La mère du monde entier.

Alors voilà la mère du monde entier.

C’est une femme, elle s’appelle Amma.
La première fois que j’entends parler d’elle, je me dis “non, ça n’existe pas un être comme ça, c’est impossible”. Ou alors elle vient d’une autre planète. Heureusement pour nous, cette planète est la nôtre.
Amma, la première fois que je la vois en vidéo sur mon ordinateur, je me dis “non, elle ne va pas faire ça !” :
– dans la pénombre d’une pièce, on la voit approcher d’un lépreux et le prendre dans ses bras. Très fort et longtemps. Elle le berce. Très fort et très longtemps. Elle embrasse avec tendresse chaque plaie béante, elle lèche chaque petite suppuration. Ensuite elle reprend le lépreux dans ses bras et le berce encore.

Lui, il s’abandonne et pleure. Avec sa maladie, il ne doit pas avoir eu de contact humain depuis des mois.
Je suis là, je reste tétanisé par ce que je viens de voir. Cette femme lèche le pus qui s’échappe des plaies et nettoie la chair rongée par la maladie à petits coups de langue primitifs.

Amma prend les gens dans ses bras : cela s’appelle “l’étreinte” ou le “Darshan”.

Elle fait cela depuis des années. Sans relâche. Les gens font la queue. Parfois trois jours. Elle les prend dans ses bras, inlassablement. Elle a serré plus de 30 000 000 de personnes à ce jour. Je crois que c’est du soin, noble et désintéressé.
On a tous l’espoir que quelqu’un nous attende quelque part pour ouvrir grand ses bras et nous étreindre, nous dire que cela va aller, que oui C’EST difficile, oui C’EST douloureux et effrayant, mais que cela va aller.
Elle le fait.
Amma. “La mère” en Hindi.
Elle le fait.
Elle ouvre ses bras.
L’Homme est une horloge dont les rouages cassent comme porcelaine. On peut tout lui reprocher : il fait la guerre, invente le génocide, le viol, la torture et le meurtre de masse organisé. Et parmi tout cela, parmi le cliquetis des armes, le crissement des lames, la lueur rouge des incendies et les cris qui s’achèvent, il y a Amma.
La mère.
Celle qui lèche les plaies des lépreux avec sa langue.
La mère.
Vraiment.

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La beauté des mères.

Alors voilà le petit Henri qui a rongé le coin d’une plaquette d’Ariel en poudre. Vous savez, le petit carré qui s’effrite entre les doigts quand il est mouillé. Sa mère l’amène aux urgences.
– Il n’a pas mis grand chose à la bouche, je lui ai tout enlevé, tout nettoyé avec de l’eau…
Moi, d’humeur joueuse :
– Il fait des bulles ?
Sa mère, premier degré (en même temps c’est une mère) :
– Non, pas encore.
– C’est quoi la marque de la lessive ?
– Ariel.
– Ah ! Ariel, ça lave plus blanc que blanc…
L’enfant étant métissé, la remarque est très drôle (en même temps : ma grande sœur est noire, c’est de l’humour communautaire par procuration, je peux me le permettre).
Je demande conseil à Chef Reine Espagnole :
– Tu peux le laisser partir.
– On doit faire quelque chose ?
– Tu lui fais boire beaucoup d’eau, dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
(J’ai bien envie de lui demander si après l’avoir fait boire je dois le secouer trente minutes la tête en bas le temps que le programme court se termine mais Chef Reine Espagnole s’occupe d’un AVC alors…).
Moi, de retour dans la chambre, encore joueur :
– Alors ? Toujours pas de bulles ?
Que c’est beau une maman, que c’est VRAIMENT très beau une maman :
– Je regarde bien mais non, toujours pas. C’est plutôt bon signe ?

PS : alors voilà, en tenant ce blog, j’essaie (dieu que c’est dur !) de garder une neutralité bienveillante vis-à-vis des faits qui me sont relatés. Je ne suis pas lisse, les choses ne glissent pas sur moi… Je suis quelqu’un de révolté. J’aime l’être humain, je l’ADORE. Mais j’ai mes coups de gueules. Ils n’ont pas leur place ici (((( Martine et ses lasagnes s’en souviennent encore ! )))
Mais ils ont leur place sur l’édito que m’offre chaque mercredi l’équipe du Huffington Post. Cette semaine, je suis en colère et je les remercie infiniment de me permettre de crier haut et fort mon indignation sur la souffrance d’un jeune patient qui m’a bouleversé l’autre soir :

http://www.huffingtonpost.fr/dr-b/importance-gay-pride_b_3382974.html

Le sens des priorités.

