    Bien sûr, il y a les doutes légitimes et la responsabilité parfois trop grande d’une telle décision. Il y a aussi les cas où pour calmer la douleur, il y a le risque de glisser vers le surdosage. Mais il y a ceux où nous sommes sûr, certains, tous. Soignants, familles et patients et où la seule chose que l’on puisse faire c’est arrêter les soins, mettre tout en place pour le confort et… attendre, parfois si longtemps…

    La loi a pensé à la douleur physique que l’on doit soigner quoi qu’il arrive mais quand la souffrance psychologique est immense, la loi n’offre aucun recourt.

    On donne le droit de cesser tous les soins qui permettraient de prolonger la vie, n’est-ce pas autoriser le premier pas et, lâchement, détourner les yeux sans permettre d’atteindre la ligne d’arrivée dignement?

    J’espère sincèrement que la loi apportera un éclaircissement sur la fin de vie, et s’ils ne savent pas se décider, qu’ils fassent un référendum, les français sont moins frileux que leurs politiques.

    1. Sarouelle

      Je suis tout à fait d’accord avec votre commentaire.
      Et merci d’ajouter : “La loi a pensé à la douleur physique que l’on doit soigner quoi qu’il arrive mais quand la souffrance psychologique est immense, la loi n’offre aucun recourt.” !

      1. Cécile

        si, la loi permet d’utiliser des traitements comme l’hypnovel qui sédate, calme les angoisses et comme la morphine peut accelerer le décès, mais en calmant les angoisses intenses…

        1. Claire.v

          L’hypnovel calme, certes, l’angoisse mais je parle de souffrance extrême. Dire que l’hypnovel peut empêcher quelqu’un de souffrir de sa propre situation, de se voir mourir, c’est se voiler la face. A moins que la dose soit suffisante pour endormir vraiment et encore… J’ai vu des patients sédater et pourtant non confortable. C’est mieux que rien et ça méritait d’être mentionner mais…

  13. Irène

    Je bénis le ciel de vivre dans un pays où les choses sont plus simples. Notre testament biologique est fait, nos enfants le savent et ils n’auront pas à décider pour nous. C’est écrit. Pour le reste, c’est bon de savoir qu’on a la possibilité d’appuyer nous même sur le bouton vert. Cela ne règle peut être pas tout mais déjà beaucoup.

  14. Garance

    “petit bouton vert ” : délivrance ? ou culpabilité ? En l’absence de cadre législatif clair, je l’appelle culpabilité. L’infirmier ne s’y trompe pas, il n’appuie pas sur le bouton…..

    1. Cilou

      Bien vu. Ce genre de décision (la sédation, par exemple, qui rentre dans un cadre tout à fait légal mais est également bien trop méconnue) doit être prise de façon collégiale, personne n’a le droit de décider tout seul ; mais chaque soignant devrait être tenu de réclamer des réunions de service avec les familles pour poser les situations, et décider ensemble de la conduite à tenir.

      Mais c’est comme le reste : on réclame une loi pour légaliser l’euthanasie, alors qu’on ne connait pas la loi Léonetti. Je veux bien entendre ceux qui parlent de la sédation comme une hypocrisie (y a t’il une différence fondamentale entre euthanasier et sédater ? ou est-ce un simple jeu de sémantique ? C’est affaire de perception perso), mais le hic c’est que même la sédation, personne ne sait de quoi il retourne et ne veut l’appliquer…

      1. doume

        La décision est (censée être) discutée de façon collégiale en essayant d’obtenir l’unanimité, mais c’est un médecin qui prend la décision au final …

        1. Cilou

          C’est vrai… Et je ne le sais que trop, pour être professionnellement passée par là… Quand on n’est pas d’accord on doit suivre quand même.
          Qui décide ? Qui devrait décider ? Vaste question…
          Il n’y aura jamais de réponse absolue de toutes façons, on trouvera tjs un cas qui ne rentre pas dans les clous. Ainsi vont la vie et la mort.

