Archives mensuelles : janvier 2013

L’Art et la Manière.

(L’histoire c’est Chef Viking, que vous découvrirez dans les prochains jours, l’écriture c’est moi. Merci !)

Alors voilà Chef Viking appelé à domicile pour un patient “agité” (vous apprécierez la litote).
Deux solutions : soit Chef Viking n’aime pas les patients agités, soit… non, en fait, qu’une seule possibilité : Chef Viking n’aime pas les patients agités.
Il entre dans la chambre : patient en pleine crise clastique (si tu changes beaucoup de lettres à “crise clastique” ça fait “gros pétage de plomb”).
Et que je te casse la TV, et que je te retourne l’armoire, et que je te hurle des insultes en patois.
Chef Viking, devant l’infirmière ahurie, attrape le patient, l’envoie bouler sur le lit, saisit un traversin, le cale sur le patient et… s’assoit dessus.
Chef Viking :
– Mais tu vas la fermer ta grande gueule ! Sinon tu vas t’étouffer…
L’infirmière :
– Mais qu’est-ce que vous faites docteur ?
Chef Viking, laconique :
– Je traite.
Deux minutes après, le patient, calme et coopérant, suit docilement l’équipe dans le véhicule qui l’amènera à l’hôpital.

Vous trouvez ça violent ? Ce n’est pas pour rien que Chef Viking s’appelle Chef Viking et pas Chef Bambi, Chef Clochette ou Chef Gentille Fée Bleue (dont les techniques sont aussi très efficaces à leurs manières).
Non, lui, il est CHEF VIKING.
Et ça marche VRAIMENT !

“La vérité doit s’imposer sans violence.”
Léon Tolstoï.

“La vérité imposée sans violence : oui. La sédation par contre…”
Bi-Bi

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Jouer aux dames avec une hache est dangereux…

… surtout pour les Dames !

Pour les amateurs de Cluedo, le vrai titre de ce post est : “Mr U. dans la véranda avec le chandelier !”

(L’histoire c’est H. l’écriture c’est moi ! Merci !)

Alors voila H, externe toute en délicatesse/féminité. Une petite porcelaine fragile. Elle commence son stage en psychiatrie.

Trois mois en service sécurisé = trois mois imprévisibles. Le patient vous sourit lundi, il vous plante une fourchette dans la main jeudi.
Elle se raccroche au charismatique Mr U., hospitalisé en centre depuis 30 ans ! Avec Mr U., les choses sont plus simples : il a toujours un mot gentil. Un peu paternel, Mr U. est rassurant. Ils prennent l’habitude de jouer aux dames, le vendredi après midi, juste avant que H. parte en week-end.

Ils parlent de ses études, de ce qu’elle deviendra plus tard. Il connaît bien les médecins : 30 ans en institution vous pensez !

À la fin du stage, petite pointe au coeur, dernière partie de dames.
H. prise d’une impulsion inexplicable :
– Pourquoi êtes-vous à l’hôpital depuis tout ce temps ?
Il hésite puis lâche :
– Une nuit, j’étais très fatigué…
– Et
– J’ai tué sept personnes avec une…
– STOP ! Je ne veux pas savoir. Je n’aurai pas dû poser la question…

Effectivement, H., tu n’aurais pas dû poser la question. Mais, maintenant que tu m’as raconté ton histoire, j’ai bien envie de savoir avec quoi il a tué les sept personnes, je veux dire : j’ai VRAIMENT envie de savoir !

(Demain, vous faites connaissance avec Chef Viking, il vaut le détour et plusieurs drakkars…)

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Le seigneur des anneaux (a aussi des cornes).

(L’anecdote c’est L., déjà rencontrée dans “La belle vie”, l’écriture c’est moi. Merci !)
La belle vie.

Alors voilà L. qui reçoit Mme A. au cabinet :
– Bonjour Docteur. Je faisais l’amour, mon ami a perdu son alliance.
L. un peu à la traîne :
– Et alors ? Cherchez sous le lit !
Mme A. de poser une main sur son bas-ventre :
– Non docteur, il a PERDU son alliance. .
– Ah ! Installez-vous, détendez-vous, ON va regarder.
(Petite leçon pour les externes : l’utilisation du “ON” pour les touchers rectaux et vaginaux dépersonnalise l’acte ce qui fait mieux avaler la pilule : étrangement, se faire mettre un doigt est parfois perçu comme quelque chose de très personnel…)
L. introduit le spéculum.
Mme A. :
– Tiens, c’est étrange, quand vous me mettez ça j’ai l’impression de faire l’amour.
L. a la collection complète de “C’est pas sorcier” avec Fred et Jamy : elle sait donc que peu de choses ressemblent moins à un pénis qu’un spéculum ( à part peut-être une pioche, un ventilateur, un écran LED 25 pouces, une brouette de jardin, Casimir de l’île aux enfants, un paquet de Figolu.)
Elle prend le parti d’en rire :
– Votre mari n’a pas un sexe en plastique j’espère !
Mme A. :
– Mon mari non. Mon amant non plus. Et c’est pour lui qu’il faut VRAIMENT retrouver l’alliance dans ce bordel…