Souvenir de l’externat

PS : j’annonce pour ce post, le moindre commentaire déplacé finira à la poubelle…
Bon week-end à tous et profitez !

Alors voilà la jeune femme qui vient d’accoucher, elle est en service de “suites de couches pathologiques” et je dois l’examiner.
Elle refuse : elle n’a pas son voile, je ne rentre pas dans la chambre tant qu’elle n’a pas son voile. Ou alors il faut que je sois une femme. Comme je n’ai pas prévu de me faire châtrer aujourd’hui, je préfère attendre dans le couloir, croisant les doigts pour qu’elle ne soit pas en train de se vider de son sang.
LE sage-femme (ou maïeuticien, quel beau mot que nous utilisons trop rarement !) ne peut pas rentrer non plus. Il n’a, lui non plus, pas prévu de devenir une femme.
On attend.
Je peste dans mon coin. Dans un hôpital public, ce comportement est intolérable. Il sexualise une relation soignant-soigné qui NE DOIT PAS être sexualisée. C’est mon avis.
Entre vous et nous il n’y a pas de sexe féminin, il n’y a pas de sexe masculin. Il y a des humains couchés et des humains debout chargés de les relever. On est là pour remettre les patients sur les rails de leurs vies.
Point barre.
Le reste n’a sa place que dans une église, une synagogue ou une mosquée.
J’en suis là de mes réflexions quand le compagnon arrive, fichu noir à la main, entre dans la chambre et ressort deux minutes plus tard :
– C’est bon, elle a son voile.
J’entre en me disant que le plus difficile -la déshabiller- reste à faire…
Erreur !
Effectivement, elle a son voile. D’ailleurs, elle n’a que cela. Elle est sur son lit, fichu noir autour des cheveux et… c’est tout. Les jambes grandes écartées, le soutien-gorge bien rangé dans le tiroir, elle est prête à être examinée.
Tout va bien, elle a son voile. Elle est nue mais voilée.

J’aime bien le sens des priorités de nos religions, je veux dire, j’aime VRAIMENT le sens des priorités de nos religions.

Une question sans réponse.

L’histoire c’est D., l’écriture c’est moi.
Si vous êtes soignant/soigné et que vous voulez participer à cette réconciliation, suivez le guide :
https://www.alorsvoila.com/contact

Alors voilà D.
Elle est externe, elle vient de passer la matinée avec Mme Hamlet.
Une matinée c’est court : elles ne sont pas devenues les meilleures amies du monde. Elles n’ont pas eu le temps d’échanger ces petits riens qui font que deux personnes se “reconnaissent” parmi la foule des anonymes.

Juste une chose, une minuscule petite chose : D. a pris les pouls de Mme Hamlet, a écouté battre son cœur, entendu respirer ses poumons, a palpé son abdomen. Elle a examiné ce par quoi Mme Hamlet est en vie, ce par quoi elle peut “être” au monde et créer sa propre histoire.

Mme Hamlet meurt dans l’après-midi.

Le chef :
– La famille arrive dans 2 heures. Tu as donc deux heures pour apprendre à intuber.
D. explique : elle ne peut pas, Mme Hamlet est là, encore chaude, elle a “connu” Mme Hamlet en vie, ce matin.
Le chef :
– Je comprends. Mais elle est morte, tu n’y changeras rien. Un jour, tu devras intuber “réellement” : un enfant, un ado, un adulte peu importe. Tu dois savoir le faire. Ce moment, il arrivera, crois-moi.
D. regarde le corps de Mme Hamlet.
C’était une femme.
Avec ses petites misères, ses petites joies et ses triomphes. Elle a aimé, détesté, eu mal et fait du mal. Elle s’est peut-être, de son vivant, tournée vers le ciel en espérant guérir.
C’était un être humain.
D. me dit qu’elle est dans les vestiaires, devant la glace. Elle se pose des milliers et des milliers de questions. Qu’est-ce qui est “juste”, qu’est-ce qui est “digne” ? Existe-t-il, cet “autre”, cet enfant/ado/adulte qu’elle devra intuber un jour ? Est-il quelque part, ignorant que la décision de D. changera peut-être le cours de sa vie ?

D. n’a pas la réponse. Moi non plus.
Je veux dire : qui a VRAIMENT la réponse ?

“Être ou ne pas être ? Telle est la question.”
Hamlet, Shakespeare.

“Intuber ou ne pas intuber ? Dignité ou efficacité ? Telle est sa question.”
B.