  15. odile

    c’est beau
    le bouton c’est bien je n’aurais pas pu
    j’ai dû lui dire lâche prise
    on t’aime, pars et déjà je m’en veux encore
    à 19 ans mourir c’est juste l’enfer

      1. Mésange

        Pouvoir dire à quelqu’un “lâche prise” alors qu’on l’aime… je trouve justement que c’est une belle preuve d’amour.
        S’il l’a fait, si jeune et alors que lui aussi vous aimait bien sûr, c’est certainement que la “vie” était devenue trop difficile pour lui et qu’il n’en pouvait plus de lutter.
        Je joins de douces pensées à celles de Grand.

    1. Cmoi

      Mourir c’est l’enfer, mais Odile, même si tu t’en veux tu as été là pour l’accompagner lui tenir la main et lui dire qu’elle pouvait partir et même si pour toi son absence est un déchirement quotidien tu lui as fait donner la plus belle preuve d’amour… tu l’as laissé partir.
      Même si c’est ringard de le dire je te prends virtuellement dans mes bras pour que tu puisses pleurer, et surtout garde d’elle les souvenirs les plus doux et les plus marrants et parle d’elle et prononce son prénom de cette manière elle ne sera pas tout a fait partie.
      Bises Martine

    2. marie

      tu as fait VRAIMENT ce qu’il fallait, les Bouddhistes ont des rites très particuliers d’accompagnement aux mourants dont celui que tu as fait , n’est aucune culpabilité, tu lui a permis de s’endormir en paix, c’est juste pas l’enfer de partir en entendant “on t’aime” après on devient des poussières d’étoiles légères et lumineuses…. je passe beaucoup de temps à les aimer et les regarder la méga bise

      1. odile

        merci de vos mots doux
        je sais tout cela
        il n’empêche que ce sont des gestes ou des paroles d’un poids énorme
        mon fils souffrait mais le silence nous a assourdis
        je l’entends toujours

    1. marie

      Partout mais c’est pas évident de le voir et de l’entendre . Les z’hommes l’ont appelé Dieu mais en fait son nom c’est petite Lumière Têtue, vacillante au grès des aléas de la vie, arrive un jour où on doit rendre cette clarté au monde à l’ Eternité , je sens que tu ne me crois pas… alors pourquoi dit on “ce truc était du Feu de Dieu” ha ha ha

  16. Cmoi

    Tellement vrai, tellement dur, tellement humain
    Parce-que je suis en sursis que je suis passée tellement près, j’ai fais une déclaration dans laquelle je demande qu’il n’y ai pas d’acharnement thérapeutique pas de réanimation et que lorsque je le demanderais on m’aide a partir;
    Car je ne veux pas repasser par les mêmes souffrances physiques mais surtout psychologique;
    Et même si je suis soumise a certaines règles de surveillances, je vis chaque jour comme un vrai bonheur et je profite de mes enfants et de mes petits enfants, ce qui me permettra le moment venu de ne rien regretter.
    En tout cas Doc encore une magnifique histoire pleine d’amour de compassion et d’humanité comme tu sais si bien les rapporter.
    Pleins de câlins et de bisous.

  17. vivent

    il y a quelques années, j’aurais aimé que l’on me montre le “bouton vert” quand ma mère agonisait dans sa chambre d’hôpital. Toujours au top BIBI. Merci pour toutes ses histoires touchantes ou rigolotes mais qui ne laissent jamais indifferent

  18. RdT

    Les équipes de Soins Pa’ nous disent et redisent qu’il n’y a pas besoin d’appuyer sur le petit bouton vert, dès lors qu’il n’y a pas de souffrance… Que c’est la douleur physique et/ou morale qui entraîne la demande d’en finir…
    Je ne cesse de m’interroger…

  19. Herve CRUCHANT

    Si j’étais humain, j’aurais volé ce texte à la douce Cilou et je dirais çà : “Le principe du double effet de la loi Leonetti, c’est exactement ça… On peut (doit ?) mettre la dose d’antalgique nécessaire au soulagement, quelles qu’en soient les conséquences. Soulager, quel qu’en soit le prix. Même si le prix, c’est la mort. Trop peu de médecins le savent…”.