(Il s’agit de l’anecdote 63 : plus que 6 et ce sera la numéro 69… Les carabins comprendront… Préparez-vous, elle nous vient de M. et elle est bonne…)

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Le soir où j’ai soigné Dieu (ou Forrest Gump : j’hésite).

(La photo ? un peu de naïveté est parfois bienvenue. Elle est signée E. Schongut.)

JOUR SANS : “La vie est extraordinaire si vous la regardez sous un angle extraordinaire. Sinon, c’est juste un bocal de merde.”

Alors voilà comme tout le monde j’ai des jours “AVEC” et des jours “SANS”.

Ces jours “SANS” j’ai une inclination naturelle à considérer l’être humain comme LE Désespoir du Bocal de Désespoir posé sur une étagère oubliée de l’Univers.

Un jour “SANS” : le jeune Mr G. atterrit au cabinet, il a 30 ans, en paraît 14 :
– Je vis avec maman : ils disent que je réfléchis pas assez vite pour vivre seul.
Débit lent mais doux. Il a cette présence qui élargit l’espace autour de vous et donne au temps des contractions étranges.
Pas un iota de mal en lui : il est là sans y être, éthéré, évanescent. Presque vaporeux. Absent.
Je montre les plaies sur les genoux et les coudes :
– Et ça ?
– Je descendais en vélo, y avait une chenille au sol, j’ai fait un écart, j’ai cogné la barrière du voisin.
Je le suture.
Il est jardinier : il “aime les arbres et les fleurs qui réfléchissent lentement”( phrase qui serait stupide dite par quelqu’un d’autre !).
Il s’en va, me remerciant 10 fois comme si j’avais sauvé le monde. Pensée saugrenue à cet instant précis : “heureusement qu’il a des chaussures, sinon sûr que des nénuphars pousseraient sous ses pieds tel le Bouddha”.

Les jours “SANS”, ceux où je nous vois tous comme LE Désespoir du Bocal de Désespoir posé sur une étagère oubliée de l’Univers, j’aime que des Mr G. passent ma route et me rappellent VRAIMENT combien c’est un tout petit peu plus compliqué que cela…

JOUR AVEC : “La vie n’est pas juste un bocal de merde. Elle est extraordinaire et mérite d’être regardée sous un angle extraordinaire. Toujours.”

“Dieu est mort, nous l’avons tué !”
Friedrich Nietzsche

“Peut-être, mais je l’ai suturé d’abord !”
Bi-Bi

(31 000 visiteurs en 1mois et demi : MERCI ! VRAIMENT ! Les messages de patients disant que ce Blog les réconcilie avec les soignants et le milieu médical : MERCI ! Il est grand temps de se réconcilier…) Et rejoignez-nous sur la page FB “Alors Voilà”…

Faire semblant.

“Faire semblant.”
Ou
“Le secret de pourquoi les internes ont un sens de l’humour souvent très noir et souvent très à chier.”

Quand on a 27 ans, on danse.
Quand on a 27 ans et qu’on est étudiant en médecine, on danse au dessus d’un volcan.

Alors voila M., interne. Soirée internat. Musiques, alcools, rires, danses. Beaucoup de bruits.

M. : personne rare, Abbé Pierre du rire. Rire haut et fort, tout le temps (sans jamais que ce soit inopportun), en toutes circonstances (sans jamais que ce soit inconvenant). Généreuse de son rire : elle ne le compte pas, le partage même les jours de déprime. Personnellement, j’y vois une forme discrète, toute en délicatesse, de courage.

M. nous parle de son travail en réanimation :
– L’autre fois : semaine à thème. Sur 15 lits, 11 tentatives de suicides. Je suis incollable sur les moyens d’en finir.
Elle rit.
– L’un s’est tiré une balle dans la tête, s’est arraché tout le visage. Il est vivant.
Elle rit.
– L’autre a avalé de la soude : il va devoir manger avec une paille ad vitam aeternam.
Elle rit.
– Un autre a accroché une corde à un arbre : sa trachée s’est écrasée comme de la craie mouillée.
Elle rit.
– Une a ouvert le gaz chez elle. Brûlures du troisième degré sur 60% du corps et l’explosion l’a rendu sourde.
Elle rit.