“Ce moment, il arrivera, crois-moi.”
Le Chef de D.

“Je crois au moment. S’il n’y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu’on veut.”
Jean-Claude Vandamme

(Pour celles et ceux qui se posent la question du pourquoi de cette photo : la patiente de D. avait un cancer du sein. Donc les filles, je vous propose un petit cours d’auto-palpation mammaire… quadran par quadran on palpe… Sous la douche le matin par exemple…
Je n’aime pas quand on meurt d’un cancer du sein, je veux dire : je n’aime V…

http://cancerdusein.org/le-depistage/lauto-examen-des-seins

La bise,
Prenez soin de vous toutes,
VRAIMENT !
B.)

Une vie.

(Merci à Maupassant de me prêter le titre d’un de ses romans pour cette courte histoire, toute entière dédiée à C., une patiente et une amie comme le autre)

Alors voilà Mlle C., 50 ans, travailleuse acharnée, râleuse patentée. Éducation sévère, à l’ancienne, parents adorés. Une enfance dure, mais lumineuse.

Qu’est-ce que c’est, une vie ?

Le crabe fait sa tanière sur le sein nourricier : la mère s’en va rouler son écume ailleurs, loin, vite, à coups de cravaches sur un poney marin multicolore.
Pour Mlle C. : fin de l’enfance.

Qu’est-ce que c’est, une vie ?

Elle goûte à l’anorexie, du bout des lèvres, à la cigarette à pleines goulées. De toute façon, tout part de travers. Son grand amour la plante là, au premier tournant : la moto s’est couchée sur le côté, les rêves sont morts avec lui.
Le second la frappe, elle le jette dehors.
Le troisième est parti sur la pointe des pieds : le lit est froid, le frigo vide, le nid sans avenir.
Pour Mlle C. : fin des illusions.

Qu’est-ce que c’est, une vie ?

Restera le père, passeront les amis, ombres sympathiques mais lointaines, viendront les chats, en compagnons silencieux.
Et quand le père s’en va, tout s’accélère. Les félins préférés, les plus âgés, s’en vont aussi : ces gardiens ne font plus nombre… les crabes sont là pour Mlle C…. Le premier pincera aux poumons, les autres mordront à l’os.

Qu’est-ce que C., une vie ?

Du fauteuil au lit, du lit à l’hôpital, la toux sifflante, le regard déjà loin. Mlle C. où elle va : mettre C. pas dans ceux de C. parents.
C., déjà, aller sur le chemin du retour aux siens.

Qu’est-ce que c’est, une vie ?
Qu’est-ce que c’est, une vie ?
Qu’est-ce que c’est, une vie ?
Qu’est-ce que c’est, une vie ?
Qu’est-ce que c’est, une vie ?

“Et je m’en vais clopin-clopant, en promenant mon cœur d’enfant”
Chanson de Pierre DUDAN.

“Il se fait tard et froid, chérie tu vas attraper mal, il faut rentrer maintenant”
Maman de Mlle C.

“J’arrive”
Mlle C.

5 fruits et légumes par jour.

Illustration : http://mathiasbergeaud.wordpress.com/

(Traité sur le ton de l’humour mais c’est dramatique. Ou très beau je ne sais pas… Je crois n’avoir jamais rien entendu d’aussi naïvement tendre sur l’amour maternel).

L’histoire c’est S., que j’embrasse parce qu’elle me manque et rit toujours à mes blagues, l’écriture c’est moi !

Alors voilà l’anecdote qui vous fera penser “ce blog raconte des conneries !” Hélas, trois fois hélas… Si seulement ce que S. m’avait confié était faux…
Mme Walibi consulte aux Urgences gynécologiques pour des pertes malodorantes.
Précisons : elle n’est pas déficiente mentale mais elle a 17 ans (peut-être déjà le début d’une explication…).
S. examine, ramène au bout du gant des matières qui n’ont rien d’organiques et tout de suspect.
– Avez-vous des pratiques sexuelles irrégulières ?
(Si tu changes beaucoup de lettres à “irrégulières” ça fait “trucs bien crados/pervers qui feraient passer “Two girls one cup” pour une pub pour de la lessive pédiatrique”).
– Non, pas du tout.
S., honnête :
– Écoutez, je ne sais pas quelle maladie vous avez…
Mme Walibi, avouant :
– Ça pourrait être le bébé ? Je suis enceinte de trois mois. J’ai peur que le bébé ait faim. Alors je le nourris. Le matin pain de mie et beurre, compote de pomme midi et compote de pomme le soir.
S., interdite, stupéfaite etc…
– Vous plaisantez ?
Réponse véridique :
– C’est pas bon les pommes pour les bébés ? Il faut plus de produits laitiers ?