    Ce qui m’ennuie, moi, c’est de voir surgir l’institution dans les moments les plus intimes et privés de nos existences. Naissance. Procréation. Education. Labeur. Mort. Mœurs humaines sociétales. J’aurais aimé avoir ces instants à moi seul; mon privilège perso; comme marque de le reconnaissance de mon être, théorème humain unique, digne et respecté comme tel. Au lieu de cela, même si je nais en solo avec ma mère, je suis enregistré à l’état civil; j’aurai à déclarer mes enfants; j’aurai à subir la reproduction intellectuelle officielle de la société officielle; j’aurai à gagner ma vie dans un jeu pipé par d’autres où je serai toujours perdant; et je devrai mourir par la volonté d’autrui.
    En arrivant, j’aurais aimé être dans une famille aimante et solidaire; aimer des femmes et des hommes et leur faire l’amour et des enfants peut-être, apprendre l’essentiel de la vie comme écouter, goûter, caresser, sentir, voir la nature Gaïa et Pachamama; apporter ma force physique et mon amour intellectuel à mes semblables pour que nous soyons tous ensemble heureux; mourir comme meurt un être humain: maintenu debout par la tendresse de ceux qui vous aiment. Qu’on me tende la coupe pour le voyage. Mais c’est moi, et moi seul, qui en boirait le breuvage. Et que personne -personne- et surtout pas ma fille, souffre avec moi de mon départ; échange ma souffrance contre la sienne; qu’une dialectique pompeuse appelle cela ‘délivrance’.

    J’ai une histoire vraie à vous raconter. Il y avait une fois, une infirmière et un toubib qui travaillaient ensemble. Ils s’aimèrent et vécurent ensemble toutes les merdes habituelles de la vie. Ils eurent de beaux enfants et petits enfants. Ils vécurent longtemps. Un jour, le toubib alla se coucher comme à l’accoutumée. Il eut envie de tousser. Toussa. Et mourut. A quatre-vingt quinze ans. Sa femme est décédée deux jours plus tard à quatre vingt douze ans. Pour le suivre. Après avoir bu un verre de porto pour le voyage. Ils avaient préparé ensemble ce petit flacon; pour se donner la force et le courage de ne pas rester seul(e) si la mort venait foutre leur vie en l’air.Pour rester ensemble de leur propre volonté. Ils furent incinérés ensemble.
    Peut-être que d’autres gens qui s’aiment se préparent des portos pour leur voyage. Pourvu que ce soient eux qui se les servent et qui les boivent. Personne n’a rien à redire à çà. Surtout pas les juges et autres prêtres d’autres semblables malsaines confréries.

    nb : quant aux quatre questions posées : désolé, face au concept dieu, je suis en panne des sens.

  20. Ahava

    J’ai posé ces questions à un professeur de talmud.
    – pourquoi on dit que dieu est UN?
    – pourquoi tu dis qu’il est partout et dans toute chose?
    Il a répondu:
    – Parce qu’il envoie le bon et le mauvais et que tous les deux ont une raison d’être. Il se peut qu’on ne comprenne jamais ces raisons et qu’elles nous échappent toujours.

    Je ne suis pas convaincue. Je n’arrive pas à savoir…Je ne saurais probablement jamais.

  21. christine

    Hélas, parfois les pompes sont d’un autre modèle, et il n’y a pas de bouton qui clignote, ou alors, c’est verrouillé…
    Bibi, quand même, l’histoire est belle, mais elle essaie de cacher qu’il s’agit de la pire des lâchetés que celle qui consiste à demander aux proches de prendre eux mêmes la décision. Venant des médecins, le geste serait passé inaperçu la plupart du temps, la mort serait arrivée dans sa logique et les proches n’auraient pas eu le poids de l’acte à porter par dessus leur deuil.
    Les soignants devraient comprendre que leur travail consiste aussi à nous accompagner jusqu’au bout, et non pas à “laisser mourir”… Humaniser la mort, ça fait partie intégrante du soin. Comprendre cela permettrait aux soignants de ne pas se défiler … Je suis peut-être dure, mais, pardon, j’ai traversé de ces situations de lâcheté de leur part…
    l’euthanasie passive, le “laisser mourir”, dites moi donc quelle différence avec l’abandon ?