Moi, qui connais bien M., je ne reconnais pas ce rire-là et je sais ce qu’il cache.
À 27 ans la mort est une chose impossible. Alors deux choix : s’effondrer ou faire semblant. M. a choisi la deuxième solution avec ce qu’elle sait faire de mieux : elle fait donc semblant d’en rire. Mais ses beaux yeux verts ne trompent pas.
Alors, à mon tour, je fais ce que je fais de mieux : je l’attrape par le bras et lui dit :
– Allez ma belle ! On va danser !
Ou au moins faire semblant.

Pour M., une belle personne, je veux dire : VRAIMENT une belle personne.

Quand on a 27 ans, on danse.
Quand on a 27 ans et qu’on est étudiant en médecine, on danse au dessus d’un volcan.

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Celles qui vous attendent.

(Pour les femmes, colonne vertébrale du monde)

Alors voilà l’enfant G., 6 ans. Je dois lui faire une suture du crâne. J’entre dans la pièce, réflexe pavlovien de l’enfant : des larmes, des cris.

Intelligent, le gosse ! A compris très vite que je n’étais pas marchand de bonbons.

Trouver un terrain d’entente ? Trop fatigué pour me forcer… il me déteste et, à cette heure-ci, je ne suis pas sûr de bien l’aimer non plus, lui et ses trépignements.
J., infirmière, arrive. Festival de rires, de pitreries, d’imitations, de bruits d’animaux, de guili-guilis sous les bras.
– Ta ta ta ta ! Groin ! Groin ! Miaou ! Miaou ! Pouêt ! Pouêt ! Bêê ! Bêê !
L’enfant se détend.
– Hu ! Hu ! Fut ! Fut ! Rrrrr ! Rrrrr ! Whouaf ! Whouaf ! Mheuu ! Mmheuu !
J. pose LA question qui va tout changer :
– Quel est ton super héros préféré ?
Lui :
– Thor.
Moi, petit garçon fan de bandes dessinées américaines, pas d’accord du tout :
– Vaut pas un clou face à Hulk en colère.
Débat sur qui tatanerait l’autre en cas de rencontre.
J. quitte la pièce, petite tape sur l’épaule l’air de dire : Travail accompli B. !
L’enfant s’est calmé, je suture tranquille, parle comics books avec lui.
J. est formidable.

Un jour vous serez malade. C’est une certitude à laquelle aucun d’entre nous n’échappe.
Vous avez peur ?
C’est normal.
Soyez rassuré : l’hôpital et les cabinets de médecine générale sont pleins de femmes formidables qui vous attendent, je veux dire VRAIMENT pleins de femmes formidables qui vous attendent.

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La liste de celles qui vous attendent (parmi d’autres).

Petite liste des quelques-unes qui ont croisé ma route, elles sont médecins, aides-soignantes ou infirmières et elles vous attendent partout en France :

Marie-Anne (que je n’oublierai jamais), Brigitte, Tiphaine (dite “Impératrice Augmentin Première”), Naïma, Isabelle x 4 (dont “Chef Pocahontas”), Sophie, Albanie, Marielle, Josiane, Marie, Jocelyne (la J. en question qui fait “Pouêt-Pouêt” sous ses bras), Régine, Maryse, Cathy, Myriam, Fabienne (voir le post “pour qui payons-nous des impôts”), Laila, Lydia, Valérie, Laeticia, Naïs, Sylvie, Claire (dite aussi “Chef gentille fée bleue”), Christiane (dite aussi “Reine Espagnole” et dont vous connaîtrez bientôt les aventures), Anne-Sophie, Elsa, Hélène, Geneviève, Léa (dite “Frottis”), Caroline, Camille (dite ” Grande Shaman des soins palliatifs”), Marion, Florence, Laurence, Maïté, Pascale, Nadine, Murielle, Christine, Luciana (qui ne me laisse pas me ronger les ongles tranquilou), Anaïs, Poupette, Émilie, Michaela, Gisèle, Coline, Aurelie etc…

J’en oublie sûrement mais elle me pardonneront : elles sont trop occupées avec les patients pour bouder !

La belle vie.

(L’anecdote c’est L., contributrice et amie d’avenir, l’écriture c’est moi. Merci !)

Alors voilà L., qui reçoit Mme G en consultation.
Une femme sait reconnaître la beauté d’une autre femme.
L. ne peut que constater celle de Mme G. : 27 ans, cheveux blond cendré, yeux verts ourlés de longs cils noirs, sourire ravageur, peau ambrée, corps athlétique.
Mme G. est avocate. Elle aime les bons livres, les bons vins, les longues balades, les belles peintures et les beaux mecs.
Mme G. est belle, elle aime les belles choses et les belles choses l’aiment. Elle mène “la belle vie”.

