Les cordonniers mal chaussés… (partie II)

(Suite du post ci-dessous)

Elle s’est pas loupée la puce. Je commence à retirer délicatement le pansement, la gamine hurle, mon ventre se tord.
Je me rends compte que c’est beaucoup plus facile quand c’est quelqu’un que vous ne connaissez pas (oui, vous pouvez sourire…) Je jette un coup d’œil rapide. C’est profond, ça saigne, et surtout, c’est ma nièce.
Je la prends dans mes bras, la rassure, la porte jusqu’à la voiture, démarre. Mon téléphone sonne.
– N’oublie pas qu’elle a six ans et qu’elle monte à l’arrière ! m’avertit sa mère.
– Pour qui tu me prends ! Je ne suis pas inconscient ! dis-je en arrêtant la voiture pour sortir et mettre ma nièce à l’arrière (dingue ça, j’avais zappé ce détail).
On arrive aux Urgences. Accueil.
– Voilà voilà.
Je bafouille, tends des papiers, fais tomber des cartes, dis que je suis le tonton. Elle me pose des questions, regarde la petite qui est aussi noire que je suis blanc, paraît surprise. Je souris, la petite grimace, la secrétaire d’accueil aussi. On s’assoit. On attend. Je lui donne mon téléphone pour qu’elle joue avec. Je pose ma tête sur sa coupe afro : c’est génial une coupe afro, tu poses ta tête dessus, Boïng-Boïng, ça rebondit, et tu peux t’endormir en sentant le monoï et la noix de coco. S’endormir oui, mais pas longtemps. Des portes s’ouvrent, des mauvaises nouvelles, des gens s’agitent. Je m’agite. On se regarde les uns les autres, quand l’un des patients est appelé il se lève et s’en va, tel un gagnant du loto ou du ticket d’or dans Charlie et la Chocolaterie.
Moi je reste avec ma petite Ompa-Lompa de nièce qui sent les îles et les larmes. Je lui suturerais bien sa jambe, mais je peux pas. C’est elle, ma petite Ompa-Lompa, et si elle pleure je vais pleurer. Je suis une mauviette qui sent la transpiration, la clope froide, et, maintenant, le monoï.
Impuissance et impatience. Finalement, la puce s’en sortira avec douze points de suture… six heures après !

Minute humour pour mes lecteurs qui sont soignants et pas patients : c’est quand même très horrible d’attendre aux urgences, je veux dire, c’est VRAIMENT horrible… Un peu comme attendre 24 heures la suite d’une histoire…

120 réflexions sur « Les cordonniers mal chaussés… (partie II) »

  1. Jolimie

    Rassurée malgré tout ; ce n’est “qu’une plaie à suturer”. Mais la douleur de la puce, la laisser souffrir ça ce n’est pas normal … Attendre 6 heures et plus pour les Loulous c’est beaucoup trop ….
    Une bise à la p’tite miss ….

  2. Papa-Cyan

    Salut,

    Merci pour la petite leçon de patience, même si la coupure dans l’article d’hier était sale, je veux dire, elle était VRAIMENT sale.

  3. Lost in the North

    J’adore vos histoires… et votre profonde humanité. Et je me souviens d’avoir attendu longtemps en ‘urgences’ pour ma sœur qui s’était fait renversée par une moto qui n’avait pas regarde en doublant un bus, et qui ne s’est jamais arrêté. C’est dur des deux cotes… et votre blog aide vraiment a réconcilier tout le monde.

  4. Soulalune

    Je confirme pour l’avoir vécu avec ma fille alors âgée de 3 ans et dans un sale état … les urgences … c’est pas humain 🙁
    Je confirme aussi que donner les premiers soins à son enfant ou ses proches c’est souffrir avec eux … la distance n’y est pas et on ne peut pas la décider … sauf si la vie est en jeu.
    Bon tonton que tu es, tu étais à ta place à ses côtés 🙂

  5. isabelle

    Je suis rassurée, je ne suis pas la seule à ne pas pouvoir suturer un membre de ma famille, l’urgentiste m’a regardée comme une espèce rare la dernière fois. Et oui c’est assez édifiant de passer de la place de soignant à la place d’accompagnant ou de patient, on expérimente l’attente, la peur, la détresse dont on avait conscience de l’autre côté de la barrière, mais là on le vit. Bises à la Poupette qui j’espère va mieux

  6. Nine

    J’ai lu la première partie il y a une heure : la frustration a été de courte durée. Mais je vois que l’on pratique la preuve par l’exemple !
    Donc les soignants ne sont pas des patients, mais parfois forcés à l”être…
    Sinon, comme c’est mon premier commentaire sur ce blog que je lis assidument, je voulais simplement dire un grand bravo et un grand merci pour tous ces écrits qui m’émeuvent, me font sourire et me questionnent.

  7. Pat

    12 points de suture ! hou la la! Six heures d’attente, c’est bien trop long pour un petit bout de femme et son pauvre Tonton qui n’avait pas dormi .
    Bizzzz à tous les deux

  8. Firewitch

    Pauvre pitchounette! J’espère qu’elle va mieux! Quant à l’histoire, elle valait le coup d’attendre 24h! Bravo doc Bibi, vous êtes un excellent tonton.

  9. Firewitch

    Sinon, juste, la coupe «afro», comme Afrique… oui, d’accord, c’est un détail, mais c’est mieux qu’une coupe «affro» comme affreuse! Allez, la bise!

    1. Firewitch

      Merci pour la correction, doc Bibi! Et comme j’aime bien quand vous êtes consistant, je vous signale que le deuxième est toujours écrit «affro», et que du coup, ça fait désordre. Re bise!

    1. Cath

      Mais si c’est terrible.
      Et le pire, c’est qu’il est multi récidiviste !
      C’est peut- être pas beau de cafter, mais comme il nous fera encore le coup, je prends un peu d’avance, gnarf !

      1. Julie

        Il pourrait faire bien pire. S’arrêter en plein milieu d’un suspens terrifiant, tronquant sa phrase “Et c’est alors que…”.
        Puis, partir en (longues) vacances et ne publier la suite que trois semaines plus tard.

        Chiche !

          1. Julie

            Ah, ça doit être mon côté masochiste qui a écrit ce commentaire…
            En même temps… les longues vacances restent tout à fait probables. Non ?