    1. O.

      @Christine
      Je ne comprends pas bien votre commentaire … “venant des médecins, le geste serait passé inaperçu” ?
      En tant que soignant, on essaye d’accompagner comme on peut l’entourage. En tant que soignant, on se bat pour la vie. Mais lorsqu’il n’y a plus rien à faire, que sommes nous supposer faire ? Quant à humaniser la mort, qu’est-ce que ça veut dire ?
      “Comprendre, cela permettrait aux soignants de ne pas se défiler” Se défiler de quoi ? Nous sommes aussi impuissant que tout le monde face à la mort imminente. Nous faisons face à la mort tous les jours dans les services, à domicile, cela ne nous laisse pas de marbre … Et puis qui sommes-nous pour décider si quelqu’un doit vivre ou mourir ?
      “Laisser mourir” … nous ne laissons pas mourir, nous ne nous acharnons pas, là est la nuance. A quoi ça servirait de torturer une personne avec des examens invasifs, des traitements douloureux, alors qu’il n’y a aucune autre issue ? Ou serait le respect de la dignité humaine ?
      Vous avez sans doute vécue une situation terrible qui vous fais dire ces choses. Seulement, il n’y a pas de lâcheté, seulement de la peur sans doute (car qui n’a pas peur de la mort ? A part Chuck Norris …) et de l’impuissance surtout !
      Peut-être ai-je mal interprété votre commentaire, peut-être suis-je naïve de croire que tous les soignants réfléchissent de cette façon … Mais je ne vois pas là de la lâcheté. Quant à savoir à qui revient la décision de l’euthanasie … je ne saurais y répondre.

      1. christine

        @O.
        clarifions donc ma phrase.
        “venant d’un médecin, le geste serait passé inaperçu et la mort serait venue dans sa logique”
        ça veut dire que nous autres, les malades, les familles, n’avons pas la compétence pour juger la dose de médicament dans la perfusion qui soulage. Quelqu’un est mourant, et là, il meurt, par sédation profonde qui n’est pas obligée de se crier sur les toits.
        Est ce plus clair ?
        mon expression “laisser mourir” ne doit pas s’entendre comme le contraire de “acharnement thérapeutique”. Puisqu’il faut mettre les points sur les I, “laisser mourir” c’est dérouler le protocole de soins palliatifs, et si ça dure trop, allez, au bout d’une semaine, un exemple vécu, décider de réduire l’hydratation puisque décidément la dame est toujours là avec ses larmes, ses pauses respiratoires et sa bouche sèche. et là, quand même, au bout de 10 jours, elle rend les armes, seule, au petit matin dans sa chambre d’hôpital.
        Et cette équipe de soignants là, elle a fait durer 10 j une agonie, ayant décidé de l’abstention des soins le jour de son AVC, et on nous disait “ça ne sera pas long”. Qu’est ce qu’elle a fait de ces 10j sacrés de vie, la dame ? et l’équipe soignante, qui ne savait que répéter “c’est un problème de société” en réponse à la colère montante de la famille….
        alors, notre Bibi, il a encore du boulot question réconciliation soignants-soignés….

        1. doume

          Ecrit sans aucune agressivité de ma part et en mettant à part les agonies douloureuses mais : Trop long pour qui ? Pourquoi considère-ton qu’une belle mort est une mort rapide ? Voir même mourir sans s’en apercevoir, dans son sommeil ou subitement.
          Un des problèmes de notre société, c’est l’escamotage de la mort, voir même son côté scandaleux.
          NB LES SOINS DE BOUCHE, BORDEL !!!

          1. christine

            @doune
            je vais essayer de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à m’accrocher à ce fil et à répondre sans fin. ceci sera donc mon dernier commentaire sur ce point, je l’espère.
            les soins de bouche étaient faits, bordel. c’est bien pour ça, que nous, la famille, on prenait conscience du fait qu’on aurait pas su l’assumer à domicile… on ne sait pas faire… et nous aussi on a peur.
            après, sur la durée de l’agonie trop longue pour qui ????
            ça me rappelle trop la sage-femme qui prétendait qu’une relation mère-enfant ne pourrait pas s’établir sans la douleur…
            cette question n’a pas de sens. que devons nous expier au moment ultime ? allez, courage, dites tout ce que vous avez dans la tête !
            cette Dame, elle, n’avait pas mérité ça, ô non !