Non, madame, les pommes sont bonnes pour les bébés. Mais quelques mois après la naissance. Avant, c’est juste bizarre, je veux dire : VRAIMENT très bizarre.

Précision : l’histoire est, comme toutes celles présentes sur ce site, authentique.

(Si tu as souri à l’évocation de “Two girls one cup” tu sais que l’être humain est capable du pire. Soutenons-nous les uns les autres…)

(Si tu n’as pas souri à l’évocation de “Two girls one cup”, restes-en là. Crois-moi.)

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Un peu de positif !

Salut à tous !

MERCI ! Merci pour votre aide et vos encouragements, je ne peux pas répondre à tous (plus de 400 mails reçus !) mais je tiens vraiment à vous dire/redire/re-redire combien cela me touche… Ma thèse avance bien, et c’est pour elle que j’ai été obligé de ralentir un peu le rythme des récits sur le blog…
J’ai décidé de vous rapporter ici un de vos témoignages, parce qu’il est beau et qu’il montre que parfois nos rencontres se passent bien et sont humaines. Je ne sais pas si cela vous intéressera mais moi cela me fait du bien : il est souvent très dur et difficile de lire tous vos témoignages où, nous, les soignants, avons déconné quelque part et fait souffrir au lieu de soulager (((((ou, disons-le sans pincettes, on s’est conduit comme de vrais c…)))) Et puis je sais que je suis lu par beaucoup de soignants : ce genre de témoignages ne peut que ragaillardir et conforter dans la fierté qu’il y a à s’habiller en blanc… Donc voilà : un peu de positif dans la morosité ambiante !
Prenez soin de vous,
P&H
B.
PS : texte déjà publié sur la page FaceBook de Alors Voilà :
http://www.facebook.com/pages/Alors-Voil%C3%A0/438071062932844

PS 2 : bien sûr l’auteur m’a donné son accord pour publier son histoire…

Mail :

Bonjour B,
J’ai lu que tu voulais des retours pour ta thèse, alors je prends sur mon temps de travail pour t’écrire un petit message.
Je ne sais pas si j’avais besoin d’être réconcilié avec les soignant, particulièrement dans le milieu hospitalier mais voila.
Il y a quelques années, j’ai eu mal. J’ai eu vraiment mal. Aux urgences, on m’a diagnostiqué un pneumothorax, on m’a drainé et gardé au chaud pendant un petit moment. Quelques mois plus tard, même douleur, moins inconnue, mais plus flippante : je savais de quoi il s’agissait, mais je n’avais pas vraiment envie d’avoir raison, on a drainé, et je suis rentré… à peine quelques jours, avant que mon poumon ne refasse des siennes, et qu’on décide alors d’opter pour la symphyse pleurale video assistée.
J’ai passé 1 mois et demi à l’Hôpital, ça bullait… et ça ne voulait pas s’arrêter.
Tout le monde a été incroyable.
Le médecin, pourtant assez froid de caractère passait toujours un peu de temps avec moi, très sincère, réaliste, pas toujours encourageant, mais toujours honnête. Et les infirmières, les aides soignants, aaaah quelle humanité, quelle douceur, quelle envie de rendre le séjour et la guérison les moins pénibles possible. J’ai fêté mes 19 ans au service de chirurgie vasculaire et thoracique, et aussi mes 23 ans. On pourrait croire que c’est un drame, mais en réalité, tout le monde est tellement là pour… que ça se passe bien, sans en faire trop, jamais, toujours juste.
Je n’avais pas besoin d’être réconcilié mais je dois dire que je lis ton blog avec beaucoup de plaisir, et ça me rappelle ces moments d’humanité, à l’hôpital, dans ce service cerné par la mort… et avec ces êtres humains, soignants et soignés, qui cohabitent et vivent ensemble, partagent la vie, avec toute la décence possible.
Moi je n’aime pas les hôpitaux, aucun patient ne les aime. Mais j’aime les gens qui y travaillent, et leur façon de dédier leur vie à rendre la notre la moins pénible possible.
Bon courage B, keep going et continue d’écrire.
Au nom des patients, bravo et merci.
Bien à toi.

Correction !

Re-Salut !