    2. Cath

      Et au fait, attendre 24 heures pour nous faire connaître la suite de l’histoire, ça vous a un air de Shéherazade, non ? “Le soleil se levait et elle se tut”…
      Manque la musique de Rimsky Korsakov tiens !
      http://youtu.be/SQNymNaTr-Y
      Suis sympa, je vous ai trouvé le thème de la conteuse en ouverture, juste après le cor ( mais le reste s’écoute aussi 😉 )

      1. Libellule

        C’est vrai… mais j’ai rencontré il y a quelques temps la véritable Shéérazade. Elle est infirmière de bloc et ses histoires sont terrifiantes. Elle vous fait croire que vous aurez un traitement anti-douleur pendant l’intervention en cas de besoin, puis au moment ou la douleur est horrible, elle vous balance que “non, on n’a pas le temps, vous allez bien tenir un petit quart d’heure de plus”. Franchement, les contes des mille et une nuits, c’est comme le père Noël, j’ai arrêté d’y croire.

        1. Libellule

          Je vous jure que c’est son vrai prénom. Mais comme elle a quitté la France depuis, et que je n’ai pas donné de lieu ou de date, je ne pense pas compromettre son anonymat :s

  10. Sylvie

    J’avais préparé une grande tirade sur ce que je pensais des conteurs fatigués qui laissent tomber leurs lecteurs pour aller dormir.
    Mea-culpa, c’est pour la bonne cause.
    C’est horrible l’attente aux urgences mais c’est pire que ça quand tu réfléchis avec tes tripes et pas avec ta tête.
    Y aura pas de prochaine fois mais au cas où … Appelle les pompiers, ils passent devant tout le monde!
    Bisous

    1. Paul

      Appeler les pompiers quand ce n’est pas nécessaire n’est pas du tout ce qu’il faut faire. Les pompiers coûtent de l’argent à la collectivité et la collectivité c’est nos, vos impôts. Et cela mobilise une équipe sur un cas non urgent alors qu’ailleurs quelqu’un peut en avoir vraiment besoin. Il faut arrêter ce comportement d’assistés. D’autre part pompiers ou pas, aux urgences vous passez en fonction de la gravité de votre cas.

  11. Marie

    Ma fille, 3 ans, un jour de Noël aux urgences… j’ai souris, j’ai masqué ma peur, j’ai tenu sa petite main, je l’ai rassurée et aimée. Puis j’ai attendu la fin de l’opération, les tripes, tiens on ne sait même plus si c’est les tripes, le coeur, la tête ou tout qui fout le bazard là dedans. On ne sourit plus, on attend. Plus tard, je suis rentrée à la maison tenant toujours cette petite main, j’ai souris, je l’ai rassurée et aimée. J’ai couché la petite et… Je suis allée vomir et pleurer. Le tonton souffrait sûrement mais je suis sure que tu aurais trouvé les ressources nécessaires à suturer toi même si ça n’avait pas été possible autrement. Tu aurais juste été vomir après.

    1. Libellule

      C’est une blague ? Car à mon avis, c’est plutôt “les urgences vitales d’abord !” . Même quand l’urgence vitale est un quinquagénaire mâle célibataire.

      1. Cath

        Allons Lulubelle, et la chanson de Brassens, Les copains d’abord ?
        “Au moindre coup de Trafalgar
        C’est l’amitié qui prenait l’quart
        (…)
        Le vin et le pastis d’abord…”
        Ou quelque chose d’approchant 😉

    2. Concombre

      En voilà une idée qu’elle est bonne, faisons passer les femmes enceintes (pourquoi ?!) et les enfants qui souffrent de blessures non vitales avant le patient qui arrive pour un infarctus…

      1. Nadezda

        Vous avez raison toutes les deux mais une chose est certaine, que ce soit en Belgique ou en France, les urgences doivent être réorganisées. Hier j’ai eu de la chance, en même pas deux heures, médecin, radio, radiologue, soins, médecin. Dans ma ville il y a pénurie de généralistes alors tout le monde se retrouve aux urgences, finalement il faudrait trier à l’arrivée.

        1. Libellule

          Dans toutes les villes où je suis passée (en France), les urgences sont si encombrées qu’il y a forcément un tri à l’arrivée. Et comme le français est râleur, ce qui fait tout son charme (ou pas), tout le monde estime qu’il doit être prioritaire :
          – les mères de jeunes enfants et femmes enceintes “parce que c’est normal”
          – les vieux parce qu’ils n’ont plus beaucoup de temps et donc pas des heures à perdre en salle d’attente
          – les travailleurs parce que contrairement aux retraités et aux femmes en congé maternité, eux ils ne peuvent pas se permettre de louper trop d’heures de travail
          – les riches parce que “Time is Money” et que pendant qu’ils attendent inutilement ils ne ne produisent pas de richesse, ne consomment pas, ne paient pas d’impôts et ne font donc pas rentrer d’argent dans les caisses de l’état et de la sécu qui en a tant besoin
          – les pauvres parce qu’ils ne peuvent pas aller ailleurs
          – etc.

          1. Nadezda

            Très belle analyse, puis dans le etc…les angoissées comme moi, qui à mon avis, doivent faire partie de ceux qui encombrent le plus les urgences 🙂

          2. Libellule

            merci ! Disons que j’ai une certaine expérience de l’attente aux urgences, et que je tente de détourner mon angoisse en observant ce qui se passe dans cette société miniature et accélérée 🙂

  12. Nelly

    Sérieusement, je peux pas croire que je sois la seule à être choquée que tu répondes au téléphone en conduisant !!!! A quand une histoire sur les risques du téléphone au volant ? Ou alors c’est un raccourci dans l’écriture, le téléphone a sonné, tu t’es arrêté pour répondre, et donc tu étais DEJA à l’arrêt pour descendre et mettre ta jeune passagère à l’arrière. Ca ne peut être que ça je pense, ouf, me voilà rassurée…

    1. Cath

      Il y aussi le téléphone mains libres dans les voitures, pratique surtout pour les médecins et autres qui travaillent dans l’urgence. Enfin, j’en ai vus quelques uns fonctionner. C’est pas mal.

      1. Crevette

        le problème principal du téléphone ce n’est pas qu’il monopolise une main (même si ça en rajoute bien sûr…) mais qu’il monopolise l’attention: on ne peut pas faire bien deux choses en même temps et surtout on ne peut pas être dans deux “mondes-lieux’ en même temps …. Or c’est ce qui se passe quand on est au téléphone …kit mains libres ou pas.