    2. Claire.v

      Je ne pense pas qu’il y avait de la lâcheté, derrière le geste de cet infirmier. Je ne dis pas que c’était la bonne solution ou la bonne manière mais cet infirmier a eu du courage. Oui, parce que devant cette situation inextricable, il a entrouvert une porte. Une porte vers la libération. Certes, la famille n’aurait pas dû avoir à prendre cette décision seule devant son petit bouton vert et c’est justement pour cela que l’on demande une vrai loi, de vraies solutions. Mais au lieu de ne rien dire, rien faire, il a apporter une solution. Ce soignant-là ne s’est pas “défilé”. Il n’aurait pu faire autre chose, c’était le seul geste qu’il pouvait faire sans risquer son diplôme, parce que lui, il savait bien qu’appuyer sur ce bouton en toute connaissance de cause, c’est de l’euthanasie. Et c’est interdit. Laissez le choix à la famille, ce n’était pas lâche. Ce n’était pas “filer la patate chaude” à la famille. C’était donner un choix, ce choix est dur, certes. Mais au moins, il existe.

      “Les soignants devraient comprendre que leur travail consiste aussi à nous accompagner jusqu’au bout, et non pas à « laisser mourir »” J’ai l’impression que… tu dois avoir de mauvaises expériences pour dire ça donc je ne remets pas en question mais accompagner vers la mort, c’est justement ça. Laisser mourir dans les meilleurs conditions, augmenter les antalgiques pour soulager la douleur même si cela doit entraîner la mort. Laisser des antibiotiques pour éviter une surinfection qui causerait de la souffrance supplémentaire. Laissez des soins, ce n’est pas forcément s’acharner, c’est aussi accompagner du mieux possible.

      Je comprends votre colère, peut-être que l’équipe à manquer de tact en vous disant que c’était un problème de société à ce moment-là, sans doute. Même si c’est vrai. Ils n’avaient peut-être pas d’autres choix, d’autres moyens et parfois la communication est difficile, la compréhension de la famille limitée. C’est normal.

      Et c’est aussi pour ça qu’on veut une loi claire et précise. Qui ne laisse plus d’ouverture douteuse et dangereuse vers le “je pousse la seringue de morphine” mais qui donne un vrai cadre. Parce que les soignants sont parfois fragile, eux aussi et qu’il vaut mieux un cadre et une décision collégiale qu’un infirmier, seul, devant son patient agonisant, douloureux et sa respiration erratique et sa seringue de morphine qu’il suffirait de pousser un peu avec tous les doutes que laissent la loi imprécise et la conscience professionnelle qui ne sait pas vers quel côté pencher…

  22. Carole

    Quand ça devint absolument intolérable pour mon papa, un jour funeste de septembre 2001, un médecin a appuyé sur ce petit bouton vert. C’était en France et il risquait, risque encore temps, mais je ne pourrais jamais assez le remercier d’avoir écouté et entendu mon papa. Jusqu’au bout il était un être humain pour ce médecin et pas seulement un cas médical

  23. Lola

    Imaginer ce que cache votre dernière phrase me fait froid dans le dos. En tant que fille aimante, a-t-on le droit ou le devoir de mettre fin à la vie de son père ? Notre devoir n’est-il pas plutôt d’accompagner celui qu’on aime, d’essayer de l’apaiser, de rendre ses derniers instants les plus doux possibles, au lieu de brusquer la mort ?
    Je pense que la douleur ne justifie pas tout, il me semble que nous sommes bien peu de choses pour décider du moment où nos proches doivent quitter cette terre.. Et respecter leur mort, n’est-ce pas les aimer jusqu’au bout de leur vie ?

  24. J.

    Bonjour
    Tout le monde se souvient de Mme Sébire Chantal, du jeune Vincent Humbert et de sa courageuse Maman, et de tant d’autres…
    Leurs destins m’ont marquée, ça m’arrive de repenser à eux… Pourquoi n’aurait on pas le droit de pouvoir “appuyer sur ce petit bouton vert”?, ou de le faire savoir ? Pourquoi un pays comme le nôtre a encore tant de retard sur ce sujet ?
    Beaucoup de questions – peu de réponses

    Merci de continuer à écrire, de nous faire partager ces histoires (qui donnent à réfléchir )… J’espère que vous nous écrirez encore longtemps !!