Alors voilà juste une petite correction ! Je m’aperçois que je n’ai pas été clair du tout : ce n’est en aucun cas la fin du blog !
On a une réconciliation sur la table, on ne quitte pas le dîner avant la fin du repas !
J’aimerais dire que j’ai gardé les anecdotes les plus belles pour le livre, mais j’en ai tellement d’autres qui attendent d’être publiées sur le site ! Donc pas d’inquiétude, on fait la même croisière et on n’est pas encore arrivé à bon port !
La bise à tous et merci pour vos témoignages….

P&H
B.
((( parenthèses entre parenthèses : ça me fait très plaisir autant de marques d’amitiés… Parce que mine de rien j’ai Vraiment envie d’être docteur, moi ! ))))

La femme qui savait jongler avec la joie.

Salut chers lecteurs,
Vous n’êtes pas sans savoir que je prépare ma thèse. Dans cette optique je vous sollicite un peu : cela vous dirait d’aider un petit interne que vous aimez bien à devenir Docteur ?
Envoyez-moi un mail, où vous me dites si ce site a modifié votre vision des soignants en général….
https://www.alorsvoila.com/contact

Jusqu’au bout ce blog aura été une aventure singulière… Mes textes, vos textes, ma thèse, vos mails, vos commentaires, le livre en cours d’écriture… Vous allez même participer à mon doctorat. Pour ceux qui détestent les docteurs, je vous lance un défi quasiment masochiste : aidez-moi à en devenir un !
Merci de tout cœur,

Prenez soin de vous,
P&H
B.

P.S. : il est de coutume quand quelque chose “a le vent” qu’il finisse par décevoir les gens. Je sais que ce moment viendra où des lecteurs n’aimeront plus ce que je fais. C’est ce qui arrive sur beaucoup de blogs. Si vous avez des idées pour que cela n’arrive pas… Je me pose beaucoup de questions vous voyez…

La femme qui savait jongler avec la joie.

Pour J., évidemment !!!

Alors voilà J.
J. est ophtalmologue de l’autre côté de l’Atlantique, dans le Connecticut. Je la connais bien.
J. c’est comme de la famille -avec les engueulades en moins.
J. est le sosie de Tilda Swinton, sauf qu’elle sourit. Tout le temps : J. est un sourire qui marche sur deux jambes.
Un jour elle soigne un patient. Elle a mis des gants, mais un vilain virus se faufile jusque dans ses méninges.
Coma.
Elle meurt.
Poney multicolore.
Un tunnel, de la lumière blanche, des émotions qu’elle ne peut exprimer sans sourire mystérieusement.
Ce n’était qu’un aller-retour : elle revient à la vie.
Aveugle.
Aveugle ?
Oui : J. revient à la vie mais a perdu la vue.
Le virus a fait des dégâts.
Irréversibles ?
C’est mal connaître J.
Elle a sa canne blanche, des lunettes de vue aussi compliquées qu’un athanor d’alchimiste et de la volonté.
Beaucoup de volonté.
J. continue de sourire : elle est un sourire qui marche sur deux jambes ET une canne blanche.
Comment une ophtalmologue qui ne voit plus pourrait-elle continuer à travailler ? Tout simplement en soignant des aveugles ! Of course !
Elle rééduque sa vue et celle des autres. Cela a mis presque huit ans mais la taille des lunettes a diminué.
Un jour, elle voit de la lumière dans le coin en bas à droite.
Puis dans le coin en haut à gauche.
Un coin, c’est déjà une victoire. Un coin c’est un triomphe.
Bientôt, elle y verra au coin en haut à droite.

J’aime J., je veux dire : j’aime VRAIMENT J.
J’aime sa canne blanche, ses lunettes d’alchimiste fou et son combat pour rallumer les yeux éteints de ceux qui croisent sa route.

PS : free hugs à tous !

Petite et jolie.

L’histoire c’est Chef Top Chef, l’écriture c’est moi. Merci Chef.

Chef Top Chef :
Le secret du sourire de Mona Lisa

Alors voilà Chef Top Chef qui va chercher sa petite et jolie fille de six ans à l’école. Il y a peu de choses qu’un père désire plus que briller devant sa petite et jolie fille de six ans. Aussi quand elle lui dit :
– Papa, Clara m’a dit que c’était toi qui avais soigné sa grand-mère.
Chef Top Chef bombe le torse.
– Je soigne beaucoup de monde. Comment va la Mamie de Clara ?
La petite de six ans, avec un naturel déconcertant, de répondre en haussant les épaules :
– Et ben elle est morte.
Chef Top Chef :
– C’est qu’elle devait être VRAIMENT très malade.