    2. Julie

      Nelly, l’histoire aurait-elle été aussi drôle sans ce passage là ? (moi ça m’a fait mourir de RIRE!!!)
      N’oublions pas qu’il s’agit d’une histoire (qui sait vraiment si ça s’est passé exactement comme ça ?)
      Et même si c’est le cas, laissons à Baptiste quelques défauts (sûre qu’il en a pleins d’autres, comme nous tous). Il ne roulait probablement pas à 150km avec un taux d’alcoolémie de 5,5g. Hein ?
      Allez quoi, arrêtons de relever ces petits détails et savourons simplement ses histoires !

      J’en ris encore !

  13. Pretty Womn

    Pour avoir travaillé aux urgences d’un CHRU en tant que secrétaire, je sais combien il est difficile de gérer l’anxiété et parfois la colère des patients qui attendent pendant des heures.
    Je l’ai vécu en tant que patiente et en tant que maman…
    Je crois que chaque soignant, quel que soit son grade, devrait passer par les urgences en tant que patient, ça aide à comprendre tout ce qu’on peut ressentir dans ce lieu hors du temps.

    D’un autre côté, je suis toujours aussi agacée par les “fausses urgences” qui encombrent ce service si particulier et qui représentent à mon humble avis au moins 60 % des patients qui y ont recours. Je me souviens avoir pesté bien souvent en recevant une “vraie” urgence et n’avoir plus aucun brancard pour installer le patient…, ceux-ci étant “encombrés” par de la bobologie !

    Effectivement, la petite Ompa-Lompa ne s’était pas loupée ! Bonne convalescence à elle.

    1. Libellule

      Je suis tout à fait d’accord avec vous, tous les soignants devraient à certains moments quand ils se font soigner prendre le même circuit que les “patients lambda”, ceux qui n’ont pas de connaissance prêts à les prendre entre 2 patients, et dont le temps est aussi précieux que le nôtre. Ca aide à se comprendre mutuellement. Combien de médecins disent qu’ils ont changé leur pratique depuis qu’ils ont été eux-même patients !
      Concernant la bobologie encombrante, oui il y en a beaucoup, mais difficile de savoir qui est là par erreur et qui est là par nécessité (par exemple : si la personne ne peut pas avancer le prix de la consultation chez un médecin traitant ou n’en trouve pas qui accepte la CMU). Je suppose qu’il y en a beaucoup dans ce dernier cas, car les gens qui viennent pour de la bobologie attendent encore plus que les autres.

      1. MULTEAU CHRISTIANE

        Concernant la bobologie encombrante :
        Si le harcelement et le non respect dans les entreprises ou alleurs ne charneraient pas sur nous Apprès les écoles Ont ne ferait pas de crise de spasmopholie Si ont trouveraient ce que l’ont a vraiment d’un simple claquement de doigt Ont ne ferait pas de baisses de tentions, d’émmoragies à répétitions, d’un corps qui se met en sécuriter et que ne jambes nous soutiennent plus et notre voie qui s’étteint momentanément D’un coeur qui descent les escaliers sans que l’ont trouve la raison D’abnée du someille rendu à 107 contôler apprès un accident pour que l’ont prennent enfin attention à nous les bobologies encombrants Des personnes qui font des crises de péllepcie et qui dissent depuis des années qu’ils ont une tumeur et qu’ont les croie pas au lieux ont les drogue, les enfermes,les insultes,les diminue aux lieux de les soignier pour leur tumeur résultats cancer générale,occlution, arrêt cardiaque, enterment

        1. Mésange

          Christiane, est-ce que le problème entre soignants et soignés dont vous parlez est celui-ci?
          Bien des soignés ne se sentent pas écoutés et encore moins crus quand ils parlent de leur douleur ou de ce qu’ils sentent dans leur corps. Et donc, ces patients ne se sentent alors pas respectés, voire méprisés… comme parfois sur leur lieu de travail. Pour ceux-là, c’est double-peine.
          Je ne vois pas vraiment le lien avec la bobologie encombrante des Urgences, alors je vous pose une autre question… j’en suis désolée…
          Est-ce que vous pensez qu’à force de n’être pas écoutés et donc, si je comprends bien pas ou mal soignés, de nombreux patients se sentent tellement mal qu’ils finissent aux Urgences en désespoir de cause?

  14. capucine

    je suis d’accord avec Marie : si un jour vous n’avez pas le choix vous ne serez pas une mauviette ! avec ses enfants on découvre que quand c’est grave et qu’il n’y a que nous pour gérer, et ben on est étrangement très calme et très efficace. on gère le blessé, la fratrie, le mari qui ne sait plus quand il est né et ce qu’il doit faire, on conduit la voiture jusqu’aux urgences et on arrive par miracle à se garer sans savoir comment dans une place strictement trop petite pour le gabarit de notre voiture, on calme, on rassure. et quand le blessé est soigné et hors de danger, on se met à trembler, à pleurer et à rire nerveusement en même temps. et on ne sait pas comment on va arriver à ressortir la voiture de là où on l’a garée !… et puis une fois rentrée et le petit blessé couché, les frères réconfortés et câlinés, on se couche en sachant que la prochaine fois qu’il y aura un incident on pourra gérer, tant qu’on a le droit de chiâler et trembler après.
    c’est beau les tontons qui aiment leur nièce et les frères qui aident leurs soeurs quand il y a des petits incidents de la vie.

  15. Lise

    Les urgences pédiatriques …..
    Les parents qui y sont passés se seront sans doute, tout comme moi, retrouvés projetés dans cette ambiance si particulière, à la lecture de ton récit ….
    Quand tu dis que c’est VRAIMENT dur, c’est encore en dessous de la réalité je crois ….
    Parce que, bien plus que l’attente qui est parfois difficile, il y a la peur.
    On est là, on sourit, on répond aux questions, on rassure nos petits, on rit même, mais avec au fond de soi une espèce de vide complet … Ne pas penser. Ne pas se projeter. Ne pas imaginer. Ne pas supposer. Attendre. Une minute après l’autre.
    Quand on en ressort, avec le diagnostic enfin posé (ou pas) par ces spécialistes à qui l’on remet ce que l’on a de plus précieux, on a l’impression de revenir d’un monde parallèle, c’est très étrange comme sensation ….
    Oui, c’est VRAIMENT dur, mais c’est aussi VRAIMENT rassurant de se dire qu’on peut y croiser un “Baptiste” qui saura allier technicité ET humanité ‘(et pardon de le dire, même si je ne t’apprends rien, y’a des toubibs hyper-maladroits avec les enfants … je suis encore sidérée par ce médecin qui d’entrée de jeu s’est mis à hurler à l’oreille de mon fils de 2 ans et demi comme s’il était sourd (ALORS, TU AS MAL OU ????) … tétanisé qu’il était mon fiston, et moi pas loin de l’être aussi ! si j’avais été dans un contexte plus détendu, je crois que je lui aurais dit que c’était du ventre qu’il souffrait, pas des oreilles …. 😉 )

  16. Ahava

    Bon, j’ai mis de l’huile de coco sur ma tête, je me suis assise sur un banc, mais il n’y a pas de joli monsieur qui est venu coller sa tête sur la mienne, ça marche pas ton truc.
    Cette histoire explose son quotient de mignoncité.
    Même chose avec ma maman quand j’avais trois ou quatre ans, je m’étais explosée la face contre un grillage, et là je pense à ce qu’elle a dû ressentir…
    Mamans, tontons, papas, durs métiers.