    J’ai beauuuucoup offert votre livre comme cadeau de fin d’année, et, je continue à l’offrir aux gens que j’aime, pour qu’ils puissent ressentir la beauté de votre écriture, et qu’ils puissent avoir les mêmes sentiments que j’ai en vous lisant…..

    J’ai également plaisir à lire tous ces commentaires, qui font partie intégrante de l’histoire que vous vivez.

    Bonne et loooooongue continuation, au blog, à vos carrières de médecin et de (jeune) écrivain. (J’espère un nouveau livre bientôt, enfin, je ne pense pas me tromper en écrivant “nous le souhaitons tous et toutes”)

    À très bientôt

  25. Martine et Ratko

    On a laissé le clignotant vert de l’hôpital. Il n’avait plus d’horizon. Mais, merci Boris d’avoir passé tous les feux verts pour emmener ton papa là-bas, pour y reposer en paix.
    Pour celui qui reste, la mort n’est pas plus douce, elle est plus étrange et laisse une part aux rêves, le regard tourné vers le ciel pour l’éternité.

  26. Aurore

    Bonjour,

    Fervente lectrice depuis le début du blog (et grande fan de ton style de narration). Et là je dois dire que tu as magnifiquement, judicieusement, vraiment bien abordé le sujet! J’ai été plus que touchée par ce texte et j’espère aussi que quelqu’un appuiera sur ce bouton vert pour moi!

    Bonne continuation Bibi 🙂

  27. CdA-rgentine

    IL Y A DES MOTS QUI PRENNENT TOUTE L’AMPLEUR DE LEUR SENS A CERTAINS MOMENTS DE NOS VIE…LES MOTS”SOUFFRANCES”ET”DOUTER”SONT POUR MOI,DE CEUX-LA…POUR CEUX QUI SONT AUTOUR DU LIT,POUR LES MEDECINS,QUI N’ONT PAS FORCEMMENT NON PLUS TOUTES LES DONNEES(EN PARTICULIER AFFECTIVES) POUR PRENDRE DES DECISIONS AUX CONSEQUENCES PARFOIS IRREVERSIBLES(A QUAND UN VOYAGE POSSIBLE,DANS LES PENSEES DE CEUX QUI NOUS SONT CHERS ET QUI SOUFFRENT,UN ALLER-RETOUR DANS CE QUE SOUHAITE VRAIMENT L’AUTRE A UN MOMENT CRITIQUE?)…CONTINUER A VIVRE AVEC LE POIDS DU DOUTE…AI-JE PRIS LA BONNE DECISION???@HERVE:J’AI BEAUCOUP AIME TON ANALYSE,et l’histoire de ces deux petits vieux qui trinquent me semble tres poetique ET belle…meme si elle ne resout pas(loin s’en faut)tous les cas de figures,je pense en particulier,quand il s’agit de jeunes qui souffrent…et a ce propos,je t’envoie de tendres pensees sinceres pour toi,ODILE,dont l’histoire m’a bouleversee…@BAPTISTE:aucune des questions mentionees,par B.Scott,mais la mienne,quand je te lis:(pourquoi on n’a pas tous,le talent du Doc pour ecrire?)POURQUOI LUI…AUTANT????(sourire TRES malicieux)

  28. Emilie

    Quelqu’un a dit: “conduire vite et mourir jeune”.
    D’autres voudraient “mourir vieux et en bonne santé. S’endormir un soir et ne jamais plus se réveiller”
    Les choses sont souvent moins radicales et beaucoup plus longues.
    La mort est, avec la naissance,la seule véritable égalité de droit sur cette terre.
    Qui que nous soyons, nous en passerons tous par là et ce jour là nous serons seuls.
    Alors pourquoi ne pas simplement permettre aux gens de rédiger des directives anticipées, et surtout faire en sortes qu’elles soient appliquées.
    Cela éviterait , dans pas mal de cas, aux autres (famille, soignant ou juge) de décider pour autrui.
    En France nous avons du mal avec l’idée d’aider à mourir.
    Mais est il vraiment plus humain de forcer le corps à vivre lorsque l’esprit est parti depuis longtemps, ou lorsque le corps n’est plus que souffrance et condamnation?
    Je n’ai pas les réponses aux montagnes de questions que cela soulève mais je sais juste que j’aimerais mourir comme je vis, en femme libre de penser et d’agir, maîtresse d’elle même et de ses choix.