L. de penser : “Elle, on peut dire que la nature ne l’a pas oubliée…”

L. pratique son examen du mieux qu’elle peut mais elle perd quand même le fil de l’interrogatoire, très déstabilisée : la beauté de Mme G. a quelque chose de perturbant, quasi surnaturelle.

L. évoque le sujet de la contraception, Mme G. l’arrête :
– Vous n’avez pas lu mon dossier ?
– Non, pourquoi ?
Mme G. regarde L.. de ses beaux yeux verts ourlés de longs cils noirs, elle secoue ses cheveux cendrés, penche son buste de statue grecque en avant, son sourire ravageur se voile tristement et elle dit deux mots :
– Agénésie utérine.

Si, finalement, la nature l’a oubliée…

Les gens ne sont jamais aussi heureux qu’ils le paraissent, je veux dire : les gens ne sont jamais VRAIMENT aussi heureux qu’ils le paraissent.

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Noyer le poisson.

(L’anecdote c’est I., interne malchanceuse des posts “Plutôt Charlotte aux fraises ou madeleine ?” et “Et demain, je dors“. Elle cumule ! L’écriture c’est moi, juste merci !)

Alors voila Mr F., 92 ans.
3h du matin, I. est réveillée pour constater son décès.
À son arrivée, l’infirmière :
– J’ai déjà prévenu la famille, ils arrivent dans 30 min avec les vêtements.
I. la remercie, va voir le patient, rappelle l’infirmière :
– Tu as appelé la famille ?
L’infirmière, satisfaite :
– Oui, oui.
– Le problème, tu vois, c’est que j’ai les pouls.
L’infirmière palpe :
– Ben merde, y a les pouls ! Il n’est pas mort alors ?
I. :
– Ben non !
I. panique, l’infirmière aussi :
– Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
– Soit j’appelle la famille en criant : “Poisson d’avril ! Il n’est pas mort !” Soit, d’ici à ce que la famille arrive… il… enfin… tu vois quoi…
– On ne peut pas crier “poisson d’avril !” dit l’infirmière, très premier degré.
– Non, on ne peut pas. En plus, on est en décembre, répond I. très second degré.
Finalement, Mr F. part paisiblement dans le quart d’heure qui suit.
Mais I. et l’infirmière ont été quittes pour une belle panique.

(Petite remarque belge : on attrape VRAIMENT plus de gens si on attend décembre pour faire des poissons d’avril…)

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Au bord.

(L’histoire c’est H., IMG, l’écriture c’est moi. Juste merci)

Alors voilà une escalope de dinde. Ou une tranche de poulet.

[Et cela c’est ce qu’on appelle une surprenante entrée en matière ! Il faut savoir surprendre ses lecteurs…]

Donc, notre escalope. Elle repose dans sa barquette blanche.
Entre la viande et la barquette : ces fins papiers absorbants, mélange entre la mousse et le papier buvard.
Ces papiers, vous, moi, on n’y prête pas attention.

Alors voilà Mr U. qui n’est ni une dinde, ni un poulet. Mr U., SDF, ramasse ces petits papiers et les entrepose précieusement.
Mr U. est ce que Victor Hugo appellerait “un Mendiant”.
Comme tant d’autres, U. a des escarres talonnières et malléolaires. Ça lui fait mal. Entre ses vieilles chaussures et sa peau à vif, il cale ce petit papier ensanglanté que nous jetons sans réfléchir, que nous ne remarquons pas.
Ce papier, pour nous, à vrai dire, il n’existe pas.
Pour lui, pour cet homme aux bords du bord de notre monde, c’est un pansement, c’est un antalgique, c’est une protection contre les bords de sa chaussure qui frottent et mordent ses pieds au sang.
Ce petit bout de rien, pour lui, ça compte.

Que ferait Victor Hugo en 2013 ? C’est la crise : il parlerait probablement de nos sans-logis. Génie et voix des indigents…
Et le génie s’étonnerait VRAIMENT de l’étrangeté de notre société.

Étrange société où un homme récupère dans les poubelles des barquettes de viande qu’il ne mangera pas.

Étrange société qui transforme les pieds des clochards en escalope de dinde ou de poulet.

Victor Hugo, Les pauvres gens :
Jeannie annonce à son mari le décès de leur voisine qui laisse deux orphelins. Elle voudrait les recueillir mais elle a peur de sa réaction.
Lui, de répondre :
– Quand il verra qu’il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l’eau, je ferai double tâche,
C’est dit. Va les chercher. Mais qu’as-tu ? Ça te fâche ?
D’ordinaire, tu cours plus vite que cela.
– Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà!”

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