    1. Julie

      Ahava, les jolis monsieurs ne savent pas ce qu’ils loupent, j’en suis certaine.
      Moi, aussi petite je me suis explosée la figure (contre l’angle du canapé). Ma mère m’a emmené chez le médecin qui m’a recousu l’arcade. Aucun souvenirs, c’est étrange… mais apparemment j’aurais dit en revenant que j’étais allée chez le “coudragiste”.
      N’empêche, je suis d’accord, dur métier ! (je n’aurais pas aimé être ma mère quand on m’a recousu. j’ai pleuré à ce qu’il paraît).

    2. Cath

      Y a quelqu’un qui a pris une photo par hazard ?
      Pas de joli monsieur, même pas un pigeon perdu ou distrait ?
      Mais enfin Ahava, c’est du monoï qu’on met sur le cheveu, pas du coco !
      😉

    3. Libellule

      Ahava,
      tu n’as pas eu de chance sur le choix du lieu ou sur l’horaire. C’est la seule explication possible. S’il y avait eu le moindre Prince Charmant dans le secteur, il aurait craqué, c’est sûr 🙂

      1. Ahava

        Si si, on met de l’huile de coco sur la tête, on laisse poser toute la nuit, et après on n’a pas à démêler les touffes récalcitrantes, ensuite on shampouine, par contre pour laver ta tête tu dois prendre des RTT mais t’as des beaux cheveux, c’est-y pas formidable!
        Le monoï c’est encore mieux, tu peux en mettre partout! (non, pas là===> c’est pas fait pour)
        J’ai trouvé une explication valable: je travaille dans un endroit où je croise beaucoup de jolis messieurs, le problème c’est qu’ils aiment les messieurs.
        M’enfin, c’est mon problème, pas le leur, tu vois?

  17. annaick

    L’attente parait toujours trop longue aux Urgences, et certaines personnes le prennent très mal.
    J’ai vu et entendu, en attendant aux Urgences , des personnes qui voulaient absolument passer avant les autres parce qu’ils avaient mal, parce qu’ils avaient peur pour leurs proches, parce qu’ils pensaient que leur douleur, ou leur blessure était plus importante que celle des autres patients….C’est dur d’attendre mais les urgentistes font ce qu’ils peuvent et c’est pour cela que sauf urgence vitale, je ne vais plus aux Urgences mais dans une clinique qui pratique les consultations externes de 8 h à 23 h sans interruption.
    Je paye ma consultation, mais je n’encombre pas l’hôpital pour rien ! Et j’attend moins !!!
    Bisous à la petite merveille, (un enfant, c’est toujours une merveille)

  18. Cath

    Je pense à ma mère adoptée, quelques printemps au compteur et des années de guerre, infirmière dans l’armée, à aller récupérer des blessés dans un sale état, soignant dans des conditions… Mais droite, sur le pont et en avant. Un jour, le petit frangin malade à la maison, le docteur fait une prise de sang. Qui c’est qui est tombée dans les pommes ?
    Eh oui… Grand frère ou soeur, papa ou maman, tonton ou tantine, on n’est pas frais quand le petitou se blesse… La puce s’est bien remise ?

  19. Sandrine

    C’était VRAIMENT bien ce suspens … Grosse plaie quand même 12 points. J’espère que la puce va bien .
    C’est VRAIMENT pas facile tous les jours d’avoir des enfants … Moi j’en ai 3 et j’ai laissé quelques fois mon coeur en miettes aux urgences ne comprenant pas POURQUOI tous ces soignants n’étaient pas aussi bouleversés que moi à la vue de mon enfant blessé … Puis j’ai compris le jour ou je suis arrivée aux urgences avec mon fils perdant connaissance après une rencontre avec un platane dans la cour de l’école … Là c’était VRAIMENT grave et on a été pris en charge tout de suite.
    Ils savent l’urgence ou pas.
    Je leur tire mon chapeau.
    Heureusement qu’ils sont là.
    Le bisou

  20. mad

    Et je suis sûre que ta petite nièce a été la plus courageuse… J’admire les enfants pour la façon qu’ils ont de prendre sur eux bien plus que les adultes.
    Je le vois dans le service pédiatrique où je travaille et je suis vraiment admirative de tous ces enfants.
    Pleins de câlins guérisseurs pour ta petite nièce qui le sent le monoï. Elle doit être magnifique avec sa coupe afro.

  21. veronuique comolet

    Bonjour, mon commentaire n’est pas lié à cet article mais plutôt a ce blog. j’ai moi meme commencé un blog sur mon expérience en fin de vie et je m’interroge sur la question de la confidentialité; j’ai comme vous signé un engagement de confidentialité; je ne cite ni lieu ni nom, ne donne aucune date. mais une personne m’a fait un retour assez agressif sur le non respect des personnes. j’aimerai savoir si vous avez des retours sur le sujet et si vous n’avez jamais eu de problème .
    je vous remercie beaucoup de votre réponse,
    Véronique
    http//vivantsensemble.canalblog.com