  29. Elle

    Pour répondre à B.Scott, s’il m’est permis de le faire ici, ma question serait: « Pourquoi le Chat ? » Bien sûr !

    Oui, dis moi Dieu!
    Je peux même te le slamer si tu veux !
    Pourquoi le chat ?

    Pourquoi le chat de mon voisin vient-il dans mon jardin pour faire ses besoins ?
    Pourquoi le cha rmant infirmier du jour met-il autant de cœur à signaler le bouton vert ?
    Pourquoi le cha blis est-il meilleur que l’entre-deux-mers ?
    Pourquoi le Cha rles d’ Angleterre a-t-il épousé la belle puisque c’est la moche qu’il aime ?
    Pourquoi le cha fouin de Judas a-t-il autant de descendants ?
    Pourquoi le cha teaubriand est-il exclu de mes menus?
    Pourquoi le chat de la Mèr’Michel n-est-il jamais revenu ?
    Pourquoi le cha hut nuit et jour dans les rues pendant les Fêtes de Bayonne ?
    Pourquoi le cha rbon de Lorraine ne peut-il plus nourrir ses hommes ?
    Pourquoi le cha rlatan sur le marché escroque-t-il les vieilles dames ?
    Pourquoi le cha noine de ma paroisse est-il le père de trois filles?
    Pourquoi le cha r d’assaut dans les rues et sur les avenues ?
    le cha rnier aux abords de la ville ?
    le cha timent des quatre piquets ?
    Pourquoi le cha grin de ma mère ? Pourquoi son fils de vingt ans à la guerre ? Dis ! Pourquoi ?
    Pourquoi le cha rabia des petits nous met-il le cœur en joie ?
    Pourquoi le cha badabada des grands nous met-il le corps en fête ?
    Pourquoi le cha cal de banquier ne trouve-t-il jamais son maître ?
    Pourquoi le cha rme de Julie provoque-t-il un tel tapage ?
    Pourquoi le cha rivari chez les paparazzi autour du Roi François ?
    Pourquoi le cha cun pour soi est-il si présent dans nos vies ?
    Pourquoi le cha teau en Espagne qui cristallise nos espoirs ? Et
    le cha teau de cartes et le cha teau de sable?
    Pourquoi le cha pitre Un de la Bible nous raconte-t-il des bobards ?
    Pourquoi le cha rmeur de la maison d’en face ne voit-il pas que je le kiffe ?
    Pourquoi le cha pon toujours trépasse le jour où le Père Noël passe?
    Pourquoi le cha peau noir et blanc pour la Dame? Et
    Pourquoi le Cha nel tip-top pour la voleuse d’âmes qui attend en salle d’op?
    Pour qui le cha rdonneret vient-il chanter les jours de pluie ?
    Pourquoi le cha riot de l’infirmière nous réveille-t-il bien trop tôt quand on est à l’hosto?
    Pourquoi le chat de ma sœur a-t-il cru qu’il pourrait traverser la rue sans se faire écraser ?
    Pourquoi le cha rgé de clientèle est-il aussi souvent démotivé ?
    Pourquoi le cha rpentier que tu connais n’a pas construit un toit à chacun d’entre nous?
    Pourquoi le cha peron rouge a-t-elle fait confiance à ce pervers de loup ?
    Pourquoi le cha let du chanteur est-il à Gstaad plutôt qu’à Chamonix ?
    Pourquoi le cha rcutier des halles fait-il de si mauvaises saucisses ?
    Pourquoi le cha sseur ne s’est-il pas méfié du lapin de Goya ?
    Pourquoi le chat de Geluck ne t’inspire-t-il pas ? Ton église se remplirait !
    Pourquoi le chat Potté si joliment botté a-t-il fait un flop au ciné?
    Pourquoi le cha rme de Clooney suffit-il pour vendre des machines à café ?

