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Les aides-soignants, les chieurs, un peu de vulgarité, Hemingway et le suicide.

Les aides-soignants, les chieurs, un peu de vulgarité, Hemingway et le suicide.

Je sais, mon titre est… Bref… Vaste programme !

Alors voilà, y a pas de raison que je ne parle pas non plus de ces patients-là. Lesquels ? Les chieurs. Si, si, je vous assure, ils existent.
La dernière fois, Millie la Walkirie en a fait les frais : Mme Chichi appelle Millie une, deux, trois fois. Toujours quelque chose qui ne va pas, Mme Chichi.
Et puis surtout, cette manière-là de parler aux gens : de haut. Chichi l’Impératriche est dans la place et elle entend bien le faire savoir.
– Le thé est trop froid.
– La choupe est trop chaude.
– Refermez la fenêtre, je chens un courant d’air (précisons que la patiente n’est ni cul-de-jatte, ni invalide. Même qu’elle a des jambes et qu’elles fonctionnent très bien !)

Un jour, la patiente se penche sur le badge que porte Millie :
– Quoi ! Vous êtes docteur ?!?!
– Oui.
– Si j’avais chu, je ne vous aurais pas parlé chur che ton-là : je penchais que vous n’étiez qu’UNE aide-choignante !
Comme dirait Mamie : “En voilà une qui sait manier la pompe à merde et qui fournit très bien la matière première”.
Une fois n’est pas coutume, je m’adresse directement à tous les monsieurs et madames Chichis qui me liraient :
– Un jour, M’sieur et M’dame Chichis, vous serez vieux. Genre très, très vieux. Même que côté sphincter, la guillotine à boudins ne fonctionnera plus très bien. Devinez qui nettoiera ? (1)
QUI prendra une lingette pour bébé ultra-douce/sans alcool/ni parfum/ni paraben et vous retapissera la fosse septique en Hôtel Hilton ? C’est pas Millie, c’est pas BB, pas Georges Clooney non plus (de toute façon, le con s’est perdu dans l’espace avec Sandra Boulotte).
Ce ne sera “qu’UNE aide-soignante”. Et je ne vous parle même pas du temps qu’elles prennent pour faire manger, marcher, parler, laver, écouter, jouer, lire, échanger, veiller, avertir, prévenir, masser, soulever, supporter, entretenir… enfin bref, toutes ces choses que personne d’autre “qu’UNE aide-soignante” ne saurait faire. Le “soin”, ILS et ELLES prennent vraiment soin. Même des Chichi Impératriche.

(1) : à la question “devinez qui nettoiera ?”, ceux qui ont répondu “Tony Danza” ont perdu. (2)

(2) : ceux qui savent encore qui est Tony Danza riront. Ceux qui ne le savent pas ne riront pas, mais consolez-vous : ça veut dire que vous êtes trop jeunes. C’est une chance. (3)

(3) : à la lecture de la précédente phrase, il est possible que ceux qui ont ri en se souvenant de Tony Danza se sentent vieux. Rassurez-vous, la vieillesse, c’est comme le plomb : tout est dans la tête (comme disait Hemingway avant de se tirer une balle dans le carafon) (4)

(4) : parce qu’on ne sait jamais : À LIRE

[ On dira peut-être que ce texte est démago… Je m’en fous car, je me souviens, c’était en deuxième année, j’avais prescrit du paracétamol à un patient. L’aide-soignant est venu vers moi et il a murmuré -pour ne pas être entendu du chef et éviter que je me fasse tartariser- “Baptiste, madame Michu est allergique au paracétamol. Elle fera un œdème de Quincke si tu ne modifies pas ton ordonnance.”
Oui, on dira peut-être que ce texte est démago… Je m’en fous. Je n’ai pas oublié ce jour-là. ]

PS : comme disait Hemingway : “Si tu as aimé l’article, tu peux le partager sur Facebook, juste là en bas à droite…”
(Quoi ? Il n’a pas dit ça ? Ah…)