  22. Julie

    Mon phone n’est pas smart du tout; il n’a affiché que la première ligne de mon commentaire. je crois qu’il ne m’aime pas. Donc je complète.
    J’ai vécu ma petite part des urgences également et ça n’a pas été un bon souvenir. Pas à cause de l’attente non… mais à cause des autres patients. Je rejoins Pretty Womn quand elle parle des “fausses urgences”.
    Ce jour là j’attendais pour une personne que j’aime (ma mère en l’occurrence). La première attente a été celle au téléphone; premier réflexe, j’appelle sos médecins. Qui ne répond pas, ligne saturée. J’appelle donc le 15; le monsieur très gentiment me demande si j’ai appelé sos médecins (bon réflexe Monsieur). Bref, après ce va et vient, il décide d’envoyer une ambulance.
    Je me retrouve donc aux urgences, dans la salle d’attente. La bobologie ? Très bon terme pour décrire ce que je vois autour de moi. Des gens qui arrivent là parce qu’ils se sont fait casser la gueule, parce que l’épouse a mal à la tête, etc. Aucune urgence vitale visible ce jour là. Je comprends que pour certains, il peut être rassurant et pratique de se rendre ici: il y a du monde, pleins de médecins, c’est gratuit. Ok, ça je peux le concevoir. Non, ce qui me choque, c’est que ce sont ces même gens qui se plaignent de l’attente, à croire qu’ils oublient ce que signifie le mot URGENCES.
    Je me souviens de cette mère qui accompagnait son fils parce qu’il avait “mal au ventre”. Ce grand dadais déambulait dans la salle d’attente, l’air de s’ennuyer ferme. Sa mère commence à se plaindre à sa voisine “Non mais c’est incroyable cette attente ! Mais que font les médecins ?” Je ne sais pas Madame, peut-être qu’ils jouent au scrabble tout en se grattant les couilles et en fumant une bonne clope ? Ou bien, peut-être qu’ils sont en train de soigner ma mère. Et ceux qui souffrent (vraiment), qui sont en train de mourir (pour de vrai). Insupportable.
    Est-ce que ça fait de moi quelqu’un d’intolérant ? Alors je revendique mon droit ne pas tolérer ces gens là. “Et vous Mademoiselle, vous attendais quelqu’un depuis longtemps ?” “Je ne sais plus Madame, ce sont les pompiers qui ont emmené ma mère, je n’ai pas regardé l’heure”. Elle a fermé sa mouille après ça.
    Je comprends ceux qui se plaignent de l’attente quand ils ont mal, quand ils ont peur ou quand ils sont angoissés pour leurs proches.
    Mon attente s’est bien passée parce que je savais ma mère entourée de soignants qui prenaient soin d’elle. Mais ça n’enlève pas l’inquiétude (Qu’est ce qu’elle a ? A t’elle moins mal ?).

    Free Hug à la petite Ompa-Lompa qui, j’en suis certaine, le mérite. Elle n’avait pas tiré le ticket d’or ce jour là, mais elle a gagné un sacré souvenir à raconter.
    (Hé ! Ompa-Lompa qui sent le monoï, quand tu seras grande, tu pourras montrer ta cicatrice (si tu en as une) et dire qu’elle a une histoire. Une jolie histoire racontée dans le blog de ton tonton. J’espère que tu te marreras en la relisant (Aaaah ! Tonton, était-il nécessaire de raconter certains détails vécus alors que j’avais 3 ans ?). Moi elle m’a plut ton histoire.)

    Hey ! Je rejoins les autres: la photo est, encore une fois, très drôle !! ça fait du bien.

  23. Cath

    Remontée Julie. Et avec raison. Il y a des priorités et il faut faire confiance aux soignants. Mais parfois c’est dur de garder son calme en entendant certains commentaires de “soignants” comptables des deniers publics pendant qu’on soutient une personne en train de perdre connaissance… Il y a comme ça des erreurs d’aiguillage professionnel 🙁 Mais heureusement, ce n’est pas la majorité.

  24. marie

    J’ai enfin retrouvé ma chatounette elle est partie se réincarner au pays des pingouins!!! tu sais Baptiste je vais finir par t’appeler SUPER-BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATISTE parceque faire la bringue all the night , sentir la beuverie , conduire ta Nour à l’hosto passer 6heures à attendre en respirant du monoi plus l’angoisse et pas sombrer dans le coma éthylo olfactif émotionnel chapeau! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

      1. marie

        deutch quality!!!!! non mais vrai quand t’es aux urgences avec un petit que tu as fait le zouave pendant des heures faut-être un sur homme pour ne pas perdre le contrôle , les urgences c’est la cours des miracles et un enfant dans la cours des miracles c’est tchernobyl, donc imagines un décalqué qui gère une bombe atomique au milieu d’un par terre d’éclopés , c’est pire qu’uni vigipirate écarlate pire que le salaire de la peur…ça peut partir en vrille à la moindre quinte!

  25. Ahava

    Ça fait vingt minutes que j’écoute Rimsky Korsakov, merci qui? Merci Catherine 🙂
    Je suis désolée pour la référence culturelle mais ça me fait penser à Star Wars!

    Le coudragiste il m’a cousu la bouche et je me souviens encore aujourd’hui du drap vert qu’on m’avait mis sur la face et des questions qu’il me posait pour détourner mon attention : “comment elle s’appelle ta maman? comment il s’appelle ton frère?”
    Je me demande comment il a pu coudrager tranquille, je pleurais tellement!
    Ça m’a valu pendant longtemps la blague: “hannn t’as la bouche cousue”…

    1. Cath

      Star wars, c’est aussi du symphonique, alors même combat. Et c’est aussi une belle référence culturelle – moi j’aime beaucoup. 😉
      Bonne nuit dans les étoiles

  26. Margot

    Tout cela me rappelle l’histoire de JADDO, ta consoeur en n’humanité et en n’humour, qui raconte qu’un jour elle a envoyé son père aux urgences ophtalmo pour un AVC… et qui depuis refuse catégoriquement de suivre ceux qu’elle aime (plus que les autres).
    Est-ce bien pour cela que tu n’as pas suturé ta nièce?
    Puis comme cela faisait longtemps que je n’avais pas laissé de commentaires, je me permets… des bisous!

  27. Petite Pasteque

    J’adore la photo!!!
    Et l’histoire, bien entendu

    Ton humanité t’honore… Merci pour ces belles et émouvantes histoires
    J’espère que ta petite Ompa-lompa va bien.
    Prends soin de toi

  28. Nadège

    Comme tous les parents, j’ai essayé les urgences de ma ville. C’est vrai, c’est long. On attend avec notre gamin qui a la nausée après avoir fait une énorme chute, on est déjà en train d’imaginer le trauma cranien, des séquelles (affreuses bien sûr), notre angoisse étouffe dans l’oeuf toute tentative de rationnalisation parce que la doc a dit de l’emmener très vite aux urgences. Et “très vite” dans la tête d’un parent, c’est forcément une question de vie ou de mort. Et puis on croise des gamins qui courent partout et quand on discute trois secondes avec la mère, elle nous répond “Il avait un peu mal au ventre tout à l’heure”. Mais bordel, qu’est-ce que tu fiches là avec ton gamin ? Il y a des médecins en ville pour ce genre de choses. Et peut-être que nos gamins attendraient moins si les gens arrêtaient de prendre les urgences pour sos médecin. Heureusement, ensuite, y’a un interne qui arrive, qui sourit, qui explique tout comme il faut à la mère en panique et qui fait semblant de ne pas rire quand il annonce que “Pour les séquelles ça ira mais c’est vraiment pas de bol qu’il chope une gastro le jour où il a fait ne grosse chute”…. J’aime bien les internes qui sourit et font semblant de ne pas rire.