    Voilà Dieu ! Si je te rencontrais, avec cha nous pourrions faire la causette !
    Ah ! J’oubliais ! Encore une question
    Pourquoi cha que jour que tu fais une ride se creuse à mon front ?
    De ça aussi nous parlerons…

    1. Elle

      @Grand33
      Je veux bien être votre ambassadrice sur ce coup là !
      Pour vous je demanderai ” pourquoi le Chablis est-il…moins bon … que l’entre-deux-mers?”
      C’est mieux comme ça ? 🙂

  30. marie

    parce que s’il n’y avait pas eu le chat… les souris auraient proliféré ,
    se rassasiant des récoltes péniblement engrangées,
    l’humanité n’aurait pas prospéré
    mèze mèze mèze
    ça a buggé,
    elle a inventé le Dieu pouvoir et le Dieu argent
    faut-il en vouloir aux souris pour autant?

  31. Lise

    je peux ?

    y’a un petit bonhomme, là haut, dans les étoiles, qui lira peut-être ces quelques mots ….

    aimer l’autre, c’est vouloir son bien-être, avant tout, avant le sien propre
    c’est refuser, de toute son âme, de toutes ses tripes, de le laisser souffrir si l’on sait que l’on peut allèger cette souffrance
    quitte à porter sur soi, à jamais, le poids de cette décision ultime …

    comprenne qui pourra.

    1. Cilou

      Lise, douce Lise… Je ne connais pas de mots qui rendraient justice à ton courage et l’admiration que je te porte. J’espere pouvoir un jour te serrer dans mes bras. Je t’embrasse, fort, fort…

  32. Nuts

    Avez vous lu “une larme m’a sauvée” (récit tiré de la réalité).
    Il ne traite que d’une facette de ce difficile débat mais c’est un avis de patient que l’on a rarement .
    Je vous le conseille

    1. ANNE

      Merci d’avoir signalé ce livre “une larme m’a sauvée”, que je recherchais depuis la publication de cette dernière chronique et de ses commentaires. C’est un avis de patient, pas de proche impatient car éprouvé dans ses tréfonds. Paix à tous

  33. Lise

    marie, mésange ….

    merci pour vos messages

    cécile

    merci pour ton message, mais je ne suis en rien admirable, je te l’affirme
    de courage, je n’ai pas su en faire preuve au coeur du cyclone …
    il y a tant de choses que j’aimerais pouvoir faire mieux avec le recul …
    il y a des choses tellement douloureuses, tellement inacceptables, tellement révoltantes qu’elles en deviennent presque irréelles lorsqu’elles surviennent
    et on traverse de telles épreuves comme déconnecté de soi, sans véritable lien avec la réalité …
    on se laisse porter, un jour après l’autre, sans vraiment intégrer les informations, parce qu’on les rejette avec fureur
    oui, j’aurais aimé accompagner mon tout petit mieux que je n’ai su le faire …
    c’est juste que j’étais noyée sous les flots de mon chagrin ….
    alors je m’en remettais aux équipes médicales, pleinement
    je me souviens juste de ma peur de ne pas être à la hauteur de ce qu’on attendait de moi …
    je me souviens juste de ces sanglots lourds qui m’envahissaient dès que j’ouvrais les yeux, la nuit …
    je me souviens de ce soleil qui avait l’insolence de briller encore alors qu’il me semblait éteint pour toujours …
    pour toujours ? finalement, non
    et c’est un prodige dont je ne cesse de m’émerveiller de me dire qu’on peut retrouver de la joie, et avancer quand même, malgré ce morceau de soi qui nous manque ….
    car aujourd’hui, je sais qu’il est là, dans mon coeur, dans ma tête, dans le sourire de ses frères
    il nous accompagne, à sa manière, et veille sur nous

  34. Biscotte

    Il me semble que d’après la loi, l’infirmier (ou un médecin) aurait pu lui-même appuyer sur le bouton, la loi autorise l’augmentation des doses autant que nécessaire pour calmer la souffrance dans un cas comme celui-ci, même si mort s’en suit.

  35. ANNE

    Vous connaissez les livres d’Elisabeth Kübler-Ross, médecin pionnière en accompagnement des mourants et en soins palliatifs ? C’est à lire pour tout ce qui a trait aux différentes questions supposées évoquées ces derniers jours avec cette chronique, ça éclaire : ) vraiment

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