    1. Nadège

      Je n’avais pas lu les autres commentaires, mais je vois que je ne suis pas la seule à croiser des “maux de ventre” qui n’ont rien à faire aux urgences.

  29. anne

    J’ai pas mal fréquenté les urgences quand mes enfants étaient petits et turbulents. Une fois, ma fille à 3/4 ans se fait une plaie sur le crâne. Rien de très grave, mais il fallait des points de suture. J’appelle le médecin du village, sa remplaçante se déplace, une petite jeune, encore plus inquiète que moi ! Ma pitchoune se met à hurler dès qu’elle touche sa tête et la jeune femme me conseille d’aller aux urgences où ils pourront faire une anesthésie.
    Je passe l’attente, viens notre tour, on installe la blessée sur la table, blessée qui recommence à pleurer. Et là une jeune (stagiaire, infirmière ?) s’installe sur la table à côté d’elle, sous le drap (? ) et commence à lui faire la conversation, parler de ses poupées, de ce qu’elle aime … En 5 minutes l’affaire était bouclée !
    Merci à elle, merci à tous ces soignants extraordinaires que j’ai croisés (les autres, je les ai oubliés) et bien entendu un grand merci à toi Baptiste pour ce blog auquel je suis accro depuis longtemps et jamais déçue. Bises à toi !

  30. capucine

    j’ai vu beaucoup de commentaires sur les gens qui se rendent aux urgences pour de simples “bobos”. il y a sûrement des personnes qui abusent des urgences parce que ça leur paraît plus pratique que d’aller chez le médecin. mais je ne pense pas que des parents trouvent ça vraiment plus confortable d’attendre 6 heures aux urgences pour un mal de ventre… je pense qu’il y a souvent derrière les maux de ventre qui se retrouvent aux urgences autre chose que des personnes sans-gêne. je cite quelques exemples que j’ai pu croiser :
    – une dame dont le fils aîné a eu un cancer : il était très fatigué, se plaignait d’avoir “mal partout” et pendant 6 mois on a dit à la mère qu’elle protégeait trop son fils et s’en faisait pour rien et on l’a envoyé elle voir un psy… jusqu’à ce qu’on fasse enfin des vraies analyses au gosse au lieu de juger la mère, et qu’on se rende compte qu’il avait un cancer et qu’il y avait urgence… alors après ça dès qu’un de ses fils avait un truc qui l’inquiétait un peu, elle allait aux urgences, parce que c’est là qu’on avait diagnostiqué le cancer de son fils quand les généralistes et pédiatres de ville l’avaient juste prise, elle, pour une conne.
    – une maman qui a eu son unique enfant à 43 ans, après de difficiles années de stérilité. le petit a été prématuré et on lui a bien dit à la sortie de neo-nat qu’il était “fragile”. alors elle stresse à mort. son pédiatre la prend de haut et elle l’énerve parce qu’elle vient trop souvent. alors elle va aussi chez le généraliste, et si elle croit que c’est grave (et son stress lui fait dire à chaque mal de ventre que c’est peut-être une appendicite, et qu’une appendicite ça peut vite devenir une péritonite..) elle va aux urgences.
    – une jeune maman qui à 20 ans ne s’est pas assez inquiété de ce que son bébé pleurait beaucoup et avait un comportement inhabituel. elle s’est faite engueuler par le pédiatre quand il a découvert la méga-otite du gamin, et il lui a parlé d’une probable perte d’audition parce qu’elle ne l’avait pas emmené chez le médecin. alors maintenant elle s’inquiète au moindre petit truc, qui dans sa tête devient vitre un gros truc.
    et puis il y a aussi les parents qui vont aux urgences parce qu’ils savent que là tout sera fait en même temps : les prises de sang, les radios s’il faut etc… on pourrait parler de confort, mais quand on travaille en horaires décalés et qu’on habite dans un “désert médical” où il est impossible d’avoir un rdv chez le médecin avec un délai de moins de 2 semaines, que l’attente chez le généraliste est de 3 heures en moyenne… et ben on peut se retrouver aux urgences parce qu’on pense que ce qu’a le gamin va nécessiter des examens qu’on n’aura pas la disponibilité de les faire ces examens ; il y en a aussi qui ne savent pas s’ils pourront avancer le prix des examens s’il y en a…
    et puis je cite mon exemple : mon fils a une grosse gastro, il est autiste et il est impossible de le faire boire, impossible de lui faire prendre le moindre médicament sans le forcer tellement qu’il revomit le médoc aussi sec. à 18h j’arrive à avoir un rdv chez la pédiatre (qui n’a pas de consult) et mon mari se libère comme il peut du boulot pour garder les 2 autres loulous (impossible de gérer mon fils malade et les autres dans une salle d’attente, et impossible de trouver quelqu’un pour garder mes 2 autres fils, autistes également) ; la pédiatre arrive à peine à le toucher et l’examiner, et elle me dit juste : “il faut qu’il boive. s’il ne boit pas et qu’il a encore des selles très liquides faudra aller aux urgences”… évidemment il ne boit pas, et évidemment il continue à se vider. je le regarde et je ne note pas de signes de déshydratation et je trouve même qu’au niveau du comportement, de sa bouille, j’ai le sentiment qu’on atteint la fin du pire. mais il y a ce que m’a dit la pédiatre, qui me fait stresser. à la 3ème selle trèèès liquide je décide d’aller aux urgences : j’ai trop peur qu’il se déshydrate sans que je m’en rende compte. j’ai attendu 5 heures aux urgences et après un examen presqu’impossible du loulou ils en ont conclu qu’étant donné ses réactions et son hypersensibilité au toucher ce serait l’horreur pour lui de lui mettre une perfusion ; que le forcer à boire était une telle guerre que de toutes façons ça ne ferait que le faire vomir, et que la seule solution était de continuer comme je faisais : réessayer sans forcer, avec une pipette, de donner gouttes par gouttes et de surveiller les signes de déshydratation. et de revenir si ça ne s’arrangeait pas au bout de 24 heures. voilà comment je me suis rendue aux urgences pour des maux de ventre qui n’étaient qu’une gastro. j’y ai croisé une maman qui était là parce que sa fille avait 40,5°C de fièvre : sa fille aînée était décédée d’une méningite, alors elle était là, même si au final ce n’était qu’une angine…
    en tous cas le personnel des urgences pédiatriques a été très bien avec mon loulou, ce qui est loin d’être toujours le cas de tous les généralistes que j’ai croisés, qui ne sont vraiment pas toujours très humains face à un enfant autiste terrorisé et pour qui le simple fait de se déshabiller est un traumatisme et l’examen d’un médecin comme une brûlure.
    quand j’habitais en région parisienne il y avait sos médecins et si ça avait existé dans ma province, ou s’il y avait encore eu les généralistes de garde, j’aurais fait appel à ce service-là qui aurait pu me dire s’il y avait un risque de déshydratation. dommage que parfois on se retrouve aux urgences parce qu’on ne trouve personne pour répondre à nos questions et inquiétudes.

    1. Cilou

      @ Capucine
      J’entends bien ce que vous dites… et vous avez raison, je pense.
      Moi je ne sais pas, je n’habite pas dans un désert médical, et généraliste comme pédiatre se montrent disponibles et à l’écoute, autant que possible. Mais j’imagine que dans les cas des personnes que vous citez, je ferais comme elles.
      On ne connait pas les histoires de vie des gens. Il y a certainement des imbus d’eux même qui vont aux urgences pour être “servis” plus vite ou pour la consult gratos. Malgré tout, il y aura tjs des gens comme ça. Mais c’est vrai que peut être, il y en a beaucoup qui viennent juste soulager leur angoisse ou leur besoin d’être entendus. Et ça aussi, c’est du soin.

      Sinon, votre com m’a aussi interpellée pour ça : 3 enfants autistes… Au delà des difficultés que vous devez rencontrer au quotidien (et croyez que j’en suis navrée), je m’interroge vu que je ne connais rien au sujet : est-ce une cause génétique ? Une forme d’autisme familial ? Je sais qu’on est (enfin) sortis de l’idée préconçue que l’autisme de l’enfant est causé par la relation (forcément toxique) qu’il entretient avec son monstre de mère indigne. Pour les psychotiques aussi.

      (((Quoique, je me rappelle m’être insurgée lors de mes cours à l’IFSI début 2000, après le médecin venu nous expliquer que la schizophrénie est causée par la mère. Ya 14 ans, putain, on en était encore là))).

      Mais du coup, votre histoire m’interpelle. Sans vouloir rentrer dans l’intimité de votre famille ni vous blesser, si vous acceptiez d’éclairer ma lanterne et complémenter ma culture Gé dans le domaine, je suis toute prête à apprendre.
      Et quoiqu’il en soit, je vous embrasse et vous souhaite une belle vie, même avec ses aléas, et dans l’amour de vos enfants.

    2. Julie

      Capucine, les exemples que vous décrivez ne sont, pour moi, plus seulement de simples “bobos”. Il y a une véritable détresse ou une grande inquiétude chez ces personnes qui accompagnent leurs proches aux urgences. C’est bien pour cela que je conçoit tout à fait qu’elle puissent être rassurantes, et dans ces cas là nécessaires. Il y a maux de ventre et…maux de ventre.
      Malheureusement, il existe aussi des “profiteurs” qui, comme le dit Cilou, viennent aussi pour la consult gratuite ou simplement par facilité. Qu’ils viennent, à la limite c’est juste pénible pour l’attente qui se rallonge. Mais là où ça devient insupportable c’est quand ces personnes se plaignent à haute voix de cette attente et de l’incompétence du personnel. Car ils oublient que dans cette même salle d’attente il y a des proches qui, eux, sont morts d’inquiétudes et pour qui l’attente a bien plus d’enjeu que le simple fait de perdre quelques heures.
      Mille exemples, mille histoires de vie différentes. (Ce jour là j’étais tombé sur un sacré numéro).
      Je suis bien d’accord avec vous, les déserts médicaux, les patients qui ne sont pas entendus ou pas compris, etc. Tout cela n’arrange rien.

    3. Nadège

      Capucine, évidemment il y a des histoires que l’on peut comprendre, des inquiétudes et des angoisses qui s’expliquent et des pathologies qui ne sont pas forcément bien prises en charge en ville. Mais, il me semble, la plupart des personnes dont il était question dans les commentaires, ceux qui viennent pour un petit mal de ventre, ce n’était pas forcément ça. J’ai bossé avec des enfants et j’ai écouté les parents.J’ai entendu ceux qui allaient aux urgences un dimanche, pour une rhino qui avait commencé le jeudi et qui n’allait pas tarder à guérir. Celle qui m’a dit une fois “j’m’en fiche, j’ai la cmu, du coup je peux aller aux urgences quand je veux” et qui n’avait pas compris que ça n’avait rien à voir et qu’elle faisait perdre du temps à des soignants qui en ont déjà peu. J’en ai entendu et vu pas mal qui confondaient “urgences” et “visite du week-end parce que je n’ai pas que ça à faire la semaine”. Et puis j’ai vu des parents pour qui un saignement de nez peut être synonyme d’urgence, parce qu’une saleté de maladie génétique menace leur fils. Je crois qu’en dehors des cas que vous citez, il y a un vrai manque d’éducation et d’information et qu’il serait temps d’expliquer aux gens ce que ça coute, en temps, énergie, personnel et même financièrement d’aller aux urgences quand ce n’est pas absolument nécessaire. Ne serait-ce que pour les gamins qui attendent dans les salles d’attente.

      1. Dragonfly (le retour)

        … je viens de croiser une voisine, fort sympathique et altruiste au demeurant, se plaignant d’avoir passé AUJOURD’HUI 4 heures et demie à attendre aux urgences pour une douleur insoutenable au genou qu’elle a depuis JUIN, mais qu’elle n’a pas pu traiter avant à cause de ses 4 mois de congés sabbatiques (déménagement de sa fille, randonnée, stage de cirque)…
        J’ai tenté de faire de la pédagogie sur le sens du mot URGENCES, mais je n’ai pas la diplomatie de la douce Mésange. Je pense qu’elle a senti mon manque d’empathie. A mon avis, elle est vexée. Tant pis.

  31. Cilou

    Attente aux urgences… j’ai fait aussi, avec mes deux loulous. Rien de bien grave, bobologie (plaie au visage pour mon fils et nez éclaté pour ma fille avec suspicion de fracture, mais au final plus de peur que de mal).
    Oui on attend, oui c’est long et pénible. Mais je me rappelle, à chaque fois, avoir vu le passage d’un brancard avec qqn dessus (une fois un adulte, une fois un enfant), avec 5 ou 6 personnes autour manifestement très occupés et préoccupés. Et je me rappelle avoir souffert pour ceux qui passaient avant moi alors qu’ils étaient arrivés bien après : certes, ils augmentaient mon temps d’attente. Mais ce n’est jamais bon signe d’être prioritaire dans l’ordre des passages quand on vient aux urgences…

    J’espère que la princesse afro va mieux. Elle a quand même de la chance d’avoir un tonton prévenant et investi, qui sacrifie heures de sommeil et gueule de bois pour attendre 6h avec elle qu’on puisse la soigner, qui souffre avec elle et qui ne joue pas au cow-boy. Elle a VRAIMENT de la chance.

  32. merline

    la photo et sa légende … juste géniale ; je me l’imprime et elle va aller sur mon mur avec toutes les autres ; je peux hein ? pas de “droit d’auteur” ?

  33. sarah

    j’ai tellement ris en voyant l’image que j’en ai oublié de lire le texte 🙂 Je ne pense pas que tu sois une mauviette, juste un médecin qui quand il n’est pas en service est un humain comme les autres et qui a peur pour ses proches. C’est cette humanité qui fait que tu es surement un très bon médecin, alors reste une mauviette!

  34. Docteurqueen

    Eh crotte!! J’ai du attendre la fin de tous les commentaires (voulais pas en louper un et pas de marque-ta-page), puis remonter avec mon doigt tout en haut tout en haut (sur un smartphone, c’est chaud!)…
    J’avais pas vu le chat !!
    Hier, le lion, oui… Mais là, le chat, non… La honte!!
    Je peux quand même rester, dis? Je veux dire, mettre la page en favorite sur mon tel, offrir le bouquin, faire de la pub, tout ça… ?
    Allez, bisoux !!

        1. Julie

          Ah, on peut choisir ?
          Je me joins à Cath pour les crêpes. Mais avec de la chocolade alors. Fallait pas en parler, maintenant j’ai bien envie de goûter. Ceci dit, je veux bien découvrir le sirop d’érable ! 🙂

    1. Mésange

      Je te rassure… je ne l’avais pas vu lors de ma première lecture de ce post!
      Baptiste, tu as fait un plaisir immense à mes petites-filles avec cette photo : elles adorent voir leur chat en manchot et jouent à se/lui demander ce qu’il est allé faire là où il fait si froid!

      Les cookies, t’en as fait assez pour tous tes lecteurs dis? Je sens comme une petite gourmandise qui arrive…

  35. Nathilou

    Je suis la seule à avoir eu peur que l’histoire soit celle sur les dangers de conduire un lendemain de bringue avec des taux d’alcoolémie qui font que prendre une voiture, qui plus est en y mettent un être cher, qui plus est en répondant au téléphone … ça pouvait TRES mal finir !
    Heureusement donc il ne s’agissait pas de ça … mais était-ce prudent de prendre le volant ?

    1. Leroy julie

      J ai lu votre livre c est formidable!!! C est beau comme vous arrivez petit a petit a apprivoiser la nature humaine quand elle est perdue dans le marasme de la pathologie, de la solitude sociale, et même quand il y aune famille mais presque inexistante !!! C est agréable que vous ayez cette reconnaissance pour le personnel qui gravité autour de vous Je suis ide et travailler ensemble c’est un grand bonheur et certainement une pour nos patients qui perçoivent que l’équipe est soudée. Félicitations plein de belles chose

  36. Jo

    Je crois que, pour supporter l’attente aux urgences pédiatriques, il faut avoir déjà expérimenté la non attente au même endroit. quand on est arrivés en ambulance avec mon nourrisson, installés direct en box de soins, et qu’on est ressortis 2 semaines plus tard, sur le coup j’étais tellement choquée que j’ai pas réalisé. Par contre, en rentrant à la maison, j’ai mis des mois à ramasser mes morceaux.
    Quand on y est retournés quelques années plus tard, avec le mini de 3mois pour confirmer une cystite, là on est restés 5h en salle d’attente. Mais aux personnes attendries qui me disaient que c’était injuste de faire attendre un si petit bébé, je répondais que l’attente ne me gênait pas, que bébé faisait gros dodo câlin sur les genoux de sa maman, et qu’il serait bientôt rentré chez lui. alors que d’autres aussi petits n’auraient pas la même chance.
    Par contre, le nombre de bobologie qui vient s’entasser dans cet endroit impose aux soignants d’être doublement attentifs aux patients qu’ils examinent. Parce que, quand l’interne me renvoie chez moi après 5h passées en ces lieux pour me dire que mon bébé n’a rien et que la cystite n’existe pas (oui, forcément comme il fait des sourires, le labo de ville, ma pédiatre et les 1ers résultats de la prise de sang faite sur place se sont trompés n’est ce pas), alors que 36h plus tard on me dit qu’en fait c’est maintenant un début de pyélo, là pour le coup je l’ai mal vécu. Parce que les 3 passages suivants aux urgences pour faire les injections, refaire la prise de sang, et j’en passe, là pour le coup j’aurais préféré les éviter, et j’en aurais peut être pas eu besoin 36h avant!

    1. Cath

      On comprend cela.
      En règle générale, et quelle que soit la profession, quand on pense avoir la solution d’un problème et que trois sources différentes vous assurent d’une réponse différente, le bon sens voudrait qu’on revoie soigneusement les données dudit problème, et deux fois plutôt qu’une quand il s’agit d’un tout petit.
      J’ai aussi connu un médecin, le derrière vissé à son fauteuil, n’approchant pas le malade qui décrétait un diagnostic, sans même ouvrir le dossier, et qui s’offusquait qu’on ose lui demander de vérifier si certain examen avait bien été fait. Tiens non… Un examen de base pourtant dont le résultat a juste permis d’identifier le bon diagnostic. Ça ne faisait jamais que trois mois que la personne déperissait à vue d’oeil.
      Il faut oser demander et ne pas avoir peur de vérifier. Et un vrai médecin ne s’en formalisera pas.
      Voilà, voilà.

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  38. griffu

    Je voudrais citer les urgences de Necker, dont j’ai été une grande utilisatrice avec 3 enfants qui maintenant ont plus de 16 ans : je n’ai jamais attendu du tout – en même temps, je venais toujours pour de mauvaises raisons, la moins pire étant un bras de 7 ans visiblement disloqué et dont j’espérais contre toute évidence que ce ne serait qu’une entorse. Donc, +++ aux urgences de Necker. C’est permis ?

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